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Les sujets d'actualité qui concerne
la santé de nos enfants (et la nôtre)

 
 
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Les dernières recommandations pour le fluor: ne pas donner avant l'âge de 6 mois

   
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La voie rectale pour l'administration des médicaments: pas les Anglo-Saxons

   
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Epilepsie sévère : préserver la scolarité: ce qu'il faut savoir et faire

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Mucoviscidose: l'espérance de vivre

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Les informations sur la grippe aviaire: dédramatiser et savoir que dire et que faire

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Le vaccin anti grippal ne protège pas contre la grippe aviaire

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Agriculture biologique: un démarrage difficile en France (12/2004)

Le petit goûter de 10 heures à l'école: ne plus le donner, il favorise l'obésité: campagne de pédiatres

Les SMS: ces textos qui menacent le sommeil des enfants et des adolescents

Abus de console vidéo: faut-il s'inquiéter?

Risque de guerre bactériologique? Que faire contre la variole? Le plan français du ministère de la Santé

Les listérioses dues aux fromages au lait cru
augmentent-elles ?

E.Coli 0157 est plus dangereux chez les bébés ?

Hormones et antibiotiques de l'alimentation animale constituent un danger pour l'homme ?

Les gènes de résistance aux antibiotiques des OGM (organismes génétiquement modifiés) pourraient être disséminés ?

La viande de cheval peut transmettre la trichinose ?

Les salmonelloses augmentent ?

Le prion bovin des farines animales est inactivé
par la chaleur ?

Maltraitance : 82000 enfants en danger.

Les enfants surdoués.

L'insomnie du petit enfant

Les parasomnies (terreurs nocturnes, somnanbulisme, etc)

La maladie de la vache folle : le lait, les petits pots,
la cantine, les crèmes ? (mars 2001)

Les experts de l'INSERM donnent leur avis sur les rythmes du sommeil chez les enfants et adolescents (avril 2001).

Nos enfants, les TWIN TOWERS et la guerre (janvier 2002).

Les méfaits du tabagisme chez l'enfant.

Langage des bébés : quand les nourrissons s'exercent au babillage, leur bouche s'ouvre sur la droite, preuve que le centre du langage est déjà en place (09/2002).

Le plan BIOTOX en France depuis les attentats :
agents biologiques susceptibles d'être utilisés.

 
 
 
 

La voie rectale pour l'administration des médicaments: pas les Anglo-Saxons

 

Contrairement aux pays anglo-saxons, la voie rectale est assez utilisée en France, surtout chez les enfants. Les préparations rectales sont destinées à une action locale, systémique, ou encore à des fins de diagnostic.

LA PRINCIPALE forme administrée par voie rectale est la forme suppositoire.

Cette présentation médicamenteuse très ancienne était déjà prescrite par les médecins grecs et hébreux. Les suppositoires étaient à l'origine constitués par un support sans activité propre (métal, corne, morceaux de racines ou de tiges) et recouvert de substance active. C'est seulement à partir de 1886 que la pharmacopée indique le mélange de l'actif avec l'excipient. Aujourd'hui, les suppositoires sont définis à la pharmacopée européenne comme des préparations unidoses contenant une ou plusieurs substances actives dispersées ou dissoutes dans une base appropriée, le plus souvent fusible à la température du corps, parfois soluble ou dispersible dans l'eau. Ils sont obtenus, dans la plupart des cas, par moulage du mélange d'actifs et d'excipients fondus (beurre de cacao, glycérides, macrogols...). Ils se solidifient en refroidissant.

Pendant longtemps, les suppositoires ne furent utilisés qu'en vue d'une action locale. En fait, un suppositoire peut avoir une action mécanique (suppositoires à la glycérine), locale (antihémorroïdaire) ou systémique.

Les principaux avantages de la voie rectale sont : l'absorption rapide de certains principes actifs qui ne subissent pas l'attaque des sucs digestifs et la facilité d'administration chez les malades alités et les enfants, les nourrissons en particulier. Le suppositoire doit être introduit par l'extrémité basale (plate) afin que l'extrémité pointue provoque une fermeture réflexe du sphincter anal.

Il existe des suppositoires sécables et des suppositoires effervescents.

Capsules rectales et lavements. Les capsules rectales sont des capsules molles de forme légèrement allongée comme les suppositoires. Elles contiennent un principe actif dispersé dans un excipient pâteux ou liquide, souvent une huile à laquelle est ajouté un émulsionnant pour faciliter la diffusion dans l'ampoule rectale. Elles peuvent être recouvertes d'un enrobage lubrifiant. Leur principal avantage est que, contrairement aux suppositoires, elles conservent leur forme dans les pays tropicaux.

Les solutions, émulsions et suspensions rectales sont de différents volumes. Leur présentation est adaptée à l'application dans le rectum. Pour les petits volumes, il peut s'agir d'un tube de pommade avec canule, par exemple.

Les préparations pour lavements ont un rôle évacuateur auquel participent glycérol et macrogols en attirant l'eau des tissus et par leur action irritante

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Epilepsie sévère : préserver la scolarité: ce qu'il faut savoir et faire

 

L'information des enseignants est essentielle pour que l'intégration scolaire des enfants souffrant d'une épilepsie sévère se déroule dans les meilleures conditions. Mais c'est avant tout les parents qui doivent être correctement informés pour réduire leur anxiété et les aider à mener avec leur enfant une vie aussi « normale » que possible.

 

L'épilepsie de l'enfant Inquiète l'entourage. Philippe a présenté sa première crise d'épilepsie à l'âge de Sans, une crise partielle avec arrêt des activités, fixité du regard, mâchonnements et mouvements cloniques du membre supérieur gauche, sans perte de connaissance complète, sans chute, sans perte d'urines. Quelque temps après, une consultation spécialisée et des investigations (EEG avec un tracé de sommeil, IRM) ont été réalisées au CHU de Nantes. Malgré un premier traitement, les crises se répètent. Et, pour les contrôler, il a fallu recourir à une polythérapie. L'évolution a été marquée par la survenue d'une crise secondairement généralisée, mais, actuellement, le traitement est équilibré, les crises sont peu fréquentes, elles surviennent le plus souvent au cours de la nuit, mais très rarement dans la journée. Cependant, la directrice de l'école primaire et l'équipe pédagogique ont été mises au courant du risque de crise chez rentourant de leur mieux san tant le surprotéger. A la maison en revanche, un fond d'inquiétude persiste, surtout depuis l'épisode de la crise généralisée qui a conduit Philippe aux urgences de l'hôpital, transporté par le Samu.

Les nombreuses questions que se pose la famille. La semaine de classe nature a été très mal vécue par sa maman. Et la perspective du passage au collège, à la rentrée prochaine, est un sujetde discussion au sein de la famille. D'autant plus que si le passage en 6e est acquis, les résultats de Philippe sont très moyens, surtout en français il est suivi par une orthophoniste, mais les progrès sont lents. Les parents sont donc inquiets et se demandent si ces difficultés scolaires sont liées à sa maladie, ou peutêtre au traitement. Ils s'interrogent aussi sur le choix du collège (estil préférable de l'inscrire dans une petite structure, c'est-à-dire une école privée à effectif réduit ?), sur la nécessité ou non d'informer le proviseur ou le médecin scolaire.
L'information des enseignants est essentielle pour que l'intégration scolaire des enfants souffrant d'une épilepsie sévère se déroule dans les meilleures conditions, explique le Dr Perrine Plouin (hôpital NeckerEnfants malades, Paris). Mais, ce sont avant tout les parents qui doivent être correctement informés pour réduire leur anxiété et les aider à mener avec leur enfant une vie aussi « normale » que possible.

La vie familiale bouleversée dans les trois quarts des cas. L'étude Trilogie*, qui a permis d'évaluer l'impact socioéconomique de la maladie sur les parents ayant un enfant épileptique, a bien montré les difficultés auxquelles ils doivent faire face. La moitié des sujets interrogés se disent en permanence sur le quivive et tous souffrent d'un sommeil perturbé, conséquence de la vigilance permanente qu'impose, selon eux, le risque de crise. Plus de 50% des parents considèrent qu'ils ne sont jamais tranquilles. La maladie a d'ailleurs bouleversé la vie de la famille dans les trois quarts des cas. Elle affecte donc le climat familial et devient même parfois une source de conflit au sein du couple.
Dans la majorité des cas, le diagnostic lui même est mal accepté, l'épilepsie étant considérée encore par certains comme une maladie « taboue ». II faut donc leur expliquer ce qu'est l'épilepsie, quelles sont les particularités de la forme que présente leur enfant, les modalités du traitement afin de lever les préjugés qui entourent encore cette pathologie pourtant très fréquente. C'est une bonne information qui permettra de les convaincre d'en parler sans gêne ni préjugé, à l'entourage, comme aux enseignants. La scolarité de l'enfant figure en effet parmi les principales inquiétudes des parents, tout comme le caractère imprévisible des crises avec la crainte qu'elles ne surviennent en classe.

Aider les parents à informer les enseignants. Les parents de Philippe doivent donc informer le directeur du collège de sa maladie en toute transparence, ce qui évitera bien des inquiétudes inutiles. Suivant l'avis du neuropédiatre qui le suit, un plan d'intégration adapté pourra être mis en place avec le médecin scolaire. Pour que l'adaptation au collège soit bonne, on pourra proposer au corps enseignant de consulter le guide « L'épilepsie en classe », qui fournit des réponses simples à la plupart des questions. Une bonne information des enseignants doit permettre d'éviter non seulement des craintes injustifiées ou l'isolement de l'enfant, mais aussi une surprotection. Puisque le traitement de Philippe est maintenant bien équilibré, avec un risque exceptionnel de crises en classe, et qu'il est bien supporté, l'entrée au collège le plus proche de son domicile, celui où vont ses camarades de CM2, devrait bien se passer. Ses séances d'orthophonie seront bien entendu poursuivies pour renforcer les acquis. La vigilance de l'équipe pédagogique, comme des parents, doit permettre de repérer d'éventuelles difficultés d'adaptation au changement de rythme inhérent au passage en secondaire. Là encore, ce sont les relations étroites entre la famille et un milieu scolaire bien informé qui constituent les meilleurs garants d'une scolarisation réussie pour Philippe et, par ricochet, pour sa famille. Mais il faut aussi compter sur le médecin de famille qui, en relais du neuropédiatre, accompagne les parents à partir du diagnostic. Son rôle est essentiel dans le cadre d'une pathologie chronique telle que l'épilepsie. Son soutien actif, dans le cas d'une étape comme l'entrée en 6e, devrait permettre de rassurer la maman de Philippe et donc l'ensemble de la famille. >

Dr MARINE JORAS D'après un entretien avec le Dr Perrine Plouin, hôpital NeckerEnfants malades, Pans Rubrique réalisée avec le soutien institutionnel de Novartis. k Thilogie est une enquête nationale réalisée auprès de 668 parents d'enfants épileptiques dans le cadre du service de Santé et Proximologie de Novartis
LE QUOTIDIEN DU MEDECIN

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Mucoviscidose: l'espérance de vivre

 

En 1990, l'espérance de vie à la naissance d'un enfant atteint de mucoviscidose était estimée à 25 ans, elle est aujourd'hui passée à 39 ans. Cet immense progrès s'explique, outre par les avancées en termes de nutrition, d'hygiène et d'antibiothérapie, par une harmonisation de l'organisation des soins.

L'observatoire national de la mucoviscidose permet aujourd'hui de suivre une cohorte de plus de 4 000 jeunes patients. La mucoviscidose reste bien la maladie génétique grave la plus fréquente de l'enfance. Avec l'extension à tout le territoire national du dépistage néonatal, systématisé en 2002, chaque pédiatre travaillant en maternité est concerné. De plus, l'implication des médecins scolaires s'est accrue avec la meilleure intégration sociale de ces enfants.

2002: extension du dépistage néonatal à l'ensemble du territoire français

Depuis 2002, le dépistage de la mucoviscidose est proposé pour tout enfant naissant en France. Ce dépistage repose à la fois sur la biochimie conventionnelle (dosage de la trypsine immunoréactive) et des outils génétiques. En conformité avec la loi de bioéthique, la réalisation du test est subordon née au consentement signé des parents. Cet accord est obtenu dans l'immense majorité des cas, facilité par les documents mis à disposition en maternité, mais le pédiatre de maternité est bien sûr l'interlocuteur de recours en cas de questions des parents à cette première étape.

Le seuil d'hypertrypsinémie aujourd'hui retenu permet d'analyser sur le plan génétique 0,5 % des nouveau-nés, en recherchant une trentaine des mutations les plus fréquentes (sur les 1 200 connues).

Lorsque le résultat génétique fait craindre une mucoviscidose, c'est le pédiatre qui est concerné puisque c'est à lui qu'il reviendra de prévenir la famille de la nécessité d'explorations complémentaires. Celles-ci (test de la sueur, analyses génétiques complémentaires), tout comme la prise en charge, seront réalisées au sein des centres de ressources et de compétences de la mucoviscidose (CRCM).

L'harmonisation des soins de proximité:

Parallèlement à la mise en place du dépistage, des centres de soin spécialisés ont été labellisés et les CRCM sont apparus. On en dénombre actuellement une cinquantaine à travers la France. Ces pôles de référence ont permis, entre autres actions, une harmonisation notoire des soins de proximité autour de l'enfant et de son domicile.
Sont ainsi fédérés, autour du CRCM, le médecin qui suit l'enfant, le kinésithérapeute qui assure les séances quotidiennes, l'infirmière de soins à domicile, le pharmacien d'officine, le médecin scolaire. Signalons particulièrement le rôle de ce dernier qui participe au suivi des Projets d'Accueil Individualisés (mis en place en 1999), facilitant grandement la prise des médicaments et les séances de kinésithérapie qui peuvent ainsi se faire en milieu scolaire.

Un régime alimentaire simplifié:

Les nouvelles générations d'extraits pancréatiques gastroprotégés, avec des galéniques et des concentrations adaptées à tout âge, permettent aujourd'hui de proposer aux enfants atteints de mucoviscidose un simple régime diversifié hypercalorique. Ces moindres contraintes et un meilleur état nutritionnel ont un impact majeur sur l'insertion sociale des enfants.

D'autre part, le recours aux techniques d'assistance nutritionnelle, telle la nutrition nocturne sur gastrostomie, est devenu rare à l'âge pédiatrique.

Des cepacia à la brosse à dents:

L'histoire naturelle de la colonisation bronchique des enfants atteints de mucoviscidose est aujourd'hui bien connue; elle a eu des conséquences cliniques directes en permettant notamment le contrôle des infections à Burkholderia cepacia ou, dans un registre plus terre à terre, l'application de mesures d'hygiène quotidienne. En effet, le pyocyanique est une bactérie hydrophile ubiquitaire qui a une forte propension à se développer dans les eaux croupissantes.

On a ainsi recommandé plusieurs mesures au domicile:

  • éviction des serpillières ou gants de toilette mal essorés
  • changement très régulier de l'eau des vases à fleurs
  • javellisation hebdomadaire des siphons
  • renouvellement régulier des brosses à dents, etc.


Ces mesures très simples permettent de limiter les réservoirs de pyocyanique et de retarder la primocolonisation.

 

Quelques données de thérapeutique pratique:

La primocolonisation à pyocyanique, qui relevait autrefois de la cure antibiotique intraveineuse, a bénéficié des améliorations de notre arsenal thérapeutique avec la meilleure utilisation de la ciprofloxacine orale et le renfort de l'antibiothérapie par voie nébulisée, avec des appareils plus ergonomiques et performants en termes de granulométrie et de biodisponibilité. La tobramycine nébulisée représente une avancée thérapeutique essentielle dans ce contexte.

Enfin, les conditions de prescription et de délivrance de la dornasealpha, qui améliore la fluidité des sécrétions, ont évolué: le renouvellement est désormais possible par le médecin traitant, mais c'est surtout la possibilité de délivrance en officine de ville qui apporte une réelle simplification au quotidien des patients.

Perspectives:

Il nous faut progresser dans les procédures de passage de la médecine pédiatrique à la médecine adulte. Des progrès restent à faire et, si le chemin parcouru ces dix dernières années est bien réel, celui qui reste à parcourir est encore plus important...

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L'insomnie du petit enfant

 

tL'insomnie du petit enfant correspond, comme chez l'adulte, à un trouble de l'installation et du maintien du sommeil. Elle se traduit par des difficultés d'endormissement avec opposition au coucher ou pleurs, des éveils nocturnes (souvent multiples) ou plus rarement par une nuit écourtée.

L'insomnie habituelle du petit enfant correspond rarement à une diminution anormale du temps de sommeil, car si ces enfants s'endorment tardivement ou se réveillent la nuit, ils se réveillent souvent tard ou rattrapent leur manque de sommeil dans la journée. Ces troubles du sommeil sont fréquents puisque 20 à 40% des enfants de moins de trois ans présentent des difficultés de sommeil mais les véritables insomnies sont rares (moins de 100/0 des enfants vus pour des troubles du sommeil en consultations spécialisées).

LES CAUSES POSSIBLES

• Conditionnement anormal à l'endormissement
Chez l'enfant de moins de 3 ans, le trouble le plus fréquent est un conditionnement anormal à l'endormissement : l'enfant n'a jamais été posé reveille dans son berceau, ne s'est jamais endormi seul, et est incapable de s'endormir sans biberon, sans être bercé, sans être promené en voiture ou couché contre ses parents, sans leur présence jusqu'à l'endormissement. Celui-ci est parfois long, mais peut aussi être rapide, le sommeil avant minuit est très stable, des éveils multiples surviennent entre minuit et 5 heures. Ces éveils sont physiologiques, le problème réside dans l'incapacité de l'enfant à se rendormir seul, sans l'aide de ses parents. Les réendormissements sont généralement rapides (<10 minutes), si toutes les conditions (ou presque) du premier endormissement sont réinstituées.

• Attention à l'excès de liquide
On parle d'excès de liquide lorsque la quantité de liquide nocturne : eau, lait ou sirop, dépasse 200 grammes par nuit. Les éveils sont multipliés par l'excès de liquide qui entraîne une distension de la vessie.

• L'absence de limites
Dès 2 ans, parfois même avant, l'enfant affirme son autorité ; cette attitude normale rencontre quelques difficultés chez certains parents qui ont peur de dire "non", peur des pleurs de l'enfant ou de ses caprices surtout s'ils surviennent la nuit, peur de réveiller les voisins ou un autre enfant Cette peur de dire non est parfois liée aussi à un certain sentiment de culpabilité parce que travaillant la journée, ils ont l'impression de ne pas assez s'occuper de l'enfant.
Ne pas mettre de barrière, ne pas oser dire non peut être angoissant pour l'enfant, il ne sait pas ce que ses parents attendent de lui.

LES TROUBLES DE L'INSTALLATION DU RYTHME JOUR/NUIT


La peur qu'un enfant n'ait pas assez dormi, les conseils souvent donnés de ne jamais réveiller un enfant qui dort, font que très souvent les difficultés d'endormissement ou les éveils nocturnes se compliquent d'un trouble de l'installation du rythme circadien de 24 heures.
Il s'agit le plus souvent d'un décalage du sommeil favorisé par:
-une opposition au coucher avec coucher et lever tardifs
- par des éveils nocturnes avec sommeil "rattrapé" le matin ; ces levers tardifs même s'ils ne surviennent que 2 fois par semaine peuvent entraîner un décalage des siestes et surtout du sommeil nocturne
- par une sieste trop précoce après le réveil du matin (avant 9 heures)
- des éveils matinaux très irréguliers
- un sommeil diurne à la demande,avec des siestes trop fréquentes pour l'âge de l'enfant qui retentiront sur la qualité du sommeil nocturne même si elles sont brèves.

LES CAUSES TRANSITOIRES DE MAUVAIS SOMMEIL


Dans presque tous les cas, on retrouve dans les antécédents des enfants présentant des difficultés de sommeil les plus banales, une cause organique qu'il s'agisse de coliques anormales, d'un RGO, d'une hyperexcitabilité transitoire, d'otites, de syndromes douloureux, d'affections cutanées ou respiratoires surtout si ces dernières ont motivé une hospitalisation. Ces causes ont souvent disparu depuis longtemps, mais les difficultés de sommeil persistent, l'enfant est toujours dépendant de ses parents pour s'endormir.19

 

Si des difficultés persistent après 6 mois, il faut:
- réorganiser le sommeil et les siestes sur 24 heures - Réveiller progressivement l'enfant à heure fixe,
- Instituer un rituel du coucher et favoriser un objet transitionnel mais laisser l'enfant s'endormir seul, sans l'aide d'un parent d'un biberon de quelque contenance qu'il soit ou même d'une sucette s'il n'est pas capable de la retrouver seul en pleine nuit,
- Chez les plus grands qui présentent une opposition au coucher ou qui arrivent dans la chambre parentale, il faudra instituer des limites mais aussi parfois savoir, dans un premier temps, reculer un peu l'heure du coucher

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Les parasomnies

 

Les troubles de l'éveil : terreurs nocturnes, éveils confusionnels et somnambulisme sont très fréquents, surviennent presque toujours en première partie de nuit lors d'une période do sommeil lent profond. Il s'agit chez l'enfant de manifestations tout à fait bénignes, qui ne deviennent anormales que si elles se répètent trop souvent.

TERREURS NOCTURNES

Les terreurs nocturnes occasionnelles sont fréquentes chez l'enfant. Les terreurs nocturnes répétitives sont plus rares ; leur fréquence se situe entre I et 30/0 chez l'enfant de moins de 15 ans. Elles surviennent 1 à 3 heures après l'endormissement et durent de 1 à 20 minutes.
L'épisode est généralement unique dans la nuit. Le début est brutal. L'enfant s'assoit sur son lit, les yeux sont grands ouverts, effrayés, il hurle, est souvent érythrosique. Il existe une hypersudation, une tachycardie, parfois des difficultés respiratoires. Il peut prononcer des paroles incohérentes, sortir de son lit. Les essais pour le réveiller sont souvent inopérants et peuvent entraîner des réactions agressives ou provoquer un réflexe d'échappement avec saut hors du lit.

ÉVEILS CONFUSIONNELS

Les éveils confusionnels sont très souvent confondus avec les terreurs nocturnes. Ils sont très fréquents chez l'enfant de moins de 5 ans, surviennent aussi en début de nuit mais peuvent se répéter au cours de la nuit et survenir au cours d'une sieste. Le début est plus progressif que celui de la terreur nocturne, l'enfant grogne puis pleure, puis s'agite et peut sortir de son lit. Il paraît éveillé mais en fait dort et repousse celui qui essaye de le consoler. Ces accès peuvent durer de quelques minutes à plus d'une heure.

SOMNAMBULISME

Le somnambulisme dans sa forme simple est une manifestation fréquente puisque 15 à 400/o des enfants de 1 à 15 ans ont fait au moins un accès de somnambulisme. De 1 à 60/0 des enfants sont réellement somnambules, faisant plusieurs accès par mois. Le somnambulisme peut débuter dès l'âge de la marche.
L'accès de somnambulisme survient 1 à 3 heures après l'endormissement. Ces épisodes durent habituellement moins de 10 minutes. L'enfant se lève, a les yeux grands ouverts, mais ne paraît pas voir. Le visage est inexpressif, la déambulation est lente, le somnambule peut réaliser des actes relativement élaborés, éviter des meubles, descendre des escaliers, mais il est maladroit et peut accomplir des actes dangereux le somnambule est généralement docile si on n'essaye pas de le réveiller. Ces parasomnies partagent les mêmes facteurs favorisants : un stress, une anxiété importante, une fièvre, une activité musculaire intense trop tardive dans la journée, une distension de la vessie par des boissons trop abondantes le soir, peuvent être des facteurs déclenchants, de même qu'une privation de sommeil ou des rythmes veille-sommeil trop irréguliers.
Si ces parasomnies sont anormalement fréquentes, la possibilité d'un syndrome obstructif, d'un syndrome de secousses des membres ou d'une hypersomnie devra être recherchée.

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Les SMS: ces textos qui menacent le sommeil des enfants et des adolescents

 


Plus qu’une simple tendance de mode ou un gadget technologique, le SMS ou texto s’est imposé comme un véritable phénomène de société, en particulier dans les jeunes générations. Pas une rue, pas une cour de lycée et bien peu de toits ne sont épargnés par cet engouement des ados pour ces petits messages qui transitent via leurs téléphones mobiles. Et plus même une chambre à coucher, si l’on veut en croire les dires d’un chercheur belge qui a mené l’enquête. Dans sa lettre au Journal of Sleep Research , il tire la sonnette d’alarme : les textos la nuit pourraient nuire gravement à leur sommeil. 
«  Ces résultats préliminaires suggèrent que les téléphones mobiles pourraient avoir un impact majeur sur la qualité du sommeil d’un nombre croissant d’adolescents. Il affectait un quart des plus jeunes à près de la moitié des plus âgés dans cet échantillon  ». La moitié, rien de moins ! Mais tout préliminaires qu’ils sont, les données obtenues par le Dr Jan Van den Bulck de l’Université catholique de Leuven ont de quoi faire frémir  [1] . Car si les effets de bon nombre d’équipements modernes, télévisions, ordinateurs et autres consoles de jeu, dans les chambres d’enfants et d’adolescents ont été assez abondamment étudiés, ceux du portable et de ses SMS reste un domaine qui n’a que trop peu reçu d’attention de la part des scientifiques.
Alors quand on sait à quel point le simple fait d’avoir la télé dans la chambre peut induire un manque de sommeil et provoquer des cauchemars, il paraît impensable de laisser ce «  média de communication interpersonnel  » en friche scientifique. Le phénomène prend en effet une ampleur tellement considérable, insiste le chercheur venu d’outre-Quiévrain, que nombreux sont maintenant les ados qui, non contents de prendre dans leur chambre leur cellulaire et de le laisser allumer, le prennent carrément dans leur lit afin d’être sûr de ne rater aucun message. 
L’étude SOMAH, que Van den Bulck conduit actuellement, porte sur près de 2 500 adolescents de Flandre avec pour objectif de déterminer l’impact de tous types de média sur leur santé. Dans l’un des volets de l’étude était demandé à chacun à quelle fréquence les textos les réveillaient la nuit. Au bout du compte, les résultats sont impressionnants :

Fréquence/âge
13 ans
16 ans
1 à 3 fois par mois
13,4 %
20,8 %

une fois par semaine
5,8 %
10,8 %

plusieurs fois par semaine
5,3 %
8,9 %
toutes les nuits
2,2 %
2,9 %




On demandait aussi aux jeunes participants de décrire leur fatigue dans diverses situations et à différents moments de la journée. Une question qui a fini par révéler que le portable pour certains pouvait constituer une réelle nuisance : «  La menace à l’encontre d’un rythme de sommeil sain est potentiellement plus importante que celle posée par les médias de divertissement , conclut ainsi le chercheur. Ces derniers semblent influencer surtout l’heure du coucher, tandis que les portables semblent conduire à des nuits interrompues.  » Va-t-il falloir mettre des écriteaux "interdit aux portables" à l’entrée des chambres à coucher ?

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Les listérioses dues aux fromages au lait cru augmentent-elles ? Faux

 

La fréquence des infections bactériennes à Listeria monocytogènes reste faible (sept cas par an par million d'habitants). Leur incidence a été divisée par trois en dix ans. Mais leur gravité (30 % de décès) a conduit, sutrout après lépidémie de 1992 (276 cas, 66 décès, 22 avortements) due à la consommation de langue en gelée, à renforcer les mesures d'hygiène et la prévention auprès des groupes à risque : femmes enceintes, vieillards et suiets immunodéprimés.

La listériose peut provoquer des avortements tardifs, des septicémies chez le nouveau-né et l'adulte fragilisé, des méningo-encéphalites. L'incubation moyenne dure vingt cinq jours (jusqu'à soixantequinze Jours). Listeria a pour habitat naturel les végétaux humides en décomposition. Sa dissémination par contact peut contaminer des aliments variés : viandes, charcuteries, léqumes, fromages, etc.

La surveillance sieffectue chez le producteur et le distributeur par sérotypage des souches isolées sur coproculture. Une Petite contamination des aliments vendus est fréquente : 30 à 40 % des charcuteries et viandes crues hachées, 14 % des fromages à pate molle, 20 % des poissons fumés selon l'enquête de surveillance 1993-1996 de la DGCCRF.

A la production, elle doit donc ëtre minime pour réduire ce risque. Les fromages au lait cru (non Pasteurisés) doivent contenir zéro Listeria pour 25 g - solt au plus quelques germes par fromage -, car les ruptures de chaîne du froid sont plus fréquentes qu'avec d'autres aliments. C'est pourquoi un fromage non conforme entraîne le rappel du lot entier. Pour les autres aliments, le seuil d'alerte varie selon le caractère épidémique et pathogénique de la souche, sa rareté, sa concentration spatio-temporelle.

Plus le Iysotype est rare, plus la comparaison avec les souches isolées sur les aliments et l'identifition du produit responsable est aisée. Listeria constitue presque un marqueur d'hygiène : un aliment contaminé par divers micro-organisme pourrit rapidement et est jeté. Plus propre, il se dégrade moins vite et Listeria a le temps de se développer. Résistante au froid, elle se divise en revanche activement à température ambiante.

Un défaut d'hygiène chez le consommateur (réfrigérateur contaminé, plat sortit longtemps à l'avance, date de péremption dépassée) est aussi dangereux.

Lochouarn et Petty - Impact médecin juin 99

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E.Coli 0157 est plus dangereux
chez les bébés ? Vrai

 

Devenue célèbre en 1982 avec l'épidémie des hamburgers contaminés, Escherichia coli 0157 est responsable de toxi-infections liées à sa production de vérotoxine. Rares chez l'adulte, ces toxi-infections frappent surtout les enfants de moins de 5 ans (contamination, oro-fécale).Elles peuvent provoquer une diarrhée banale, une colite hémorragique, et surtout un syndrome hémolytique et urémique (SHU), première cause d'insuffisance rénale aiguë chez l'enfant de 1 mois à 3 ans. E. coli 0157 est responsable de 85 % des cas infantiles de SHU,dont l'incidence, stable, est d'environ 100 cas par an en France.

Les coli, communs dans l'intestin de l'homme et des animaux, sont généralement inoffensifs. E. coli 0157 pourrait avoir acquis sa pathogénicité par échange de facteurs de virulence avec Shigella, très proche. Les complications d'infections à E. coli 0157 sont souvent secondaires à une antibiothérapie prescrite au cours d'une diarrhée, la lyse des bactéries en transit dans l'intestin provoquant la libération de la vérotoxine. Le lavage des mains reste la meilleure prévention.

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Hormones et antibiotiques de l'alimentation animale constituent un danger pour l'homme ? Vrai...

 

L'avoparcine, antibiotique vétérinaire très proche de la vancomycine, sélectionne des bactéries résistantes aux deux antiblotiques. Autre exemple, les éleveurs de volailles traitées par les fluoroquinolone. Présentent une flore intestinale plus résistante à ces antibiotiques. La dissémination des résistances se fait surtout par le blais de plasmides, qui passent d'une bactérie à l'autre et comportent cÔte à cÔte plusieurs gènes : une résistance à un antiblotique d'usage médical peut ainsi théoriquement étre sélectionnée par un antibiotique vétérinaire, et transmise par des viandes mal cuites via la flore intestinale, ou disséminées via les fèces. Quant aux hormones, un récent pré-rapport du comité scientifique de l'Union européenne souligne les effets "cancérigènes, neurobiologiques, génotoxiques sur le développement" des résidus d'élevage, en particulier du 17-beta Ïstradiol, mais sans pouvoir quantifier ce risque.

...et Faux

Les résistances aux antiblotiques sont disséminées par tout l'environnement, et les "limites maximales résiduelles" fixées pas la législation française pour chaque antibiotique d'usage vétérinaire, sont établies en tenant compte de ce risque. Il faut donc consommer des quantités considérables de viande contenant des doses illégales d'antibiotiques pour sélectionner des résistances par voie intestinale. Cependant, même minime, ce risque existe. C'est pourquoi l'usage de l'avoparcine est actuellement suspendu en Europe. La démonstration de la nocivité des hormones résiduelles dans la viande n'a pas été apportée. Il faudrait consommer des dizaines de kilos de viande traitée pour arriver à l'équivalent d'une seule pilule contraceptive, remarquent certains experts.

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Les gènes de résistance aux antibiotiques des OGM (organismes génétiquement modifiés) pourraient être disséminés ? Vrai

 

Même si le risque de transfert de ces gènes végétaux vers les bactéries est infime, la culture intensive d'OGM, en multipliant le nombre de copies de ces gènes, accroît ce risque. La molécule d'ADN, très stable, pourrait résister au traitement thermique des aliments, et l'extrême densité de la flore bactérienne intestinale permettre des transferts horizontaux de matériel génétique.

L'ADN est également très stable dans le sol qui héberge de nombreuses bactéries pathogènes pour l'homme. Enfin la plupart des constructions transgéniques industrielles actuelles sont grossières, riches de fragments divers d'ADN bactérie susceptibles de favoriser ce transfert.

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La viande de cheval peut transmettre la trichinose ? Vrai

 

La trichinose est une parasitose due à l'ingestion de viande infestée par la larve d'un ver, Trichinella spiralis. Depuis 1976, huit épidémies se sont produites en France. Les deux dernières - mars et octobre 1998 en Midi-Pyrénées -, comptaient respectivement 128 et 404 cas. Lors de la première, 6 personnes ont dû être hospitalisées, 37 lors de la seconde, dont une pour complications neurologiques.

L'enquête épidémiologique a montré que les épidémies étaient dues à la consommation de carcasses de chevaux yougoslaves. Ces épidémies et celle, similaire, survenue en Italie, ont conduit au renforcement des mesures de protection contre I'importation de viande chevaline d'Europe de l'Est. La trichinose doit être suspectée dans un cas isolé associant une fièvre à 38 °C, des myalgies ou un edême de la face et une hyperéosinophilie.

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Les salmonelloses augmentent ? Faux

 

Les salmonelloses sont le principal agent des toxi-infections alimentaires collectives (Tiac), loin devant clostridium et le staphylocoque. Le nombre de souches de salmonelles isolées depuis quinze ans est stable (environ 6000 par an).

L'augmentation de 1986 à 1990 est un artefact dû à l'amélioration du recueil des données qui proviennent de la déclaration obligatoire des Tiac et du sérotypage des souches qu'adressent volontairement un tiers des laboratoires d'analyse médicale au Centre national de référence. Les salmonelloses bénignes sont très sous-évaluées. La fréquence des souches résistantes ou multirésistantes aux antibIotiques, comme DT104, est en nette augmentation.

Salmonella enteritidis, sérotype le plus fréquent (50%), représente 85% des Tiac liées à la consommation d'œufs ou de dérivés. La bactérie contamine la grappe ovarienne de la poule, risque accru par l'uniformisation des races d'élevage. L'abattage des poulaillers contaminés est l'usage. Un oeuf peut contenir de 106 à 109. S'enteritidis qui, disséminé dans un plat collectif (mayonnaise, purée), provoquera éventuellement une Tiec.

Salmonella typhimurium, en augmentation, contamine surtout les viandes et la charcuterie, et Salmonella hadar, surtout la viande de volaille et les fruits de mer.

Les salmonelles ne se multipliant pas en dessous de 4°C, la toxi-infection provient presque toujours d'une rupture de la chaîne du froid qui se surajoute à la contamination initiale.

Signes de la toxi-infection, la diarrhée parfois sanglante, la flèvre (inconstante) et les violentes douleurs abdominales, apparaissent vingt-quatre à quarante-huit heures après l'ingestion. La coproculture, éventuellement complétée d'un sérotypage, confirme le diagnostic.

Les jeunes enfants (moins de 5 ans), les immunodéprimés (greffes, cancer) et les vieillards sont les plus à risques. Chez ces derniers, la déshydratation constitue le risque majeur.

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Abus de console vidéo: faut-il s'inquiéter?

 

Que répondre aux parents soucieux de voir leurs enfants jouer seuis des heures durant devant l'écran, persuadés que leurs mauvais résultats scolaires sont imputables à leur passion pour les jeux, désespérés de ne pouvoir communiquer avec eux ? Comment analyser la part jouée par ces jeux dans le comportement de l'enfant et que penser de ces nouveaux outils ludiques ? I Serge Tisseron, pédopsychiatre et psychanalyste, rendu célèbre par sa découverte du secret de famille d'Hergé, faite à partir de la lecture des albums de Tintin, auteur de nombreux ouvrages ayant trait à l'image, nous livre quelques clefs de lecture de la «vidéomanie».


Quel est votre premier souci quand on vous amène un "accro de la console" ?
Serge Tisseron. Mon premier objectif est double, d'une part décoder la demande, d'autre part, établir une relation de confiance avec l'adolescent. Les jeux vidéo sont souvent rendus responsables par les parents des échecs scolaires ou des conflits familiaux, mais le lien est rarement aussi univoque.
Les parents confondent fréquemment cause et effet. Ce n'est pas le jeu qui "vole" l'enfant à ses parents ou à ses professeurs. Les difficultés préexistaient à l'outil informatique, qui ne fait que les rendre plus visibles. Pour être en mesure de débrouiller la situation, il est donc important de déterminer la chronologie des événements. Le jeu vidéo n'est pas problématique en soi, mais, en
polarisant l'attention des enfants, il révèle des défaillances scolaires ou des ruptures de communication souvent présentes de longue date.
Il est utile par ailleurs de s'intéresser au choix de l'enfant. En pratique, après lui avoir demandé s'il joue, je lui demande à quel jeu ? Puis, s'il s'agit de Starcraft ou d'Alerte rouge, par exemple, quel personnage il choisit d'incarner et quelle situation il préfère ? Je vois en général le visage de l'enfant s'éclairer car il craignait de rencontrer un adulte qui le condamne et il découvre quelqu'un qui s'intéresse aux mêmes choses que lui. Cet intérêt que l'on porte à ses préoccupations est essentiel à l'établissement d'une relation thérapeutique. L'enfant est toujours persuadé, quand il arrive à la consultation, que le médecin est un double des parents.
Montrer qu'on a une autre curiosité permet souvent de faire alliance avec lui. Je ne sais si les pédiatres connaissent ces jeux, mais je leur conseille, non pas de regarder comment les enfants y
jouent, mais d'y jouer eux-mêmes pendant quelques heures pour mieux comprendre le type de plaisir que le jeune y trouve et pouvoir en parler avec lui.

Des jeux vidéo ont-ils une personnalité particulière ?
Serge Tisseron.
Non, je ne pense pas. Les enfants qui jouent aux jeux vidéo aiment les images et en sont curieux. A partir de ce point commun, les heures qu'ils passent derrière l'ordinateur peuvent, selon les cas, être nécessaires à l'obtention de performances qui leur permettront d'être reconnus socialement par leurs camarades, être employées à alimenter leurs besoins de rêveries ou bien encore avoir valeur de passe-temps dans une société où le temps de scolarité diminue au profit de celui des loisirs.


Les jeux vidéo sont-ils facteurs de désocialisation ?
Serge Tisseron.
Pas plus que la masturbation ne détourne des jeux de séduction habituels ou de l'intérêt pour les jeux sexuels à deux, les jeux vidéo ne détournent de l'intérêt pour l'autre et ne
favorisent un repli sur soi comme le croient souvent les parents. D'ailleurs, ils sont aujourd'hui tellement compliqués qu'on peut rarement y avancer seul sans aide. Pour progresser dans le jeu, donc avoir duplaisir à jouer, il est quasiment impératif d'échanger des informations avec les copains. Les grands tournois vidéoludiques sont aussi facteurs d'échanges interindividuels. Une étude européenne portant sur les relations des jeunes à l'écran montre que les enfants qui jouent aux jeux vidéo sont mieux socialisés que la moyenne. Le jeu leur permet, d'une part, de se rattacher à une communauté de pairs qui partagent les mêmes centres d'intérêts et, d'autre part, de gérer le passage de la communauté familiale à la communauté sociale. La bande de joueurs est souvent plus saine que celle qui se retrouve au bas des HLM, parce qu'elle est organisée autour d'un objectif pacifique, devenir le meilleur dans un jeu.

 

Les jeux vidéo rendent-ils violents?
Serge tisseron.
Les adultes perçoivent souvent les jeux vidéo comme violents parce que ceux-ci malmènent l'idée qu'ils se font des images. Les images qui sont proposées maintenant ne sont plus, comme il y a vingt ans, des images cinématographiques orchestrées par un réalisateur, il faut désormais les fabriquer soi-même avec l'aide de la machine. Le héros n'est plus un héros "prêt à porter", défini par avance pour séduire son public, mais un héros construit "sur mesure", inventé par l'enfant lui-même qui s'identifie moins au héros qu'au Créateur.
Par ailleurs, nous avons grandi avec des machines destinées à "produire du prévisible": du silex au Concorde en passant par le batteur à œuf ou la chaîne hi-fi, l'objectif était de fabriquer des
objets qui se comportent exactement selon les objectifs pour lesquels ils ont été conçus. Mais, au milieu du 20e siècle, on a vu croître les préoccupations visant à <<prévoir de l'imprévisible >> (le temps qu'il fera demain, les variations boursières...). Avec les jeux vidéo, on entre maintenant dans l'ère des machines "intelligentes" destinées à "produire de l'imprévisible". Les logiciels sont désormais capables d'intégrer les actions du joueur et d'y répondre de façon imprévisible, comme une créature humaine, d'où une grande excitation.
Enfin, pour ce qui est de la violence des scénarios, elle n'est pas plus inquiétante que celle que généraient les jeux traditionnels comme les soldats de plomb auxquels nous jouions enfants. Les
jeux vidéo sont une sorte de "pâte à modeler numérique", et appuyer sur un bouton pour donner un coup de couteau à son adversaire, même s'il a une allure très réaliste, impose une
distance par rapport au geste, donc des capacités de symbolisation salutaires.
J'ai mené une étude sur la relation entre images télévisées et violence~. A cette occasion j'ai montré que les images violentes ne créaient pas de stress physique mais qu'elles induisaient des
émotions fortes. Ces dernières sont probablement d'autant plus intenses que l'interactivité est plus importante comme c'est le cas dans certains jeux vidéo avec retour d'effort induisant des
sensations tactiles. Pour évacuer son stress, il faut que l'enfant ait les moyens d'exprimer ses émotions et d'en discuter avec un interlocuteur, de préférence un adulte qui soit capable de l'aider à prendre de la distance par rapport à l'univers virtuel proposé par les logiciels de jeu. Pour qu'un parent puisse venir en aide à son enfant, il faut qu'il ait connaissance de son activité (éviter les consoles de jeux dans les chambres à coucher), qu'il s'y intéresse et qu'il soit à l'écoute. Selon l'âge de l'enfant, il pourra l'aider à exprimer ses inquiétudes en jouant, en dessinant ou en parlant.

Pas besoin d'être un superpapa ou une supermaman pour arriver à cela, il suffit souvent que les parents cessent de vouloir diriger l'enfant vers ce qu'il n'aime pas et qu'ils cherchent à découvrir ce qu'il aime, qui sont ses héros et comment ils fonctionnent (montre moi comment bouge le héros, comment tu t'y prends pour le vaincre...).
Quand les enfants n'ont personne à la maison pour les aider à gérer leur stress, il n'est pas rare qu'ils deviennent irritables. Conséquence quasi immédiate: l'augmentation des notes de téléphone dues aux communications avec les copains avec qui l'enfant va chercher à partager ses émotions.
S'ensuit une perte de confiance à l'égard de ses parents qui ne s'intéressent pas à ce qui le captive et se révèlent incapables de l'aider.

 

Dans une perspective éducative, ne vaudrait-il pas mieux privilégier la lecture aux jeux vidéos?
Serge Tisseron.
Depuis vingt ans, on ne cesse de découvrir que les images aussi peuvent structurer la pensée et que certains enfants en ont besoin. Dans les années 50, on mettait en opposition l'écrit et l'image. Certains prétendaient que l'écrit stimulait l'imagination et qu'à l'inverse l'image l'appauvrissait. Dans les années 70, l'image fixe avait acquis ses lettres de noblesse et on reprochait à l'image animée de n'avoir pas les mêmes vertus éducatives. Aujourd'hui, tout le monde reconnaît que les images animées peuvent engager l'enfant dans des créations personnelles. Elles ont le même pouvoir que les images fixes, la seule différence étant qu'elles entraînent le lecteur dans un continnum de représentations mentales beaucoup plus rapide.
Il ne faut pas négliger non plus le fait que les jeux vidéo développent les capacités visuelles de l'enfant, son goût de la stratégie et son esprit d'initiative. Un travail sur les performances
intellectuelles des enfants a montré que les jeux sur ordinateurs contribuent à améliorer les résultats des épreuves visuelles du QI. Les fans de jeux obtiennent de meilleurs résultats que les autres quand il s'agit d'identifier des caractéristiques communes ou les différences entre deux images ou bien encore de trouver le meilleur chemin dans un labyrinthe.
Les habitués des jeux vidéo développent par ailleurs d'intéressantes capacités d'analyse du contenu des images; leur pratique les aide à repérer d'un coup d'œil les images fabriquées. L'image n'est plus pour eux un reflet, comme celui donné par l'appareil photo, mais une construction. Certes, à certains moments, l'enfant se laisse prendre au jeu de la machine alter ego avec laquelle il faut ruser en mettant en place des stratégies d'attaque ou de défense, mais, à l'inverse, quand il l'utilise au quotidien pour d'autres tâches (enregistrer les données par exemple), il en relativise la fonction et apprend à ne pas se laisser illusionner ou piéger par l'image.
Sans vouloir dresser un portrait idyllique de ces jeux, je soulignerai enfin leur intérêt éducatif. Nombreux sont en effet les jeux de stratégie qui ont des héros historiques comme Louis XIV ou
Jeanne d'Arc ou qui se déroulent à des moments clefs de notre civilisation (à l'époque des croisades ou des Vikings par exemple).

Peut-on parler de conduite addictive chez les accros des jeux vidéos?
Serge Tisseron.
Peut-être, mais cette addiction montrée du doigt par les parents est du même ordre que l'addiction à la vitesse ou auxrapports sexuels. Il me semble que le problème est en fait politique. Quand les enfants n'ont pas le choix entre plusieurs activités faute de lieux disponihies (terrains de foot ou de tennis...), d'argent (cinéma, théâtre...) ou de livres, ils utilisent souvent les jeux vidéo comme une solution de repli. Quand ils ont le choix, ils finissent toujours par diversifier leurs activités, même s'il y a parfois des périodes de quinze jours ou trois semaines pendant lesquelles ils sont très absorbés par leurs nouveaux jeux.
* TISSERON S. Enfants sous influence, les écrans rendent-ils les enfants violents, Armand Colin, Paris, 2000


Bibliographie
TISSERON S. Tintin chez le psychanalyste, Aubier, Paris, 1985
TISSERON S. PsychanaIyse de la bande dessinée, PUF, Paris, 1 987.
TISSERON S. Le bonheur dans I image, Les empêcheurs de penser en rond, Paris, 1997
TISSERON S. Secrets de famille, mode d emqloi, RamSay, Paris, éd 1996 (rdéd Marabout 1997).
TISSERON S. Y a-t-il un pilote dans I'image ? Aubier, Paris, 1 998
TISSERON S. « Quand les jeux vidéo apprennent le monde de demain », Qui a encore peur des jeux vidéo ? Médiamorphose n°8,2001


Il existe quatre grands types de jeux vidéo:
- les jeux de simulation où l'on conduit un véhicule (voiture, train, avion...);
- les jeux d'arcade ou l'on manipule des personnages qui se battent;
- les jeux d'aventure;
- les jeux de stratégie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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*GPSR : Groupement des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne