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Questions concernant l'alimentation
de l'enfant et sa croissance

 
 

Les questions et conseils sur l'allaitement,
le sevrage, les avantages, etc

L'alimentation du nouveau-né, du nourrisson :
la diversification, les laits maternisés, etc

Les conseils pour l'obésité

La maladie coeliaque (intolérance au gluten): qu'est-ce que c'est?

Les cantines scolaires doivent mieux faire octobre 2004

Mon enfant ne veut pas manger, il chipote, il négocie tout, que faire?

Mon enfant ne veut pas manger de légumes!

Comportement alimentaire : l'influence des relations
mère-enfant

Les minéraux et les oligo-élements: qu'est-ce? quels besoins?

Le petit déjeuner

Mon enfant grandit-il normalement ?

Mon enfant est-il trop maigre ?

Mon enfant est-il trop gros ?

Mon enfant ne veut pas manger de viande, va-t-il grandir quand même ?

Mon enfant mange peu ou pas, dois-je m'en inquiéter ?

Peut-on concilier équilibre nutritionnel et fast-food ?

Des idées claires pour mieux manger (sucres? lipides?pain? lait demi écrémé? chocolat noir?huile d'olive?)

Mon enfant n'aime pas la cantine, que dois-je faire ?

Mon enfant grignote tout le temps, est-ce mauvais pour lui ?

L'alimentation au moment de la puberté

Les besoins en calcium

Le Fer: où le trouve-t-on? Quels sont nos besoins?

Les 10 points sur la vitamine D

Combien de centimètres va prendre mon enfant chaque année ?

L'œuf : les vertus, les apports protéiques, les vitamines,
les allergies.

L'œuf : la meilleure manière de manger un oeuf à la coque

Le pain réhabilité et ses vertus

Les allergies liées à l'arachide

Accueil à l'école des enfants et adolescents atteints
de troubles de santé évolutant sur une longue période
dans le premier et second degré

 
 
 
 

Mon enfant ne veut pas manger, il chipote, il négocie tout, que faire?

 


« Cet enfant ne mange pas ! Comment en sortir ? »

« Or il doit manger pour vivre. Forcément ! Ça ne se discute pas : c’est une loi de la nature. Quelque chose de fort grave a du se produire pour qu’il ne mange pas. Se nourrir c’est une question de vie ou de mort. Or il refuse malgré tous nos efforts: insistance, fermeté, douceur, chantage, cuisines selon son choix, rien y fait. C’est désespérant. » La façon de s’alimenter fait partie de la culture de la région, du pays. On sait bien que les français d’aujourd’hui, victimes des publicités, consomment des aliments trop gras, trop riches, trop sucrés, trop abondants. Ils vivent un autre temps que celui des disettes ou de la guerre. Ils nagent dans un foisonnement de gourmandises. Leur problème consiste plutôt à refuser les excès et les déviances, en redoutant l’obésité galopante si néfaste.

Pourtant il ne mange pas !

Les anciens nous racontent leurs souvenirs, dans les pensions de jadis ils étaient obligés de manger ce qu’il y avait sur la table. Depuis ils détestent les lentilles ou la potée Lorraine. Elles leur rappellent ce pénible souvenir de forçage alimentaire, véritable souffrance vécue étant enfant et dont il garde encore la mémoire. Notre goût est façonné par les repas de notre enfance, faits par notre mère. Si je goûte une soupe chaude qui ressemble à celle que j’aimais, je vibre encore aujourd’hui, même si cette soupe n’est pas, il est vrai, aussi aristocratique qu’une madeleine. On voit comme il est important de réussir ce moment du repas. Le succès tient au cérémonial du repas, à l’ambiance, à la convivialité, au plaisir d’être ensemble à table, à la couleur de la nappe, aux odeurs, … en dépendent aussi les conversations, les rires, les sourires et les silences de la dégustation… La bougie sur la table ne peut manquer pour un dîner d’amoureux… Malheureusement tout est gâché car il ne mange pas.

« Je lui ai demandé ce qu’il veut pour le déjeuner, je me suis dévouée et lui ai préparé selon ses choix. Rien n’y fait. »

Cette terrible sensation d’impasse ressentie par le ou les parents n’a d’égale que la détermination butée de l’enfant à faire échouer toutes les tentatives, qu’elles soient douces ou violentes. L’enfant a toujours, dans cette situation si courante, le dernier mot. Et puis il y a les grands parents qui ont gardé leur petit fils le week-end dernier et qui, eux, l’ont vu manger comme quatre ! Sans parler des amis qui recommandent de le priver du deuxième plat s’il refuse le premier, ou de l’envoyer dans sa chambre, ou de lui resservir le même plat le soir… En désespoir de cause les parents essayent et c’est encore l’échec : rien de plus vexant. Pour eux l’impasse devient humiliante et c’est pourquoi cette question posée ne doit être éludée ni escamotée. De réelles souffrances sont en jeu, des souffrances partagées par l’enfant et toute sa famille. Tous les regards convergent vers ce petit qui ne mange pas. Son appétit se trouve au centre des préoccupations et devient le sujet de conversation unique, impossible de parler d’autre chose: il ne mange pas. Ce soucis est envahissant certes, mais est-il unique ? S’agit-il du vrai problème ou d’un écran de fumée ?

On ne mange ni par obligation, ni pour vivre, mais pour le plaisir.

Tout plaisir a disparu. La tristesse et la colère le remplacent. L’enfant s’oppose et résiste. L’hédonisme fait place à une petite guerre où personne ne trouve son compte. Alors que l’acceptation d’un plat est indéfectiblement liée au plaisir de le manger. Et ce plaisir, comme tous les autres, est fragile et personnel. On ne me fera pas avaler un plat s’il me paraît à moi antipathique. Personne ne parviendra à me faire manger du rat ou des sauterelles grillées. Et si l’on me contraint le meilleur ragoût aura pour moi le goût du rat. Qu’on me le rentre dans la bouche et je le vomirai. Ainsi aurai-je le dernier mot.

La bouche est un lieu vulnérable et sacré.

Elle fait office de poste de contrôle et de défense contre « ce qui lui semble mauvais ». Elle est le lieu du goût (ou du dégoût) et du plaisir de déguster, sans omettre sa fonction de parole. Nos goûts et nos dégoûts appartiennent à notre intimité. Vulnérable car il est facile de dégoûter quelqu’un en lui présentant un plat de façon négative, en disant qu’il y a des asticots dans la salade, ou en l’obligeant à le manger. La bouche est un lieu sacré car l’homme préserve sans cesse l’intégrité de son corps, et s’oppose à ce qui le menace : l’intrusion d’un corps étranger, d’une cuiller et d’un aliment, d’un liquide qu’on voudrait lui faire boire de force, tel les supplices avilissants encore pratiqués dans les bizutages. Assis sur sa chaise haute notre petit enfant joue, se retourne, regarde derrière lui, veut descendre et aller jouer ailleurs, il jette parterre cuiller ou mets placés devant lui… Si l’on s’approche avec la cuiller il hurle puis ferme sa bouche énergiquement. Les mets ne l’attirent plus, ils les repoussent. Il est dégoûté. Il se mure dans une attitude défensive car il sent qu’on le force. Cette sensation a des effets immédiats sur lui comme sur tous les humains. Dégoût et refus de manger.

Il y a hélas de multiples façons de forcer les enfants à manger.

Toutes sont vouées à l’échec. Lui proposer un autre plat, lui resservir les petits pois le soir, lui promettre la lune s’il accepte de goûter les betteraves, une cuiller pour papa, une cuiller pour maman… « Mange ! Fais-le pour moi »  dit cette maman les larmes aux yeux. Mais l’enfant ne mange pas pour sa maman. Il mange avec elle. Il sent sur lui les regards évaluateurs de ses parents qui le jugent : « aujourd’hui il a mieux mangé. » ou « ce matin il n’a pas touché à ce que je me suis donné tant de mal à lui préparer, pourtant chez mamy il a adoré !! » La vexation est infinie pour cette maman qui souffre l’humiliation à chaque repas. La souffrance est profonde, viscérale, obsédante. Le couple s’en ressent, les critiques s’insinuent, les conversations se taisent, ou bien le ton monte et l’orage éclate.

Comment en sortir ?

Tenter d’oublier l’appétit de son enfant car il n’appartient qu’à lui, et accepter l’idée que le vrai souci n’est pas là. Il est ailleurs. Le refus de manger est étroitement lié au forçage, il disparaît dès que cesse le forçage, il est donc réversible. Mais cette tendance à forcer est elle-même lié à une angoisse ou à une peur ressentie par un parent ou les deux, souvent en rapport avec un tout autre objet. Tout enfant forcé refuse. Tout parent qui pousse de n’importe qu’elle façon son enfant à manger sera perdant. Il affrontera un échec et une vexation qui rapidement occupera le devant de la scène et servira d’écran de fumée. L’obsession du repas prend une fonction de masque. Mais qui donc se cache derrière lui ?

Derrière la situation bloquée du « je te pousse et tu refuses » un monstre sommeille…

Obsession dis-je, car il va falloir effectuer un véritable rétablissement, pour quitter ce soucis premier et seulement envisager d’en chercher un autre. Un souci chasse l’autre dit-on. Ici le comportement d’anorexie, si angoissant, cache une autre angoisse plus forte et lui sert de couvercle.

Ici beaucoup couperont net, arguant que tout va bien par ailleurs et que le seul problème c’est ce garçon qui refuse… Mais à y regarder de plus près, et à condition de ne pas être submergé par l’angoisse de fond, il devient possible d’avancer.

La date de début des troubles en dit long. Elle coïncide volontiers avec un évènement qui a pu marquer les cœurs : décès, perte d’un emploi, soucis de santé, hospitalisation, déménagement en vue ou récent, conflit intra familial ou mésentente conjugale, surmenage ou absence d’un des 2 parents, problème de jalousie ou de place dans la famille en raison d’une grossesse ou à la suite d’une naissance, présence d’un parent proche à la maison, ou autre... Ces facteurs perturbants peuvent être longtemps écartés, niés ou disculpés par ceux qui refusent encore de relier le comportement d’anorexie de leur enfant à cet évènement qui paraît en dehors de lui. Au pire ils mettront des mois à relier les signes, portés par leur enfant, à la cause première. Il faudra parfois qu’ils en viennent à la démarche personnelle de l’analyse pour débrouiller l’écheveau et retrouver le fil.

Le temps nécessaire peut être long, voire infini et l’on croise des adultes blessés à chaque retour chez leurs parents par les sempiternels reproches alimentaires. Ces paroles de reproches finissent par devenir un mode de communication, un écran de fumée, servant à entretenir un tabou familial.

Ici l’enfant dont nous parlons présente un comportement anorexique, à distinguer de l’anorexie vraie qui n’a rien à voir, cette dernière étant due à une maladie organique, infection, otite, cancer, tuberculose… A distinguer aussi du cas particulier de la maladie des adolescents l’anorexie mentale très différente. Les nourrissons et les enfants peuvent adopter un comportement anorexique à tous les âges en gardant le plus souvent leur belle apparence, leur poids convenable et une croissance quasi normale.

Autour de cet enfant qui porte sur son dos la peine de ses parents, les raisonnements tenus par les proches sont d’une logique désarmante. Il ne mange pas or il le doit, sinon il va maigrir… La mort et ses squelettes apparaissent en filagramme derrière ces mots terribles. S’il ne mange pas c’est que tu ne sais pas t’y prendre, chez moi il dévore. Ces parents désolés sont ensevelis sous les recettes de cuisines et les recettes éducatives : Si tu acceptes qu’il ne mange pas maintenant, tu verras plus tard ce qui t’attend. Il ne mange pas eh bien donnes-le moi à garder je vais m’en occuper…Ici surgit la jouissance de l’entourage à dire (consciemment ou non) le mot qui blesse, voire le mot qui tue, tant la sensibilité et la fragilité sont à fleur de peau.

Parler d’autre chose.

Le pédiatre connaît bien ces situations où le symptôme domine et cache la forêt. Dans d’autres situations aussi (encoprésie, obésité), il s’avère nécessaire de chercher un autre sujet de conversation, ce qui revient à retourner vers le sujet lui-même. L’enfant, mais aussi ses parents.

L’enfant traduit volontiers sa résistance à la situation si tendue, parfois il dessine un château pour se protéger, parfois il refuse de parler des repas, ou détourne habilement la question, parfois aussi il déprime et s’associe ainsi à la dépression de l’un de ses parents. Ceux-ci, s’ils sont en confiance, accepteront de parler de leurs préoccupations et émergera bientôt la véritable clef des troubles. Restera à la relier au comportement de leur enfant. Ailleurs tout paraît bloqué et même verrouillé, ce qui est peut-être le signe d’une problématique plus secrète, intime ou tabou, qui requiert alors deux outils : du temps, et l’aide d’un psy.

Les entretiens peuvent avoir pour finalité de conduire les intéressés à déplacer eux-mêmes le centre de gravité de leurs angoisses, le faisant glisser de l’enfant vers la vraie cause.

De nombreux comportements d’anorexie d’apparition récente sont faciles à faire évoluer.

Ici les parents sont accessibles aux conseils suivants : Respecter les goûts et la bouche de l’enfant, ne plus le forcer d’aucune manière, manger devant lui en songeant à soi-même et à ses propres goûts, en aucune façon le punir s’il refuse, lui laisser prendre le plat du milieu s’il refuse l’entrée, lui laisser le dessert s’il refuse le met principal, Se montrer neutre s’il mange peu… Inventer des cuisines pour soi et non pour lui, parler à table d’autre-chose…Pas si simple.

Encore une fois le combat par la force pour le faire manger est toujours perdu. Or il n’est pas souhaitable que les parents soient perdants. Il ne faut donc plus se lancer dans ce combat-là. Lâcher prise.

Par contre interdire de manger reste un devoir essentiel des parents !

En France et ailleurs, le rôle des parents est d’empêcher les enfants de manger ce qui est mauvais pour eux. Devoir de base. Ils lui interdisent fermement de se servir seul entre les repas, de boire sucré, de revenir à table quand le repas est fini, ou d’avancer l’heure du goûter s’il n’a pas (assez) mangé à midi... Dire non à son enfant quand il demande des pop-corn entre les repas, c’est stimuler son appétit. Il devra attendre le prochain repas, son désir de manger sera de ce fait reconstitué. Ainsi les parents auront joué leur rôle avec succès auprès de leur bébé, et ne seront ni perdants ni humiliés.

Dr Alain BROCHARD, pédiatre Strasbourg 2006

 

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La maladie coeliaque (intolérance au gluten): qu'est-ce que c'est?

 


Pr Jacques SCHMITZ Service de Gastro-entérologie Hôpital Necker Enfants Malades, Paris


La maladie coeliaque, ou intolérance au gluten, se manifeste, typiquement, par un syndrome de malabsorption. C'est l'ingestion du gluten qui entraîne, chez un sujet génétiquement prédisposé, une atrophie villositaire de la muqueuse intestinale. Il ne faut pas confondre l'intolérance au gluten avec l'allergie au gluten, plus rare, qui met en jeu d'autres mécanismes immunitaires, en particulier les réactions à IgE (oedème de Quincke...).

Chez l'enfant, l'incidence annuelle est voisine de 1/2500, comme dans le reste de l'Europe. La prévalence des formes silencieuses, asymptomatiques, de la maladie, détectées par des tests sérologiques positifs (voir plus loin) est probablement 6 à 10 fois plus élevée (1/200 à 1/500) si les études en cours en France confirment les données qui s'accumulent en Europe et en particulier en Italie. La prévalence de la maladie paraît donc en forte augmentation, elle est plus souvent diagnostiquée, parce que son dépistage est plus facile. Le traitement est unique : c'est l'éviction totale du gluten de l'alimentation. Ce régime, qui peut paraître contraignant, entraîne une régression totale des signes de la maladie.


Quelques mots sur le gluten
Le gluten est, en technologie boulangère, la fraction protéique de la farine de blé ou d'autres céréales. Les protéines du gluten qui déclenchent la maladie portent un nom différent selon l'origine de la farine gliadines, issues du blé et de l'épeautre (une sorte de blé), sécalines du seigle, hordéines de l'orge et avenines de l'avoine. Ce sont les protéines des céréales les plus proches génétiquement du blé qui sont les plus toxiques ainsi, l'avoine, plus lointaine parente du blé que les deux autres, est justement celle dont la toxicité a été récemment infirmée. La caractérisation des peptides toxiques de la gliadine est en cours (4).


Les différentes formes cliniques
La forme du nourrisson et du jeune enfant est la plus classique. L'enfant présente une diarrhée chronique, est fatigué, anorexique, et renfermé. Son abdomen est ballonné et ses membres grêles. Il existe le plus souvent unralentissement de la croissance. Plus rarement, chez l'entant plus âgé, la maladie peut être moins typique, limitée à une petite taille isolée, une anémie ferriprive chronique, des anomalies de l'émail dentaire, ou des arthralgies (5).
Chez l'adulte, les signes habituels de la maladie sont, comme chez l'enfant, la diarrhée et un amaigrissement inquiétant (6, 7). Plus souvent que chez ce dernier, la maladie est monosymptomatique (anémie ferriprive, ostéoporose...) ou atypique (se manifestant par des crampes musculaires, une stomatite aphteuse, des irrégularités menstruelles, voire des fausses couches à répétition, un hippocratisme digital) (3, 7). II faut donc penser systématiquement à la maladie coeliaque devant ces symptômes (2).


Le terrain
La maladie est surtout fréquente en Europe et dans le pourtour du bassin méditerranéen. Au contraire, elle est rare, voire exceptionnelle, en Asie ou en . Afrique sub-saharienne.
Les antécédents familiaux de maladie coeliaque sont un argument en faveur du diagnostic puisque la maladie affecte environ un parent de premier degré sur 0 dans une famille où un malade a été diagnostiqué.
Le terrain génétique explique en effet en grande partie la survenue de la maladie de nombreuses études ont montré qu'elle était polygénique, liée à plusieurs gènes les uns jouent un râle prépondérant et ont été identifiés, ce sont les gènes du complexe majeur d'histocompatibilité (HLA D02) qui sont aussi impliqués dans la survenue des maladies auto immunes souvent associées à la maladie coeliaque (diabète, thyroïdite...) les autres, mineurs, restent à découvrir.


Un diagnostic plus facile
La sensibilité et la spécificité des nouveaux tests sérologiques permettent actuellement de proposer le dépistage sanguin de la maladie et d'indiquer à bon escient la biopsie intestinale toujours indispensable au diagnostic. Il suffit d'adresser le patient â son laboratoire d'analyses habituel.


A la recherche des anticorps dans le sang (3)...
Le patient atteint de maladie coeliaque produit des anticorps dirigés contre la fraction toxique du gluten c'est à dire la gliadine. On recherchera donc les anticorps suivants, dosés par technique ELISA
•AAG = Anticorps Anti-Gliadine de type IgG (positif dans 90 à 100 % des cas chez les jeunes enfants en phase active).
• AAG = Anticorps Anti-Gliadine de type igA (positifs dans 60 à 00 % des cas) moins sensibles mais plus spécifiques quoique non interprétables chez les porteurs d'un déficit en IgA.

D'autres anticorps sont plus spécifiques, témoignant plus directement de la lésion intestinale histologique en effet, ils reconnaissent du matériel intercellulaire de la muqueuse:
• AAE = Anticorps Anti-Endomysium (spécificité et sensibilité optimales) idéal dans les formes cliniques pauvres.
• AAR = Anticorps Anti-Réticuline de type IgA (de moins en moins utilisé). Cependant, ces anticorps sont dosés en immunofluorescence indirecte, sur coupe de tissu et sont d'interprétation plus délicate.
• AAT, enfin = Anticorps Anti-Transglutaminase très spécifiques, car la transglutaminase est l'autoantigène principal de la maladie, ils sont actuellement à l'étude (9).


En pratique, en cas de suspicion de maladie coeliaque, on utilise actuellement les AAG (lgG, IgA) et les AAE.


L' histologie apporte la signature du diagnostic (1,8).
Une fois tous ces examens réalisés, la fibroscopie oeso-gastro-duodénale ( pour faire une biopsie) reste indispensable. Le diagnostic repose sur les éléments suivants
• En macroscopie : classique aspect en "mosaïque", réduction du nombre de valvules conniventes, et aspect en "écailles" de ces valvules.
• En microscopie : la maladie coeliaque est caractérisée par la présence d'une atrophie villositaire totale (A. V. T.) ou sub-totale, proximale (duodénale ou duodéno-jéjunale), qui, associe, à la disparition des villosités, une hyperplasie des cryptes et une infiltration de la muqueuse par des cellules immunitaires et en particulier une infiltration de l'épithélium par des lymphocytes T.
Lorsqu'elle est associée à la présence d'anticorps anti-endomysium, l'atrophie villositaire est quasi-pathognomonique de la maladie coeliaque. La disparition de ces lésions après la mise au régime sans gluten établit définitivement le diagnostic.


Les complications de la maladie: ostéopénie et néoplasies
Chez l'adulte, la complication la plus fréquente (50 % des cas) est l'ostéopénie. Réversible avec le régime quand elle n'a pas été constituée avant la période de croissance (jusqu'à 20 ans), elle représente l'argument majeur pour l'observance du traitement surtout dans les formes pauci ou asymptomatiques. Pour l'évaluer, il faut faire pratiquer une ostéodensitométrie osseuse (non remboursée). Lanémie hypochrome isolée est une autre complication fréquente.
La complication majeure, plus grave mais rare, est la survenue de lymphomes non hodgkiniens à cellules T de localisation abdominale. On a décrit également des carcinomes épithéliaux de l'oropharynx et de l'oesophage ainsi que des adénocarcinomes de l'intestin grêle, du sein, et du testicule.


Chez l'enfant, les complications sont surtout nutritionnelles (ostéoporose, retard staturopondéral, retard pubertaire), et le plus souvent découvertes en même temps que le diagnostic. Elles sont réversibles avec le régime.


Un seul traitement: Le régime sans gluten
Un régime strict
Il suffit de supprimer tous les aliments susceptibles de contenir du gluten (donc à base de blé, seigle et orge) et de leur substituer des aliments à base d'autres céréales. Les fabricants de produits sans gluten ont réussi à créer des substituts à partir d'amidon de maïs, de riz, ou de fécule de pomme de terre, et ainsi ont pu fabriquer de véritables spécialités pâtissières dites 'sans gluten", qui rendent le régime plus facile. Certaines de ces spécialités bénéficient d'ailleurs du T. I. R S. pris en charge par la sécurité sociale. Plusieurs études très récentes ont montré que l'avoine (50g/j) n'était pas toxique pour le coeliaque.
La disparition des signes cliniques est alors spectaculaire. En quelques jours, l'humeur change en quelques semaines, les symptômes digestifs s'amendent en quelques mois, le malade reprend du poids et l'enfant sa croissance en ] ou 2 ans, la muqueuse intestinale se normalise.


Un régime difficile
Ce régime peut être cher: en moyenne130 euros par mois et par foyer. En effet, c'est souvent toute la famille qui adopte le R. S. G. et les produits de substitution ne sont pas bon marché. En outre, le remboursement des TIPS par la sécurité sociale est plafonné à 40 euros pour l'enfant et 45 euros par mois pour l'adulte.
Le gluten étant présent dans la grande majorité des produits de l'industrie agro-alimentaire, toutes les étiquettes de composition des produits achetés doivent alors être lues minutieusement, afin d'être sur que les produits n'en contiennent pas.
Les produits de l'alimentation infantile comportent la mention "sans gluten" ou "contient du gluten". Mais il faudrait que cette information se touve sur l'ensemble des produits de l'industrie agro-alimentaire ce qui n'est pas le cas aujourd'hui malgré les efforts dans ce sens de quelques industriels de l'agro-alimentaire. C'est pourquoi, il ne faut pas hésiter, au moindre doute, à contacter les services consommateurs dont le numéro de téléphone figure sur l'emballage et à consulter une diététicienne expérimentée.
Un régime à vie...
Que ce soit pour l'adulte ou pour l'enfant, la plupart des spécialistes préconisent le régime à vie. En ce qui concerne l'adulte, le régime doit être strict.
Pour les nouveau-nés, dans la fratrie d'un patient, les recommandations en vigueur sont de retarder l'introduction du gluten après 6 à 9 mois (I an pour certains).


L'A.ED.I.A.G. est l'Association Française Des Intolérants Au Gluten*. Elle aide les familles dans la réalisation du régime sans gluten (liste des aliments permis, adresses utiles), et les soutient dans leur parcours, en leur proposant des réunions d'informations. Les patients doivent être encouragés à adhérer à cette association.
(*AFDLAG - 2 rue de Vouillé 75015 Paris. Tél.: 01-56-08-08-22 ou sur Internet: www.afdiag.com - e-mail: AFDIAG.GLUTEN(wanadoo.fr).

 

 

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Les cantines scolaires doivent mieux faire

 


Une enquête menée en 2003 dans les cantines scolaires de 59 communes révèle des manquements dans l'application de la dernière circulaire de la restauration scolaire. Sur certains points, la situation s'est même dégradée par rapport à l'année précédente.


Deux enquêtes, l'une publiée en 2002 par le magazine «Néorestauration» et la seconde menée en 2003 par le Cerin, permettent de faire le point sur l'application de la circulaire de juin 2001 relative à la composition des repas servis en restauration scolaire. Elles ont porté sur les menus de deux mois des cantines scolaires de respectivement, 49 et 59 communes. Grâce à une méthodologie commune, la comparaison de leurs résultats est possible. Ainsi, on observe un recul du score moyen d'observance de la circulaire qui est passé de 12,3 à 11,23/20, dans les 49 communes de la première enquête. Dans les 10 communes supplémentaires incluses dans la seconde enquête, ce score est encore plus bas: 10,79/20. Avec un score de 11,96/20 en 2003, les grandes communes (plus de 10 000 repas quotidiens) font mieux que les petites (moins de 1 000 repas quotidiens), qui obtiennent 9,96/20.


POINTS FORTS ET POINTS FAIBLES
Certains critères de la circulaire restent toutefois bien appliques, voire progressent. C'est le cas de la limitation des entrées riches en matières grasses (friands, charcuterie...) et des plats préfrits et frits, de la fréquence des crudités de légumes et des fruits, de la variété des légumes cuits en garniture de la viande et des plats protidiques.
Pour d'autres critères, les scores d'application de la circulaire sont en recul. Tel est le cas du respect de la fréquence des légumes cuits en plat principal, qui passe de 60 à 50 % des menus. La même tendance négative est observée pour la place du poisson (de 44 à 27 % de menus), la fréquence des préparations à base de viande contenant moins de 70 % de matières premières animales (de 73 à 50%), la qualité des plats protidiques (de 76 à 39 96) et la fréquence des fromages et des laitages riches en calcium (de 46 à 40 96).
M.-L. Huc note que les steaks hachés représentent 60% des services de viande rouge en l'état. Dans les plats protidiques, on retrouve le plus souvent des quenelles, des saucisses de Francfort, des paupiettes, etc., et davantage de produits de faible qualité nutritionnelle. De nombreuses communes ne précisent pas le nom des fromages intégrés aux menus et ces derniers ne proposent pas de grammage. Les véritables services de poissons deviennent rares et sont remplacés par des préparations à base de poissons panés et de brandades. Enfin, la mise en place d'une commission de restauration n'apporte aucun bénéfice. En revanche, deux facteurs influencent favorablement la qualité de menus: l'importance du budget que consacrent les communes à l'achat des denrées et la présence d'une diététicienne


Pas de lien causal avec l'obésité:


On peut, légitimement, s'interroger sur la responsabilité éventuelle de la qualité des menus des cantines scolaires dans la progression de l'obésité infantile. En fait, dans son rapport « Nutrition et restauration scolaire, de la maternelle au lycée état des lieux» [2000), l'Afssa souligne l'absence de lien établi entre « ce phénomène et les déséquilibres alimentaires signalés en restauration scolaire » Il faut dire que sur les 3x365 (plus de 1000) repas pris dans l'année par les enfants, on estime que seulement 140 le sont à l'école.


Dr Catherine Faber
Colloque organisé parle Cerin. D'après la communication de Marie-Line Huc, diététicienne, Angoulême.
Nutrition, le Quotidien du médecin, page 19, 14/10/2004

 

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Bien s'alimenter au moment de la puberté

 

La puberté est plus précoce chez le garçon que chez la fille et s'accompagne d'une poussée de croissance très consommatrice d'énergie et de certains nutriments.

Les transformations pubertaires peuvent avoir lieu à des âges très variés (de 10 à 17 ans). Deux études, l'une française (1), l'autre suisse (2), présentées lors de 1'atelier Nestlé à Dietecom, confirment les effets de l'alimentation sur la croissance.

La taille est liée à l'alimentation
Lionel Lafay (Inserm, U258, Villejuif) a constaté que la taille est plus élevée chez les garçons avant la puberté alors que les indices d'obésité et d'adiposité (IMC = poids en kg/taille en m2 et épaisseur des plis cutanés) sont supérieurs et plus rapidement croissants chez les filles. Il est donc nécessaire de prendre en compte la taille dans l'évaluation du statut nutritionnel. La viande est associée aux indices d'adiposité et les produits laitiers à la taille et au poids.


L'alimentation change dés 9 ans
Garçons et filles ont le plus souvent, avant la puberté, des apports caloriques excédentaires par rapport aux apports conseillés (1800 kcal chez la fille, 2000 kcal chez le garçon) et plus rapidement progressifs chez les filles qui majorent leur consommation en lipides, en protides et en sucres complexes (féculents). La diversité alimentaire est plus grande chez les filles, même si elle diminue avec l'âge et si la consommation en fruits et légumes frais est nettement insuffisante.


Les besoins augmentent avec la maturation pubertaire
Les résultats de l'étude suisse, présentée par Claude Cavadini (Centre de recherche Nestlé, Lausanne), ont montré que chez les jeunes, surtout les garçons de 11 à 15 ans, les apports en protéines, acides gras monoinsaturés, glucides totaux et polysaccharides, augmentent avec la maturation pubertaire. Dans les deux sexes, I'apport énergétique quotidien demeure cependant un peu inférieur aux apports recommandés : 2490 kcal pour les filles de 11 à 14 ans, 2900 kcal pour les garçons dans la même tranche d'âge, malgré quatre repas par jour, le petit déjeuner représente 19% de la ration énergétique de la journée, dont un goûter (chez 20% des garçons et 2324% des filles).

Tenir compte des habitudes
L'adolescent n'a pas de vision à long terme de sa santé et l'alimentation, au-delà des besoins physiologiques, doit apporter plaisir, convivialité et indépendance. C'estlaraison pour laquelle le Pr Pierre-André Michaud (Institut universitaire de médecine sociale et préventive, Lausanne) propose une approche positive, sans discours moralisateur.

 

 

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Le petit déjeuner à la maison favorise les performances des enfants à l'école...

 

Il est intéressant de rappeler qu'en Europe 7 millions d'enfants quittent encore leur domicile chaque matin sans rien manger, bien qu'un adulte sur 2 reconnaisse les bénéfices d'un petit déjeuner équilibré pour bien commencer la journée. En France, 22 % de la population, soit 1 Français sur 5, saute le petit déjeuner et 19 % ne prennent qu'une boisson. Pour leur part, 16 % des enfants (près de 2 millions) partent à l'école le ventre vide ou avec seulement une boisson.

Les conclusions des recherches présentées font ressortir l'importance du petit déjeuner pour l'apprentissage et la mémoire. Les enfants qui sautent le petit déjeuner ont des capacités de mémorisation et d'utilisation des informations acquises récemment inférieures à celles des enfants qui prennent un petit déjeuner; leurs facultés d'expression sont également affectées de façon négative.

Le Dr Ernesto Pollit (professor of Dévelopment Human, département de Pédiatrie, université de California-Davis, états-Unis) déclarait : « Nous disposons désormais de preuves suffisantes pour recommander aux parents de donner aux enfants un petit déjeuner équilibré pour leur permettre de répondre aux besoins intellectuels suscités par l'apprentissage scolaire. »

Le Pr Andrew P. Smith (département de Psychologie expérimentale, université de Bristol, Roayume Uni) relate dans l'international Journal of Food Sciences and Nutrition, une nouvelle étude menée chez les adultes, sur le lien entre la consommation de céréales au petit déjeuner et l'équilibre psychologique.

Enfin, le Dr Davis Benton (professeur au département de Psychologie, université de Wale Swansea, Royaume-Uni), l'un des acteurs de l'étude paru dans 1'AJCN, conduit des recherches sur la relation entre petit déjeuner, le taux de glycémie et la mémoire.

C'est la conclusion d'experts internationaux publiée dans l'American Joumal of Clinical Nutntion (AJCN).

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Les sels minéraux et les oligo-élements: qu'est-ce? les besoins?

 

En plus de l'eau et des matières organiques (macronutriments), les aliments contiennent également des matières minérales. Une vingtaine de minéraux présente un caractère essentiel chez l'homme. Ils sont classées en 2 catégories :
les minéraux majeurs ou macroéléments qui sont le calcium (Ca), le chlore (Cl), le magnésium (Mg), le phosphore (P), le potassium (K) et le sodium (Na)


les oligoéléments ou éléments en traces qui comprenent l'arsenic (As), le bore (B), le chrome (Cr), le cobalt (Co), le cuivre (Cu), le fer (Fe), le fluor (F), l'iode (I), le manganèse (Mn), le molybdène (Mo), le nickel (Ni), le sélénium (Se), le silicium (Si), le vanadium (V) et le zinc (Zn)


D'autres oligoéléments (aluminum, cadnium, mercure, plomb) peuvent être mis en évidence dans notre organisme du fait de contaminations de diverses natures (alimentaire, air), et leurs effets biologiques sont limités à leur toxicité.
Les quantités des éléments minéraux dans l'organisme sont très variables, près de 1 kg pour le calcium et le phosphore, quelques grammes pour le fer, le zinc et le fluor et moins de 1 mg pour le chrome et le cobalt. Au total, les éléments minéraux représentent environ 4% du poids corporel mais interviennent dans une large gamme de fonctions : minéralisation, contrôle de l'équilibre en eau, systèmes enzymatiques et hormonaux, systèmes musculaire, nerveux et immunitaire. Par exemple, il n'y a pas de fabrication d'hormone thyroïdienne sans iode, pas de fabrication d'hémoglobine sans fer et pas de contraction musculaire sans calcium, potassium et magnésium. Excepté l'iode, le fluor et le cobalt, tous les autres éléments minéraux exercent des rôles multiples.
Les apports quotidiens en éléments minéraux permettent de compenser les pertes inévitables et une alimentation équilibrée et variée permet de garantir ces apports. Les éléments minéraux sont solubles dans l'eau d'où une perte plus ou moins importante en fonction des modes de préparation des aliments.

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Comportement alimentaire l'influence des relations mère-enfant

 

Il ne faut pas négliger la charge affective et le pouvoir de l'environnement autour des aliments

La mére, lien inconscient entre alimentation et plaisir
Tout être humain a été bébé et a eu un premier désir mû par la désagréable sensation de faim. Celui-ci a été assouvi par un premier plaisir, celui de téter le sein de sa mère. Dans l'inconscient de l'enfant s'est établi un lien entre plaisir, manger et sécurité matérielle et affective.

La mère reproduit souvent son histoire, où les éléments personnels sont corrélés à sa propre expérience. En fonction de son éducation, la mère transmet des habitudes, voire des comportements pathologiques. Une attitude paradoxale sur le plan de l'alimentation peut s'exercer vis-à-vis d'un enfant dont la mère a elle-même souffert de problèmes de poids. Il est fréquent que celle-ci projette ses angoisses, veuille à tout prix éviter que son enfant vive à son tour ce qu'elle a vécu et qu'elle montre des difficultés à le laisser grandir. C'est ce que les spécialistes appellent le processus d'attachement-détachement. C'est alors que la mère ne développera pas l'éventail des choix alimentaires pour conforter l'enfant dans ses habitudes sécurisantes, plutôt que d'aiguiser sa curiosité vers la nouveauté.

La bonne mère sait dire non
Le Dr Bernard Waysfeld (psychiatre) résume trois types de personnage maternel.

La mère manquante
Fréquente chez les mères en difficulté, cette attitude ne satisfait pas le bébé en quête d'affection plus que de nourriture. La faim psychologique qu'il ressent témoigne d'un environnement affectif de qualité médiocre.

La mère gavante
C'est celle qui répond à toute demande de son enfant par de la nourriture. Cette attitude entraîne une confusion des affects.

La trop bonne mère
Elle anticipe le désir de son enfant, sans lui permettre de structurer son besoin. Plus tard, cet enfant ne supportera plus aucune frustration. Il voudra tout, tout de suite. Or l'attente et le désir sont nécessaires à la structuration psychologique de l'enfant. Par déduction, la mère suffisamment bonne est celle qui sait parfois être «mauvaise», celle qui impose des limites, celle qui a des certitudes, celle qui ne se laisse pas déborder sur son territoire.

L'aliment, vecteur de communication
Comme l'adulte, I'enfant peut ne pas aimer un aliment ou refuser de manger. En le disant, il teste les limites de sa liberté. La réponse maternelle ne doit être ni trop laxiste ni trop fermecar, pourl'enfant, I'alimentestunvecteur de communication et un moyen d'exploration. Entre 3 et 6 ans, la néophobie alimentaire est un phénomène classique auquel il faut répondre par la patience. Forcer un enfant à manger ce qu'il refuse est le meilleur moyen de renforcer son attitude oppositionnelle.

Pour vaincre ses résistances, il est nécessaire de familiariser l'enfant avec les aliments (faire le marché, la cuisine avec lui, le laisser jouer avec les aliments pour renforcer son imaginaire et sa sensorialité). La mise en scène de ses cinq sens favorise sa maturation et sa prise d'autonomie. Les repas pris en commun doivent être un moment de convivialité et d'échange constructif.

Le mauvais exemple alimentaire familial a une lourde responsabilité dans l'explosion de l'obésité chez les enfants. Il faut manger des légumes verts (préparés de façon diverse) chaque jour, pourdiminuerlesapportscaloriques. Chez l'enfant hyperphage, il est important de régulariser le rythme des repas, de bannir le grignotage, de réduire les quantités consommées. Une alimentation variée et équilibrée, associée à la pratique d'une activité physique régulière, est indispensable à la prévention et au traitement de l'obésité.

Famille rigide et anorexie
L'obsession de l'image corporelle est perc,ue par l'enfant comme un idéal inaccessible. La jeune fille, à la puberté, se met au régime pour se faire plaisir et répondre à l'image du corps idéalisé par ses parents. C'est la porte ouverte à l'anorexie ou la boulimie, pathologies très fréquentes dans les familles très exigeantes. Dans ce cas, le surinvestissement dans les études et dans la valorisation de l'aspect physique se font au détriment de la personnalité archaïque, escamotée dès le plus jeune âge (manque de caresses, de câlins). Dr Martine Pierre-Marie-Granier, impact médecin

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Mon enfant grandit-il normalement ?

 

Sauf dans certaines rares maladies et bien sûr tant que son alimentation est équilibrée, la croissance de l'enfantest remarquablement réqulière... à tel point que l'on a dessiné des courbes qui permettent au médecin de suivre cette croissance jusqu'à l'âge adulte : dès que l'enfant marche, deux ou trois mesures dans l'année suffisent à la famille pour vérifier que tout va bien.

Ces courbes, qu'on trouve à la fin du carnet de santé, ont été établies à partir d'enfants tous différents : d'un point de vue médical, peu importe d'être au-dessus ou au-dessous de la moyenne, ce qui compte c'est de grandir au même rythme que les enfants de même morphologie. Cela dépend surtout de facteurs génétiques, mais aussi des progrès de nos conditions de vie et sûrement de notre alimentation.

Le fait qu'un enfant ne soit pas parmi les plus grands de sa classe n'a pas de conséquence pour son équilibre... sauf si cela inquiète beaucoup ses parents, ce qui va finir par le perturber.

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Mon enfant est-il trop maigre ?

 

On a souvent l'impression que les enfants de cinq à sept ans sont malingres ou fragiles : en fait, le jeune enfant en bonne santé a un aspect « normalement » maigre et il est inutile d'essayer de le faire grossir Cette période correspond à une phase de développement où le nombre et la taille des cellules graisseuses sont très bas, car l'enfant de cet âge n'a pas le temps de faire des réserves, tellement son organisme se construit en muscles et en os... et tellement il utilise d'énergie dans son activité de tous les jours.

L'indice de corpulence permet de savoir si l'enfant est maigre, normal ou trop enrobé pour son âge; il se calcule en divisant le poids par le carré de la taille en mètre (p/~2) En utilisant les courbes du carnet de santé, on s'aperçoit que la corpulence des petits enfants est naturellement peu élevée sans que leur santé ne soit spécialement fragile.

Bien sûr, si la croissance se ralentit ou si l'indice de corpulence est vraiment trop bas, une enquête alimentaire et des examens médicaux doivent être menés par le médecin traitant.

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Mon enfant est-il trop gros ?

 

Le nourrisson de moins de un an a souvent un aspect enveloppé : il accumule des réserves pour apprendre à marcher et ses rondeurs sont normales. Par contre, s'il garde de belles joues ou de trop bonnes cuisses après l'âge de la marche, cela peut être le signe d'un surpoids : il faut calculer l'indice de corpulence (P/T2) pour le savoir et en parler avec votre médecin.

La prévention de l'obésité commence avant l'école.

Heureusement, et contrairement aux adultes qui ont besoin d'un régime hypocalorique pour maigrir, la plupart des enfants peuvent retrouver leur ligne en mangeant juste ce dont ils ont besoin pour grandir... sans qu'il soit nécessaire de les mettre vraiment au régime, surtout si on les encourage à pratiquer des activités physiques.

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Mon enfant ne veut pas manger de viande,
va-t-il grandir quand même ?

 

Passé l'âge du petit pot, I'enfant n'accepte pas toujours de manger de la viande : I'aspect, le goût et la consistance des morceaux non mixés sont inhabituels à un palais qui aime surtout le sucré et le mou... De plus, I'idée de manger un animal « qu'on connaît » pose parfois un problème...

Les protéines contenues dans la viande peuvent en fait être trouvées ailleurs, et il n'est pas absolument indispensable pour grandir de manger de la viande chaque jour. Les mêmes éléments nécessaires à la construction de l'organisme sont aussi présents dans les laitages, le fromage, le poisson ou les Boeufs. Il existe tout de même un risque de carence en fer avec ce type d'alimentation restrictive, car, contrairement à la légende, il y a beaucoup plus de fer dans la viande que dans les épinards, et surtout ce fer est mieux absorbé par l'organisme.

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Mon enfant mange peu ou pas,
dois-je m'en inquiéter ?

 

Surtout lorsque l'enfant semble maigre, on redoute qu'une alimentation insuffisante en soit la cause : en construisant la courbe de croissance de l'enfant, on peut facilement vérifier qu'il n'est pas si maigre que ça et que ses repas sont bien assez riches pour le faire grandir normalement. De plus. I'alimentation peut être irréqulière à certaines périodes : après avoir très peu mangé pendant un ou deux repas (et passablement inquiété ses parents), I'enfant va se rattraper le lendemain (aucun enfant n'oublie de s'alimenter très longtemps). Il arrive tout de même que certains, et souvent pas les plus maigres, mangent effectivement très peu à table (et en plus ce sont souvent les enfants les plus difficiles) : il faut donc en conclure qu'ils trouvent leur nourriture ailleurs, c'est-à-dire entre les repas. L'habitude de manger entre les repas fait courir le risque de déséquilibre alimentaire... et n'est pas très agréable pour la vie de famille.

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Peut-on concilier équilibre nutritionnel
et fast-food ?

 

Les fast-foods ont quelques grands avantages : ils proposent dans un cadre accueillant une nourriture très appréciée par les enfants... et sans surprise. Durant la période où la nouveauté culinaire effraie, ces aliments mous, chauds et sucrés sont consommés avec plaisir et le repas est un moment de détente. Hamburger, frites et soda constituent une solide ration énergétique, riche en graisses animales, pauvre en légumes verts, en fibres et en vitamines. Mais, on trouve aussi dans ces restaurants des laitages, des salades et des fruits, et on peut aider l'enfant à choisir parmi ces aliments.

Le repas "fast food" typique, avec hamburger, frites et soda, procure un apport énergétique de l'ordre de 1000 à 1200 calories riches en graisses, alors que le déjeuner habituel d'un enfant fournit 700 à 800 calories.

Si la fréquentation reste occasionnelle et que, par ailleurs, l'alimentation est variée et équilibrée, comme tout repas inhabituel et festif (anniversaire par exemple), le repas "fast-food" ne compromet pas l'équilibre alimentaire.

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Mon enfant n'aime pas la cantine, que dois-je faire ?

 

L'alimentation à l'école est très soigneusement réglementée et l'équilibre nutritionnel global des repas scolaires est satisfaisant. Le plus souvent, les enfants se font bien à l'ambiance de la cantine et ils y mangent plutôt correctement. Cependant, le goût et la préparation de certains aliments, parfois le bruit ou le fait de manger tous ensemble peuvent poser un problème à certains enfants : pour ceux dont on se doute qu'ils ne mangent vraiment pas beaucoup à la cantine, il faut prévoir d'apporter suffisamment d'énergie le matin par un bon petit déjeuner

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Mon enfant grignote tout le temps, est-ce mauvais pour lui ?

 

Certains enfants grignotent toute la journée, mais la plupart le font surtout au retour de l'école. En l'absence de surveillance parentale, le goûter peut se transformer en un long grignotage (bonbon, chocolat, sodas) jusqu'au dîner : si l'enfant n'a pas d'activité sportive et si de plus il est «touché» par le virus des jeux vidéos, cet apport d'énergie risque d'être excédentaire. Un moyen d'y remédier : faire du goûter un vrai "petit» repas avec, de préférence, un laitage et un produit céréalier, accompagnés d'un fruit ou d'un jus de fruit. Un autre moment où l'enfant peut se mettre à grignoter est le milieu de matinée, surtout s'il n'a pas pris de petit déjeuner : le manque de réserves va l'obliger à se nourrir avec ce qu'il trouve. Petit déjeuner et goûter bien organisés sont donc plutôt de bons moyens de limiter le grignotage.

Une journée équilibrée doit avoir quatre repas : petit déjeuner, déjeuner, goûter et dîner. Il est conseillé de consommer :
- à tous les repas : des produits laitiers, des céréales et dérivés, des légumes et/ou des fruits crus, de l'eau.
- à un ou deux repas (selon l'âge) : de la viande, du poisson ou des œufs au déjeuner et au dîner, des légumes et des fruits cuits en alternance avec des pommes de terre, des légumes secs et des produits céréaliers.
- en quantités modérées : des matières grasses et des produits sucrés.

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Des idées claires pour mieux manger

 


Les sucres apportent deux fois moins de calories que les lipides.


À quantité égale, le sucre est deux fois moins calorique que les graisses. Un exemple: une cuillère à dessert de confiture apporte 50 calories contre 75 pour une noisette de beurre. Mieux vaut donc se faire plaisir, en cas de petit creux, avec du pain et de la confiture qu'avec des biscuits ou des barres chocolatées, très gras.


Le pain ne fait pas grossir.


Après des années de mise en quarantaine, le pain vient d'être réhabilité par les nutritionnistes. Des études récentes ont en effet montré que les « grands » mangeurs de pain ne présentaient pas de surpoids par rapport aux "petits". Ils seraient même en moyenne légèrement plus minces. Riche en glucides complexes mais très pauvre en graisses, le pain « cale >> et permet d'éviter les grignotages caloriques. Ainsi, consommer environ un quart de baguette de pain par jour dans le cadre d'une alimentation variée, n'est pas déconseillé, au contraire.


La créme fraîche contient moins de matière grasse que le beurre.


La crème fraîche entière contient environ 30 % de graisses, et le beurre 99 %. Le reste de la crème est constitué d'eau. Deux cuillères de crème fraîche sont donc moins caloriques que deux cuillères de beurre. La crème fraîche légère, elle, contient seulement 15 % de matière grasse.


Le lait écrémé contient autant de calcium que le lait entier.


L'écrémage du lait consiste à en retirer la graisse. Comme le calcium ne se trouve pas dans les lipides, I'opération n'en modifie pas la teneur. Entier, demi-écrémé ou écrémé, le lait contient toujours la même quantité de calcium.

Le chocolat noir est à peu près autant calorique que le chocolat au lait.


En réalité, la différence est infime: un morceau apporte environ 35 calories. Alors autant choisir celui que l'on préfère. En revanche, il faut savoir que la valeur lipidique du chocolat augmente très rapidement dès qu'on lui ajoute des éclats de nougat ou des noisettes, de la crème, de I'alcool, etc. On peut se permettre de petits écarts de temps en temps, notamment pour les fêtes, mais il ne faut pas prendre l'habitude de consommer du chocolat tous les jours.


L'huile d'olive n'est pas la meilleure des huiles.


Aucune huile n'est complète. Certaines (notamment colza, noix, soja) sont très riches en acides gras essentiels, indispensables pour le cerveau. D'autres contiennent plutôt des graisses mono-insaturées qui protègent les artères. L'huile d'olive appartient à cette seconde catégorie. L'idéal consiste ainsi à utiliser alternativement plusieurs huiles complémentaires, par exemple un mélange d'huile d'olive et d'huile de colza ou un mélange d'huile d'arachide et d'huile de noix.

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*GPSR : Groupement des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne