Les troubles du sommeil: quelques
conseils simples
DES CONSEILS DE BON SENS
Il existe des différences des rythmes veille-sommeil
en fonction de l'âge. La qualité de la
journée conditionne celle du sommeil de l'enfant.
Les recommandations données pendant la consultation
sont des conseils de bon sens.
- essayer d'aménager les horaires de telle sorte
que les parents aient le temps de jouer avec leur enfant;
- préparer le coucher: annoncer le programme
(dire à l'enfant qu'il doit se coucher), initier
des rythmes, imposer que l'enfant dorme seul. Des rituels
de coucher et d'endormissement peuvent être mis
en place : musique, histoire, objet transitionnel. Le
coucher doit toujours se dérouler dans les mêmes
conditions et dans le même lieu;
- dissocier l'alimentation du sommeil ce dernier ne
doit pas être obtenu en donnant le biberon;
- après le coucher, les interventions des parents
doivent être le plus neutres possible (ne jamais
se fâcher, ni s'énerver, mais ne pas céder
non plus), et seront faites à des intervalles
progressivement augmentés.
Les mêmes règles de coucher devront être
appliquées tous les soirs. Laisser pleurer un
enfant n'est pas dangereux; les pleurs sont parfois
une condition nécessaire pour arriver à
traiter ses troubles du sommeil. Enfin, si un enfant
plus grand partage sa chambre, il peut, en cas de besoin,
s'endormir dans une pièce séparée
puis, durant la nuit, être ramené dans
la chambre. On veillera à bien lui expliquer
les raisons et le caractère transitoire de cette
mesure.
Dans environ 8 cas sur 10, cette prise en charge entraîne
une amélioration rapide des troubles du sommeil
de l'enfant.
L'enfant et son sommeil
La mise en place des rythmes du sommeil
Les rythmes de sommeil se mettent en place très
progressivement au cours des premiers mois de vie. Connaître
les particularités du sommeil du nourrisson,
en informer les parents, permet de prévenir ou
de corriger des attitudes inadaptées, susceptibles
de le perturber.
Les prémices du sommeil apparaissent assez tardivement
dans la vie foetale, entre la seizième et la
vingtième semaine. L'alternance activité-immobilité
s'établit vers la vingtième semaine (avec
une période d'agitation entre 21 h et 24 h) et
il existe déjà alors des «donneurs
de temps» que sont les facteurs humoraux maternels,
en particulier la glycémie. Le sommeil agité
apparaît vers la vingt-huitième semaine
de vie intra-utérine, le sommeil calme vers la
trentième semaine.
L'alternance sommeil calme-sommeil
agité se met en place vers la trente-sixième
semaine. C'est à cette date également
qu'apparaissent des périodes d'éveil bien
déterminées. La maturation du sommeil
dépend de la maturation cérébrale
; le prématuré garde donc durant ses premières
semaines de vie un certain retard dans ses rythmes veille-sommeil.
Entre la naissance et l'âge de deux mois, le nourrisson
vit sur un rythme ultradien qui se répète
toutes les trois à quatre heures, marqué
par l'alternance alimentationveille-sommeil. Il existe
alors quatre stades de vigilance : la veille calme,
la veille agitée, le sommeil calme, le sommeil
agité. Les périodes de veille comprennent
différentes phases:
les phases d'éveil actif pendant la tétée,
le bain, le change, les phases d'éveil calme
où l'enfant regarde, sourit puis commence à
babiller, enfin les phases d'éveil agité
marquées par les pleurs, les coliques.
A cet âge il est habituel
qu'une à deux fois par jour le bébé
ne se rendorme pas entre deux tétées et
reste en phase d'éveil agité. Il faut
dire aux mères, qui souvent s'en inquiètent,
qu'il n'y a là rien d'anormal, qu'elles doivent
faire preuve d'un peu de patience et s'adapter à
leur bébé.
Quelques explications sur la physiologie
du sommeil permettent souvent de les rassurer et d'éviter
de nombreux traitements médicamenteux ou changements
de lait.
Durant les deux premiers mois, le nourrisson dort
beaucoup, seize à vingt heures par jour, avec
d'importantes variations d'un bébé à
l'autre. L'enfant s'endort en sommeil agité,
qui est sans doute le précurseur du sommeil paradoxal.
Durant cette phase qui dure quin
ze à vingt minutes, l'enfant bouge beaucoup,
il fait de nombreuses mimiques, son cour est irrégulier,
sa respiration rapide. Il est important que les mères
sachent qu'en dépit de cette apparente agitation,
l'enfant dort bel et bien et qu'il faut donc se garder
de le stimuler.
Ce sommeil agité est suivi d'un sommeil calme
qui deviendra plus tard le sommeil lent profond. Le
bébé est immobile, il n'a pas de mimiques,
son cour est régulier, le tonus est maintenu.
On sait, les expériences d'isolement temporel
l'ont bien montré, que le rythme biologique de
la plupart des individus s'établit plutôt
autour de 25 heures que de 24, plus précisément
entre 24,6 et 25,3 heures. Durant les trois à quatre premiers mois, le
bébé vit sur un rythme de vingt-cinq heures
et la mère s'adapte à ce rythme. Pendant
cette période, mère et enfant sont dans
une sorte de bulle, hors du temps. Plus tard, lorsqu'il
leur faudra revenir dans le temps social, différents
donneurs de temps les y aideront : l'alternance jour-nuit,
les horaires des repas, l'heure du lever, les rythmes
sociaux avec les horaires du travail, de la crèche,
les horaires de départ et de retour du père.
C'est de tous ces donneurs de temps que les parents
devront se servir pour permettre au bébé
de glisser d'un rythme de vingt-cinq heures à
un rythme de vingt-quatre heures, en veillant à
ce que l'enfant dorme dans son propre lit, à
ce qu'il mange et se lève à des heures
régulières...
Les rythmes veille-sommeil de l'enfant se mettent en
place très progressivement au cours des premiers
mois de vie. A peine ébauchés durant les
deux premiers mois, ils deviennent plus nets vers trois
mois; l'enfant fait alors parfois des nuits de huit
heures. Durant cette période il est relativement
fréquent que les bébés dorment
très peu pendant la journée, ce qui ne
manque pas d'inquiéter les mères.
Il est important de leur expliquer que leur enfant ne
sera pas pour autant hyperactif, qu'il est simplement
en train d'acquérir un rythme circadien et qu'il
va progressivement devenir plus régulier vers
cinqsix mois. A cet âge en effet les mes sont
bien déterminés et l'enfant fait de vraies
nuits, d'environ dix heures, émaillées
toutefois de réveils encore relativement fréquents.
Les différents stades de sommeil
sont bien individualisés. Le stade 1, celui de
l'endormissement, représente environ 5 % du temps
de sommeil ; il est suivi du sommeil léger, stade
2, qui représente 50 % du temps de sommeil. Durant
ces deux premiers stades, l'enfant garde une activité
mentale, il est conscient de son environnement. Puis
vient le stade du sommeil lent profond qui constitue
25 % du temps de sommeil : l'enfant est totalement immobile
mais son tonus est maintenu. Enfin, le cycle s'achève
sur le sommeil paradoxal, sommeil des rêves (20
% du temps de sommeil) marqué par une hypotonie,
des mouvements oculaires et une activité rapide
sur l'EEG. Entre huit mois et un an, alors que les
cycles de sommeil sont parfaitement installés,
l'enfant présente très fréquemment,
pendant une période de un à deux mois,
un éveil calme vers 5-6 heures du matin. Il est
important que les parents sachent respecter cet éveil
nocturne sans intervenir auprès de l'enfant,
au risque d'induire des troubles du sommeil secondaires.
Par les informations et les conseils qu'il donne aux
parents durant les premiers mois, à l'âge
où s'organisent les rythmes de vie, rythme et
horaires de sommeil et de veille, rituels d'endormissement...,
le pédiatre a un rôle essentiel à
jouer dans la prévention des troubles du sommeil
de l'enfant. Il est important notamment d'expliquer
aux parents la physiologie du sommeil, la mise en place
des rythmes, les différentes phases de sommeil,
etc. Ces explications sont encore plus essentielles
lorsqu'il s'agit d'enfants prématurés
que les parents ont très souvent tendance à
surstimuler. Ce d'autant plus qu'à l'issue de
plusieurs jours ou semaines passés en réanimation,
ces enfants ont souvent effective
ment un sommeil très perturbé.
Moisissures atmosphériques
et de l'habitat : les mesures d'éviction
Les moisissures atmosphériques
de l'air, mais surtout les moisissures de l'habitat,
sont responsables d'asthme ou de rhinites, voire de
dermatoses allergiques. Les mesures d'éviction
consistent à éviter les périodes
à risque élevé pour les moisissures
de l'air et à changer le mode de vie pour celles
de l'habitat.
Les moisissures atmosphériques
Les moisissures atmosphériques (Cladosporium
représente 50 % de toute la flore isolée
dans l'atmosphère) sont nombreuses dans l'air
que nous respirons, avec une prédominance saisonnière
identique à une pollinose. Un seuil à
risque d'accident d'asthme sévère par
allergie aux moisissures de l'air atmosphérique
existe, par exemple, pendant quinze jours à Bruxelles
pour la population sensibilisée. Si le changement
de climat est l'éviction primaire, la meilleure
mesure est de rester au maximum chez soi en fermant
les fenêtres et en filtrant l'air.
Les moisissures de l'habitat
Une flore fongique très abondante s'installe
dans les habitations dès que l'humidité
relative est trop importante (autant dans les maisons
anciennes et humides que dans les maisons récentes).
Les espèces en cause dans une habitation sont
différentes de celles de l'air et les tests de
détection routiniers sont insuffisants. Des spécialistes
ont donc mis au point un schéma d'étude
de l'habitat (questionnaire standardisé, échantillonnage
complet de l'air et du mobilier, étude immunologique
avec études sérologiques à partir
des souches isolées chez les malades).
Pour les moisissures de l'air intérieur,
il y a peu de fluctuations saisonnières et chaque
habitat possède sa flore, d'où la difficulté
de trouver les milieux de culture qui conviennent. Les
dernières techniques d'immunoblotting permettent
de tester les moisissures réellement impliquées.
Enfin, la mise au point de la technique du papier collant
permet de faire des empreintes directes en vue de la
mise en culture.
Salles de bains mal ventilées
Le pont thermique est le principal lieu du développement
fongique car l'humidité se condense sur les parties
froides sans pouvoir s'évacuer. Un meuble placé
contre un mur crée une zone froide dans laquelle
la condensation s'installe en cas d'humidité
relative importante. Une grande utilisation de douches
ou de bains génère une humidité
sans une ventilation toujours adaptée. Les acariens
mycophages pullulent dans ces moisissures.
Les matelas sont alors les principaux
porteurs, bénéficiant de moins de soins
de dépoussiérage que les tapis. Le gouvernement
belge impose aujourd'hui une ventilation forcée
pour compenser 1es mesures d'isolation extrême
prises pour favoriser l'économie d'énergie
dans les habitations récentes. Les doubles vitrages
n'ont pas résolu le problème car la condensation
se fait au niveau du châssis en aluminium.
Réaction toxique
Les moisissures fabriquent des métabolites secondaires
qui sont souvent des mycotoxines, toxiques pour l'animal
et l'homme (toxicité carcinogénétique
et néphrotoxiques, effets sur la synthèse
des protéines et la réponse immunitaire).
Par voie inhalée, ces toxines sont beaucoup plus
actives que par voie ingérée, bien que
les effets via l'alimentation soient les plus connus.
Ainsi, aux Etats-Unis, le responsable d'une épidémie
d'hémorragie pulmonaire chez des enfants, dont
six cas mortels, était Stachybotrys atra développé
dans les maisons ayant subi une inondation.
Modifier le mode de vie et
l'habitat
Pour éviter les moisissures des bâtiments,
il faut renforcer les mesures d'assainissement des bâtiments,
éviter la surisolation, et modifier le mode de
vie et d'habitat en prévention. Il importe de
trouver la cause de l'humidité et de connaître
le danger d'exposition massive aux mycotoxines lors
de leur élimination directe. Dr Pascale ROUX
D'après
une communication du Dr N. Nolard, lors des Journées
nationales de la Société française
d'allergologie et d'immunologie clinique, tenues à
Grenoble.Dr Nolard : institut scientifique de la santépublique,
département de microbiologie, rue Wegtsnar 14,
B. 1050 Bruxelles.
L'apprentissage de la lecture
: conseils
II existe deux grandes
méthodes d'apprentissage de la lecture : la méthode
globale et la méthode syllabique. La méthode
globale permet de photographier les mots en tant qu'entités
de sens, Par exemple, I'élève devra reconnaître
le mot « table » ou le mot « maison
» sans le déchiffrer.
Avec la méthode globale, il
ne sollicite pas son esprit analytique mais seulement
sa mémoire. La méthode syllabique, quant
à elle, permet de décomposer le mot en
sons ou en graphèmes(i,e,é,è,l,p...),et
en syllabes. Par exemple, en observant le mot "télé"
, I'enfant devra discriminer les deux graphèmes
t + é et la syllabe « té ».
Avec cette méthode, il n'apprend pas le sens
des mots.
Deux méthodes en une
Dans la réalité, la majorité des
enseignants mixent ces deux méthodes. Jusqu'aux
environs des vacances de la Toussaint, les élèves
de CP apprennent à lire en suivant la démarche
globale. Dans un premier temps, le maitre retient plusieurs
phrases propres à la classe, par exemple : «
Mardi, on fait de la gymnastique. Julien fête
son anniversaire mardi. » Il les écrit
au tableau ou sur des étiquettes. Puis il fait
faire des observations sur " mardi " figurant
dans ces deux phrases pour montrer la pérennité
du sens et Ies variations syntaxiques ou orthographiques.
Ensuite, les élèves apprennent à
écrire les mots avec modèle, puis sans
modèle.
En un mois et demi ils se forgent ainsi
un premier bagage de mots références,
une trentaine environ. À partir de ces mots,
ils vont se livrer à des comparaisons par substitution,
suppression, transformation... pour trouver des ressemblances
ou des différences. Par exemple : « Julien
fête son anniversaire mardi. Julien fêtera
son anniversaire mercredi. Julien ne fêtera pas
son anniversaire mercredi", Le maître fait
remarquer à ses élèves les changements
de sens, de graphie, de son. Ils prennent ainsi conscience
qu'un changement de forme accompagne un changement de
sens.
Cent mots à la fin du CP «
A partir de la Toussaint l'étude est concentrée
sur l'analyse du mot : étude des sons, de la
syllabe et des graphies (la manière dont le mot
s'écrit).. » Concrètement, la dasse
décompose une phrase clé en mots : «ll
a regardé un film à la télévision",
coupe certains mots (« regardé"; «
télévision") en unités syllabiques,
et apprend à reconnaître la graphie ("
é "). Puis, à partir des lettres
les plus courantes, les élèves essaient
toutes les combinaisons possibles :1 + é =lé;l+o=lo;l+i=li...
Pour réaliser ces exercices, ils manipulent des
étiquettes. « A la fin du CP, les enfants
savent déchiffrer 80 à 700 mots en moyenne.
La copie et la dictée de mots
sont également pratiquées. Au début
de la lecon qui dure trente minutes environ, est donné
aux élèves quelques secondes pour écrire
un mot courant (ie, tu, dans...) sur leur ardoise. Ils
doivent être capables de les reproduire spontanément
On peut leur lire des histoires extraites de la littérature
française (Jules Verne dans la Bib/icthèque
verte,par exemple) et leur faire lire toutes sortes
de documents : programme de télévision,
recette de cuisine, emploi du temps, roman, manuel de
lecture,. . . Ils lisent dans leur tête,puis oralisent.
Parents, quel rôle pouvez-vous
jouer ?
Les parents sont des partenaires indispensables de l'école
dans l'apprentissage de la lecture. Voici quelques suggestions
qui vous permettront d'aider votre enfant à lire
et aimer lire.
- Lui lire des histoires le soir. Lire
et pas raconter. La langue parlée et la langue
écrite sont très différentes et
il faut que l'enfamt ait l'habitude des tournures de
la langue écrite : certains temps, comme le passé
simple, se rencontrent de nos jours exclusivement dans
le langage écrit.
- Quels livres lui lire ? Tous les
grands contes : contes de Grimm, de Perrault, d'Andersen,
« Contes rouges", «Contes bleus »,
« Contes du chat perché" de Marcel
Aymé, « Le Livre de la jungle »,
de Rudyard Kipling..., de préférence dams
leur version intégrale plutôt que les petits
livres réécrits à partir de Walt
Disney.
- Faut-il lui donner des explications
en cours de lecture ? En général, non.
Il faut laisser ce plaisir à l'état pur.
Ne donner des explications que s'il les réclame.
- Le laisser feuilleter des livres
d'adultes Votre enfant doit savoir qu'il existe des
livres sans images.
- Lire vous-même ! 1I est bon
que l'enfant voie ses parents lire.
- Lui apprendre à lire tous
les messages qui nous entourent : boîtes de conserve,
étiquettes des bouteilles d'eau ou ' de soda,
cartes routières, noms des rues...
- Lui apprendre à lire une recette
de cuisine et à la comprendre : il doit jouer
un rôle actif;
- Lui apprendre à retrouver
dans un joumal un article qui l'intéresse, le
nom d'un film dans la rubrique spectacles, le compte
rendu d'un match. À lui de chercher les indices
qui le guideront (titre, mot, photo...).
- Développer son sens critique.
Vous pouvez lui écrire un message, très
court au début. Il le regarde puis ferne les
yeux. Vous changez un mot, et lui demandez : quel mot
a changé ? L'attention peut se porter sur l'écriture.
Pour quel mot, à l'intérieur d'un message,
a-t- on utilisé une écriture différente
?
L'enfant et l'animal : qui
sommes-nous pour nos chiens et nos chats et comment
considèrent-ils nos enfants ?
Actuellement, en France,
près d'une famille sur deux possède au
moins un animal de compagnie. Mais si nous savons comment
nous, humains, considérons notre animal, nous
n'imaginons certainement pas comment lui nous considère,
ou comment il considère nos enfants. Depuis quelques
années, des vétérinaires se sont
penchés sur cet aspect plus comportemental de
leur profession et, dans certains cas, cette meilleure
connaissance du comportement de nos animaux de compagnie
a permis d'éviter des drames par des conseils
judicieux (200000 morsures de chiens sont déclarées
chaque année et 80 % d'entre elles surviennent
à la maison).
Quelques notions d'éthologie
animale
LE CHIEN
Le chien est un animal sociable ce qui signifie qu'il
a l'obligation de vivre en meute. Aussi, dans sa famille,
le chien se considère-t-il comme au sein d'une
meute, avec ses règles, et en particulier sa
hiérarchie très stricte. Compte tenu de
cet état de fait, les adultes qui assurent l'éducation
du chien, son dressage, devront faire en sorte que le
chien n'occupe pas la place du dominant au sein de la
"meute-famille".
Deux points essentiels sont à connaître
pour éviter que ne s'instaure cette dominance
pouvant être notamment à l'origine de morsures
ou de dégâts matériels :
- au sein de la meute, le chien dominant
mange avant les autres qui le regardent dévorer
sa pitance et se partagent ensuite ses restes; il est
donc important de ne pas partager le repas avec le chien
(de ne pas lui donner à manger à table),
de ne pas le faire manger avant la famille et de ne
pas le regarder manger ;
- dans la nature, le chien dominant
choisit l'emplacement qui lui convient et se l'approprie
: on comprend donc le danger qu'il peut y avoir à
faire dormir son chien dans son propre lit, qui devient
alors pour le chien sa propre couche et un symbole de
sa dominance.
LE CHAT
En revanche, le chat n'est pas un animal sociable mais
un animal territorial. Introduit dans la maison, il
va marquer son territoire en se frottant contre les
murs, les objets et les personnes et il sera, la plupart
du temps, plus attaché à son territoire
qu'à la famille avec laquelle il cohabite.
Mais, toute réduction de son
territoire, ou toute modification importante des lieux,
pourra avoir des conséquences fâcheuses,
car les chats sont psychologiquement extrêmement
sensibles.
LES PETITS RONGEURS
On ne connaît pas grand chose du comportement
des petits rongeurs, lapins, cochons d'Inde, chinchilla,
hamster etc. Ce sont en général des animaux
très dociles sauf peut-être certains hamsters
qui peuvent avoir tendance à mordre.
Comment le chien considère-t-il
l'enfant ?
Tout dépend de l'âge de l'enfant. Le bébé
qui marche à quatre pattes et qui porte encore
des couches (avec des odeurs étranges) est, pour
le chien, un mystère, un être d'autant
plus étrange qu'il ne répond ni aux sollicitations,
ni au langage du chien. Par ailleurs, ce bébé,
nouveau venu, est au centre de l'intérêt
des autres membres de la "meute", c'est à-dire
la famille, et le chien peut en ressentir une certaine
frustration pouvant entraîner de sa part des réactions
violentes s'il occupe la place du dominant au sein de
la "meute-famille". C'est, par exemple le
cas de la chienne qui se met à garder férocement
le berceau du nouveau-né, empêchant quiconque,
et surtout la mère de l'enfant, de s'en approcher.
Dans cette situation, la chienne, parce
qu'elle est dominante, s'accapare l'enfant et le considère
en quelque sorte comme son propre chiot (dans la nature,
ce sont les chiennes dominantes qui peuvent se reproduire).
Quand l'enfant grandit, qu'il commence à marcher,
et jusqu'à la puberté, le chien l'assimile
à un chiot qui devient son compagnon de jeu.
Le chien sera tout particulièrement tolérant
vis-à-vis de l'enfant, à condition que
celui-ci respecte la hiérarchie et la position
du chien qui se considère comme dominant sur
l'enfant. Pour éviter les problèmes, l'enfant
doit apprendre à ne pas importuner le chien,
en particulier quand il mange et quand il dort.
Quand la puberté arrive, le
chien le flaire très tôt et le sait bien
avant les adultes de la famille. L'enfant change alors
de statut et de chiot, il devient concurrent (le chien
considère que l'enfant peut vouloir prendre sa
place au sein de la hiérarchie). De ce fait,
des problèmes peuvent survenir à cet âge,
d'autant plus que c'est aussi la période où
le jeune adolescent va tenter d'exercer son autorité
et de dominer le chien. Là encore les problèmes
seront d'autant plus graves que le chien occupera une
position élevée dans la hiérarchie
de la "meute-famille".
Le grand adolescent est considéré
par le chien comme un collatéral ce qui peut
entraîner des confrontations, en particulier entre
adolescent et chien du même sexe. A l'inverse,
une complicité très forte peut s'établir
entre jeune et chien de sexes différents; il
peut même y avoir création d'une "sous-meute"
au sein de la famille.
L'exemple le plus classique est celui
de la jeune fille qui s'accapare d'une certaine manière
le chien mâle de la famille (le chien dort dans
sa chambre, est sans cesse avec sa jeune maîtresse)
et celui-ci finit par agresser les adultes (et notamment
le père), quand ceux-ci veulent entrer dans la
chambre de la jeune fille qu'il considère comme
son territoire.
Les accidents
200 000 morsures de chiens sont déclarées
chaque année (enfants et adultes confondues)
et 80 % d'entre elles surviennent à la maison.
Dans un très grand nombre de cas, ces accidents
pourraient être évités par une meilleure
prise en compte du comportement de l'animal au sein
de la famille. L'éducation d'un chien se fait
entre la naissance et quatre mois et un bon dressage
doit permettre d'éviter tout problème.
LES PLUS GRANDS DANGERS
L'agressivité de prédation. Le chien est
non sociabilisé et il considère que l'enfant
est une proie. En général ces agressions
se traduisent par le renversement de l'enfant sur le
dos et l'agression a vraiment pour but de manger l'enfant
! Dans cette situation, il ne faut pas garder le chien
car il n'existe aucune possibilité de dressage
efficace.
Les chiens désocialisés.
Ce sont des chiens très dangereux car il n'ont
pas la notion de la hiérarchie au sein de la
"meute-famille"et leur comportement est totalement
imprévisible (c'est, par exemple, le cas du chien
qui va voler la nourriture de l'enfant ou même
celle de l'adulte). IL ne faut pas non plus garder ces
chiens.
LES AGRESSIONS MOINS DANGEREUSES
Les problèmes hiérarchiques se révèlent
lorsque le chien entre en compétition avec l'enfant,
pour la nourriture, pour l'accès à certaines
pièces de l'habitation... Dans ce cas, le chien
menace mais en général, il se contente
de pincer pour signifier à l'enfant qu'il est
le dominant, celui qui décide. La difficulté
vient de ce qu'un très jeune enfant ne sait pas
interpréter comme potentiellement dangereux un
chien qui grogne, qui a les babines retroussées
et les yeux en myosis. Ces agressions sont d'autant
plus fréquentes que le chien a un statut de dominant
dans la famille.
Les agressions par irritation
L'exemple le plus classique est celui de l'enfant qui
serre très fort son chien dans ses bras : le
chien en a assez, manifeste sa demande de rupture en
se raidissant et en grognant un petit peu l'enfant ne
lâche pas le chien et celui-ci finit par mordre
pour se dégager. Dans ce type d'agression, le
chien mord et part immédiatement.
Les agressions par peur
L'exemple typique est celui de l'enfant qui fait peur
au chien et petit à petit le fait reculer dans
un angle de la pièce d'où il ne peut pas
foir; le chien peut mordre, parfois fortement, car il
a peur et veut fuir. Ce type d'agression correspond
à un défaut de socialisation du chien
(un chien bien socialisé sait quelle position
il occupe dans la << meute-famille >> et
n'aura pas peur dans une telle situation). Ces chiens
sont dangereux car ils ne savent pas se contrôler.
LES BOUSCULADES
Certains chiens ne tiennent pas en
place, même une fois adultes (équivalent
chez le chien du syndrome hyperkinétique de l'enfant).
Le chien ne contrôle pas ses déplacements
et il peut bousculer un enfant et lui faire mal. C'est
également le cas du chien qui détruit
tout quand il est seul. On peut traiter ces chiens au
Prozac ou au Floxyfral.
Les accidents avec les chats sont
rares. Tout au plus l'enfant pourra-t-il se faire griffer,
en particulier, si le chat est mal sociabilisé
aux enfants. Mais il ne s'agit que d'incidents, sans
comparaison avec ce qui peut survenir avec un chien.
L'animal qui souffre
Le chien peut souffrir psychologiquement de nos comportements.
C'est en particulier le cas du chiot puis du chien qu'on
ne laisse jamais en paix et qui finit par développer
une anxiété.
Le chat peut facilement souffrir de nos comportements.
Les chats sont très fragiles
psychologiquement et on ne compte plus le nombre de
chats dépressifs. La dépression, l'anxiété
peuvent se traduire par de la boulimie ou à l'inverse
par de l'anorexie. Le chat peut aussi perdre ses poils
ou se les arracher ou encore se lécher en permanence,
entraînant ainsi la chute des poils. IL peut aussi
se ronger les griffes. Des modifications de son environnement
peuvent le perturber profondément : amputation
de son territoire (fermeture d'une chambre devenue,
par exemple, celle du nouveau-né), déménagement,
peinture...
Dans les déménagements,
certains chats sont complètement perturbés
car ils ne retrouvent plus les odeurs correspondant
à leur territoire. Ils vont le marquer à
nouveau en se frottant partout (émissions de
phéromones) mais, dans certains cas, s'ils sont
très perturbés, ils peuvent en venir à
uriner un peu partout pour tenter de se rassurer. Dans
ces situations, il peut être utile de vaporiser
le nouveau logement avec des phéromones synthétiques
(vendus en bombes aérosol) pour calmer l'anxiété
du chat.
Le chat peut aussi devenir la victime
de l'enfant auquel il appartient (syndrome du chat/jouet)
: l'enfant, quand il a le sentiment qu'il peut tout
faire avec son chaton comme avec un jouet, ne le laisse
jamais en paix, lui infligeant même parfois des
sévices dont il n'est pas conscient. Petit à
petit le chaton entre en dépression; il dort
tout le temps, est hypotonique, puis ne mange plus et
finit par se laisser mourir.
L'ENFANT CONFRONTE À
LA MORT DE L'ANIMAL
Il faut considérer la mort
de 1'animal comme un deuil à part entière.
Des réactions du genre << ce n'est pas
grave, on va aller en acheter un autre » ne sont
pas judicieuses. L'enfant de moins de cinq ans n'a pas
encore la notion de disparition définitive et
considère que I'animal est mort <« pour
de faux ».
Chez le plus grand, il s'agit d'un
vrai deuil et l'enfant a besoin d'en parler et d'exprimer
sa souffrance. Souvent, il demandera à voir le
corps de l'animal et le fait de voir l'animal mort l'aidera
à en faire le deuil. Les chiens comme les chats
vivent longtemps mais il n'en est pas de même
pour les petits rongeurs (deux à trois ans pour
un cochon d'Inde, quatre à cinq ans pour un lapin).
IL est par conséquent essentiel, quand on offre
un petit rongeur à un enfant de l'avertir que
son animal ne vivra pas longtemps et de le préparer
à la disparition de l'animal quand il devient
vieux.
LES ACCIDENTS DE COHABITATION
AVEC UN CHIEN SONT TOUT À FAIT ÉVITABLES.
Si la gravité des morsures
augmente avec la taille du chien, cela ne signifie pas
pour autant que les gros chiens soient plus agressifs
que les petits. Pour le Dr Haberan, il n'existe pas
de race à haut risque de morsure, sauf peut-être
certains cockers Spaniel dysthymiques; par ailleurs,
certains Bull Terriers peuvent présenter des
syndromes dissociatifs en vieillissant. IL faut aussi
prendre garde aux troubles de l'humeur chez les vieux
Bergers Allemands.
Mais en règle générale,
tout est une affaire d'éducation du chien et
notamment durant ses quatre premiers mois de vie; il
faut donc bien éduquer son chien (entre O et
4 mois) pour ne pas lui donner un statut de dominant
(c'est aux parents et non à l'enfant de faire
l'éducation du chien);
- apprendre à l'enfant à
ne pas martyriser son animal, à le respecter,
en particulier quand il dort (ne pas le déranger),
quand il est dans son panier, et quand il mange;
- devant un chien qui grogne et qui
a l'air très agressif, il faut éviter
de fixer les yeux du chien car, pour lui, il s'agit
d'une provocation au combat. IL faut au contraire se
redresser, prendre une attitude dominante et regarder
le chien d'en haut en fixant plutôt son dos.
*GPSR : Groupement
des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne