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Les questions d'ordre
para-médicale

 
 

L'usage des sucettes, des tétines chez les enfants: inconvénients, risques, avantages

La prévention des troubles psychologiques chez les enfants dont les parents se séparent

L'adoption d'un enfant étranger : comment faire ?
Quelques conseils

Listériose dans les fromages au lait cru

La réanimation infantile : jusqu'ou ?

Crottes de chiens : le risque est surtout parasitaire !

Cuisson au micro-ondes : efficacité et sécurité sous conditions

L'enfant et son sommeil

Troubles du sommeil de bébé ou de l'enfant: les conseils

L'apprentissage de la lecture : conseils

Moisissures atmosphériques et de l'habitat :
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et nos chats et comment considèrent-ils nos enfants ?

L'enfant et nos animaux domestiques : chat, chien, oiseaux, cheval, rongeurs, reptiles, poissons, primates: les maladies qu'ils peuvent nous transmettre

 
 
 
 

La prévention des troubles psychologiques chez les enfants dont les parents se séparent

 

E. MARTIN-LEBRUN "' * Ce rapport a été présenté par son auteur au Colloque intitulé "Approches juridiques et psychologiques des dysfonctionnements familiaux", organisé les 18 et 19 novembre 1994, sous la responsabilité scientifique du professeur G. Poussin, par la Faculté de droit de Grenoble, Ie Laboratoire de Psychologie clinique et pathologique de l'Université Pierre Mendès-France, le barreau de Grenoble, le Laboratoire de cliniques psychologiques de l'Université de Rennes et la Société Fran,caise de Psychologie Légale. "' 65, boulevard des Alpes - 38240 Meylan.

Le pédiatre se définit comme le médecin de l'enfant. IL est reconnu comme tel par chacun de ses parents. C'est un interlocuteur privilégié qui peut parler au nom de l'enfant et exprimer ce que vit l'enfant confronté à la situation de crise familiale. Notre rôle de prévention est fondamental : une meilleure compréhension de l'enfant permet très souvent à chaque parent de mieux percevoir les conséquences des choix qu'il sera amené à faire. La prise en compte de l'enfant comme une personne à part entière lui rend la parole et lui permet d'exprimer sa propre souffrance, qui est parfois occultée par celle de chaque parent et par leur propre culpabilité.

Le divorce devient un phénomène de société puisqu'un couple sur deux à Paris, et un couple sur trois en province se séparent (INSEE). Des études ont montré que le risque de connaître une séparation est plus élevé lorsqu'on est issu d'un couple de parents séparés. Ce mouvement social risque de s'amplifier. Il est important de mieux comprendre les différents éléments qui sont mis en jeu dans les séparations parentales afin de proposer des mesures de prévention qui favoriseront l'adaptation de l'enfant à cette nouvelle situation familiale.

Le cabinet du pédiatre est un lieu d'observation privilégié
Nous rencontrons de très jeunes enfants, de nombreuses visites sont faites de façon systématique. L'approche de l'enfant est globale, nous nous intéressons à son corps, mais aussi à tout ce qui fait sa vie.

Nous constatons que de nombreux enfants ne manifestent pas de troubles psychologiques particuliers et semblent s'adapter de façon satisfaisante à leur nouvelle situation familiale; il est important de déterminer les facteurs qui sont de bon pronostic chez l'enfant et chez ses parents.

L'observation de nombreuses situations de séparation parentale permet une meilleure connaissance du fonctionnement de la justice. C'est indispensable pour qu'elle garde sa place et qu'elle n'apparaisse pas comme une juridiction toute puissante, qui seule tranchera. Des rencontres sont essentielles pour favoriser les échanges entre les différentes disciplines. Je ne peux m'empêcher d'évoquer la première fois que j'ai été confrontée à une décision de justice : depuis qu'elle avait un an, une petite fille passait la moitié de ses vacances scolaires chez son père. En fait, elle n'avait aucun contact avec lui durant l'année et passait cinq semaines avec lui l'été, en n'ayant alors aucun contact avec sa mère. Elle a pu s'adapter et elle n'est pas psychotique !

LE PREMIER ACTE DE PREVENTION
Reconnaître la souffrance de l'enfant et lui permettre de l'exprimer
- La période de crise qui précède la rupture du couple parental est marquée par l'existence de conflits que l'enfant ne comprend pas toujours. IL perçoit les difficultés rencontrées par ses parents, mais aucune explication ne vient lui permettre de comprendre la situation. IL n'arrive pas à se situer dans ces conflits, ni dans le présent, ni dans le futur; il peut avoir l'impression que sa naissance elle même est remise en question.

Cette période génère de l'angoisse que l'enfant va exprimer dans son comportement ou bien enfouir au fond de lui-même (l'enfant sourd qui continue à jouer). Dans les deux cas, l'enfant a besoin qu'un adulte lui explique ce qui se passe entre ses parents. Très souvent, les parents profitent d'une visite au cabinet pour aborder leur séparation prochaine et demander comment ils peuvent s'y prendre pour que l'enfant en souffre le moins possible. Parfois, nous sommes interrogés sur le futur mode de vie à mettre en place : nous parlons des capacités de l'enfant à s'adapter aux changements, qui diffèrent, selon son âge. Une telle démarche est de bon augure car les parents viennent à deux et sont prêts à discuter, voire à faire un essai afin de trouver ce qui semble être la meilleure solution pour chacun.

- La période de rupture représente, pour l'enfant, un effondrement de ses repères : il ressent une sensation de perte du couple parental qui peut apparaître comme un paradis perdu vers lequel il aura envie de retourner. IL subit des événements qu'il ne comprend pas, surtout lorsqu'il est très jeune. IL se culpabilise très souvent (60% des enfants dans une étude anglaise). IL doit faire le deuil du couple parental géniteur avec tout le travail psychique que cela suppose pour le dépasser. Cette période est d'autant plus difficile pour l'enfant, que ses parents ne sont pas disponibles pour l'écouter, le protéger et lui donner les repères qui vont lui permettre de le soulager. Très souvent, l'enfant ne sait pas pourquoi ses parents se séparent. C'est une question très difficile qui devrait être abordée tôt afin d'éviter les fantasmes ou le déni de la réalité.

En tant que médecin, nous pouvons intervenir à ce moment-là en favorisant le dialogue entre les parents et l'enfant, parfois en proposant des mots quand la souffrance des parents paralyse leur parole. Nous devons aussi reconnaître la souffrance de l'enfant à travers des symptômes très divers et dépister tôt les signes de dépression (angoisse, tristesse, troubles du comportement, mauvaises performances scolaires).

Nous rencontrons des enfants souvent très jeunes, nous sommes habitués à dissocier, à partir de manifestations peu spécifiques, ce qui est propre au développement psychomoteur normal de ce qui peut révéler une souffrance psychique de l'enfant.

Un autre facteur joue de façon prépondérante dans l'expression de la souffrance de l'enfant, c'est son sexe

Les garçons peuvent la traduire par une grande agressivité qui est un facteur de mauvais pronostic. Lorsqu'ils dépassent l'âge de 6-7 ans, ils peuvent souffrir d'une relation trop forte avec la mère (qui est très souvent celle qui héberge les enfants de façon principale). Pour la fuir, le garçon peut avoir envie de rester "petit" ou d'aller vers des groupes marginalisés. La présence d'un nouveau compagnon de la mère semble bénéfique d'après les études réalisées dans les pays anglo-saxons.

Les filles peuvent se replier complètement sur elles-mêmes. La bonne adaptation apparente traduit une grande détresse. Le risque, à l'adolescence, est l'apparition d'une délinquance sexuelle précoce. Après la période de crise, la situation familiale s'améliore, la vie s'organise; l'enfant reprend confiance dans ses parents et dans son avenir. IL est poussé à grandir, investit l'école et ses amis. IL est capable d'assumer des responsabilités et de prendre du recul face aux adultes.

Deux facteurs sont fondamentaux pour permettre à l'enfant de retrouver son équilibre psychique après la période de crise, c'est l'entente des parents à son sujet et la persistance de liens réguliers et rapprochés avec chacun d'eux. Ces deux conditions sont indispensables pour que la vie de l'enfant s'organise de façon sereine et que l'alternance auprès de chacun de ses parents leur permette de remplir la fonction qui leur incombe.

IL doit avoir des repères fixes afin de garder un contrôle sur sa vie et ne pas devenir un paquet que l'on prend et que l'on pose, au gré de son humeur. Ces repères doivent être d'autant plus réguliers et rapprochés que l'enfant est plus jeune : un bébé a de la difficulté à appréhender l'absence, il peut très vite ressentir une sensation d'abandon car il ne peut pas imaginer les retrouvailles si l'adulte ne le soutient pas par sa parole. L'enfant apprend à lire l'heure aux CE1-CE2 (7-8 ans). Jusque-là, ses repères temporels sont liés aux événements qui ponctuent sa vie quotidienne ou hebdomadaire.

Parfois, l'enfant rejette un des parents :
- il peut s'identifier au parent délaissé; il faut alors l'aider à prendre des distances vis-à-vis de ce parent-là, et lui permettre de dissocier la rupture entre les parents et les liens qu'il a lui-même avec chacun d'eux;

- il peut vouloir blesser le parent qu'il juge responsable de la rupture;

- il peut ressentir un conflit de loyauté entre ses deux parents : il n'arrive pas à exprimer son amour à chacun d'eux. IL prend le parti de l'adulte avec lequel il vit (c'est l'alignement);

- parfois, la répétition des séparations est une telle source d'angoisse que l'enfant préfère la rupture.

Chaque fois que la parole est possible, elle soulage. L'enfant qui se sent reconnu dans sa souffrance, dans sa révolte, peut petit à petit envisager sa vie comme différente de celle de ses parents. Lorsque cela lui est impossible dans le présent, il peut l'imaginer et la construire dans le futur. L'alignement s'estompe avec le temps, surtout lorsque l'adolescent prend du recul vis-à-vis de l'histoire de ses parents.

LE DEUXIEME ACTE DE PREVENTION

Eviter les conflits persistants entre les parents
Toutes les études sont formelles sur ce point : ces conflits sont un des facteurs prépondérants dans l'apparition des troubles psychologiques de l'enfant. L'enfant se sent atteint au plus profond de lui-même par la souffrance qu'il perçoit chez chacun de ses parents. Très jeune, il se construit en intériorisant ce qu'il perçoit de son père et de sa mère. Chacun participe à l'élaboration de son moi profond. L'enfant souffre dans son père et sa mère intériorisés, dès qu'il y a conflit. IL ne peut dépasser cette angoisse tout seul et ne peut se tourner vers ses parents pour l'aider. IL est alors très seul, et refoule sa peine qui l'amenuise comme peut le faire un abcès profond. Toute son énergie est utilisée à lutter contre cette souffrance.

Les troubles psychiques en découlent, quelles que soient leurs formes. Tous les parents ne s'enferment pas dans les conflits sans fin dont l'objet officiel est, bien sûr, l'intérêt de l'enfant (alors que justement, I'intérêt de l'enfant serait que les parents arrivent à un accord acceptable et accepté par tous).

Cela permet de s'interroger sur le pourquoi de ces conflits persistants :
Il y a d'une part la structure psychique de chaque parent qui lui permet de s'adapter plus ou moins bien à la blessure narcissique que crée la rupture (les modalités de la rupture ne sont pas toujours en rapport avec l'intensité et la persistance des griefs). La capacité de l'adulte à trouver un sens à son histoire va influer sur la façon dont il pourra aider son enfant à surmonter cette épreuve.

IL y a d'autre par le rôle de la justice qui ne peut être ignoré puisque l'intérêt financier de l'avocat peut aller à l'encontre de sa conscience professionnelle. Lorsque les parents n'arrivent pas à s'entendre, ils vont demander à la justice de trancher, ce sera forcément douloureux pour tout le monde. C'est dans les attributions de l'appareil judiciaire de séparer ce qui n'arrive pas à être séparé, d'imposer un compromis quand il ne peut être mis en place par les parents. Il peut devenir le tiers nécessaire pour délier ce qui a été lié; la loi est alors imposée, elle marque les limites imparties à chacun. Son application peut être vécue comme une aide, ou devenir douloureuse si elle ravive une souffrance insurmontable. Il y a alors une réaction de rejet avec appel des décisions prises.

TROISIEME ACTE DE PREVENTION

Favoriser le droit de l'enfant à bénéficier des soins de son père et de sa mère
La Convention internationale accorde à l'enfant le droit d'avoir un père et une mère. D'après 1'INSEE, un père sur cinq ne revoit plus ses enfants après la séparation du couple, un père sur cinq les voit de façon épisodique*. L'abandon par l'un des parents est unfacteur de mauvais pronostic et le risque de voir apparaître des troubles psychologiques devient important : la blessure narcissique est très profonde; les sentiments de culpabilité, de colère, de dévalorisation de soi-même perturbent le développement psychologique de l'enfant, qui présente des signes de dépression et des troubles du comportement pouvant aller jusqu'à l'incapacité à s'insérer dans la société.

Le rôle du père est fondamental pour ouvrir la relation fusionnelle qui s'instaure entre la mère et son enfant dans les premiers mois de la vie. Par l'interdit de l'inceste, il le libère d'une relation qui pourrait devenir étouffante et dangereuse si elle persistait trop longtemps. En signifiant la loi, il introduit l'enfant dans la vie sociale. Il sert d'ancrage au petit garçon qui peut grandir en s'identifiant à lui; il rassure la petite fille dans sa capacité à être aimer et lui donne confiance dans son avenir de future femme.
La façon dont un homme investit ses enfants pour devenir leur père dépend de sa propre histoire. Dès le désir de conception, parfois lorsque l'enfant nâît, I'homme est renvoyé à l'image qu'il garde au fond de lui de son père. IL aura envie ou non d'assumer sa fonction paternelle.

Cet investissement affectif peut être favorisé ou découragé par la mère des enfants, mais aussi par l'environnement social qui accorde à la mère une place peut-être trop exclusive chez le très jeune enfant. Le père peut se sentir inexistant, rejeté. Or, les liens sont plus faciles à tisser et sont plus résistants lorsqu'ils se nouent très tôt. La fonction paternelle sera d'autant plus efficace que la relation entre le père et son enfant sera déjà présente. Cet ancrage du père dans ses enfants doit être encouragé et renforcé très tôt afin de prévenir (si c'est possible) le découragement et la lassitude de certains pères après la séparation.

Notre rôle de pédiatre est de rappeler, chaque fois qu'il est nécessaire, que l'humain ne se développe que dans la différence. L'enfant a besoin de son père et de sa mère pour devenir un individu à part entière, différent de son père, comme de sa mère. IL porte en lui l'histoire de ses deux familles; la négation de l'une ne peut que le couper de ses racines et l'appauvrir. Nous devons intervenir auprès des parents (ou futurs parents), mais aussi auprès des institutions sociales comme les crèches, garderies et écoles, pour que chaque institution soit la garante du droit de l'enfant à bénéficier des soins de chacun de ses parents.

La loi est là pour rappeler le droit de l'enfant à bénéficier des soins de ses deux parents, mais aussi de son devoir de rencontrer ses deux parents. L'enfant a besoin de ses deux parents, mais pas à n'importe quel prix. Le modeste travail que nous avons réalisé avec M. Poussin a montré que l'irrégularité de relation entre le père et son très jeune enfant est un facteur d'apparition de troubles psychologiques ultérieurs.

Un enfant sur cinq voit son père de façon intermittente. La confiance dans l'adulte ne peut se créer que dans la régularité des échanges et le respect de la parole dite. L'enfant vit l'irrégularité de ces relations comme un abandon masqué. Aucun travail psychique ne peut se faire car la souffrance de l'enfant est ravivée dès que l'adulte se manifeste selon son bon vouloir à lui et sans tenir compte de l'enfant, de sa vie et de ses désirs. L'enfant se sent doublement nié dans son amour et dans sa personne. Ce n'est pas à lui (dont les moyens sont parfois limités,
* Dans notre étude réalisée en Isère en 1996, un père sur quatre ne voit plus ses enfants après la séparation, un père sur quatre les voit irrégulièrement.

comme chez le jeune enfant) à s'adapter complètement à la vie de l'adulte. IL n'est pas là pour résoudre les problèmes de ses parents. Lorsqu'il est amené à le faire, il assume les responsabilités d'un adulte et le paiera psychologiquement tôt ou tard car il n'aura pas eu son temps d'enfance pour se "nourrir" psychiquement.
Là encore, la loi peut donner une règle lorsque les parents n'arrivent pas à se mettre d'accord sur l'organisation de la vie de l'enfant. Le problème reste entier lorsqu'un des parents, ou les deux, ne respectent pas le jugement rendu et que l'enfant attend interminablement un mot pour Noël ou pour son anniversaire. C'est en l'aidant à prendre du recul, à investir d'autres adultes, que l'enfant va petit à petit accepter ses parents comme ils sont.

EN CONCLUSION

L'enfant et la justice vus par un pédiatre
Fort heureusement, de nombreux parents se séparent avec le désir d'aider leur enfant à vivre au mieux la rupture familiale. En organisant sa vie au mieux des besoins de chacun, ils assument leurs responsabilités de parents. La justice, très souvent, entérine leur choix.

La première difficulté apparaît lorsqu'il n'existe pas de contrat de mariage (30% des naissances ont lieu hors mariage, le risque de séparation est le même; une pension alimentaire sur trois est impayée). Actuellement, I'autorité parentale est assumée par les deux parents, mais à aucun moment la société ne rappelle les droits et les devoirs inhérents à la naissance et à l'éducation d'un enfant.

La deuxième difficulté, vient, à mon avis, du fonctionnement de la justice. Un juge arbitre le conflit qui oppose deux parties. L'enfant est soit l'enjeu entre les deux parents, soit rattaché à l'une des parties. Lorsque nous intervenons en tant que médecin, nos propos sont considérés comme favorisant un camp contre l'autre alors que nous essayons (sans doute avec beaucoup de maladresse) de parler de l'enfant, de ses besoins ou de ses désirs. L'écoute des enfants par le juge et la création de consultations juridiques spécialisées sont le signe d'une évolution dans la prise en compte de l'enfant par la justice. IL reste encore du chemin à faire pour trouver quelle peut-être sa place, lorsque ses parents ne peuvent pas la lui donner.

Le pédiatre, par sa connaissance spécifique de l'enfant, peut être un intervenant privilégié auprès de la famille et auprès de la justice, très tôt, lorsque les conflits intrafamiliaux apparaissent, et tout au long du processus de séparation des parents. Les troubles psychologiques ne sont pas inhérents à toute séparation parentale. Ils dépendent de la capacité psychique des parents et de l'enfant à métaboliser la souffrance générée par la rupture du couple parental.

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Les crottes de chien et la répercussion sur la santé des enfants

 

Les municipalités urbaines ne savent plus quoi faire devant le peu de cas que les propriétaires de chien font des déjections de leur animal de compagnie. Au-delà du désagrément, voire du danger qu'il y a à glisser sur une crotte de chien, ces excréments véhiculent des parasites qui représentent un risque d'infection grave, en particulier pour les enfants. Les bacs à sable sont les lieux les plus redoutables.

Le chien est un réservoir d'agents pathogènes divers dont les enfants sont les premières victimes. Mal des villes et plus encore des lieux de loisirs (plages, rivières, campagne, aires de Jeux), la pollution fécale peut entraîner une contamination des mains et par là-même le risque d'ingestion de germes ou de parasites fécaux. Cette absorption peut se faire par le biais d'aliments souillés, mais, chez les enfants, la contamination est souvent directement réalisée par ingestion de sable. Contrairement au risque parasitaire, le risque d'infections bactériennes semble minime.
L'une des parasitoses les plus communes est la toxocarose. En matière de santé humaine, le problème essentiel posé par les chiens vient des ascarides. En France, les cas autochtones d'Ascaris lumbricoides chez l'homme sont devenus rares, en raison des progrès de l'hygiène et, en particulier, l'évacuation des selles humaines par les égouts.

Toxocara canis vit à l'état de larve dans les muscles des chiens. Le parasite se transmet aux chiots par voie transplacentaire ou par le lait maternel. Un autre mode de contamination est l'ingestion d'Boeufs embryonnés ou d'hôtes paraténiques infectés.
Les ascaridioses des animaux domestiques (des chiens, Toxocara canis, mais aussi des chats, Toxocara cati) sont à l'origine de nombreux cas de syndromes de Larva Migrans Visceral (LMV) : « n existe quelques dizaines de cas dans le monde où la maladie prend la forme d'une localisation cérébrale, qui peut alors déclencher des crises d'épilepsie », précise le Dr Jean-Claude Petithory, responsable du département « qualité en parasitologie » au centre hospitalier de Gonesse, qui couvre toute la France. Non sans indignation, le Pr Jean-Jacques Rousset, chef du service de parasitologie de l'hôpital Avicenne (Bobigny), évoque à ce sujet les expériences pratiquées en 1953 par une équipe américaine, qui n'avait eu aucun scrupule à faire ingérer à deux enfants débiles mentaux 200 Boeufs embryonnés de ce nématode. Les localisations oculaires sont beaucoup plus fréquentes, et leurs principales victimes sont les enfants. « Il se présente une dizaine de cas par an », commente le Dr Petithory.

Dans ces cas, se pose le problème du diagnostic différentiel avec le rétinoblastome, une tumeur maligne dont le traitement est l'énucléation. Le diagnostic repose sur l'examen sérologique des milieux aqueux de l'Ïil. Malheureusement, les traitements ne donnent pas de résultats extraordinaires et ils se soldent souvent par une perte partielle de l'acuité visuelle de ces jeunes patients.
Les larves présentes dans les tissus humains sont, en général, au nombre de quelques dizaines à quelques centaines dispersées dans le foie, le cerveau et surtout les muscles. Dans le cas de syndrome de Larva migrans oculaire, il n'y en a qu'une en général. Les chances d'en trouver lors d'une biopsie sont donc infimes, d'autant que le diamètre de Toxocara sp* est de 12 à 20 micromètres seulement. En outre, le diagnostic différentiel des larves de Toxocara canis et Toxocara cati est pratiquement impossible. La sérologie, comme l'a montré le Dr Petithory, indique que Toxocara cati est en cause dans un tiers des cas.

Ces Bœufs rejetés en grande quantité dans les déjections canines ou félines s'embryonnent dans le sol où ils peuvent survivre plusieurs mois, voire plusieurs années. La saison estivale est la plus propice à la maturation des Boeufs dans le sol.

Attention aux bacs à sable
La pollution du sol par ces Boeufs est très fréquente dans les lieux publics ouverts aux chiens : jardins, bacs à sable, terrains de jeux, sable de plage, etc. De nombreuses études ont été réalisées dans les bacs à sable des villes de France. Elles indiquaient une prévalence d'Boeufs de Toxocara sp variant de quelques pour cent à plusieurs dizaines de pour cent. La destruction de ces Boeufs est diffõcile, puisqu'ils résistent à des solutions de formol ou d'hypochlorite de sodium à 0,5 %.

Le problème des bacs à sable devrait cependant petit à petit disparaître. La législation européenne, et surtout française, impose des règles de plus en plus draconiennes. Ces espaces doivent être ratissés tous les matins et entièrement désinfectés deux fois par an, ce qui revient généralement à renouveler entièrement le sable. Les municipalités soulignent qu'il s'agit le plus souvent de mesures de précaution, car les parcs et les jardins interdits aux chiens sont clôturés par un grillage et accessibles uniquement par des tourniquets. Dans la réalité, la surveillance d'un gardien fait souvent défaut et si les chiens vagabondent difficilement, c'est moins le cas des chats.

Des précautions
Afin de remédier à ce problème, un fabricant propose depuis peu un bac à sable équipé d'un mât central. Matin et soir, le gardien du parc ou du jardin actionne un système pour faire descendre un toit en coque fibroplastique qui recouvre entièrement le bac et permet de le fermer à clé. A Paris, le parc André-Citroën en est déjà équipé et une commune comme Boulogne-Billancourt compte peu à peu remplacer tous les équipements de ses parcs et de ses jardins.
Ces précautions devraient porter leurs fruits face aux ascaridioses transmises par les chiens et les chats domestiques. Mais il faudrait également se préoccuper de celles qui sont développées par les animaux sauvages. Leur incidence en pathologie humaine n'a pratiquement pas été étudiée à ce jour.

De manière générale, l'homme ferait bien de se méfier de ces larves qui resteront présentes dans sa vie quotidienne tant qu'il s'entourera d'animaux de compagnie. On sait ainsi que, chez le singe, les larves de Toxocara canis restent vivantes et infectieuses pendant au moins dix ans. Pour sa part, le Dr Petithory évalue à 5 % la proportion de la population française ayant « des larves de Toxocara sp en attente, vivantes, excrétantessécrétantes, dispersées dans leur organisme, principalement dans les muscles ». Même si, à l'heure actuelle, rien ne prouve leur rôle pathogène, rien ne permet de l'éliminer non plus.

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Nouvelles alertes sur des fromages au lait cru

 

Un contrôle pratiqué par un laboratoire belge ayant détecté la présence de Listeria et de Salmonella dans un camembert LePetit, le gouvernement français a lancé une procédure d'alerte sur le lot incriminé. Le fabricant, qui assure que les autocontrôles étaient négatifs en sortie de production, proteste contre l'absence de mesure de numération et « l'aberration monstrueuse » du système d'alerte.

C'est la DG 24, à Bruxelles, ~ qui a informé, le 24 mars 99, les gouvernements européens. Un prélèvement, pratiqué dans le cadre d'un contrôle de routine par un laboratoire belge, avait détecté la présence de bactéries Listeria monocytogenes et de Salmonella SPP dans un camembert de marque LePetit. En France, les ministères concernés (Agriculture, Santé et Commerce et Artisanat) ont aussitôt publié un communiqué précisant les références du lot (N°047S3 10 :06), la date limite d'utilisation optimale (DLUO, 28 mars), invitant les consommateurs à jeter les fromages concernés et à « faire preuve de vigilance » pour les fromages conservés ou consommés avec eux. L'attention des femmes enceintes, des personnes immunodéprimées et des personnes âgées est particulièrement attirée sur « les risques de contracter une salmonellose grave (les salmonelloses sont cependant, en règlegénérale, à l'origine de toxinifections alimentaires ne présentant pas de caractère de gravité) ».

Absence de numérations
Le communiqué ne fait pas état des numérations, d'ordinaire mentionnées en pareil cas, qui permettent d'apprécier la dangerosité de la situation. Et pour cause : ni le ministère de l'Agriculture ni le secrétariat d'Etat à la Santé n'ont été informés des résultats des analyses. « Tout simplement parce que ces analyses, aussi aberrant que cela puisse paraître, n'ont pas été effectuées ! », précise au « Quotidien » Jacques Frankinet, directeur de la qualité du groupe Lactalis (qui fabrique, notamment, le camembert LePetit). Selon l'enquête effectuée par celui-ci, le camembert à l'origine de toute l'affaire se trouve dans le congélateur du laboratoire bruxellois dans l'attente d'éventuelles analyses. « La responsable que j'ai appelée au téléphone hésite à procéder à la décongélation, de crainte d'avoir des résultats altérés. » On risque par conséquent de ne jamais connaître le nombre de germes contaminants contenus dans ce camembert.

« Les réglementations prévoient qu'on doit prélever 5 grammes sur 5 camemberts différents pour constater s'il y a ou non présence d e germes d ans 25 grammes, précise M. Frankinet. Or, dans le cas présent, le laboratoire. ne disposant que d'un seul produit, s'est contenté de prélever deux fois 25 grammes pour effectuer les deux tests. M s'est estimé quitte avec des résultats positifs, sans faire la numération. »

Pour le lot concerné, 180 produits avaient été distribués en Belgique et 25 000 en France, dans la plupart des régions. Compte tenu de la DLUO très rapprochée (28 mars), quelques retours seulement ont été effectués. On peut considérer que la totalité de ces produits a été consommée.Les services vétérinaires ont procédé, également le 24 mars 99, à la vérification des autocontrôles à la sortie de production, à l'établissement de Saint-Maclou (Calvados), constatant qu'aucune trace de germes n'avait alors été décelée.

Quarante-cinquièmes couteaux
« Nous sommes en présence d'une aberration monstrueuse, s'insurge le directeur de la qualité de Lactalis. La machine administrative s'affole avec des quarante-cinquièmes couteaux qui déclenchent, dans la surenchère générale, un système d'alerte sans rien mesurer ! »

Récemment, c'était le producteur du fromage Saint-Félicien, frappé d'une mesure semblable, qui tenait un discours identique; mais il disposait des résultats des numérations.Dans un communiqué, le secrétariat d'Etat à la Santé note que « les contrôles sanitaires sont de plus en plus renforcés, avec des normes de plus en plus sévères, ce qui permet de détecter un nombre croissant de produits non conformes ». De fait, le lendemain de l'alerte lancée sur le LePetit, c'était au tour de deux fromages de Savoie, le Saint-Antoine et le persillé de Bessans, d'être retirés de la vente, la fabrication étant suspendue après que des traces de Listeria ont été décelées par les services vétérinaires. La gérante de la coopérative concernée a fait part de son étonnement ? assurant avoir « obtenu la patente sanitaire européenne ». Au Centre interprofessionnel de documentation et d'information laitière (CIDIL), qui regroupe les fédérations des industries laitières et fromagères, on rappelle que « le risque zero ,'existe pas » Notre filière est l'une des plus réglementées qui soient. La profession prend ses responsabilités à travers les mesures d'autocontrôle. » Le CIDIL insiste sur le principe de précaution. Mais s'interroge sur la pertinence des contrôles à deux vitesses (absence de germe à la sortie de production et jus, qu'à 100 germes par gramme à la distribution).

 

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Soins intensifs : quand toute la difficulté est de décider !

 

Nous autres pédiatres qui pratiquons la réanimation sommes souvent confrontés aux questions des parents où se mêlent les progrès de la thérapeutique et les questions d'éthique : Quand cesser la réanimation d'un enfant ? Comment juger de la qualité de la vie après le passage en soins intensifs ? Le quotidien des réanimateurs pédiatriques est fait de ces questions. Une étude francaise a tenté de préciser les choses.Les réanimateurs, et particulièrement les réanimateurs pédiatriques, sont souvent confrontés à de difficiles dilemmes éthiques.

Comment prendre une décision en tenant compte non seulement du pronostic vital, mais aussi de la qualité de vie après la réanimation ? Quels sont les modes de décès dans les unités de soins intensifs (USI) ?C'est à ces questions qu'a tenté de répondre une étude prospective multicentrique, coordonnée par A. Martinot, menée dans neuf centres français de réanimation ininfantile.

54% de décès par arrêt ou limitation de la réanimation
Sur 712 admissions comptabilisées (prématurés exclus), 92 patients sont décédés (13%) à 1'âge de 8 mois en moyenne, le score pédiatrique de risque de mortalité (PRISM) s'établissant pour les enfants décédés à 21 (0-51). Concernant les modalités de décès, 18 enfants (20%) étaient en état de mort cérébrale, 24 (26%) en échec de réanimation, 25 (27%) en retrait thérapeutique (arrêt de la ventilation et/ou des drogues vasoactives) et 25 en situation de non réanimation décidée.

On constate donc qu'en majorité, les patients sont décédés après une décision de limitation ou de retrait thérapeutique. Les enfants en état de mort cérébrale étaient significativement plus âgés. En revanche, la gravité de la maladie initiale, ou la présence d'une pathologie chronique antérieure, ne préjugent pas du mode de décès.

A. Martinot et coll. ont comparé leurs résultats à ceux d'autres études, notamment nord-américaines. Les variations de recrutement, en particulier la présence ou non de malades relevant de la réanimation postopératoire cardiaque, expliquent probablement les différences constatées entre les taux de mortalité (5% seulement chez les Nord-Américains).

L'absence d'association entre l'existence d'un handicap - ou d'une maladie chronique - et un mode particulier de décès est à remarquer. Les auteurs se gardent d'interpréter ce phénomène, et de l'assimiler notamment à une absence de prise en considération des critères de qualité de vie pour la prise en charge décisionnelle. Une explication pourrait en être la sélection d'entrée, mais cela mériterait d'autres études.

Cette approche aide à aborder les événements entourant les décisions de non poursuite ou de retrait des soins d'assistance dans les USI pédiatriques. D'autres études seront nécessaires pour affiner la prise en charge de ces situations, ainsi que la qualité de la communication avec les familles lors de ces moments difficiles.

François Douchain, abstract pediatrie, n°129

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Adopter un enfant étranger, un parcours long et difficile

 

Chaque année, 3 500 enfants étrangers sont adoptés en France. Mais avant d'accueillir l'enfant adopté, la procédure est longue et souvent coûteuse.

Paul et Alice viennent de recevoir leur agrément de l'aide sociale à l'enfance pour adopter un enfant. Ils savent qu'ils ont peu de chances que l'administration francaise leur confie un enfant, vu le très faible nombre d'enfants adoptables en France. Aussi sont-iLs décidés à se tourner vers l'adoption internationale. Après la procédure d'adoption nationale ce sont de nouvelles questions à se poser et de nouveaux obstacles à surmonter.

Deux questions à vous poser avant de vous lancer
1) Êtes-vous prêt à adopter un enfant de couleur ?
Certains n'envisagent pas d'adopter des enfants de couleur, en raison de la difficulté à s'identifier à l'enfant. De votre réponse à cette question dépendra l'éventail des pays sur lesquels vous ferez porter vos recherches.

2) Quel est l'âge de l'enfant que vous désirez adopter ?
La plupart des candidats à l'adoption souhaitent un trés jeune enfant et si possible un nourrisson. Toutefois, il faut savoir que certains pays ne confient à des parents étrangers que des enfants qui ont au moins atteint l'âge de 1 an. Ainsi, en Bulgarie, vous vous verrez présenter un enfant de 12 mois. Mais on ne vous remettra l'enfant que 6 mois plus tard, une fois la procédure terminée Pendant ce temps, votre enfant reste à l'orphelinat.

Le choix du pays dépendra de la réponse à ces questions, mais aussi du respect des conditions qu'ils posent parfois. Par exemple, certains pays n'acceptent pas les candidats qui ont dépassé 40 ans, d'autres n'acceptent pas les candidats célibataires, d'autres encore exigent un mariage d'une certaine durée... La Mission de l'adoption internationale (voir encadré) publie des fiches permettant de connaître la réglementation dans chaque pays.

Deux façons de procéder, au choix
Lors de la délivrance de votre agrément, l'aide sociale à l'enfance vous communiquera la liste des associations qui sont agréées pour vous aider. Mais vous pouvez aussi entreprendre les démarches tout seul.

Le recours à une association Plusieurs associations ont pour objet l'adoption internationale. Certaines privilégient l'adoption d'enfants ayant dépassé un certain âge ou des enfants présentant un handicap. Par ailleurs, certaines associations font une nouvelle enquête sur les candidats. Il vous faudra alors à nouveau rencontrer psychologues, assistantes sociales. .. Si votre candidature est retenue, c'est l'association qui se charge de faire toutes les démarches dans le pays d'origine de l'enfant. C'est une solution confortable, dans la mesure où vous n'avez pas à vous débattre avec l'administration de ce pays. Ce peut toutefois être long, en raison entre autres du peu de moyens de certaines associations.

Dans certains pays, vous n'avez pas le choix, les autorités du pays n'acceptent que les dossiers présentés par la ou les associations qu'elles ont désignées comme leur interlocuteur. C'est le cas notamment pour la Russie et pour la Çorée du Sud. Dans ce pays, seule une association est reconnue par les autorités, le « Holt Children Service " (HCS). Vous devrez donc impérativement passer par une association agréée en France qui, elle-même, aura recours à cet intermédiaire. Vous ne pouvez 'en aucun cas déposer votre candidature directement. Toutes les démarches seront effectuées par le HCS.

La démarche directe : Certains candidats refusent de passer par une association, en raison notamment de leur refus de se soumettre à nouveau à une série d'entretiens. Si vous envisagez de faire les démarches d'adoption drectement auprès des autorités du pays d'origine, il vous faudra préalablement vous informer sur la culture, les pratiques et la législation du pays où vous allez vous rendre. Il vous faudra alors éviter les chausse-trappes, car dans plusieurs pays il existe des trafics d'enfants. La difficulté est extrême et il est important de mettre ses pas dans les pas de ceux qui ont fait le parcours avant vous.

Comment procéder ?
- Constituer le dossier en fonction de la législation du pays où on souhaite adopter.

- Faire traduire ce dossier par un traducteur assermenté. Le tribunal de grande instance vous communiquera une liste de traducteurs.

- Adresser son dossier au service compétent du pays. Deux cas de figure se présentent : ou ce pays a signé la convention de La Haye, ou il ne l'a pas signée.

- Dans les pays qui ont signé cette convention, la transmission du dossier ne peut plus se faire directement, vous devez passer par la Mission de l'adoption internationale qui se chargera de remettre votre dossier au service compétent.

- Dans les pays qui n'ont pas ratifié ce texte, vous pouvez toujours faire la démarche par vous même. Dans certains pays, c'est au niveau régional que les dossiers se traitent, c'est le cas notamment pour le Brésil et pour le Vietnam. Instruction du dossier, enquête de police, arrêt de la procédure d'adoption lorsqu'un trafic d'enfants est découvert relèvent de la compétence régionale.

- Trouver son enfant. Le dossier n'est pas une fin en soi. Toutes les démarches administratives accomplies, il faut trouver l'enfant adoptable.

- Dans les pays qui ont ratifié la convention de La Haye, c'est l'administration locale qui vous présentera les enfants adoptables.

- Dans les pays qui ne l'ont pas ratifiée, il n'y a pas de procédure unique. Selon les endroits, vous devrez contacter un avocat ou un juge pour enfants, ou encore les orphelinats, pour trouver un enfant. En revanche, il est tout à fait déconseillé d'accepter les propositions qui peuvent vous être faites par les portiers d'hôtel ou les chauffeyrsde pousse-pousse, notamment au Vietnam, car dans ces cas-là vous n'avez aucune certitude que l'enfant qu'on vous propose a réellement été abandonné. Le'plus sûr est de suivre les traces des personnes qui vous ont précédé, elles vous donneront les coordonnées des gens qui les ont aidées et vous feront part de leur expérience.

L'adoption internationale coûte cher !
Les frais seront plus élevés si vous passez par un organisme que si vous faites les démarches seul.

- Si vous passez par une association, celle-ci vous demandera de participer aux frais nécessaires pour mener à bien votre projet d'adoption. Ces frais peuvent parfois être élevés.
Par exemple, l'association « De Pauline à Anaelle », qui travaille surtout vers la Russie, vous demandera de verser environ 9500 F. . . auxquels vous devrez ajouter les frais d'adoption sur place, soit 4400 dollars à Saint-Pétersbourg, par exemple, cette somme ne comprenant même pas les frais de visa et de séjour.

- Vous pourrez aussi avoir à régler des honoraires d'avocat. Ainsi, Pierre et Joëlle, ayant choisi d'aller en Bulgarie, ont mandaté un avocat pour s'occuper de leur dossier sur place. Ce dernier leur a facturé 70.000 F cette somme correspondant à ses honoraires et aux frais auxquels il a dû faire face pour mener à bien les démarches.

- Si vous faites les démarches seul, vous ne pourrez de toute façon pas faire l'économie de certaines dépenses.

- Vous aurez dans un premier temps à faire face aux frais de traduction de votre dossier. Ces traductions doivent être faites par des traducteurs assermentés. Dans certains cas, notamment pour le Vietnam, c'est l'ambassade du pays qui ttaduira directement votre dossier. Mais en tout état de cause il vous faudra payer cette traduction. Le prix varie en fonction du nombre de pages, mais il faut compter environ 2500 F

- Certains pays imposent que le dossier soit visé par l'ambassade. C'est alors à vous de payer cette formalité.
Quelle que soit votre méthode de recherche, vous devrez assumer le paiement de votre transport dans le pays.
Ce poste est d'autant plus lourd que certains pays exigent une première visite des parents avec présentation de l'enfant pour démarrer la procédure, puis une seconde visite pour la remise de l'enfant.

En outre, vous serez la plupart du temps tenu de payer des taxes au pays d'origine de l'enfant.
On pourra également vous demander de rembourser les frais d'accouchement et d'entretien de l'enfant dans les pays qui n'ont pas la Sécurité sociale. Lorsque l'on vous présente cette facture, c'est bon signe : vous n'êtes pas loin de rentrer chez vous avec votre enfant.

Où s'informer ?
A la Mission de l'adoption Internationale(MAI) 244 bd Saint-Gemmain - 75303 Paris 07 SP tél : 01 43 17 90 90. Cette structure a été mise en place au sein du ministère des Affaires étrangères en 1987 pour habiliter et contrôler les organismes bancais agreés pour l'adopbon intemabonale, mais surtout pour centraliser et diffuser 11nfommabon concernant les procédures en vigueur dans les différents pays d'origine des enfants. Vous pouvez vous adresser à elle pour avoir des infommatons sur la législation du pays dans lequel vous envisagez de vous rendre, et notamment sur les conditons auxquelles vous devez répondre, ainsi que sur les pièces que devra comporter votre dossier. Des fiches par pays vous seront envoyées à votre demande avec les adresses des différents organismes compétents.

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Cuisson au micro-ondes : efficacité et sécurité

 

La cuisson au micro-ondes suscite encore des craintes quant à ses effets néfastes sur l'organisme, alors même qu'aucune étude n'a, à ce jour, prouvé l'existence d'une réelle toxicité et que la technicité des fours a beaucoup évolué.

La cuisson au micro-ondes a ses détracteurs. On confond souvent les effets liés à l'exposition directe au microondes (fuite par mauvaise fermeture de la porte) avec ceux de l'utilisation du four. On s'interroge sur les qualités nutritionnelles des aliments après cuisson, en particulier celles du lait des biberons.

Le risque lié à la fuite d'ondes électromagnétiques hors de l'enceinte en raison d'une mauvaise fermeture de la porte impose des règles de construction internationales très strictes. Le risque est aujourd'hui si faible que les associations de consommateurs qui testent régulièrement les fours recommandent leur utilisation par les enfants. Seule, une détérioration accidentelle de la porte vitrée doit faire rechercher l'existence d'ondes élecromagnétiques à l'extérieur du four.

L'altération de la nature des aliments par les micro-ondes est une autre grande interrogation qui a généré de nombreuses études. Mais pour l'instant, comme l'a annoncé l'OMS en 1992, il n'existe aucun argument scientifique prouvant que ce mode de cuisson produirait des substances toxiques ou des effets néfastes spécifiques. Un certain nombre de précautions doivent toutefois être respectées.

Ne pas confondre goût et qualités nutritionnelles
Est-ce la modification de la saveur des aliments qui fait suspecter une modification de leur composition ? Il semble que les aliments cuits au micro-ondes ne soient pas aussi goûteux que ceux cuisinés avec les techniques traditionnelles : absence de croûte (due à la cuisson par l'intérieur) qui diminue les arômes, présence de zones froides au sein de l'aliment (par hétérogénéité de l'effet du champ électromagnétique) perçues de façon désagréable, excès de chaleur au cÏur de l'aliment et d'humidité à la périphérie.

Malgré ces modifications organoleptiques, les aliments sont transformés durant la cuisson d'une façon pratiquement similaire à celle des modes de cuisson traditionnels. Théoriquement, les températures plus basses de cuisson devraient même conduire à mieux préserver les différents constituants, mais les travaux de recherche ne retrouvent pas ce bénéfice.

Bonne conservation des protéines et des graisses
Tous les modes de cuisson modifient la structure des protéines et sont susceptibles de détruire les substances thermolabiles comme les vitamines (C, B1, B6, B12), effets d'autant plus marqués que la température est élevée et la durée de chauffage prolongée. Les micro-ondes n'ont pas d'effets significativement différents sur la dénaturation des protéines (processus naturel intervenant pendant la digestion et facilité par la cuisson), ni sur leur digestibilité par les protéases, ni sur leur teneur en acides aminés.

Une publication alarmiste faisant état d'une modification spatiale de la proline (passage à la forme dextrogyre) contenue dans le lait et neurotoxique pour les nourrissons a été démentie.
La modification spatiale a bien lieu mais à des températures extrêmement élevées qui ne peuvent jamais être obtenues avec les fours d'utilisation courante.

De même, les graisses, en particulier les acides gras, ne sont pas plus modifiées avec les micro-ondes. Au contraire, la production de radicaux libres issus de l'oxydation des acides gras polyinsaturés est moindre qu'avec les cuissons traditionnelles.

Faible variation des micro nutriments.
La vitamine A dans la viande et la vitamine E dans les huiles ne sont pas plus dégradées par les micro-ondes. Les vitamines hydrosolubles contenues dans le lait (B1, B2, C, acide folique) ont fait l'objet d'une attention particulière. Sous les mêmes conditions de chauffage, seule une baisse de 2 % de la vitamine B2 a été constatée, ainsi qu'une destruction plus rapide d'une forme labile d'acide folique. IL est possible que ces modifications soient dues au phénomène de « retard d'ébullition » et à une température non adaptée.

Du fait du mode de cuisson de l'intérieur vers l'extérieur, il y a sortie d'eau et de nutriments solubles (acides aminés libres, sels minéraux, vitamines). Les études faites sur la viande montrent que cette perte de nutriments n'a pas d'impact nutritionnel, a fortiori si le jus de cuisson est consommé.

La prolifération de microorganismes pathogènes tels que des salmonelles, des protozoaires (amibes) ou certains parasites peut être favorisée par la présence de zones froides à l'intérieur de l'aliment réchauffé. Les contaminations peuvent être présentes dès l'origine (Boeufs, volailles), se produire pendant la manipulation des aliments ou la préparation des plats ou bien résulter de mauvaises conditions de stockage.

Le micro-ondes n'est pas stérilisant
Le risque concerne surtout les produits réfrigérés ou surgelés qui n'ont pas été cuits et les préparations ménagères. Aucun aliment ne devrait être réchauffé deux fois de suite, car la charge microbienne se multiplie à chaque étape du réchauffage. Pour éviter tout risque micro biologique, il est impératif d'élever chaque partie de l'aliment à 70° pendant au moins 2 min, de le mélanger (si liquide) et de le laisser reposer avant sa consommation pour permettre les transferts de chaleur et aboutir aux conditions d'inactivation des microorganismes. Enfin, en cas de doute sur la qualité bactériologique d'un aliment, il est conseillé de le découper en petits morceaux pour la cuisson. Dr Catherine DESMOULINS

Aucun aliment ne devrait être réchauffé deux fois de suite au micro-ondes. La charge bactérienne se multiplie à chaque étape de réchauffage.

Le marché de la restauration professionnelle
Le marché des fours à micro-ondes destinés aux professionnels de la restauration est en pleine expansion aux Etats-Unis. Rapidité, qualité constante du début à la fin du service et économie d'énergie par rapport aux cuissons traditionnelles expliquent le succès des microondes dans un pays où les habitudes culinaires ne sont certainement pas aussi ancrées que les nôtres. Les fours de la grande restauration ne ressemblent guère à ceux du grand public. Ils sont plus puissants, de plus grande taille, tous munis de filtres à graisses et de ventilation efficace.

Absence de mutagénicité
L'effet des micro-ondes sur la mutagénicité des aliments a été très étudié. Les nitrosamines et amines hétérocycliques contenues dans le bacon et certaines viandes grillées sont moins présentes dans les aliments cuits par micro-ondes. Une étude comparative chez le rat nourri pendant 90 jours avec des aliments habituellement consommés par l'homme et cuits de facon traditionnelle versus le micro-ondes n'a montré aucun effet sur l'organisme de l'animal (croissance, organes, systèmes endocrines, chirnie, moelle osseuse).

Un champ électromagnétique
Le four à micro-ondes produit un champ magnétique qui met en mouvement extrêmement rapide les molécules d'eau présentes à l'intérieur des aliments. L'émission de chaleur résulte de la présence des autres molécules qui freinent et gênent les particules d'eau en mouvement. La chaleur que peut développer un aliment soumis au même champ électromagnétique varie seion la nature du produit.

La dissipation de chaleur se fait depuis la partie centrale de l'aliment vers la périphérie. Les différents emballages sont conçus pour retenir ou au contraire absorber l'humidité durant la cuisson. Les récipients non métalliques comme ie carton, le verre, les plastiques sont couramment utilisés, car ils ne s'échauffent pas (matériaux transparents), ce qui permet de cuire en épargnant l'énergie non utilisée pour leur chauffage.

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Les animaux de compagnie et les maladies qu'ils oeuvent transmettre à nos enfants

 


Prévention et contrôle des zoonoses acquises de l'enfant

Point de vue du vétérinaire
J.-P. Lemonier. Clinique vétérinaire de 'Abbaye - 14100 Lisieux.
RIP 2003, Tome XXXIV; n°323 24-28


LA LUTTE CONTRE LES ZOONOSES


De la peste à la rage, en passant par l'anthrax, 178 zoonoses ont été, à ce jour, recensées dans le monde. Soucis fréquents des praticiens - et de leurs clients -, les zoonoses font également l'objet d'une attention particulière de la part des autorités sanitaires vétérinaires. Et le législateur est amené parfois à prendre, à leur égard, des mesures de police sanitaire.

C'est ainsi que l'on peut citer les résultats probants obtenus dans la lutte contre certaines d'entre elles:


• La rage est une maladie en cours de disparition, dans notre pays, grâce aux mesures de police sanitaire (vaccination des animaux domestiques) et grâce à la vaccination orale des animaux sauvages.
Le risque rabique persiste cependant, de deux manières
- la rage importée (animaux voyageurs ou animaux importés...);
- les lyssa virus des chiroptères,les lyssavirus EBL1 et EBL2, proches du virus rabique, sont parfois retrouvés sur les chauves-souris de nos régions (10 cas confirmés en France ces dernières années). Ces virus sont susceptibles de contaminer l'homme et il semble préférable, sans leur jeter l'anathème, d'éviter la manipulation de ces animaux en milieu scolaire. Le traitement antirabique classique est efficace, chez l'homme, dans la prévention des lyssaviroses européennes. Il n'en est pas toujours de même en ce qui concerne la contamination par les lyssavirus des chiroptères africains (Nigéria) (1).
L'importation des chiroptères est donc interdite en France (AM du 19/07/2002).


• La tuberculose humaine d'origine animale (Mycobacterium bovis) et la brucellose sont également en nette régression, grâce aux mesures de prophylaxie prises à leur rencontre.


RISQUES DE ZOONOSES LIÉES AU CONTACT DE L'ENFANT AVEC LES ANIMAUX DE COMPAGNIE



L'ENFANT ET LE CHAT


Le risque de zoonose dépend de la nature du contact de l'enfant avec le chat et de la réponse, parfois agres-sive, que ce dernier peut lui faire. Les griffes et les dents du chat, fines et souvent souillées, réalisent de véritables "inoculations. Enfin, les griffures du chat enragé, parce qu'elles sont fréquemment infligées au niveau du visage, et donc proches des centres nerveux supérieurs, sont particulièrement dangereuses.


• La teigne à Microsporum canis est sans doute la zoonose la plus courante dans la pratique vétérinaire quotidienne. Cette mycose affecte nettement plus les chats que les chiens (surtout les chats errants). Certains (2 à 10%) présentent des lésions, mais près de 40% des chats sont des porteurs sains (2). Souvent, c'est l'homme ou l'enfant contaminé qui est le révélateur de ce portage. Une molécule récente (le lufénuron) facilite notablement le traitement de l'animal (une seule administration par mois, pendant 2 mois, à la posologie de 200 mg/kg). Chez les races à longs poils (persans...), la tonte est souvent indispensable à la réussite du traitement.


• La toxoplasmose est parfois un sujet d'inquiétude pour les futures
mères qui vivent auprès d'un chat. Ce dernier, seul hôte définitif du parasite, est le principal responsable de sa dissémination. Les symptômes chez l'animal sont peu évocateurs. L'élimination d'oocystes, le plus souvent dans la première année de la vie, ne dure que quelques semaines. Elle est souvent asymptomatique et difficile à mettre en évidence, dans la pratique quotidienne, par l'examen coprologique (les oocystes toxoplasmiques ressemblent beaucoup aux oocystes coccidiens). La sérologie n'est pas non plus d'un grand secours. Elle peut être négative alors même que le chat excrète des oocystes, mais n'a pas encore développé d'immunité. D'autres fois elle est positive alors que, pour des motifs divers (immunodéficience des rétroviroses, affection intercurrente...), l'animal élimine des oocystes. En sus des mesures prophylactiques habituelles destinées à éviter la contamination humaine, le fait de nourrir l'animal exclusivement avec des aliments industriels limitera pour lui les risques de ré-infestation et donc de ré-excrétion (3).
A noter qu'il n'a jamais été prouvé que la possession d'un chat augmentait le risque toxoplasmique.


• La toxocarose est consécutive à l'ingestion accidentelle, par l'homme, d'oeufs d'ascaris du chat ou du chien. Les femelles ascaris des carnivores domestiques sont très prolifiques et l'animal infesté disperse de nombreux oeufs dans son entourage (2/3 des bacs à sable de la Ville de Paris seraient contaminés par ces parasites). Dans une étude pratiquée auprès des étudiants vétérinaires, 30% d'entre eux se révèlent positifs au test ELISA de la toxocarose à la fin de leur cursus universitaire, contre 10% à l'entrée. La géophagie, souvent reconnue comme responsable de l'infestation de l'enfant, n'est donc pas indispensable
Le traitement vermifuge régulier des carnivores domestiques est une nécessité. De même, la castration
chirurgicale du chien et de la chienne, en diminuant sensiblement l'infestation ascaridienne, contribue-t-elle à limiter la propagation du parasite (4).


• La prévention de la maladie des griffes du chat, due à Bartonella
henselae, passe nécessairement par la destruction des puces de l'animal. Ces ectoparasites sont, en effet, responsables de la transmission de la bactérie d'un chat à un autre, mais aussi de sa dissémination sur le corps de l'animal (les crottes des puces sont riches en germes). Le dépistage des chats bactériémiques, responsables de la contamination, est possible, et les sujets reconnus positifs peuvent être traités (doxycycline).


• Les pasteurelloses et les infections provoquées par des germes anaérobies sont souvent la conséquence des blessures infligées par les chats. En effet, 75% de ces animaux sont porteurs, au niveau des voies aérodigestives supérieures, de pasteurelIes (surtout P multocida). On y trouve également des germes anaérobies commensaux (fusobacterium, bactéroïdes...). Ces bactéries, disséminées sur le corps par l'animal lors de la toilette, peuvent être inoculées à la faveur de morsures ou de griffures. Elles sont à l'origine d'infections locales couramment observées sur le personnel des cliniques et des animaleries, infections qui requièrent le plus souvent un traitement antibiotique (5).
La désinfection des griffes, comme méthode prophylactique, est illusoire. Le dégriffage chirurgical de l'animal a été évoqué parfois comme réponse possible, mais partielle et vigoureuse, à une éventuelle demande de prévention de ces affections.
Le chat, principalement à la campagne, peut se trouver contaminé par le virus du "cow-pox" ou le virus de la vaccine de la vache (virus qui sont entretenus par des rongeurs sauvages, tels le campagnol). L'animal peut développer alors une
maladie systémique, la poxvirose, et présenter sur le corps des lésions cutanées de type variolique, susceptibles de transmettre, par contact, l'agent viral à l'enfant. Cette zoonose, relativement fréquente en GrandeBretagne et en Allemagne, a été aussi identifiée plusieurs fois en France (6). L'isolement du chat malade s'impose.
Cette poxvirose peut être très grave chez l'enfant immunodéprimé.

L'ENFANT ET LE CHIEN


"Toute fourrure est une incitation à la caresse. L'enfant n'échappe pas à cette observation.
Il semble acquis que le risque de transmission de zoonoses, par les caresses, soit plus élevé que par le léchage. Enfin, par sa taille et son comportement volontiers turbulent, l'enfant est plus exposé que l'adulte aux morsures térébrantes et souvent contaminantes du chien (un chien sur deux est porteur de Pasteurellas au niveau de sa cavité buccale).


• Le risque échinococcique est consécutif à la présence, chez le chien ou chez les canidés sauvages, de ténias échinocoques, parasites petits par la taille, mais grands par leur pouvoir pathogène. E. granulosus, à l'origine de Ihydatidose, est peu répandu dans l'ouest de la France et pourrait infester l'enfant par contact direct (caresse) avec le chien.
E. muitilocularis, dont la larve est encore plus redoutable (échinococcose alvéolaire), se trouve géographiquement limité à l'est du pays et au Pays de l'Est" (dans ces régions, 60% des renards seraient infestés par ce ténia). L'infestation de l'homme se fait de manière indirecte (consommation de végétaux souillés: pissenlit...).


• Les agents de la cheyletiellose et de la gale sarcoptique du chien sont à l'origine de pseudo-gales' chez l'enfant
- Cheyletiella yasguri est un acarien fréquent sur les chiots d'élevage (yorkshires, caniches...). Il est parfois responsable d'un prurigo chez l'homme et l'enfant (ceinture, thorax, avant-bras...). Ce parasite se nourrit des sécrétions (lymphe, sérosités...) provoquées par sa morsure. Chez l'enfant atteint, le traitement acaricide ne semble pas nécessaire. Les soins d'hygiène (savonnage, lavage) suffisent, mais l'animal en cause doit être impérativement déparasité.
- Sarcoptes scabiei, var. canis, responsable de la gale du chien, plus rare, peut aussi donner chez l'enfant des symptômes similaires (7). La femelle du parasite peut cependant pénétrer dans l'épiderme ("sillon galeux") et le traitement acaricide est donc très conseillé.


• La leishmaniose à Leishmania infantum (arboparasitose) s'observe, chez le chien, essentiellement dans le sud-est de la France (80% des chiens marseillais sont positifs à la PCR). L'animal ne contamine pas l'homme, mais représente un réservoir potentiel de parasites. Le phlébotome est le vecteur habituel de la maladie, mais certaines observations anglaises laissent à penser que la tique (Rhipicephalus sanguineus) pourrait également transmettre le parasite au chien. Le traitement éventuel de la maladie canine doit éviter certaines molécules précieuses pour la médecine humaine (type amphotéricine...). Cet usage pourrait, en effet, favoriser l'apparition de chimiorésistances. Le vétérinaire privilégiera des thérapeutiques plus classiques (antimoniaux, allopurinol...).


• Les chiens malades ou guéris de la leptospirose (Leptospira interrogans) peuvent excréter le germe dans leurs urines et donc présenter un danger potentiel pour leur entourage. La plupart des chiens, en France, sont vaccinés contre les sérovars canicola et ictero-haemorraghiae. Toutefois, cette protection est limitée. Certains des animaux immunisés, pourraient être contaminés de façon inapparente par des sérogroupes voisins, devenir porteurs rénaux et, par la suite, excréteurs de ces germes (8).


• Staphylococcus intermedius, principal agent de la staphylococcie
du chien, est susceptible de contaminer l'homme.


• En France, le taux d'infection des chiens par Borrelia burgdorferi est élevé (10 à 30% selon les régions). Cependant, peu de cas de maladie de Lyme (arthrites chez le chien et le cheval) ont été documentés. L'infection par le spirochète est probablement le plus souvent inapparente ou sub-fébrile. Les tiques du chien (Ixodes ricinus et Ixodes hexagonus) peuvent contaminer l'homme et l'application régulière sur l'animal de molécules acaricides (collier antitique à base d'amitraz) permet de diminuer sensiblement le risque de contamination humaine (9).


L'ENFANT ET LES OISEAUX DE VOLIÈRES


• Le mode habituel de contagion
par ces animaux est essentiellement aérien (poussières virulentes), plus rarement direct, lors des manipulations des oiseaux ou des cages.
Les oiseaux d'agrément (perroquets, perruches, canaris...), mais aussi les pigeons, peuvent être vecteurs de Chlamydophila psitacci agent de l'ornithose-psittaccose de l'homme. Le plus souvent, l'infection est méconnue chez l'animal et c'est l'homme qui est le révélateur de ce portage inapparent (cryptozoonose). La désinfection des locaux, par aérosols, la diminution du nombre des oiseaux, sont des mesures possibles à envisager dans la prévention de cette maladie.
Selon certaines études (10), la présence de Camp ylobacter jejuni sur les oiseaux de volière est rare et le risque de campylobactériose, dû au voisinage de ces animaux, semble moins important qu'avec les volailles.


L'ENFANT ET LE CHEVAL


• Animal de "bonne' compagnie pour l'enfant, le cheval est, depuis la disparition de la Morve, peu dangereux, sous nos latitudes, du point de vue zoonotique. Il permet, comme le mouton, l'entretien et la multiplication dans son intestin, du bacille tétanique.
Dans certains pays aussi, le cheval peut être porteur d'arbovirus transmissibles, par l'intermédiaire des moustiques, à l'homme. En particulier, le virus de la "West nile fever', à l'origine d'encéphalites humaines, progresse de façon inquiétante aux USA. Il a fait une récente, mais courte, apparition en Camargue (50 chevaux morts en août 2000, mais aucun cas humain détecté) (11).


• Quelques foyers de trichinellose ont été rapportés, dans notre pays, à l'hippophagie (consommation de viande de chevaux provenant des Pays de l'Est).


• La dermatophilose (D. congolensis),
affection cutanée très fréquente sur le cheval, en France, ne semble pas avoir donné lieu, comme dans d'autres pays (streptotrichose" d'Amérique du Sud), à des contaminations humaines.


L'ENFANT ET LES NAC (NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE)


La passion des voyages ou le désir d'exotisme amènent certains de nos concitoyens à détenir, de façon plus ou moins légale, des espèces animales inhabituelles, voire originales. Les zoonoses dues aux NAC pourraient, de ce fait, devenir des maladies d'avenir.


• Les rongeurs: les risques de transmission de maladies, inhérents à la présence dans la maison de lapins, rats, souris... (NAC relativement classiques !) sont faibles. Yersinia pseudotuberculosis (agent de l'adénite mésentérique), Leptospira interrogans... peuvent cependant être hébergés par ces espèces et contaminer ceux qui les soignent.


Le chinchilla est fréquemment porteur de Yersinia enterolytica (responsable, surtout chez la femme adulte, d'une iléite terminale).


Rats et souris sont vecteurs de la chorio-méningite lymphocytaire (phénomène de l'immunotolérance, vis-à-vis du virus de la CIVIL, de la souris contaminée pendant sa vie utérine).


En France, 50% des lièvres seraient porteurs de Yersinia pseudotubercuIosis ; mais Francisella tularense, agent de la tularémie, est plus rare. Les rongeurs sauvages (campagnols, mulots...), dans certaines régions (Nord et Est) ont été reconnus vecteurs d'hantavirus, à l'origine, en France, de plusieurs centaines de cas de "fièvre hémorragique avec syndrome rénal" (FHSR).


• Les lagomorphes (cobayes, hamsters...)
sont souvent porteurs de Yersinia, camp ylobacter...
Il a été montré que les enfants, vivant au contact des lagomorphes, ont une séroconversion plus fréquente que les autres, vis-à-vis du virus CIVIL.
Enfin, toute dermatose affectant ces animaux est potentiellement transmissible à l'homme (acariose des rongeurs, teigne à Trichophyton mentagrophytes...).


• Les rongeurs exotiques sont parfois vendus en animaleries, alors même qu'ils sont susceptibles de transmettre des maladies graves.
C'est ainsi que les Chiens de prairie, en provenance des USA, sont souvent porteurs du bacille de la peste (Yersinia pestis). En l'an 2000, plusieurs dizaines de ces animaux sont morts de peste bubonique, dans ce pays où ils s'avèrent en partie responsables du caractère invétéré de la maladie (persistance du bacille dans le terrier, après leur mort, et contamination, quelques années plus tard, d'un nouvel occupant, lors du grattage du sol = "peste de fouissement).
A noter que l'opossum (marsupial), parfois vendu dans les animaleries, est un vecteur fréquent de tuberculose (12).


LES PRIMATES


L'intertransmission homme-primates des agents infectieux est importante et les risques sanitaires liés à une éventuelle cohabitation enfantsinge sont élevés, surtout dans les semaines qui suivent l'adoption de l'animal. Il faut noter, en particulier, le portage simien avéré des virus de l'hépatite A (zoonose confirmée) et des hépatites B et C. Certaines espèces de singes asiatiques (macaques...) sont régulièrement affectées de stomatites ou d'angines herpétiques, dues à un herpès virus B dangereux pour l'homme (18 décès reconnus, sans doute avant l'acyclovir ! parmi le personnel des parcs zoologiques). Les singes africains (chimpanzés...) sont parfois porteurs du virus de la fièvre jaune et vecteurs des agents responsables de diverses fièvres hémorragiques (Maladie d'Ebola, Maladie de Marburg). Enfin, de nombreux singes africains sont porteurs des virus VIH1 et VIH2 (observation du Pr Simon de Rouen).
A contrario, les singes ont une grande sensibilité vis-à-vis des virus de la varicelle, de la rougeole et vis-àvis de la tuberculose (zoonoses inverses).
On retiendra que les grands singes, phylogénétiquement très proches de l'homme, sont d'autant plus dangereux, pour ce dernier, du point de vue sanitaire. Sans compter les problèmes inhérents à leur force physique (tout primate d'un poids supérieur à 6 kg ne peut être maîtrisé par un homme seul !).
Les primates ne doivent donc pas être considérés comme des animaux de compagnie (13).
C'est pourquoi le législateur (arrêté ministériel du 19 juillet 2002), conscient du danger, interdit l'importation des singes, sauf s'ils sont destinés à des zoos ou à des centres de recherches. Cette introduction légale est toutefois soumise à un contrôle sanitaire strict : sérologie herpès virose B négative, coproculture normale, animal indemne de tuberculose, etc.
Mais les importations "sauvages" existent toujours On trouve ainsi, dans certaines cités, des petits singes (ouistitis, macaques d'Afrique ou magots, etc.) qui devraient faire l'objet d'une surveillance analogue à celle pratiquée dans les centres de quarantaine (en particulier, une tuberculination annuelle).


LES REPTILES ET LES POISSONS


• Le mode de contact habituel est surtout indirect: nettoyage du terrarium ou de l'aquarium. Dans certains cas, la manipulation de l'animal peut présenter des risques de contamination directe et, selon l'espèce, des risques de morsures ou de piqûres.


• Les tortues : les tortues aquatiques (principalement les tortues de Floride) sont souvent agressives et vectrices de salmonelloses 80% des tortues d'eau, 65% des lézards, 50% des serpents, hébergeraient des Salmonelles (au moins 40 sérotypes différents, dont S. enteritidis) Si le portage est fréquent, l'excrétion de la bactérie n'est pas toujours constante et semble liée, en particulier, aux mauvaises conditions d'élevage (stress...) (14). Aux USA, le problème est tel qu'un marché de tortues "salmonella free a même été instauré


• Les serpents : outre leur éventuelle dangerosité naturelle, ils peuvent être vecteurs de bactéries variées (Pseudomonas aeruginosa, Salmonella, Aeromonas, Klebsiella...) et de Cryptosporidies diverses (dont le caractère pathogène pour l'homme n'a cependant pas encore été prouvé).


• Les iguanes et autres geckos sont aussi porteurs de salmonelles (Salmonella marina).
Il convient donc de rester prudent quant à l'adoption des reptiles par des enfants, et il est indispensable de respecter les précautions d'hygiène élémentaires lors des manipulations de ces animaux (10% des salmonelloses infantiles, aux USA, sont attribuées à leur contact). On aura intérêt ainsi à éviter leur présence dans la cuisine, à porter de préférence des gants pendant les
soins et, dans tous les cas, à se laver soigneusement les mains après la manipulation, si possible avec des solutions antiseptiques (type Bétadine®). Enfin, la présence de reptiles dans la maison doit être signalée au pédiatre.


• Les poissons d'aquarium ont été jugés parfois responsables de rouget pisciaire (Erysipelothrix rhusiopathiae). Ils sont aussi à l'origine de mycobactérioses cutanées (Mycobacterium marinum) chez les personnes immunodéficientes.


CONCLUSION
Le risque, pour un enfant doté de défenses immunitaires normales, de contracter une zoonose paraît faible, dès lors qu'il cohabite avec un animal de compagnie "classique", élevé dans des conditions d'hygiène et d'entretien satisfaisantes.


BIBLIOGRAPHIE


1. Hamelin A. - Les zoonoses émergentes et reémergentes (II). L'Action vétérinaire n° 1510, Fév. 2000;13-14.
2. Chermette R. - Les mycoses externes des carnivores domestiques. La Dépêche Vétérinaire technique n° 525, juin-juillet 1996;14-19.
3. Tessier B. - Le point sur la toxoplasmose. Médiat vétérinaire (6) Fey 1992;ll-ll).
4. Blagburn B.-L. - Prévalence des parasites du chien et du chat aux États-Unis. Symposium Bayer sur les zoonoses, Vol 23, n° 6A,2001.
5. Toma B. et Coil. - Les zoonoses infectieuses.
Polycopié des ENV, sept 2000;72-74.
6. Foucault P. - (Communication personnelle).
7. Bourdoiseau G. - Les zoonoses parasitaires. La Dépêche Vétérinaire Technique n° 52, juinjuillet 1996;21-22.
8. André-Fontaine G. - Actualités sur la lepto-
spirose canine. Le Point Vétérinaire n°225, mai 2002;26-31.
9. Levy S. - La Maladie de Lyme aux USA.
(Interview) VIRBAC Info n°61, avril 1997.
10. Riedel B. - BerI. Mûnch. Wsch. 1987;100:52. 11. Zientara S; - Infections à virus West Nile.
Document AFSSA sur les maladies infectieuses du système nerveux du cheval. Déc. 2001.
12. Moutou F. - NAC Attention danger
(Interview) Mag Vet, n° 21, Nov. 2000;7-9.
13. Vial L. - Les zoonoses transmissibles par les primates. Cahier clinique de l'Action Vétérinaire, n° 79, Fév. 2001.
14. Vienet V. - Les reptiles et leur environnement, responsables de salmonelloses. La Semaine Vétérinaire, n° 1067, Sept. 2002;54.
15. MacPherson N.-L., Mesun F.-X., Wandeler A. - Dogs zoonoses and public health. CABI Publishing , 382 pages.

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*GPSR : Groupement des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne