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Questions concernant
le nouveau-né et le pré-maturé

 
 

Les massages que vous pouvez faire vous-mêmeà votre bébé pour le calmer, crampes, sommeil, etc

Les troubles du sommeil: que faire, quelques conseils simples

Les malformations courantes du pénis ( prépuce serré, décallotage quand?, phimosis, micropénis, hypospadias, etc)

Le test fait à votre bébé au 3è jour à la maternité pour dépister des maladies (mucoviscidose, phénylcétonurie, etc)

Le retour avec bébé à la maison : les petits soucis et les misères

L'allaitement

Tout sur l'alimentation de votre bébé (hors allaitement) : laits maternisés, diversification alimentaire, légumes, fruits, laitages (etc)

Grande prématurité : les relations enfant-parents-équipe

Grossesse et maternité : les questions lors du retour au domicile avec bébé

Les jumeaux : aides, particularités

La plagiocéphalie: le crâne plat de mon bébé: que faire?

Prévention de l'allergie chez le nouveau-né

L'alimentation artificielle des bébés au Moyen Age

Langage des bébés: quand les nourrissons s'exercent au babillage, leur bouche s'ouvre sur la droite, preuve que le centre du langage est déjà en place !

 
 
 
 

La plagiocéphalie (crâne plat de bébé)

 

 

Pourquoi des zones de la tête de certains enfants s’aplatit-elle?
Le crâne des bébés est très mou, et les os peuvent s’aplatir sous la pression. Les muscles du cou des bébés sont également faibles. C’est pourquoi les bébés ont tendance à tourner la tête sur le côté lorsqu’ils sont placés sur le dos.
Si la tête des bébés est toujours appuyée du même côté, elle peut s’aplatir. C’est ce qu’on appelle la tête plate. Le terme médical de ce phénomène est plagiocéphalie positionnelle.
Un léger aplatissement disparaît de lui-même. Un aplatissement plus prononcé peut être permanent, mais il ne nuira ni au cerveau ni au développement de votre bébé.


Est-il possible de prévenir la tête plate?
Oui. Un moyen simple de prévenir la tête plate consiste à changer la position de la tête de votre enfant tous les jours.
Parce que les bébés aiment regarder des choses intéressantes, ils ont tendance à tourner la tête vers la chambre plutôt que vers le mur. Ils peuvent ainsi vous voir aller et venir.
Voici comment modifier la position de la tête de votre bébé tout en lui offrant le même champ de vision :
Un jour, placez la tête de votre bébé à la tête de la couchette.
Le lendemain, placez sa tête au pied de la couchette.
Chaque jour, alternez l’orientation de votre bébé dans sa couchette.
Assurez-vous qu’il regarde toujours vers la chambre et non vers le mur.
Vous pouvez aussi installer un mobile du côté de la couchette orienté vers la porte de la chambre pour inciter votre bébé à regarder dans cette direction.


Que puis-je faire d’autre pour éviter que mon enfant ait la tête plate?
Pendant leur période d’éveil, les bébés devraient toujours passer un certain temps sur le ventre, sous supervision, et ce plusieurs fois par jour.
Non seulement la période passée sur le ventre évitera la formation d’une zone plate sur la tête, mais elle est importante pour le développement de votre bébé.
Si votre bébé présente tout de même une zone plate sur la tête, consultez votre pédiatre ou votre médecin de famille.


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Les massages des bébés

 

Le massage des bébés
« A travers vos mains, bébé ressent plus qu'un simple toucher.
Il perçoit votre désir de communiquer
Il peut lire en vous comme il vous laisse lire en lui en s'abandonnant complètement! »
Juste après la naissance, les adultes se demandent ce qu'ils pourraient faire de significatif pour le bien-être de leur tout petit.
Il y a de l'hésitation, de la peur au sujet de la fragilité de leur enfant résultant souvent d'une méconnaissance, qui induit le plus souvent à ne rien entreprendre.


De nombreux parents pensent être démunis face à ce petit être qui ne parle pas encore et qui n'exprime pas « clairement » son contentement ou le contraire.
N'ayant pas un échange valable, ils s'abstiennent de peur de mal faire ou d'être incompris.
Or, il existe réellement un langage très développé, universel, et facilement compréhensible aussi bien par l'enfant que par ses parents, qui est celui du toucher et du massage.
Il s'agit en effet d'un langage, qu'il faut parfois réapprendre comme l'apprentissage d'une nouvelle langue, pour se sentir à l'aise, pouvoir communiquer ses sentiments et comprendre les réponses de son enfant.
Les gestes, le rythme et l'intention que vous mettez dans vos mains sont le reflet de ce que vous êtes et de ce que vous voulez apporter.


Avant daller plus loin, voyons tout d'abord l'état de bébé après un long moment dans le ventre de sa maman
II vivait au rythme des battements de son cour et de sa respiration.
Dans son nid douillet, Il sentait des mouvements de vagues, des tractions et des étirements et percevait de multiples sons.
Tout cela était son univers et ses premiers repères.
'
Le massage vous permet de reproduire ces mouvements et ce contact qu'il a connu. Il va retrouver, à travers vos mains et leur mouvement, ces mêmes points de repères.


L'écoute
« C'est en l'observant que vous découvrirez sa manière de communiquer.
Les petits communiquent beaucoup. Plus ils se sentent écoutés, plus ils ont envie d'entrer en relation. »


Le massage commence par l'écoute et l'échange.
En posant simplement votre main sur son thorax et en écoutant sa respiration, vous établissez le premier contact.
De ce contact naît la confiance essentielle entre votre enfant et vousmême. Ainsi il se sait respecté, écouté, et ressent votre amour pour lui.
Vous l'écoutez du bout des doigts, il se détend, se relâche et vous parle de tout son corps.


Le massage magique
« Vous saurez très vite ce qu'il aime, quelles positions le rassurent, l'énervent ou le calment. »
Le temps du massage est un moment magique plein de plaisir et d'amour.
Vous vous approchez de bébé, et avant même d'être touché, il se réjouit.
Votre enfant est un véritable petit baromètre qui capte l'humeur et les pressions autour de lui.
Ne trichez jamais, il en sait beaucoup plus que vous ne l'imaginez
Soyez-vous même, avant tout, simplement et de tout coeur.


Harmonie, communication et tendresse« Le massage des enfants est beaucoup plus qu'un ensemble de techniques. C'est un mode privilégié de communication. »
Il existe des mouvements de base pour apprendre à masser, ensuite ce sont vos mains et votre coeur qui trouveront la meilleure façon de procéder. Au fil des jours, les massages vont évoluer. Vous prendrez de l'assurance dans vos gestes, et sentirez les envies de votre enfant.
Votre contact va lui permettre de mieux percevoir son corps, de le rassurer et d'éveiller sa curiosité.
Le massage est aussi un réconfort et une découverte.
Tout est nouveau. Des sensations, des sentiments inconnus surviennent


Il a besoin de vos bras, besoin de vos mains, pour lui raconter la vie et l'aider à évoluer dans un cadre sécurisant.
C'est la meilleure manière de considérer la vie.


Le bon moment
« Vous devez le respecter et comprendre que votre moment ne lui convient peut-être pas. Se savoir écouté et respecté est vraiment important à tout âge. »
Le bon moment pour le massage est celui qui vous convient à tous les deux. Vous devez être pleinement disponible, et lui aussi.
Il se peut que votre enfant préfère être seul, dans ses rêves, il vous le fera comprendre facilement.
Si c'est le cas, n'insistez pas. Un autre moment sera plus propice. C'est également cela l'écoute.


Trouver le bon moment, c'est respecter l'avis de l'autre. Le massage doit être agréable pour tous les deux:
Si votre enfant est souvent nerveux et grincheux avant d'aller dormir, massez-le en lui racontant une histoire.
Massez surtout le dos et la nuque où s'accumulent les tensions nerveuses, comme chez les grands.
Installez le massage comme rituel avant le coucher.
Si votre enfant se crispe avant le bain et semble ne pas aimer l'eau, massezle pour le détendre.
Insistez cette fois sur les extrémités, les pieds et les mains. Jouez avec lui en faisant rebondir ses fesses.
Ce massage est plus dynamique.
Le temps du massage permet à l'un et l'autre de se retrouver et de se détendre.


Le massage du dos

« Prenez contact d'abord avec le dos de votre enfant. Vous sentirez assez vite si les muscles sont relâchés. »
Prenez votre enfant sur les genoux, en petite boule, le ventre contre vous.
Une main dans le dos, l'autre dans la nuque. La main dans le dos glisse du haut vers le bas, de la nuque aux fesses puis remonte.


Après quelques mouvements, réalisez des petits cercles dans le bas du dos, en appuyant un peu plus fort.
Massez cette région pour détendre l'ensemble du corps.


Les intestins fainéants
« L'alternance d'ouverture et de fermeture du ventre masse les intestins ».
Nos bébés vivent tous des moments difficiles avec leurs petits ventres. Les intestins se crispent, se tordent et c'est douloureux.
Placez votre petit en boule, couché sur le dos, les jambes fléchies pour arrondir le bas de la colonne vertébrale.
Une main soutient le bassin, l'autre se pose sur le ventre et réalise des petits cercles, en appuyant légèrement.


Vous pouvez aussi faire vibrer votre main sur son ventre, de gauche à droite. Vous sentirez le ventre se relâcher sous votre paume.
N'hésitez pas à faire des pauses, puis reprenez le massage du ventre.

Ces arrêts aident votre petit à se détendre et â se reposer ces exercices peuvent être fatigants pour lui
Ces pauses vous aident aussi à vous détendre, à l'observer et â capter l'instant.


Combien de temps dure le massage ?
Les premiers jours de sa vie, votre bébé dort beaucoup. Le temps du massage se résume à 5 ou 10 minutes au plus. Progressivement, le massage va durer plus longtemps.
S'il veut arrêter, votre enfant trouvera vite le moyen de vous le faire comprendre. Il n'est pas indispensable de pratiquer à chaque fois un massage complet.
Vous pouvez aussi profiter des moments de soins ou du bain pour masser juste les pieds, le visage ou le dos.


Comment savoir si le massage lui fait du bien ?
« C'est à travers les mains que nous avons découvert le monde. C'est par elles que nous le faisons découvrir aux enfants I »

Observez votre enfant. Les traits du visage se relâchent et un petit sourire se dessine au coin des lèvres.
Il soupire profondément ou mieux encore, il ouvre une énorme bouche et baille.
Il sourit, se tortille de bonheur. Vos mains s'arrêtent, il attend la suite et ouvre de grands yeux qui vous disent continue, encore l ».
Ce sont des signes de détente et de bien-être qui ne trompent pas.

Rires
« Ils sont des rayons de soleil qui illuminent et réchauffent nos coeurs. »
Votre bébé, comme vous, a besoin de rire.
Rire ouvre les poumons, masse les organes internes et favorise une bonne circulation sanguine dans l'ensemble du corps.
Quoi de plus beau que le sourire de votre enfant
Son petit visage s'illumine et vous ressentez au creux du ventre un bonheur immense. Le bonheur de voir votre enfant s'épanouir
Il suffit d'un sourire et le monde rayonne autrement.


Les questions
> Existe-t-il des contre indications au massage ?

Il n'existe aucune contre-indication au massage, aucun effet secondaire indésirable. Le massage est naturel et assure une continuité entre avant et après la naissance. Il rassure et aide à trouver des points de repères.


> A partir de quel âge peut-on masser son bébé ?


Il était déjà massé dans le ventre de maman, il n'y a aucune raison d'attendre. Dès les premiers instants, il peut être massé. On n'attend pas pour aimer, n'attendez pas pour le masser.


> Peut-on masser un bébé tout habillé ?
Oui. Vous n'êtes pas obligé(e) de toujours déshabiller votre enfant pour le masser. Tout dépend du moment et du temps que vous avez à lui consacrer. Profitez du bain ou des changements de langes pour le massage peau contre peau. A d'autres moments, ou dans un milieu plus froid, le massage habillé convient parfaitement.

> Comment masser un enfant très nerveux?

Les petits nerveux ont besoin de sentir des mouvements rapides. Débutez par des petites vibrations dans le dos et sur le thorax. Ensuite, ralentissez les mouvements. Si vous voulez le masser lentement dés le départ, votre massage produira l'effet inverse. Entrez dans son rythme rapide pour ensuite l'emmener dans la détente.


> Comment masser si on est nerveux (se) soi-même ?
Soyez vous-même Nous avons tous notre caractère et essayer d'être différent est inutile et néfaste.
Faites-vous confiance et lancez-vous commencez le massage sur un ton dynamique. Ensuite, ne réfléchissez pas et laissez-vous guider par vos mains. Elles vont s'adapter et trouver les mouvements et le rythme qui conviennent. Votre enfant trouvera également sa position. Chacun s'adapte à l'autre en restant lui-même


> Peut-on masser un bébé prématuré?
Oui. Un enfant prématuré a besoin d'être rassuré, plus encore que les autres. Il a besoin de contact physique autre que des actes de soins. Même s'il est encore relié à une machine comme un respirateur artificiel, il doit être massé, touché et câliné. Les
premiers instants de la vie doivent être remplis d'amour, avant tout.


> Qui peut masser?
Qui veut masser peut! Les papas aiment pratiquer le massage pour installer une relation physique avec leur enfant. Le massage est un bon outil pour se découvrir l'un l'autre. Papa peut masser bébé en rentrant de sa journée de travail et installer un rituel spécial entre lui et son enfant.
Les enfants entre eux aiment aussi se toucher. Un grand frère ou une grande sour deviendra parfait masseur s'il en a envie. Les enfants ont souvent un très bon toucher. Spontanément ils trouvent les bons gestes et les bons endroits.


> Qu'est-ce que le massage apporte?
De la confiance, de la curiosité, de l'assurance et beaucoup de plaisir.
C'est par ce toucher que votre enfant et vous allez pouvoir dialoguer et échanger vos impressions sur le monde environnant.

 


« Le massage des bébés ", par Isabelle Pirson
Editeur: Phénix Applications Ltd.
Dans toutes les bonnes librairies (Distribué en Belgique par Altera Diffusion).
I


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Les malformations du pénis (phimosis, décallotage quand, etc)

 

Etre l'objet de tant de fantasmes n'évite pas au pénis sa propre pathologie, source d'inquiétude justifiée ou non.


Pénis enfoui :
Chez l'enfant surtout, le pénis peut ne pas dépasser la paroi abdominale. Il existe un bourrelet graisseux dans lequel est enfoui le pénis du bébé trop potelé. La correction chirurgicale est possible mais souvent cela va s'arranger avec l'âge.*Micropénis :
Le pénis se mesure de l'extrémité du pénis au relief osseux du pubis. On considère que le pénis normal de l'adulte mesure entre 9 et 13 cm à l'état flaccide (au repos) et entre 12 et 16 cm en cours d'érection. On parle de micropénis en dessous de 5,5 cm à l'état flaccide et 8 en érection.
Chez l'enfant il faut attendre la puberté pour juger.
De toute façon, il n'y a pas de traitement, et le vagin de la femme s'en accommode. On a comparé le vagin, de façon un peu triviale, à une vieille pantoufle qui s'adapte à tous les pieds.

Macropénis :
on n'en parle jamais ou alors uniquement pour se vanter. Il semble cependant qu'un instrument vraiment trop « grand » puisse entraîner des douleurs chez certaines femmes.

Brièveté du frein :
Le frein est la partie reliant le prépuce à la base du gland, il peut être trop court et gêner le décalottage du gland.
Cette brièveté peut entraîner une rupture du frein au cours des premiers rapports.
Une plastie d'allongement peut s'effectuer entre 2 et 3 ans.

Hypospadias :
C'est l'abouchement de l'urètre à la partie inférieure du gland. « L'enfant pisse sur ses chaussures ».

Epispadias :
C'est l'inverse, « l'enfant pisse en l'air ».
Les 2 malformations sont congénitales et le traitement est chirurgical.

Phimosis :
C'est un rétrécissement congénital ou acquis (infections, diabète) du prépuce qui ne peut être rétracté (décalotté). Il faut le distinguer des adhérences qui régressent spontanément et où le décallotage n'est souvent qu'incomplet.
Important : le phimosis est normal chez le nouveau-né.
Il ne faut pas forcer le décalottage chez les bébés, on attendra le décalottage spontané des premières masturbations.
à la fin de la puberté le décalottage doit être aisé, sinon chirurgie équivalente à la circoncision mais avec une plastie du prépuce pour l'esthétique...

Paraphimosis :
Le gland a été décalotté mais le recalottage est impossible. Il fait suite à un traumatisme (décallotage forcé, masturbation violente, etc..). Le gland devient rapidement volumineux, douloureux, violacé, avec un anneau prépucial oedématié. Il faut consulter un médecin rapidement.

Malformations de l'urètre :
Sténose (rétrécissement) congénitale ou acquise (traumatisme) de l'urètre, valves congénitales de l'urètre : les complications sont liées à l'obstruction(infections urinaires, etc...)

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Bébé et ses petites misères : le retour à la maison après l'accouchement

 

Les coliques en fin de journée
Fréquentes jusqu'à 3 ou 4 mois, ces coliques se répètent tous les jours, souvent à partir de 17 heures. Bébé s'agite et pleure après le repas, crie en repliant ses jambes vers son abdomen, se raidit, est un peu ballonné et émet des gaz. La crise peut durer une demi-heure, une heure, ou plus... Cela parait interminable. Pour expliquer ces coliques, plusieurs hypothèses sont avancées. Les fonctions digestives du tout-petit n'étant pas encore bien réglées, les crises seraient provoquées en partie par des distensions abdominales dues à une accumulation de gaz. D'autres études invoquent une intolérance aux protéines du lait de vache, une fermentation par intolérance au lactose du lait, une allergie... Mais un climat familial agité, l'angoisse de la maman peuvent aggraver les choses, l'enfant devenant de plus en plus tendu.

Que peut-on faire ? Veillez à ce que Bébé ne boive pas comme un glouton et essayez de trouver après le repas la position qui le soulage. Vous pouvez vous asseoir et le mettre à plat ventre sur vos jambes, ou le bercer en le tenant sur votre bras, lui masser doucement le ventre... Promenés dans le porte-bébé, certains petits se calment. Il ne faut donc pas hésiter à l'utiliser à la maison. En tout cas, changer sans cesse de lait n'est pas une bonne chose. Parlez-en avec le pédiatre, car les médecins connaissent ceux qui sont les plus adaptés. Certains préconisent de donner un lait anallergique (désormais remboursé, à ne pas confondre avec les laits hypoallergéniques). Lors d'une récente réunion sur les allergies du petit enfant, le Pr Philippe Humbert, qui exerce au CHU de Besançon, a affirmé que cette option donne de bons résultats. Et si Bébé est nourri au sein, un médicament luttant contre les spasmes digestifs pourra éventuellement être prescrit.

N'oubliez pas : pas d'énervement, car le bébé le ressent et cela peut se surajouter, voire initier des crampes.

N'hésitez pas à le mettre sur le ventre à condition de rester à côté de lui le temps qu'il faudra : en bougeant lui-même, il se massera le ventre.

Parfois un petit tour du quartier en voiture calme bébé quand on a pas d'autre moyen...

Dans tous les cas, n'hésitez pas à consulter votre pédiatre : mieux vaut être certain qu'il n'y a pas autre chose.

L'œil qui "pleure" sans cesse

Sans doute le canal lacrymal (permettant l'évacuation des larmes) est-il bouché. Cette obstruction assez courante favorise les conjonctivites avec des sécrétions jaunâtres (les larmes stagnant, I'infection apparaît). Celles-ci touchent toujours un seul oeil, alors que les autres, bactériennes ou virales, transmises par contagion, atteignent les deux. Dans un premier temps, le médecin va prescrire des collyres anti-infectieux, et peut conseiller de faire régulièrement un petit massage à l'angle interne de l'œil pour faciliter l'évacuation des larmes. Jusqu'à 3 mois, le taux de guérison spontanée est élevé. Après, en revanche, il diminue, et chute à partir de 6 mois. A ce stade, mieux vaut aller voir un ophtalmologiste : il débouchera le canaL avec une petite sonde. Un geste efficace, réalisé dans son cabinet. Si on consulte bien plus tard, l'intervention, plus difficile, devra être réalisée sous anesthésie générale et nécessitera souvent la pose d'un drain, pendant deux à trois semaines, afin d'éviter la re fermeture du canal lacrymal

Il régurgite un peu ... ou beaucoup

Que Bébé rejette un peu de lait après la tétée ou la prise du biberon, c'est classique. Mais il faut distinguer deux situations : de banales régurgitations et un véritable reflux. Si les régurgitations restent peu abondantes, se font sans effort (souvent au moment du rot) et sans douleur (il ne pleure pas), et si votre enfant reste par ailleurs en bonne forme, il n'y a pas lieu de s'inquiéter : son estomac est tout petit et les rejets " naturels " disparaitront peu à peu. En ce cas, il faut simplement éviter de le manipuler dans tous les sens après le repas (le changer de préférence avant), ne pas le coucher trop rapidement ensuite, et si possible surélever un peu sa tête (en plaçant un coussin sous le matelas, par exemple). Au besoin, le médecin peut conseiller d'épaissir le contenu des biberons ou de changer de lait, car certains favorisent plus que d'autres les régurgitations.

Les choses sont différentes si le bébé a des rejets abondants, fréquents, survenant plus ou moins à distance des repas, et s'il se met alors souvent à pleurer parce qu'il a mal ou s'il tousse la nuit, se réveille (sans doute à cause de la douleur). Il faut en parler au pédiatre sans tarder, parce qu'il peut s'agir d'un reflux gastro-Ïsophagien. En principe, le muscle situé à la jonction de l'œsophage et de l'estomac empêche le contenu de ce dernier de refluer vers le haut. Mais là, immature et trop faible, il fonctionne mal, et un reflux de lait de l'estomac vers l'œsophage se produit. Cela peut à la longue provoquer une inflammation et une irritation locales (oesophagite) dues aux remontées de sucs acides - d'où les souffrances -, et également empêcher le bébé de grossir normalement.

Environ un enfant sur cinq serait touché par ce trouble digestif jusqu'à 1 an (après, il devrait disparaître). Pour le supprimer, un lait antrégurgitations contenant un épaississant peut être prescrit. Souvent, ce changement améliore la situation. Sinon, le médecin conseillera éventuellement en plus un gel pour protéger la muqueuse de l'œsophage, ou un sirop formant une sorte de bannière sur le contenu de l'estomac. Si les symptômes persistent, d'autres causes sont évoquées, par exemple une allergie aux protéines de lait de vache, assez fréquente et justifiant l'emploi d'un lait anallergique.

Lorsqu'on allaite son bébé, il n'est pas obligatoire, heureusement, d'arrêter. Selon les cas, le médecin préconise un gel calmant les douleurs, un gélifiant à donner avant et après la tétée, voire un médicament agissant sur la motricité de l'estomac pour mieux le " vidanger ".

Il semble avoir mal quand il pleure

S'il a apparemment mal quand il tète, regardez dans sa bouche... Il est possible que votre bébé ait un muguet buccal. Cette mycose est due au Candida albicans, un champignon vivant normalement dans le tube digestif. Mais, à l'occasion d'une baisse des défenses immunitaires, ou d'un déséquilibre de la flore digestive suite à un traitement antibiotique, il prolifère et envahit la bouche. Signes caractéristiques : la langue, d'abord très rouge, ainsi que la face interne des joues, se couvrent de plaques blanchâtres (à ne pas confondre avec des dépôts de lait qui, eux, s'enlèvent facilement). Le muguet gêne la succion, peut la rendre douloureuse ou faire perdre du poids au tout-petit. Le médecin prescrit un antibiotique sous forme de solution ou de gel à appliquer sur les lésions. Ce soin est efficace, à condition de le poursuivre une dizaine de jours et de procéder parallèlement au traitement antifongique des tétines avant de les stériliser (ou de traiter les mamelons en cas d'allaitement).

Faute de quoi, Bébé va se re contaminer... Il arrive quelquefois que la mycose s'étende au tube digestif (vomissements, selles molles ou diarrhées, irritation des fesses...). Un traitement par voie générale doit alors être effectué.

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Grande prématurité : les relations enfant-parents-équipe

 

Naître, a priori, n'est pas un traumatisme. C'est une étape de la vie humaine. En revanche, ce qui peut faire traumatisme, ce sont les conditions dans lesquelles se déroule la naissance et la façon dont elle peut faire résonance dans l'histoire du sujet et de sa famille. La naissance d'un prématuré peut être traumatisante mais ne s'inscrira comme traumatisme, au sens freudien, qu'en fonction de la place qu'elle prendra pour chacun, en particulier pour la mère. La relation enfant-parents-équipe forme un tout indémaillable en cas de grande prématurité. En ce sens, I'effort fourni par les équipes médicales dans l'accompagnement de l'enfant et de ses parents est d'une importance capitale pour le pronostic à court et à long terme.

Après la séparation de la naissance, les mères se présentent souvent émues, parfois dans le rejet, la peur, la fuite... D'autres se battent pour voir et s'occuper de leur enfant, taraudées par cette force déclenchée par le bébé que Winnicott a appelé "préoccupation maternelle primaire", sorte de folie obsessionnelle dont souffrent les mères après la naissance de leur enfant.

UN BABY-BLUES DECALE

Lorsqu'il n'y a pas de séparation, cette "folie " s'accompagne généralement de la survenue du baby-blues, état dépressif transitoire apparaissant le plus souvent vers le troisième jour. Chez les mères de prématurés le baby-blues est décalé, remplacé par un sentiment de tristesse réactionnelle à la situation. Il surviendra cependant dans les trois jours suivant le retour de leur enfant à la maison. Les mères adoptives déclenchent également un baby-blues quelques jours après la remise de l'enfant. Ces arguments nous permettent d'affirmer que le baby-blues est déclenché par la présence de l'enfant et la place qu'il vient prendre dans l'inconscient maternel, ceci dans le contrecoup de la rencontre.

En maternité, il est possible de restaurer leur narcissisme en les poussant à aller voir leur enfant au plus vite, en leur expliquant que le bébé est en attente de cette visite, car à cette heure il devrait être encore sous "perfusion ombilicale" de la mère, 24 heures sur 24 !

Personne ne peut les remplacer auprès de leur bébé : faire connaissance avec lui en décodant peu à peu son expression, en le touchant délicatement.

Ses facultés de concentration sont très faibles certes, mais, même lorsqu'il dort, il perçoit la présence de sa mère. Découvrir ce bébé peu gratifiant, apprendre à entrer en relation avec lui se fait au rythme de chacune. On peut proposer de donner à la mère une photo du bébé prise à sa naissance.

La mère peut laisser dans la couveuse un tissu imprégné de l'odeur de son corps qui rassurera le bébé pendant son absence. Enfin, il faudra dire à l'enfant son nom, son prénom, ceux de ses éventuels frères et sœurs, la raison de la séparation, des soins et ce qui est souhaité pour lui. Lui dire qu'il n'est pas abandonné, mais confié à une équipe médicale jusqu'au moment où il sera en état de rentrer à la maison. En constatant l'effet de ces démarches sur l'enfant, et ainsi intronisées dans leur fonction maternelle, la plupart d'entre elles émergent.

Ces mères sont suspendues par un traumatisme sans nom, cet innommable que l'on retrouve parfois dans la difficulté de donner un prénom à l'enfant au début, laissant sur la couveuse un inhumain numéro.

LE RISQUE EST L'OBJECTIVATION DE L'ENFANT

La première visite à l'enfant peut être très décevante si la mère n'a pas été préparée ou accompagnée. Le fameux bébé imaginaire est confronté à une réalité difficilement articulable. Ce fantasme auquel elles restent accrochées peut venir annuler la naissance et provoquer un sentiment d'irréalité. Le risque est l'objectivation de l'enfant, si souvent rencontrée dans certains services.

Certaines mères, jugeant l'équipe seule compétente, peuvent aller jusqu'à suspendre les visites. D'autres déclencheront leur agressivité en jugeant l'équipe maltraitante, attitude à interpréter comme une tentative désespérée de certaines pour se reconnaître bonnes mères en pointant le "mauvais Autre ", celui qui ne respecte pas leur bébé. Au cours de cette séparation, I'équipe, dont la fonction soutenante est essentielle, doit autoriser la mère à passer par des remaniements psychiques importants qui lui permettront de se construire, avec l'aide de son enfant, un instinct maternel parfois absent au rendez-vous.

Ces femmes sont prématurément mères, elles n'ont pas traversé les étapes psychologiques de la fin de la grossesse qui leur auraient permis d'être prêtes à affronter la préoccupation maternelle primaire face à un bébé en demande et en besoin. Dans un service de néonatologie, ces étapes sont "grillées" et, de plus, ces mères n'ont pas leur enfant avec elles; c'est alors à l'équipe de faire le relais : sauver les enfants et permettre aux mères de le devenir.

Les paroles médicales y ont une importance considérable, elles donnent un pronostic, souvent assez flou, qui permettra toutefois aux parents de garder l'espoir, de maintenir la force de vie à l'œuvre pendant la grossesse. Elles leur permettront de garder les yeux dirigés vers l'avenir, sans totalement se décourager au cours des moments plus difficiles qui surviennent inévitablement, afin de maintenir un portage symbolique de l'enfant par leur désir. Parfois ce ne sera pas possible. Alors l'équipe devra, sans juger et sans a priori, soigner et prendre en charge l'enfant pendant les périodes où ses parents n'y parviennent plus, laissant vacante la place qu'ils reprendront lorsqu'ils le pourront. Au bout de l'aventure, certaines mères éprouveront de la difficulté à récupérer leur enfant, à se passer de la technique.

L'équipe devra aborder cette situation comme un sevrage en prenant son temps, en accompagnant; il s'agit d'écouter afin de permettre d'affronter l'arrivée du baby-blues. Lorsque la vie fœtale est interrompue, le bébé, qui devrait encore être un fœtus, se trouve bien mal adapté à la vie aérienne. Il lui faudra bien sûr une assistance adaptée et les services sont de plus en plus performants dans ce domaine. Mais il lui faudra également une vie relationnelle, afin de pouvoir habiter son corps dans le regard des autres, se vivre comme sujet acteur de sa propre vie, en communication avec l'autre dont il a besoin pour survivre.

UN MATERIEL MIEUX ADAPTE À LA SENSORIALITE DU BEBE

.Françoise Dolto disait que parmi les psychotiques adultes rencontrés dans les hôpitaux psychiatriques, un certain nombre étaient d'anciens prématurés pour lesquels l'isolement sensoriel et relationnel où les avaient contraints les couveuses, avait déclenché une psychose expérimentale. Depuis, le matériel s'est adapté et respecte mieux les besoins psychiques du bébé ainsi que sa sensorialité spécifique. Pendant son sommeil, le bébé multiplie ses connexions neuronales; en service de néonatologie ses cycles sont sans cesse perturbés, il est souvent en dehors du rythme jour-nuit qu'il avait dans le ventre de sa mère, la lumière est quasi permanente et trop intense. Quel prix paye-t-il son traitement ?

L'existence d'un " holding" adapté, mais aussi la reconnaissance qu'un bébé ne peut exister sans l'autre, que ce soit la mère, le père ou les membres de l'équipe, lui permettront de grandir dans un contenant physique et psychique. Il sera pris dans de multiples réseaux humains au travers desquels il existera avec plus ou moins de succès en fonction des forces de vie qu'il y puisera et de sa personnalité. La réussite de la communication entre lui et les autres lui permettra ou non de fonctionner en tant que sujet et non comme objet risquant alors l'effondrement.

Il est aujourd'hui admis, voire galvaudé, qu'il faut parler aux bébés. Dans le cas des grands prématurés, encore faut-il se demander qui doit lui parler, de quoi lui parler, quand et comment. Ce qui a pouvoir sur le bébé, c'est la parole vraie, celle dite au bon moment par la bonne personne et qui prend place dans son histoire. Comme l'hospitalisation du bébé n'a pas le même sens et ne sera- pas vécue de la même façon par chaque famille, ce qui est à lui dire varie. Les parents, s'ils y parviennent doivent lui parler, sinon un membre de l'équipe peut le faire, lui dire ce qui lui arrive, pourquoi il est là, qui il est, son prénom, son nom, sa famille. Il s'agit de reconstituer délibérément en mots le bain de langage dans lequel il aurait dû être plongé. Il faut lui dire la raison des soins, lui raconter également la grossesse, ce qui l'a précédée, en bref, son histoire. Ces bébés s'accrochent aux mots, au regard, y puisent l'énergie dont ils ont besoin. Il faut leur laisser le temps de répondre sans leur déverser un flot de paroles comme un magnétophone. Il faut donner sens à ces paroles, les incarner et les transmettre à l'enfant sur le mode de ce que Trowarthen a appelé la " protoconversation ",

c'est-à-dire lui permettre de participer à la conversation en tenant compte de ses réactions.

C'EST LE PÈRE QUI AIDE LA MÈRE À TROUVER SA JUSTE PLACE

La mère présente le père à l'enfant lors d'une naissance à terme. En cas de grande prématurité, c'est le père qui présente l'enfant à la mère, lors de la première visite autorisée pour elle. Celle-ci a souvent le sentiment qu'on lui a volé son accouchement. Parfois une première rencontre entre la mère et le bébé a lieu à la naissance, mais elle est rapide, furtive, toujours frustrante. Le père fera le lien. Il se trouve placé, et souvent malgré lui, en position maternante. Il arrive qu'il soit le seul à maintenir le lien à l'enfant, la mère, en raison de son histoire, s'excluant elle-même sous couvert de culpabilité prenant forme de rejet. Il n'en sera pas à l'aise pour autant. L'idéal, c'est que le père soutienne la mère pour qu'elle puisse soutenir l'enfant. Il ne faut pas forcer les pères à changer les couches et donner des biberons. Un bon père n'est pas forcément celui qui mime la mère, mais celui qui aide la mère à trouver sa juste place auprès de leur enfant. C'est parfois très difficile lorsque la séparation résonne dans l'histoire de l'un ou de l'autre, I'empêchant de venir prendre sa place. Il faudra alors avoir recours à l'aide du psychologue. Ceci pose la question de savoir si le psychologue du service doit voir systématiquement ou non tous les parents. En dehors des difficultés pratiques, certains parents ne le souhaitent pas. Au psychologue alors de travailler avec l'équipe comme médiatrice de la parole.

Les grands prématurés traînent parfois avec eux l'étiquette " préma " toute leur vie. Cela concerne surtout ceux qui ont témoigné de leur fragilité par des complications. Ceux pour lesquels tout s'est passé pour le mieux semblent l'éviter. Une raison de plus pour que les professionnels poursuivent leur effort dans la limitation du traumatisme par une prise en charge de plus en plus éclairée.

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L'alimentation artificielle des bébés au Moyen Age

 

Bien que tous, lettrés, clercs d'Eglise, médecins, parents, s'accordent au Moyen Age à préférer l'allaitement maternel à celui d'une nourrice et à estimer que l'alimentation artificielle ne peut au mieux que constituer un pis-aller, les familles sont souvent obligées d'avoir recours au biberon ou aux bouillies : le décès de la mère à la suite d'une fièvre puerpérale, le tarissement de son lait, une mauvaise conformation des mamelons, exigent en attendant de trouver une nourrice que l'on ait recours à des substituts d'allaitement.

Des croyances non fondées partagées par tous les milieux sociaux incitaient également à ne pas allaiter les deux ou trois premiers jours de la vie et pendant la grossesse, car le colostrum comme le lait d'une femme enceinte étaient jugés l'un nocif, I'autre indigeste ; en outre, en cas de naissance gémellaire ou multiple, il était déconseillé d'allaiter plus d'un enfant à la fois; dans tous ces cas de figure, les bébés étaient nourris à l'aide des équivalents médiévaux du biberon : le cornet, une corne de vache percée, remplie grâce à une "chevrette"; cette dernière est un petit vase à goulot tubulaire plus ou moins long qui fait également fonction de biberon pour les enfants assez âgés pour savoir tenir cet objet et téter par eux-mêmes. Ce biberon à goulot peut être en terre cuite, en étain ou en verre : un traité de gynécologie du XIIIe siècle composé en France du Sud, Les Infortunes de Dinah , précise qu'on fera boire1'enfant sevré "dans un récipient de verre en forme de téton que l'on appelle nad", terme hébreu que le traducteur transcrit par gourde, mais qui est peut-être une sorte de biberon.

Le recours au biberon ou à la bouillie, qu'on appelle alors "papa", "papet", ou "papin(e)", s'impose enfin dès que la poussée dentaire décourage l'allaitement au sein, ou tout simplement lorsque le bébé pleure trop : le Livre des Simples médecines, composé à Salerne à partir du Xlle siècle, explique que les femmes du lieu endorment leurs enfants à l'aide de semences de pavot blanc mélangées avec leur propre lait qu'elles font couler, sans doute en se pressant le sein, directement dans l'ouverture sommitale arrondie du biberon à bec tubulaire que sucera l'enfant. Un biberon est également nécessaire pour donner au bébé de l'eau de source et du jus de fruit : une petite princesse du XVe siècle, Marguerite de Bourgogne, reçoit ainsi à l'âge de 4 mois de "l'eau de mûre franche". En revanche, pas de vin dans le biberon du bébé ! Au XIIIe siècle, le pédagogue Gilles de Rome l'interdit avant l'âge du sevrage; à la même date, le médecin des Infortunes de Dinah l'autorise aux enfants sevrés. D'autres le préconisent, simplement coupé d'eau.

Sauf dans le cas de la prise d'un remède composé à base de lait de femme, c'est de lait animal, et notamment de lait de chèvre, que l'on remplit corne à allaiter ou chevrette; de là vient sans doute cette appellation donnée aux vases à goulot tubulaire. En effet, tous les auteurs de régimes de santé prescrivent l'allaitement au lait de chèvre, jugé plus digeste que tout autre; encore au XVIe siècle, Montaigne lui-même, meilleur père de famille qu'on ne croit, le recommande dans ses Essais (II, 26-27). Sophistication extrême (et exceptionnelle), on voit affirmer, au XIVe siècle, que le lait des chèvres ou brebis qui auront brouté des violettes fera "grand profit" aux enfants "qui en mangeront les papins" : sans doute en sort-il parfumé ! Mais il n'y a pas d'élevage de chèvres en toutes régions. On fait donc également appel au lait de brebis et, en milieu nobiliaire, au "lait d'ânesse boully", ainsi que le mentionne, au XVe siècle, un régime de santé destiné aux enfants de la cour de Bourgogne. En revanche, lorsque l'enfant n'est plus un nouveau-né, c'est du lait de vache qui lui est donné.

La composition des bouillies nous est connue par une source inattendue : les écrits des clercs d'Eglise, prédicateurs ou moines cloîtrés. Depuis le Ve siècle, ils comparent les laïcs à des veaux tétant le lait de l'Eglise; comme en latin "nourrir" signifiait à la fois alimenter et éduquer, ils se plaisent aussi à comparer l'enseignement catéchistique à des recettes de bouillie. Sans ces métaphores, nous ne saurions rien de la composition exacte de l'alimentation artificielle des bébés médiévaux. Ainsi, au XIIe siècle, I'abbé Adam de Perseigne explique-t-il que Dieu avait voulu que "sa personne, en sa forme divine, aliment solide des anges, s'abaissât et s'abrégeât par son incarnation jusqu'à se faire la bouillie des petits enfants !" 6; comment ? En émiettant "le Verbe du Père, pain de vie [...] dans le lait de la chair" de l'Enfant Jésus. De même, Jacques de Vitry (1165-1240) rappelle que "la Sainte Ecriture est un aliment et une boisson" et, citant le Livre des Rois où Jessé dit à son fils David de prendre de la farine d'orge, des pains et des fromages, explique que "la farine d'orge avec laquelle on fait la bouillie pour les petits enfants figure la doctrine simple"

Guibert de Nogent affirme, au XIe siècle, que le prédicateur devra écraser son éloquence sous la meule du commentaire (pour en faire de la farine) avant de conclure en disant que "si l'on nourrit les petits enfants de lait, en revanche, pour les plus âgés, on mêle au lait des croûtes de pain écrasées" 8. Raymond Lulle, auteur d'une Doctrine d'Enfant, explique dans Evasl et Blaquerne que le "papa" est composé soit "de farine et de lait", soit "de gâteau et de lait", et qu'on donne aux enfants des "soupes de pain trempé dans le lait ou dans l'huile"; le traité de gynécologie juif du Xllle siècle préconise qu"'au début [juste après le sevrage], on lui donnera du pain trempé d'eau ou de miel ou de lait, ou encore de la farine cuite". Au XIVe siècle, le Régime de santé d'Aldebrandin de Sienne 9 conseille de donner à 1'enfant encore édenté du pain que la nourrice ait préalablement mâché et par conséquent imbibé de sa salive, ou "papins de mie de pain et de miel et de lait". Ainsi la bouillie est épaissie à la mie de pain plutôt qu'à la farine, jugée moins digeste.

De quel pain épaississait-on la bouillie ? On le sait pour la Provence médiévale, du meilleur : les protocoles de notaires et les contrats d'engagement des nourrices précisent que l'on devait donner aux enfants du lait de chèvre et du pain blanc. De quelle farine se servait-on ? De farine d'orge. disent Jacques de Vitry et le roman du Chevalier au cygne : mais aussi d"'une manière de grux (gruau) bien clair, à mode de potage, qui est fait de grux d'avoyne et de pain"

C'est très tôt, si l'on en croit les images médiévales, que les mères complètent l'allaitement au sein par des bouillies : c'est qu'elles souhaitent, telles, au XIIIe siècle, les paysannes de la Dombes dont nous parle le prédicateur dominicain Etienne de Bourbon, avoir des enfants "gros et gras" , la surcharge pondérale étant pour elles synonyme de bonne santé. Sans doute même les gavent-elles : à la même période, Ie pédagogue catalan Raymond Lulle accuse les femmes de faire manger de force de la bouillie aux enfants de moins d'un an, alors, dit-il dans son livre Evast et Blaquerne qu'ils n'ont mie tant fort digestive [. . . ] que ils puissent cuire viandes ni le papa...". On trouve à l'inventaire de l'hôpital d'Hesdin, où venaient accoucher les pauvres femmes, mention de poêlons à bouillie "pour faire papins pour les petits enfants", ce qui semble confirmer la donnée de bouillies dès les premiers jours de la vie.

Du reste, dans le Roman de la Rose, on voit (aux vers 10116 et suivants) que Pauvreté allaite Larcin "de son lait et sans autre bouillie", ce qui laisse entendre que si l'on en a les moyens, on nourrit de bouillie les bébés. Aux bouillies s'ajoutaient enfin d'autres nourritures, telles les pommes cuites qu'il faut donner au nourrisson pour qu'adulte il soit, ainsi que nous 1' affirment avec humour les Evangiles des Quenouilles, au XVe siècle, un homme courtois et frugal.

C'est encore grâce au goût d'un homme d'Eglise pour la métaphore alimentaire, en l'occurrence l'évêque de Paris Guillaume d'Auvergne (1228-1249) que l'on connaît les recettes du sevrage, qui intervient entre deux et trois ans, parfois un peu plus. La technique en était plutôt traumatisante pour l'enfant dont la nourrice s'enduisait le sein de matières aux saveurs répulsives : "cirus, fuligo, absinthium, sinapis, c'est-à-dire de la suie, de la moutarde, de l'absinthe amère et même... du cérumen. Les prédicateurs n'hésitent pas à comparer cette amertume des produits de sevrage à la saveur exécrable de l'Enfer pour le fidèle soumis à l'objet d'une tentation... image évocatrice ! Le sevrage est donc une épreuve, mais une épreuve nécessaire qui se déroule en moyenne, on le sait pour la Provence médiévale du XIIIe siècle, entre dix-huit mois et deux ans, pour la Toscane bas-médiévale vers 18 ou 19 mois 16, même si les textes évoquent le cas d'enfants encore nourris au sein à 24 ou 30 mois.

Quel que soit le mode d'alimentation choisi, il répond à un souci de voir survivre les enfants. On ignore si les mères ou les nourrices se lavaient les seins avant d'allaiter, mais on sait que, dans les milieux aisés du moins, on prenait soin de faire bouillir l'eau et le lait dont les petits enfants étaient alimentés, précision fournie dans le régime de santé pour les enfants de la cour de Bourgogne; même un jeu théâtral vu par tous les habitants des cités, comme le Mystère de la Passion, d'Arnoul Gréban, au XVe siècle, le mentionne à propos de l'Enfant Jésus nouveau-né : "J'ai apporté du lait aussi, que je vais bouillir sans tarder pour lui faire un peu à manger..." : ceux qui n'avaient pas la chance de disposer d'un médecin particulier comme les grands nobles pouvaient ainsi apprendre, par la bande, les règles élémentaires de l'hygiène infantile.

On sait aussi qu'on prenait soin de nettoyer les ustensiles destinés à l'alimentation infantile et que le matériau de leur vaisselle n'était pas choisi au hasard : un compte daté de 1281 précise que la poêle à cuire la bouillie, les écuelles et les petites cuillers destinées à nourrir un bébé, sont en argent "pour être plus nettement [proprement] et à couvert". L'alimentation artificielle n'était donc pas pratiquée sans précautions.

 

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*GPSR : Groupement des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne