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Les questions d'ordre
para-médical

 
 

L'usage des sucettes, des tétines chez les enfants: inconvénients, risques, avantages

La prévention des troubles psychologiques chez les enfants dont les parents se séparent

L'adoption d'un enfant étranger : comment faire ?
Quelques conseils

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La réanimation infantile : jusqu'ou ?

Crottes de chiens : le risque est surtout parasitaire !

Cuisson au micro-ondes : efficacité et sécurité sous conditions

L'enfant et son sommeil

Troubles du sommeil de bébé ou de l'enfant: les conseils

L'apprentissage de la lecture : conseils

Moisissures atmosphériques et de l'habitat :
les mesures d'éviction

L'enfant et l'animal : qui sommes-nous pour nos chiens
et nos chats et comment considèrent-ils nos enfants ?

L'enfant et nos animaux domestiques : chat, chien, oiseaux, cheval, rongeurs, reptiles, poissons, primates: les maladies qu'ils peuvent nous transmettre

 
 
 
 

Les troubles du sommeil: quelques conseils simples

 

 

DES CONSEILS DE BON SENS


Il existe des différences des rythmes veille-sommeil en fonction de l'âge. La qualité de la journée conditionne celle du sommeil de l'enfant. Les recommandations données pendant la consultation sont des conseils de bon sens.


- essayer d'aménager les horaires de telle sorte que les parents aient le temps de jouer avec leur enfant;
- préparer le coucher: annoncer le programme (dire à l'enfant qu'il doit se coucher), initier des rythmes, imposer que l'enfant dorme seul. Des rituels de coucher et d'endormissement peuvent être mis en place : musique, histoire, objet transitionnel. Le coucher doit toujours se dérouler dans les mêmes conditions et dans le même lieu;
- dissocier l'alimentation du sommeil ce dernier ne doit pas être obtenu en donnant le biberon;
- après le coucher, les interventions des parents doivent être le plus neutres possible (ne jamais se fâcher, ni s'énerver, mais ne pas céder non plus), et seront faites à des intervalles progressivement augmentés.


Les mêmes règles de coucher devront être appliquées tous les soirs. Laisser pleurer un enfant n'est pas dangereux; les pleurs sont parfois une condition nécessaire pour arriver à traiter ses troubles du sommeil. Enfin, si un enfant plus grand partage sa chambre, il peut, en cas de besoin, s'endormir dans une pièce séparée puis, durant la nuit, être ramené dans la chambre. On veillera à bien lui expliquer les raisons et le caractère transitoire de cette mesure.


Dans environ 8 cas sur 10, cette prise en charge entraîne une amélioration rapide des troubles du sommeil de l'enfant.

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L'enfant et son sommeil

 

 

La mise en place des rythmes du sommeil



Les rythmes de sommeil se mettent en place très progressivement au cours des premiers mois de vie. Connaître les particularités du sommeil du nourrisson, en informer les parents, permet de prévenir ou de corriger des attitudes inadaptées, susceptibles de le perturber.


Les prémices du sommeil apparaissent assez tardivement dans la vie foetale, entre la seizième et la vingtième semaine. L'alternance activité-immobilité s'établit vers la vingtième semaine (avec une période d'agitation entre 21 h et 24 h) et il existe déjà alors des «donneurs de temps» que sont les facteurs humoraux maternels, en particulier la glycémie. Le sommeil agité apparaît vers la vingt-huitième semaine de vie intra-utérine, le sommeil calme vers la trentième semaine.

L'alternance sommeil calme-sommeil agité se met en place vers la trente-sixième semaine. C'est à cette date également qu'apparaissent des périodes d'éveil bien déterminées. La maturation du sommeil dépend de la maturation cérébrale ; le prématuré garde donc durant ses premières semaines de vie un certain retard dans ses rythmes veille-sommeil.


Entre la naissance et l'âge de deux mois, le nourrisson vit sur un rythme ultradien qui se répète toutes les trois à quatre heures, marqué par l'alternance alimentationveille-sommeil. Il existe alors quatre stades de vigilance : la veille calme, la veille agitée, le sommeil calme, le sommeil agité. Les périodes de veille comprennent différentes phases:
les phases d'éveil actif pendant la tétée, le bain, le change, les phases d'éveil calme où l'enfant regarde, sourit puis commence à babiller, enfin les phases d'éveil agité marquées par les pleurs, les coliques.

A cet âge il est habituel qu'une à deux fois par jour le bébé ne se rendorme pas entre deux tétées et reste en phase d'éveil agité. Il faut dire aux mères, qui souvent s'en inquiètent, qu'il n'y a là rien d'anormal, qu'elles doivent faire preuve d'un peu de patience et s'adapter à leur bébé.

Quelques explications sur la physiologie du sommeil permettent souvent de les rassurer et d'éviter de nombreux traitements médicamenteux ou changements de lait.


Durant les deux premiers mois, le nourrisson dort beaucoup, seize à vingt heures par jour, avec d'importantes variations d'un bébé à l'autre. L'enfant s'endort en sommeil agité, qui est sans doute le précurseur du sommeil paradoxal. Durant cette phase qui dure quin
ze à vingt minutes, l'enfant bouge beaucoup, il fait de nombreuses mimiques, son cour est irrégulier, sa respiration rapide. Il est important que les mères sachent qu'en dépit de cette apparente agitation, l'enfant dort bel et bien et qu'il faut donc se garder de le stimuler.


Ce sommeil agité est suivi d'un sommeil calme qui deviendra plus tard le sommeil lent profond. Le bébé est immobile, il n'a pas de mimiques, son cour est régulier, le tonus est maintenu.
On sait, les expériences d'isolement temporel l'ont bien montré, que le rythme biologique de la plupart des individus s'établit plutôt autour de 25 heures que de 24, plus précisément entre 24,6 et 25,3 heures.
Durant les trois à quatre premiers mois, le bébé vit sur un rythme de vingt-cinq heures et la mère s'adapte à ce rythme. Pendant cette période, mère et enfant sont dans une sorte de bulle, hors du temps. Plus tard, lorsqu'il leur faudra revenir dans le temps social, différents donneurs de temps les y aideront : l'alternance jour-nuit, les horaires des repas, l'heure du lever, les rythmes sociaux avec les horaires du travail, de la crèche, les horaires de départ et de retour du père. C'est de tous ces donneurs de temps que les parents devront se servir pour permettre au bébé de glisser d'un rythme de vingt-cinq heures à un rythme de vingt-quatre heures, en veillant à ce que l'enfant dorme dans son propre lit, à ce qu'il mange et se lève à des heures régulières...


Les rythmes veille-sommeil de l'enfant se mettent en place très progressivement au cours des premiers mois de vie. A peine ébauchés durant les deux premiers mois, ils deviennent plus nets vers trois mois; l'enfant fait alors parfois des nuits de huit heures. Durant cette période il est relativement fréquent que les bébés dorment très peu pendant la journée, ce qui ne manque pas d'inquiéter les mères. Il est important de leur expliquer que leur enfant ne sera pas pour autant hyperactif, qu'il est simplement en train d'acquérir un rythme circadien et qu'il va progressivement devenir plus régulier vers cinqsix mois. A cet âge en effet les mes sont bien déterminés et l'enfant fait de vraies nuits, d'environ dix heures, émaillées toutefois de réveils encore relativement fréquents.

Les différents stades de sommeil sont bien individualisés. Le stade 1, celui de l'endormissement, représente environ 5 % du temps de sommeil ; il est suivi du sommeil léger, stade 2, qui représente 50 % du temps de sommeil. Durant ces deux premiers stades, l'enfant garde une activité mentale, il est conscient de son environnement. Puis vient le stade du sommeil lent profond qui constitue 25 % du temps de sommeil : l'enfant est totalement immobile mais son tonus est maintenu. Enfin, le cycle s'achève sur le sommeil paradoxal, sommeil des rêves (20 % du temps de sommeil) marqué par une hypotonie, des mouvements oculaires et une activité rapide sur l'EEG. Entre huit mois et un an, alors que les cycles de sommeil sont parfaitement installés, l'enfant présente très fréquemment, pendant une période de un à deux mois, un éveil calme vers 5-6 heures du matin. Il est important que les parents sachent respecter cet éveil nocturne sans intervenir auprès de l'enfant, au risque d'induire des troubles du sommeil secondaires.


Par les informations et les conseils qu'il donne aux parents durant les premiers mois, à l'âge où s'organisent les rythmes de vie, rythme et horaires de sommeil et de veille, rituels d'endormissement..., le pédiatre a un rôle essentiel à jouer dans la prévention des troubles du sommeil de l'enfant. Il est important notamment d'expliquer aux parents la physiologie du sommeil, la mise en place des rythmes, les différentes phases de sommeil, etc. Ces explications sont encore plus essentielles lorsqu'il s'agit d'enfants prématurés que les parents ont très souvent tendance à surstimuler. Ce d'autant plus qu'à l'issue de plusieurs jours ou semaines passés en réanimation, ces enfants ont souvent effective
ment un sommeil très perturbé.

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Moisissures atmosphériques et de l'habitat : les mesures d'éviction

 

Les moisissures atmosphériques de l'air, mais surtout les moisissures de l'habitat, sont responsables d'asthme ou de rhinites, voire de dermatoses allergiques. Les mesures d'éviction consistent à éviter les périodes à risque élevé pour les moisissures de l'air et à changer le mode de vie pour celles de l'habitat.

Les moisissures atmosphériques
Les moisissures atmosphériques (Cladosporium représente 50 % de toute la flore isolée dans l'atmosphère) sont nombreuses dans l'air que nous respirons, avec une prédominance saisonnière identique à une pollinose. Un seuil à risque d'accident d'asthme sévère par allergie aux moisissures de l'air atmosphérique existe, par exemple, pendant quinze jours à Bruxelles pour la population sensibilisée. Si le changement de climat est l'éviction primaire, la meilleure mesure est de rester au maximum chez soi en fermant les fenêtres et en filtrant l'air.

Les moisissures de l'habitat
Une flore fongique très abondante s'installe dans les habitations dès que l'humidité relative est trop importante (autant dans les maisons anciennes et humides que dans les maisons récentes). Les espèces en cause dans une habitation sont différentes de celles de l'air et les tests de détection routiniers sont insuffisants. Des spécialistes ont donc mis au point un schéma d'étude de l'habitat (questionnaire standardisé, échantillonnage complet de l'air et du mobilier, étude immunologique avec études sérologiques à partir des souches isolées chez les malades).

Pour les moisissures de l'air intérieur, il y a peu de fluctuations saisonnières et chaque habitat possède sa flore, d'où la difficulté de trouver les milieux de culture qui conviennent. Les dernières techniques d'immunoblotting permettent de tester les moisissures réellement impliquées.
Enfin, la mise au point de la technique du papier collant permet de faire des empreintes directes en vue de la mise en culture.

Salles de bains mal ventilées
Le pont thermique est le principal lieu du développement fongique car l'humidité se condense sur les parties froides sans pouvoir s'évacuer. Un meuble placé contre un mur crée une zone froide dans laquelle la condensation s'installe en cas d'humidité relative importante. Une grande utilisation de douches ou de bains génère une humidité sans une ventilation toujours adaptée. Les acariens mycophages pullulent dans ces moisissures.

Les matelas sont alors les principaux porteurs, bénéficiant de moins de soins de dépoussiérage que les tapis. Le gouvernement belge impose aujourd'hui une ventilation forcée pour compenser 1es mesures d'isolation extrême prises pour favoriser l'économie d'énergie dans les habitations récentes. Les doubles vitrages n'ont pas résolu le problème car la condensation se fait au niveau du châssis en aluminium.

Réaction toxique
Les moisissures fabriquent des métabolites secondaires qui sont souvent des mycotoxines, toxiques pour l'animal et l'homme (toxicité carcinogénétique et néphrotoxiques, effets sur la synthèse des protéines et la réponse immunitaire). Par voie inhalée, ces toxines sont beaucoup plus actives que par voie ingérée, bien que les effets via l'alimentation soient les plus connus. Ainsi, aux Etats-Unis, le responsable d'une épidémie d'hémorragie pulmonaire chez des enfants, dont six cas mortels, était Stachybotrys atra développé dans les maisons ayant subi une inondation.

Modifier le mode de vie et l'habitat
Pour éviter les moisissures des bâtiments, il faut renforcer les mesures d'assainissement des bâtiments, éviter la surisolation, et modifier le mode de vie et d'habitat en prévention. Il importe de trouver la cause de l'humidité et de connaître le danger d'exposition massive aux mycotoxines lors de leur élimination directe. Dr Pascale ROUX

D'après une communication du Dr N. Nolard, lors des Journées nationales de la Société française d'allergologie et d'immunologie clinique, tenues à Grenoble.Dr Nolard : institut scientifique de la santépublique, département de microbiologie, rue Wegtsnar 14, B. 1050 Bruxelles.

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L'apprentissage de la lecture : conseils

 

II existe deux grandes méthodes d'apprentissage de la lecture : la méthode globale et la méthode syllabique. La méthode globale permet de photographier les mots en tant qu'entités de sens, Par exemple, I'élève devra reconnaître le mot « table » ou le mot « maison » sans le déchiffrer.

Avec la méthode globale, il ne sollicite pas son esprit analytique mais seulement sa mémoire. La méthode syllabique, quant à elle, permet de décomposer le mot en sons ou en graphèmes(i,e,é,è,l,p...),et en syllabes. Par exemple, en observant le mot "télé" , I'enfant devra discriminer les deux graphèmes t + é et la syllabe « té ». Avec cette méthode, il n'apprend pas le sens des mots.

Deux méthodes en une
Dans la réalité, la majorité des enseignants mixent ces deux méthodes. Jusqu'aux environs des vacances de la Toussaint, les élèves de CP apprennent à lire en suivant la démarche globale. Dans un premier temps, le maitre retient plusieurs phrases propres à la classe, par exemple : « Mardi, on fait de la gymnastique. Julien fête son anniversaire mardi. » Il les écrit au tableau ou sur des étiquettes. Puis il fait faire des observations sur " mardi " figurant dans ces deux phrases pour montrer la pérennité du sens et Ies variations syntaxiques ou orthographiques. Ensuite, les élèves apprennent à écrire les mots avec modèle, puis sans modèle.

En un mois et demi ils se forgent ainsi un premier bagage de mots références, une trentaine environ. À partir de ces mots, ils vont se livrer à des comparaisons par substitution, suppression, transformation... pour trouver des ressemblances ou des différences. Par exemple : « Julien fête son anniversaire mardi. Julien fêtera son anniversaire mercredi. Julien ne fêtera pas son anniversaire mercredi", Le maître fait remarquer à ses élèves les changements de sens, de graphie, de son. Ils prennent ainsi conscience qu'un changement de forme accompagne un changement de sens.

Cent mots à la fin du CP « A partir de la Toussaint l'étude est concentrée sur l'analyse du mot : étude des sons, de la syllabe et des graphies (la manière dont le mot s'écrit).. » Concrètement, la dasse décompose une phrase clé en mots : «ll a regardé un film à la télévision", coupe certains mots (« regardé"; « télévision") en unités syllabiques, et apprend à reconnaître la graphie (" é "). Puis, à partir des lettres les plus courantes, les élèves essaient toutes les combinaisons possibles :1 + é =lé;l+o=lo;l+i=li... Pour réaliser ces exercices, ils manipulent des étiquettes. « A la fin du CP, les enfants savent déchiffrer 80 à 700 mots en moyenne.

La copie et la dictée de mots sont également pratiquées. Au début de la lecon qui dure trente minutes environ, est donné aux élèves quelques secondes pour écrire un mot courant (ie, tu, dans...) sur leur ardoise. Ils doivent être capables de les reproduire spontanément On peut leur lire des histoires extraites de la littérature française (Jules Verne dans la Bib/icthèque verte,par exemple) et leur faire lire toutes sortes de documents : programme de télévision, recette de cuisine, emploi du temps, roman, manuel de lecture,. . . Ils lisent dans leur tête,puis oralisent.

Parents, quel rôle pouvez-vous jouer ?
Les parents sont des partenaires indispensables de l'école dans l'apprentissage de la lecture. Voici quelques suggestions qui vous permettront d'aider votre enfant à lire et aimer lire.

- Lui lire des histoires le soir. Lire et pas raconter. La langue parlée et la langue écrite sont très différentes et il faut que l'enfamt ait l'habitude des tournures de la langue écrite : certains temps, comme le passé simple, se rencontrent de nos jours exclusivement dans le langage écrit.

- Quels livres lui lire ? Tous les grands contes : contes de Grimm, de Perrault, d'Andersen, « Contes rouges", «Contes bleus », « Contes du chat perché" de Marcel Aymé, « Le Livre de la jungle », de Rudyard Kipling..., de préférence dams leur version intégrale plutôt que les petits livres réécrits à partir de Walt Disney.

- Faut-il lui donner des explications en cours de lecture ? En général, non. Il faut laisser ce plaisir à l'état pur. Ne donner des explications que s'il les réclame.

- Le laisser feuilleter des livres d'adultes Votre enfant doit savoir qu'il existe des livres sans images.

- Lire vous-même ! 1I est bon que l'enfant voie ses parents lire.

- Lui apprendre à lire tous les messages qui nous entourent : boîtes de conserve, étiquettes des bouteilles d'eau ou ' de soda, cartes routières, noms des rues...

- Lui apprendre à lire une recette de cuisine et à la comprendre : il doit jouer un rôle actif;

- Lui apprendre à retrouver dans un joumal un article qui l'intéresse, le nom d'un film dans la rubrique spectacles, le compte rendu d'un match. À lui de chercher les indices qui le guideront (titre, mot, photo...).

- Développer son sens critique. Vous pouvez lui écrire un message, très court au début. Il le regarde puis ferne les yeux. Vous changez un mot, et lui demandez : quel mot a changé ? L'attention peut se porter sur l'écriture. Pour quel mot, à l'intérieur d'un message, a-t- on utilisé une écriture différente ?

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L'enfant et l'animal : qui sommes-nous pour nos chiens et nos chats et comment considèrent-ils nos enfants ?

 

Actuellement, en France, près d'une famille sur deux possède au moins un animal de compagnie. Mais si nous savons comment nous, humains, considérons notre animal, nous n'imaginons certainement pas comment lui nous considère, ou comment il considère nos enfants. Depuis quelques années, des vétérinaires se sont penchés sur cet aspect plus comportemental de leur profession et, dans certains cas, cette meilleure connaissance du comportement de nos animaux de compagnie a permis d'éviter des drames par des conseils judicieux (200000 morsures de chiens sont déclarées chaque année et 80 % d'entre elles surviennent à la maison).

Quelques notions d'éthologie animale

LE CHIEN
Le chien est un animal sociable ce qui signifie qu'il a l'obligation de vivre en meute. Aussi, dans sa famille, le chien se considère-t-il comme au sein d'une meute, avec ses règles, et en particulier sa hiérarchie très stricte. Compte tenu de cet état de fait, les adultes qui assurent l'éducation du chien, son dressage, devront faire en sorte que le chien n'occupe pas la place du dominant au sein de la "meute-famille".
Deux points essentiels sont à connaître pour éviter que ne s'instaure cette dominance pouvant être notamment à l'origine de morsures ou de dégâts matériels :

- au sein de la meute, le chien dominant mange avant les autres qui le regardent dévorer sa pitance et se partagent ensuite ses restes; il est donc important de ne pas partager le repas avec le chien (de ne pas lui donner à manger à table), de ne pas le faire manger avant la famille et de ne pas le regarder manger ;

- dans la nature, le chien dominant choisit l'emplacement qui lui convient et se l'approprie : on comprend donc le danger qu'il peut y avoir à faire dormir son chien dans son propre lit, qui devient alors pour le chien sa propre couche et un symbole de sa dominance.

LE CHAT
En revanche, le chat n'est pas un animal sociable mais un animal territorial. Introduit dans la maison, il va marquer son territoire en se frottant contre les murs, les objets et les personnes et il sera, la plupart du temps, plus attaché à son territoire qu'à la famille avec laquelle il cohabite.

Mais, toute réduction de son territoire, ou toute modification importante des lieux, pourra avoir des conséquences fâcheuses, car les chats sont psychologiquement extrêmement sensibles.

LES PETITS RONGEURS
On ne connaît pas grand chose du comportement des petits rongeurs, lapins, cochons d'Inde, chinchilla, hamster etc. Ce sont en général des animaux très dociles sauf peut-être certains hamsters qui peuvent avoir tendance à mordre.

Comment le chien considère-t-il l'enfant ?
Tout dépend de l'âge de l'enfant. Le bébé qui marche à quatre pattes et qui porte encore des couches (avec des odeurs étranges) est, pour le chien, un mystère, un être d'autant plus étrange qu'il ne répond ni aux sollicitations, ni au langage du chien. Par ailleurs, ce bébé, nouveau venu, est au centre de l'intérêt des autres membres de la "meute", c'est à-dire la famille, et le chien peut en ressentir une certaine frustration pouvant entraîner de sa part des réactions violentes s'il occupe la place du dominant au sein de la "meute-famille". C'est, par exemple le cas de la chienne qui se met à garder férocement le berceau du nouveau-né, empêchant quiconque, et surtout la mère de l'enfant, de s'en approcher.

Dans cette situation, la chienne, parce qu'elle est dominante, s'accapare l'enfant et le considère en quelque sorte comme son propre chiot (dans la nature, ce sont les chiennes dominantes qui peuvent se reproduire). Quand l'enfant grandit, qu'il commence à marcher, et jusqu'à la puberté, le chien l'assimile à un chiot qui devient son compagnon de jeu. Le chien sera tout particulièrement tolérant vis-à-vis de l'enfant, à condition que celui-ci respecte la hiérarchie et la position du chien qui se considère comme dominant sur l'enfant. Pour éviter les problèmes, l'enfant doit apprendre à ne pas importuner le chien, en particulier quand il mange et quand il dort.

Quand la puberté arrive, le chien le flaire très tôt et le sait bien avant les adultes de la famille. L'enfant change alors de statut et de chiot, il devient concurrent (le chien considère que l'enfant peut vouloir prendre sa place au sein de la hiérarchie). De ce fait, des problèmes peuvent survenir à cet âge, d'autant plus que c'est aussi la période où le jeune adolescent va tenter d'exercer son autorité et de dominer le chien. Là encore les problèmes seront d'autant plus graves que le chien occupera une position élevée dans la hiérarchie de la "meute-famille".

Le grand adolescent est considéré par le chien comme un collatéral ce qui peut entraîner des confrontations, en particulier entre adolescent et chien du même sexe. A l'inverse, une complicité très forte peut s'établir entre jeune et chien de sexes différents; il peut même y avoir création d'une "sous-meute" au sein de la famille.

L'exemple le plus classique est celui de la jeune fille qui s'accapare d'une certaine manière le chien mâle de la famille (le chien dort dans sa chambre, est sans cesse avec sa jeune maîtresse) et celui-ci finit par agresser les adultes (et notamment le père), quand ceux-ci veulent entrer dans la chambre de la jeune fille qu'il considère comme son territoire.

Les accidents
200 000 morsures de chiens sont déclarées chaque année (enfants et adultes confondues) et 80 % d'entre elles surviennent à la maison. Dans un très grand nombre de cas, ces accidents pourraient être évités par une meilleure prise en compte du comportement de l'animal au sein de la famille. L'éducation d'un chien se fait entre la naissance et quatre mois et un bon dressage doit permettre d'éviter tout problème.

LES PLUS GRANDS DANGERS
L'agressivité de prédation. Le chien est non sociabilisé et il considère que l'enfant est une proie. En général ces agressions se traduisent par le renversement de l'enfant sur le dos et l'agression a vraiment pour but de manger l'enfant ! Dans cette situation, il ne faut pas garder le chien car il n'existe aucune possibilité de dressage efficace.

Les chiens désocialisés. Ce sont des chiens très dangereux car il n'ont pas la notion de la hiérarchie au sein de la "meute-famille"et leur comportement est totalement imprévisible (c'est, par exemple, le cas du chien qui va voler la nourriture de l'enfant ou même celle de l'adulte). IL ne faut pas non plus garder ces chiens.

LES AGRESSIONS MOINS DANGEREUSES
Les problèmes hiérarchiques se révèlent lorsque le chien entre en compétition avec l'enfant, pour la nourriture, pour l'accès à certaines pièces de l'habitation... Dans ce cas, le chien menace mais en général, il se contente de pincer pour signifier à l'enfant qu'il est le dominant, celui qui décide. La difficulté vient de ce qu'un très jeune enfant ne sait pas interpréter comme potentiellement dangereux un chien qui grogne, qui a les babines retroussées et les yeux en myosis. Ces agressions sont d'autant plus fréquentes que le chien a un statut de dominant dans la famille.

Les agressions par irritation
L'exemple le plus classique est celui de l'enfant qui serre très fort son chien dans ses bras : le chien en a assez, manifeste sa demande de rupture en se raidissant et en grognant un petit peu l'enfant ne lâche pas le chien et celui-ci finit par mordre pour se dégager. Dans ce type d'agression, le chien mord et part immédiatement.

Les agressions par peur
L'exemple typique est celui de l'enfant qui fait peur au chien et petit à petit le fait reculer dans un angle de la pièce d'où il ne peut pas foir; le chien peut mordre, parfois fortement, car il a peur et veut fuir. Ce type d'agression correspond à un défaut de socialisation du chien (un chien bien socialisé sait quelle position il occupe dans la << meute-famille >> et n'aura pas peur dans une telle situation). Ces chiens sont dangereux car ils ne savent pas se contrôler.

LES BOUSCULADES

Certains chiens ne tiennent pas en place, même une fois adultes (équivalent chez le chien du syndrome hyperkinétique de l'enfant). Le chien ne contrôle pas ses déplacements et il peut bousculer un enfant et lui faire mal. C'est également le cas du chien qui détruit tout quand il est seul. On peut traiter ces chiens au Prozac ou au Floxyfral.

Les accidents avec les chats sont rares. Tout au plus l'enfant pourra-t-il se faire griffer, en particulier, si le chat est mal sociabilisé aux enfants. Mais il ne s'agit que d'incidents, sans comparaison avec ce qui peut survenir avec un chien.

L'animal qui souffre
Le chien peut souffrir psychologiquement de nos comportements. C'est en particulier le cas du chiot puis du chien qu'on ne laisse jamais en paix et qui finit par développer une anxiété.
Le chat peut facilement souffrir de nos comportements.

Les chats sont très fragiles psychologiquement et on ne compte plus le nombre de chats dépressifs. La dépression, l'anxiété peuvent se traduire par de la boulimie ou à l'inverse par de l'anorexie. Le chat peut aussi perdre ses poils ou se les arracher ou encore se lécher en permanence, entraînant ainsi la chute des poils. IL peut aussi se ronger les griffes. Des modifications de son environnement peuvent le perturber profondément : amputation de son territoire (fermeture d'une chambre devenue, par exemple, celle du nouveau-né), déménagement, peinture...

Dans les déménagements, certains chats sont complètement perturbés car ils ne retrouvent plus les odeurs correspondant à leur territoire. Ils vont le marquer à nouveau en se frottant partout (émissions de phéromones) mais, dans certains cas, s'ils sont très perturbés, ils peuvent en venir à uriner un peu partout pour tenter de se rassurer. Dans ces situations, il peut être utile de vaporiser le nouveau logement avec des phéromones synthétiques (vendus en bombes aérosol) pour calmer l'anxiété du chat.

Le chat peut aussi devenir la victime de l'enfant auquel il appartient (syndrome du chat/jouet) : l'enfant, quand il a le sentiment qu'il peut tout faire avec son chaton comme avec un jouet, ne le laisse jamais en paix, lui infligeant même parfois des sévices dont il n'est pas conscient. Petit à petit le chaton entre en dépression; il dort tout le temps, est hypotonique, puis ne mange plus et finit par se laisser mourir.

L'ENFANT CONFRONTE À LA MORT DE L'ANIMAL

Il faut considérer la mort de 1'animal comme un deuil à part entière. Des réactions du genre << ce n'est pas grave, on va aller en acheter un autre » ne sont pas judicieuses. L'enfant de moins de cinq ans n'a pas encore la notion de disparition définitive et considère que I'animal est mort <« pour de faux ».

Chez le plus grand, il s'agit d'un vrai deuil et l'enfant a besoin d'en parler et d'exprimer sa souffrance. Souvent, il demandera à voir le corps de l'animal et le fait de voir l'animal mort l'aidera à en faire le deuil. Les chiens comme les chats vivent longtemps mais il n'en est pas de même pour les petits rongeurs (deux à trois ans pour un cochon d'Inde, quatre à cinq ans pour un lapin). IL est par conséquent essentiel, quand on offre un petit rongeur à un enfant de l'avertir que son animal ne vivra pas longtemps et de le préparer à la disparition de l'animal quand il devient vieux.

LES ACCIDENTS DE COHABITATION AVEC UN CHIEN SONT TOUT À FAIT ÉVITABLES.

Si la gravité des morsures augmente avec la taille du chien, cela ne signifie pas pour autant que les gros chiens soient plus agressifs que les petits. Pour le Dr Haberan, il n'existe pas de race à haut risque de morsure, sauf peut-être certains cockers Spaniel dysthymiques; par ailleurs, certains Bull Terriers peuvent présenter des syndromes dissociatifs en vieillissant. IL faut aussi prendre garde aux troubles de l'humeur chez les vieux Bergers Allemands.

Mais en règle générale, tout est une affaire d'éducation du chien et notamment durant ses quatre premiers mois de vie; il faut donc bien éduquer son chien (entre O et 4 mois) pour ne pas lui donner un statut de dominant (c'est aux parents et non à l'enfant de faire l'éducation du chien);

- apprendre à l'enfant à ne pas martyriser son animal, à le respecter, en particulier quand il dort (ne pas le déranger), quand il est dans son panier, et quand il mange;

- devant un chien qui grogne et qui a l'air très agressif, il faut éviter de fixer les yeux du chien car, pour lui, il s'agit d'une provocation au combat. IL faut au contraire se redresser, prendre une attitude dominante et regarder le chien d'en haut en fixant plutôt son dos.

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*GPSR : Groupement des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne