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L'alimentation du nouveau-né
et du nourrisson

 
 

Tout sur l'allaitement (conseils pour bien le réussir, ce qu'il faut faire, ne pas faire), soucis, sevrage, etc

Quel type d'eau utiliser pour la préparation des biberons et à donner à boire aux bébés

Recommandations d'hygiène pour la préparation et la conservation des biberons

Laits infantiles: mode d'emploi

Les jus de fruits favorisent les coliques du nourrisson

La diversification alimentaire vers les 5è et 6è mois de bébé

Il est raisonnable de débuter la diversification alimentaire entre l'âge de quatre et six mois : explications, intérêt (allergies, etc)

Les petits pots ou plats pour bébés sont-ils vraiment différents des autres aliments ?

Les ingrédients qui entrent dans la composition des aliments infantiles de la diversification sont-ils tous contrôlés novembre 2001

Les aliments infantiles de la diversification contiennent-ils des organismes génétiquement modifiés (OGM)?

Les petits pots de carottes sont-ils plus pauvres en nitrates que la purée maison ?

Y a-t-il des pesticides dans les aliments pour bébé ?

Peut-on donner des petits pots à un enfant allergique ?

Y a-t-il des conservateurs dans les aliments infantiles?

Qu'en est-il des colorants et des aromes dans les petits pots pour bébés? novembre 2001

La quantité de sel est-elle controlée dans les aliments infantiles

La quantité de sucre est-elle également contrôlée dans les aliments infantiles ?

Quelles sont les différences entre les petits pots classiques et les petits pots biologiques

Quelles précautions ont été prises concernant la présence de viande de boeuf dans les petits pots

Peut-on réutiliser un petit pot ou un plat entamé ?

Alimentation du nourrisson : une découverte progressive des nouveautés

Les aliments de la diversification sont-ils vraiment
adaptés au goût du bébé ?

La diversification alimentaire du nourrisson :
les erreurs à éviter

 
 
 
 

Laits infantiles: mode d'emploi

 

Ces dernières années, on a pu noter un développement de l'offre en matière de laits infantile avec pour but de rapprocher les laits industriels le plus possible du lait maternel et aussi d prendre en charge les troubles digestifs bénins; mais pour conséquence, des parents et de médecins perdus par cette multitude de choix.

Il faut savoir que, quels que soient ces laits, ils répondent tous à la directive de la Commission européenne de 1996, les industriels ne peuvent en effet que varier la proportion de quelques constituants selon ce qu'ils veulent privilégier. C'est ainsi qu'ils conseillent les laits selon leurs constituants pour certains troubles digestifs, sans pour autant que ces allégations soient systématiquement et rigoureusement appuyées par de réelles études. P.Tounian et F. Sarrio ont proposé une classification de ces différents laits pour pouvoir s'y retrouver.

Laits pour nourrisson (ou laits 1 er âge)

Ces laits contiennent en général entre 40 et 56 UI/dl de vitamine D, 100 % de graisses végétales, trois quarts de lactose/un quart de dextrine maltose et un rapport caséine/protéines solubles > 1.

Certains laits ont des caractéristiques particulières:

1. PROTÉINES

a. Lait avec protéines solubles prédominant (Babybio, Blédilait, Enfalac, Guigoz Transit, Milupa, Milupa digest, Modilac, Modilac Expert Précision, Modilac Précision, Modilac Relais, Nidal Natéa, Nidal Novaïa, Nova lac, Novalac AC, Novalac Transit, Nutriben, Picot, Picot Bébé Gourmand). L'enrichissement en protéines solubles apporte en théorie une meilleure digestibilité et des selles plus molles.

b. Lait avec caséine prédominant (Enfamil, Enfamil Nutribaby, Enfamil Premium, Gallia Calisma, Guigoz, Guigoz Evolia, Guigoz Confort Plus, Materna, Modilac Satiété, Novalac AR, Novalac Satiété, Nutricia, Nutricia Lémiel). Les caséines floculant en milieu acide, ces laits pourraient en théorie améliorer les régurgitations et la satiété en ralentissant la vidange gastrique.

c. Lait avec un contenu protéique bas (Modilac Expert Précision, Modilac Précision, Nidal Confort, Nidal Natéa, Nidal Novala). L'aminogramme est proche de celui du lait maternel ce qui permet de diminuer la quantité de protéines dans ce lait sans en diminué la qualité.

d. Préparations à base de protéines de soja Ces préparations ne contiennent pas de PLV ni de lactose. Cependant, chez les enfants allergiques aux PLy, il est noté 20 à 30 % de réaction allergique croisée avec le soja et donc ce ne sont pas des formules à conseiller en première attention chez ces allergiques.

e.Laits hypoallergéniques (laits HA) Les protéines contenues dans ces laits sont partiellement hydrolysées, ce qui diminue le risque de sensibilisation (diminution de un tiers du risque de survenue d'allergie dans les six premiers mois mais ne garantit pas une innocuité complète en cas d'allergie. La seule indication à retenir est l'existence d'un terrain allergique familial chez l'un des deux parents ou un membre de la fratrie. À noter l'apparition ces derniers mois de laits HA avec différentes particularités: des laits HA avec oméga 3 et 6 (Enfamil HA Diges Nidal Excel HA), un lait HA avec prébiotique (Milupa HA), ce rajout de prébiotique diminuerait les risques de survenue de dermatite atopique par rapport à un lait HA clas sique et un lait HA avec amidon (Guigoz HA).

f. Les hydrolysats de protéines de lait de vache (PLV) (Alfare, Allernova, Galliagene Progress, Nutramigen -qui existe en 1er et 2e âge - Nutriben APLV Peptijunior, Prégestimil). Leurs caractéristiques sont: une hydrolyse poussée (PM ˆ 6000d) du lactose à l'état de trace et un contenu lipidique riche en TG à chaînes moyennes ce qui permet d'améliorer la digestibilité de ces laits (40 à 55 % sauf pour le Nutramigen qui n'en contient que 12 %) L'indication de ces laits est l'allergie aux PLV et la prévention de celle-ci chez les enfants de moins de trois mois ayant une diarrhée aiguë.
À noter: le Prégomine est un hydrolysat partiel de protéine de soja et de collagène de porc et donc doit être considéré comme un lait HA et non un hydrolysat, le Néocate (et Néocate Advance pour les plus de 1 an) n'a lui aucun peptide et donc n'a aucun pouvoir allergénique, il est donc indiqué pour les rares cas d'allergie aux hydrolysats de PLV.

 

2. GLUCIDES

a. Lait avec 100 % de lactose (Enfalac, Enfamil Premium, Modilac Transit plus, Novalac Transit, Nutriben Transit, Picot Action Transit). Une partie du lactose n'est pas digéré, arrive dans le colon et y subit une fermentation qui pourrait en théorie rendre les selles plus molles.

b. Lait avec dextrine maltose prédominant (Milupa Conformil, Novalac AC, Picot Action Coliques). À l'inverse des précédents ceux-ci diminueraient la fermentation, les ballonnements et est donc conseillé pour les coliques du nourrisson.

c. Laits pauvres en lactose (ALL 110, Diargal, Diarigoz, HN25, Modilac Sans Lactose, Novalac Diarinova, Nutriben Sans Lactose, O'LAC, Picot Action Diarrhées). Ces laits sont indiqués au cours des diarrhées aiguës sévères chez les enfants de plus de trois mois ou lors des rares cas d'intolérance au lactose. À noter le HN25 contient un peu de lactose, l'O'LAC a un rapport caséine/protéines solubles à 80/20 et le HN25 contient quelques allergènes (riz et carottes et non plus pomme-banane depuis quelques mois) alors que l'on donne souvent ce lait à des enfants non encore diversifiés.

3. MODIFICATION DE LA FLORE

a. Lait avec probiotique (Guigoz Evolia, Guigoz Transit, Nidal Natéa, PicotAR, Picot Action Diarrhées, Picot Action Transit). Ils contiennent un microorganisme vivant qui permet, à une certaine quantité, un effet bénéfique sur la santé de l'hôte en s'implantant dans le tube digestif. Ceci permet de prévenir les diarrhées aiguës. Il est à noter que la gamme Picot contient 20 fois moins de probiotiques que les autres laits (108 bifidus actif/100 g de poudre de lait versus 2 101/g pour les autres gammes de laits).

b. Laits avec prébiotique (Milupa, Milupa Conformil, Milupa Digest, Nutriben Transit, Nutricia Confort Plus). Ils contiennent une substance non digestible qui stimule la croissance ou l'activité de la flore colique, ce qui aurait un effet préventif sur la survenue des diarrhées aiguës et améliorerait les selles des nourrisons constipés.

c. Lait avec des ferments lactiques (Blédilait Confort Premium, Gallia Calisma, Gallia Lactobifidus, Gallia Digest Premium, Guigoz Transit, Nidal Pelargon). Ceux-ci induisent une fermentation et donc permettent une digestion partielle du lactose, ce qui pourrait permettre une diminution des coliques.

4.LIPIDES

a. Laits avec des triglycérides structurés comprenant un pahnitate en position beta (Guigoz Confort Plus, Milupa Digest, Milupa Conformil, Modilac Confort Plus, Modilac Expert Transit Plus, Picot Action Coliques). Ce positionnement Beta permettrait une libération moindre du palmitate qui se complexe normalement avec le calcium et accroît le contenu calcique des selles. Cette diminution de la libération de palmitate permet donc d'améliorer l'absorption du calcium et d'obtenir des selles moins dures; ces laits sont conseillés en cas de constipation.

b. Lait avec des graisses animales (Materna). Une particularité qui ne semble pas avoir d'effet sur l'enfant. c. Lait avec des acides gras polyinsaturés à longue chaîne oméga 3 et 6 (Enfamil AR, Enfamil Premium, Milupa, Milupa Digest, Mothlac Expert Précision, Modilac Précision, Modilac Relais, Nidal Natéa).
Ces laits contiennent de l'acide arachidonique et de l'acide docosahexaénoïque (DHA) souvent dans les mêmes quantités que ce que l'on retrouve dans le lait maternel; ces lipides sont décrits comme permettant un meilleur développement cognitif et une meilleure acuité visuelle.

Laits préépaissis

Ils contiennent:

a. soit de l'amidon de maïs, de riz et/ou de pomme de terre (de multiples laits contiennent un peu d'amidon et sont dits épaissis, je choisis volontairement de ne citer ici que les laits contenant ˆ 1,9 g d'amidon pour 100 ml de lait: Blédilait Confort Premium, Enfamil AR, Enfamil Nutribaby, Guigoz Confort plus, Modilac Confort Plus, Nidal AR, Nidal Confort, Novalac AR, Picot AR).

b. soit de la caroube 0,4 g pour 100 ml de lait qui s'épaissit surtout dans l'estomac au contact de l'acidité et non dans le biberon (Gallia AR, Milupa AR, Nutriben AR, Nutrilon AR et Modilac Expert AR qui contient de la caroube 0,4g pour 100 ml et de l'amidon de maïs -0,8g% ml);

 

Laits de suite (ou laits 2 âge)


Ces laits doivent être proposés losque la diversification est installée donc vers l'âge de 6 mois. En effet, les constituants de ces laits sont en concentration plus élevée (plus de protéines, de glucides, de minéraux, de vitamine D et d'acide folique) que dans les laits pour nourrissons et sont donc adaptés pour compenser la réduction de consommation de lait que l'on voit lorsque les enfants sont diversifiés.

La plupart de ces laits ont comme caractéristiques: un rapport caséine/protéines solubles> 1, des glucides majoritairement représentés par du lactose, 100 % de graisses végétales et un contenu en vitamine D de 40 à 69 UI/dl. Les particularités de différents laits 2è âge correspondent souvent aux laits pr âge de la même appellation. À noter un nouveau lait 2è âge particulier, qui n'existe pas en lait 1er âge: c'est le Nutribén 2 prébiotiques et probiotiques qui associe des oligosaccharides à des Btfidobacterium longum et Streptococcus thermophilus. Des études sont prévues prochainement par le laboratoire Nutribén pour prouver l'intérêt d'une telle association.

 

Laits de croissance

Par rapport aux laits de suite, ils contiennent plus de protéines, moins de lipides, plus de minéraux (sauf pour le fer) et sont souvent aromatisés à la vanille et ont eu un rajout de saccharose pour améliorer la palatabilité de ces laits.

Par rapport à un lait de vache entier, ils contiennent de la vitamine D, plus d'acides gras essentiels et de fer et moins de protéines et donc préviennent une carence martiale et assurent un apport élevé en AGE au moment où la croissance cérébrale et la myélénisation s'effectuent.

Leur seul inconvénient est le surcoût d'environ 15 euros par mois qu'ils provoquent.

Donc en cas d'impossibilité d'achat de ces laits, il faut compenser les laits de vache avec une cuillère à café par jour d'huile végétale (tournesol, maïs, pépin de raisin), donner quotidiennement des viandes riches en fer (foie, boudin noir: ce qui est souvent difficile à faire) et augmenter la supplémentation en vitamine D de 150 UI/jour.

 

Donc, en définitive, comment choisir un lait?

Les indications certaines sont:

- régurgitation: un lait préépaissi,

- certaines gastroentérites: un lait pauvre en lactose,

- terrain atopique familial: lait HA,

- allergie aux PLV: hydrolysats de PLV, et

- allergie aux hydrolysats: Néocate.

Pour d'autres pathologies, les effets des différents laits sont moins évidents et souvent non prouvé de façon scientifique in vivo, mais on peut tout de même retenir qu'on pourrait en théorie conseiller: -

- si constipation: lait avec un rapport caséine/protéine soluble c 1, lait avec 100 % lactose, lait avec prébiotique ou probiotiques, lait avec palmitate en position beta,

- si coliques et!ou ballonnement: lait à teneur réduite en lactose, lait avec probiotiques ou prébiotiques ou ferments lactiques,

- pour les nourrissons insatiables: lait riche en caséine,

- pour les nourrissons en collectivité ou sujets aux infections à répétition: laits avec pré ou avec probiotiques.

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Quel type d'eau utiliser pour la préparation des biberons et à donner à boire aux bébés

 

De manière générale, il n'est pas nécessaire de recourir au chauffage de l'eau pour la préparation des biberons.

Recommandations au domicile

Utiliser l'eau de distribution publique sous réserve des conditions suivantes:

• Après ouverture du robinet, un temps d'écoulement (quelques secondes) de l'eau est respecté avant de la recueillir.
• Seule l'eau froide est exclusivement utilisée (attention à la position du mitigeur), car, audelà de 25 °C', l'eau peut être plus chargée en microorganismes et en sels minéraux.
• La concentration de l'eau en plomb ne doit pas dépasser 10 .tg/l pour la préparation des biberons ; dans les habitats anciens (antérieurs à 1948) où les canalisations peuvent être encore en plomb, ce point mérite une attention particulière. On peut se reporter au dossier spécifique du ministère de la Santé sur ce sujet (http:// www.sante.gouv.fr).
• Le robinet utilisé fait l'objet d'un entretien régulier (nettoyage, détartrage notamment).
• Le plan de travail (le plus souvent l'évier) et les accessoires situés à proximité font l'objet d'un entretien régulier avec des produits détergents.
• La composition minérale de l'eau distribuée est compatible avec les critères de qualité pour les eaux embouteillées destinées à la consommation des nourrissons notifiés dans l'avis de l'Afssa du 2 décembre 20032.

Il n'est pas recommandé d'utiliser de l'eau ayant subi une filtration (carafe filtrante par exemple ou tout autre type de traitement de filtration à domicile) ou ayant subi un adoucissement car sa charge microbienne peut être excessive. Cette limite ne s'applique pas aux zones tropicales. 2 L'information sur la qualité de l'eau est disponible auprès de la mairie ou de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales.

À défaut de pouvoir garantir la conformité de l'eau de distribution publique aux critères précités, il est recommandé d'utiliser de préférence une eau embouteillée :

Utiliser une eau minérale naturelle ou une eau de source répondant aux critères de qualité de l'avis de l'Afssa du 2 décembre 2003 (cf. lien url : http://www.afssa.fr/Ftp/ Afssa/22077-22569.pdf et Annexe III).
Les caractéristiques de la minéralisation peuvent avoir des conséquences sur l'absorption digestive, sur l'état de santé de l'enfant ou sur la préparation des poudres de lait.
L'utilisation d'eau gazeuse est déconseillée pour la préparation des biberons.

Situations exceptionnelles:

En l'absence d'eau potable ou d'eau embouteillée, l'eau bouillie et refroidie peut être utilisée.

 

Recommandations dans les structures d'accueil de la petite enfance (crèches, jardins d'enfants) et en unités de soins (lorsque les biberons y sont préparés):

Structures d'accueil de la petite enfance (crèches, jardins d'enfants) Cf. paragraphe «Recommandations au domicile» cidessus.

Unités de soins (lorsque les biberons y sont préparés):
Il est recommandé d'utiliser une eau embouteillée : eaux minérales naturelles ou eaux de source répondant aux critères de qualité de l'avis de l'Afssa du 2 décembre 2003 (cf. lien url : http://www.afssa.fr/Ftp/Afssa/22077-22569.pdf et Annexe III).

Les caractéristiques de minéralisation peuvent avoir des conséquences sur l'absorption digestive, sur l'état de santé de l'enfant ou sur la préparation des poudres de lait.

Il est recommandé:
•d'utiliser une eau réfrigérée (conservée en enceinte réfrigérée à une température inférieure ou égale à 4 °C);
• de ne pas conserver une bouteille ouverte et réfrigérée audelà de 24 heures
• de ne pas utiliser de l'eau de fontaine réfrigérante.

En conformité avec le guide technique de l'eau dans les établissements de santé (ministère de la Santé, février 2005), le stockage de ces eaux ne doit pas être réalisé dans des conditions susceptibles de dégrader la qualité du contenant et du contenu (exposition aux polluants, chocs, lumière, contaminations microbiennes externes, etc.).

 

Recommandations en établissements de santé, centres thérapeutiques, pouponnières, avec une unité centralisée de préparation des biberons (H):

Cas communs :

Il est recommandé d'utiliser:
• soit une eau embouteillée; mêmes recommandations que pour les collectivités pédiatriques type unités de soins (lorsque les biberons y sont préparés) et les structures d'accueil de la petite enfance (crèches, jardins d'enfants)
• soit de l'eau bactériologiquement maîtrisée répondant aux critères de qualité du guide technique de l'eau dans les établissements de santé (ministère de la Santé, février 2005).

La qualité de cette eau doit être obtenue soit après traitement chimique, soit après traitement physique de l'eau du réseau d'entrée dans l'établissement.

La microfiltration (porosité moyenne de 0,2 gm) au robinet est le procédé le plus classique. Les filtres utilisés peuvent être stérilisables et réutilisables, ou encore à usage unique.

Les contrôles microbiologiques et physicochimiques doivent être effectués en fonction du système d'assurancequalité mis en place dans l'établissement (fréquence minimale trimestrielle). Les systèmes de microfiltration à usage unique ne justifient pas de réaliser des contrôles bactériologiques dès lors que le procédé a été validé et que ses modalités d'utilisation sont régulièrement contrôlées.

Cas particuliers des enfants immunodéprimés et/ou contexte particulier :


Le contexte particulier est lié à l'enfant ou au contexte épidémique de pathologie possiblement liée à l'eau. Sur prescription médicale : utiliser des laits prêts à l'emploi sous forme liquide.

Cas particuliers des enfants prématurés et de l'alimentation entérale:

Si des laits prêts à l'emploi sous forme liquide ne sont pas disponibles, l'utilisation d'eau stérile pour la reconstitution des biberons est préférable pour les services de néonatologie 25 (enfants prématurés).

L'utilisation d'eau stérile (dénomination de la Pharmacopée) est soumise au respect d'une minéralisation compatible avec l'alimentation du nouveauné ou du nourrisson

Remarques:

Chez l'enfant à terme, les avantages de sécurité microbiologique et de commodité d'utilisation de laits liquides pendant une durée de quelques jours en maternité sont supérieurs aux éventuels inconvénients nutritionnels.

 

 

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Recommandations d'hygiène pour la préparation et la conservation des biberons

 

Concernant la préparation et la conservation des biberons à la maison, quelques données simples.

Pour la préparation des biberons, l'eau du robinet peut-être utilisée sous réserve des conditions suivantes: après ouverture du robinet, un temps d'écoulement (quelques secondes) de l'eau est respecté avant de la recueillir; seule l'eau froide est exclusivement utilisée (attention à la position du mitigeur), car audelà de 25°C, l'eau peut être plus chargée en microorganismes et en sels minéraux; le robinet utilisé fait l'objet d'un entretien régulier (nettoyage, détartrage notamment) ; le plan de travail (le plus souvent l'évier) et les accessoires situés à proximité font l'objet d'un entretien régulier avec des produits détergents.

Dans la mesure du possible, le biberon doit être préparé juste avant sa consommation. Il n'est pas nécessaire de le stériliser.

Il est essentiel ensuite que la personne qui va donner le biberon l'agite pour homogénéiser la température du lait et vérifie cette dernière en mettant quelques gouttes sur la face interne de son avant-bras avant de proposer le biberon à l'enfant.

Après utilisation, le biberon doit être vidé, rincé au robinet à l'eau froide et lavé en lave-vaisselle en utilisant un cycle spécifique complet. En l'absence de lave-vaisselle, il faut immerger le biberon et les annexes dans de l'eau chaude additionnée de liquide vaisselle, puis nettoyer le biberon avec un goupillon, et le rincer.

Pour ce qui concerne la conservation, un biberon ne doit pas être conservé à température ambiante ni consommé plus d'une heure après sa préparation. Lorsque le biberon a été réchauffé, ce délai est réduit à 30 minutes. Le biberon ne doit être sorti du réfrigérateur qu'immédiatement avant son utilisation.

Un biberon peut tout à fait être consommé par l'enfant à température ambiante. Il n'est pas indispensable de le réchauffer. Le réchauffement éventuel du biberon doit être effectué soit au bain-marie, soit au chauffe-biberon, en aucun cas en le laissant à température ambiante, en raison du risque de développement microbien.

Les auteurs rappellent que l'utilisation du four à micro-ondes pour réchauffer le biberon est proscrite.

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La diversification alimentaire vers les 4è et 5è mois de bébé

 

LES 5è ET 6 è M0IS: UNE PéRIODE DE TRANSITION VERS LA DIVERSIFICATION ALIMENTAIRE

Les conseils

Les principes et les conseils concernant l'alimentation des nourrissons et des enfants ont souvent été dictés par des modes, mais aussi des habitudes culturelles et l'état des connaissances médicales. La fin du 5e et le 6e mois correspondent au passage de l'alimentation lactée exclusive à la mise en route proqressive de la diversification alimentaire. Il est inutile de la débuter avant la fin du 4e mois: cela ne présente aucun intérêt nutritionnel et, de plus, le risque d'allergie alimentaire ultérieur est majoré.

Celle-ci doit être menée avec douceur et doigté, tant elle représente une étape importante,voire un enjeu. Un enjeu pour l'enfant car ce passage correspond à une période d'apprentissage, tant au niveau des sens que de la motricité. Il devra se faire progressivement, à son rythme et probablement pas à une date fixée par avance sur un calendrier.

Un enjeu pour les parents qui y voient une étape importante pour leur enfant, parfois au détriment de la place et de l'importance du lait. Or on sait que le 2e âge est encore une période de carences, ou à l'inverse d'excès en certains nutriments, pendant laquelle la complémentarité entre le lait et une diversification adéquate est fondamentale. Enfin, cette période doit être éducative et amener aux principes d'une alimentation équilibrée, indispensable... même à l'âge adulte.

L'ordonnance
Le cinquième mois

- Proposer 5 biberons par jour de 180 ml d'eau avec 6 mesures de lait.
- Si le bébé est très glouton, on peut essayer d'adopter un rythme à 4 biberons par jour de 210 ml d~eau avec 7 mesures de lait.
- En cas de pleurs la nuit, ajouter dans le dernier biberon 1 à 2 cuillères à soupe arasées de céréales infantiles 1 er âge, sans gluten.

Le sixième mois

- A partir du sixième mois, la préparation pour nourrisson peut être remplacé par du lait de suite (en poudre ou liquide). La diversification alimentaire peut également commencer, mais il n'y a pas d'urgence !
Voici un exemple de menu à proposer, basé sur 4 repas lactés au biberon et correspondant à une quantité totale de lait de suite de 600 ml (la quantité pouvant être augmentée en fonction de l'appétit de l'enfant, en le laissant absorber ce qu'il veut et en respectant toujours le taux de reconstitution pour le lait en poudre).
Le matin
- 1 biberon de 180 ml d'eau et 6 mesures de lait 2e âge + 1 cuillère à soupe de céréales infantiles adaptées, sans gluten.
Vers 10 heures
- 1 jus cle fruit pour bébé (éviter le jus de pomme et le jus d'orange en cas de reRux gastro-oesophagien).
Au déjeuner
- 1 biberon de 90 ml d'eau + 3 mesures de lait 2e âge.
- 100 g de légumes cuits mixés (ou 1 petit pot de 130 9 de légumes).
Au goûter
- Un biberon de 90 ml + 3 mesures de loit 2e âge.
- 1 compote de fruits (ou petit pot de fruits ou de crème dessert): quelques cuillères au début, en augmentant progressivement les quantités.
Le soir
- 1 biberon de 180 ml d'eau et 6 mesures de lait 2e âge + 1 à 2 cuillères à soupe de céréales infantiles adaptées, sans gluten.Rappels:
- Ne pas oublier la vitamine D et le fluor.
- il est important de rappeler aux mères qu'il ne faut pas ajouter de sel aux légumes qu'elles préparent ni aux petits pots, et de la même façon, qu'il est inutile de sucrer les compotes de fruits maison {les fruits sont eux-même sucrésJ et bien sûr les petits pots de dessert.

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Les jus de fruits et les coliques du nourrisson

 

Les coliques du nourrisson, classiquement définies par la règle des 3 de Wessel (pleurs pendant plus de 3 heures par jour, plus de 3 jours par semaine, et plus de 3 semaines) intéressent 10 à 25% des enfants et, en général, disparaissent entre 3 et 4 mois. Elles sont souvent attribuées à une production excessive de gaz
intestinaux. La fermentation colique des hydrates de carbone (HC) non absorbés est une source de gaz et ces HC peuvent provenir de certains jus de fruits riches en sorbitol et à haut rapport fructose/ glocose (pomme, poire...).


Cette étude en double insu a porté sur 30 enfants en bonne santé, âgés de 5,1 0,7 mois et pesant 7,4 1,0 kg. Un questionnaire parental a permis de les classer en 2 groupes : 16 enfants
présentaient des coliques du nourrisson et 14 en étaient indemnes. Chaque enfant dans les 2 groupes a reçu 120 ml de jus de raisin blanc (sans sorUitol, rapport fructose/glucose = 1) ou de pomme (0,5 g/ 100 ml de sorbitol, rapport fructose/glocose = 2,6). L'activité physique (AP), les dépenses énergétiques (DE) et les
temps de pleurs et de sommeil ont été déterminés dans les 30 min précédant la prise de jus de fruits et les 2 heures suivantes. Une
mesure de l'hydrogène expiré après la prise de jus de fruits précisait l'existence éventuelle d'une malabsorption des HC.


Les enfants du groupe coliques ayant reçu du jus de pomme présentaient une nette malabsorption au contraire des autres. Les enfants ayant reçu du jus de pomme et présentant une malabsorption des HC pleuraient plus et, par conséquent, dormaient moins pendant les 90 dernières minutes de 1'étude. Ces pleurs s'accompagnaient d'une augmentation de l'AP et des DE par comparaison avec les enfants indemnes de coliques ayant reçu du
jus de pomme. Par ailleurs, les enfants ayant reçu du jus de raisin, qu'ils soient du groupe coliques ou non, ne présentaient pas d'augmentation de l'hydrogène expiré, de l'AP et des DE, ni de modifications de leurs temps de pleurs et de sommeil.


Ainsi, les coliques du nourrisson peuvent être associées à une malabsorption des Hydrates de carbone provenant de jus de fruits riches en fructose et en sorbitol

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Il est raisonnable de débuter la diversification alimentaire entre l'âge de quatre et six mois

 

A partir de quatre à six mois, l'enfant est physiologiquement tout à fait capable d'ingérer et de digérer des aliments solides. Certains signes de maturité physiologique démontrent que, dès quatre mois, l'enfant est prêt à accepter d'autres aliments que le lait : 

  • augmentation de la salivation;
  • amélioration de la digestion et de l'absorption intestinale;
  • diminution de l'absorption des molécules non dénaturées;
  • capacité de tolérer une charge rénale osmotique et sodée plus importante;
  • capacité d'avaler des aliments non liquides;
  • apparition du mouvement latéral de mastication;
  • capacité de rester en position assise avec appui;
  • contrôle postural du cou et de la tête;
  • plus grande capacité d'exprimer la faim et la satiété.

Mais débuter la diversification alimentaire avant l'âge de quatre mois majore le risque de manifestations allergiques et de carences nutritionnelles. En effet, en cas de diversification trop précoce, les nouveaux aliments introduits ne compensent pas la diminution de consommation de lait qu'ils entraînent: carence en calcium, en fer et en acides gras essentiels.

-Les références: moins d'eczéma...
-
La relation entre l'introduction d'aliments solides et le risque d'eczéma a été étudiée dans une cohorte de 1067 enfants néo-zélandais. A l'âge de dix ans, 7,8 % des enfants présentaient un eczéma chronique ou récurrent. Après élimination des facteurs confondants, en particulier les antécédents d'atopie, les enfants exposés à au moins quatre aliments solides avant l'âge de quatre mois avaient un risque 2,9 fois plus élevé de présenter un eczéma que ceux dont l'alimentation n'avait pas été précocement diversifiée. Ces données suggèrent qu'une exposition précoce à différents antigènes alimentaires peut favoriser l'apparition d'un eczéma.

...et moins d'asthme ?
-
Pour étudier d'éventuelles relations entre le type d'alimentation et des pathologies ultérieures, une population de 545 enfants a été suivie pendant sept ans et demi en moyenne. L'introduction d'une alimentation solide avant quinze semaines était associée à une augmentation des épisodes de dyspnée sifflante (21 % versus 9,7 %).

Controverse
Le nouveau-né à terme est capable, dès les premiers jours de vie, de digérer autre chose que le lait, et il n'y a pas ou peu de limitation d'ordre physiologique à l'introduction précoce de tel ou tel aliment.

Faux débat: quand commencer les jus de fruits et les farines ?
L'habitude de proposer des jus de fruits dès les premières semaines de vie ne repose sur aucune justification nutritionnelle: le taux de vitamine C est suffisant dans le lait maternel; les préparations pour nourrisson et les laits de suite sont déjà enrichis en vitamine C. De plus, les jus de fruits, comme les fruits, comportent un risque allergique.I1 n'existe actuellement plus de justification nutritionnelle à l'utilisation des farines avant six mois, même si l'enfant est capable d'hydrolyser l'amidon dès la naissance. Les farines n'ont pas d'effet sur la satiété nocturne; elles sont pourtant largement utilisées pour les nourrissons, et leur excès avant six mois peut être responsable de dyspepsie, de constipation, de déséquilibre ou d'excès de l'apport énergétique. Cependant, l'utilisation d'une farine facilite probablement le passage d'une alimentation exclusivement liquide à une alimentation semi-solide.

En cas de terrain atopique, il faut retarder la diversification et l'introduction des aliments très antigéniques (arachide, poisson,oeuf)

La référence
Chez 120 nourrissons ayant un terrain familial atopique, des aliments très antigéniques, comme l'œuf, le poisson, l'arachide, le soja, le blé et l'orange, ont été exclus pendant les neuf premiers mois de vie. Cette éviction a contribué à diminuer les manifestations allergiques à l'âge de un an. En effet, par rapport à une population contrôle de 55 nourrissons, la prévalence de l'asthme et/ou de l'eczéma était de 13 % versus 40 %.

Vraie question: que faire en cas de gastroentérite ?
Les gastroentérites, à rotavirus en particulier, augmentent, de manière transitoire et non spécifique, la perméabilité intestinale. Dans ces situations, il paraît donc logique de suspendre l'introduction de nouveaux aliments pendant deux à trois semaines, afin de limiter le risque d'apparition ultérieure d'allergies.

Il n'y a aucune raison de restreindre les graisses dans l'alimentation du nourrisson...

Pour comprendre: certaines graisses sont essentielles  
Le lait de mère est l'aliment de référence du jeune nourrisson. Plus de 50 % des calories apportées par le lait de mère sont d'origine lipidique. On conçoit dès lors que les lipides doivent représenter quantitativement une large part de l'alimentation du nourrisson.

De plus, les acides gras essentiels (AGE) jouent un rôle primordial dans le développement cérébral et sensoriel, ainsi que dans la régulation du système immunitaire. Une alimentation qualitativement et quantitativement adéquate en lipides au cours de la première année de vie est indispensable à la croissance et à la myélinisation du système nerveux central.Sur le plan qualitatif, quel que soit l'âge, on estime généralement que les graisses alimentaires devraient, en moyenne, apporter 2,5 à 5 % de l'énergie totale sous forme d'acide linoléique et 0,3 à 1 % sous forme d'acide alpha-linolénique, avec un rapport entre ces deux acides gras se situantentre 4 et 6.

Lorsque la diversification alimentaire est bien menée, il n'existe pas de risque de carence en AGE.A l'âge où la diversification est débutée, les tissus les plus sensibles à une carence en AGE (système nerveux et tissus sensoriels) ont déjà réalisé une grande partie de leur maturation, et le nourrisson dispose de réserves en AGE qui lui permettent de compenser d'éventuelles carences transitoires.Sur le plan quantitatif, lorsque la consommation de lait de croissance est économiquement impossible pour une famille, il faut le remplacer par du lait de vache entier et non demi-écrémé. En effet, la teneur lipidique moyenne des laits de croissance est de 30 g/1, c'est-à-dire plus proche de celle du lait de vache entier (36 g/1) que de celle du lait demiécrémé (18 g/1). Le lait de vache est cependant pauvre en acides gras essentiels, alors que les laits de croissance en sont enrichis. Ce déséquilibre peut en partie être compensé par l'ingestion quotidienne d'une faible quantité d'huile végétale

Controverse 
Il est bien établi que des lésions arté rielles très précoces, sous forme de stries graisseuses, peuvent se constituer dans la prime enfance, dès l'âge de un ou deux ans. Ces lésions sont réversibles, mais certaines sont probablement les précurseurs de lésions plus importantes, aboutissant à des maladies coronaires à l'âge adulte. Plusieurs études montrent que des régimes qui augmentent le rapport graisses insaturées/graisses saturées entraînent une diminution des taux sanguins de cholestérol et de LDL cholestérol chez le nourrisson . I1 parait donc souhaitable de ne pas encourager la consommation de graisses, notamment d'origine animale, chez le nourrisson. L'influence bénéfique d'une telle attitude sur le risque cardiovasculaire à long terme reste cependant à démontrer.

...mais il y en a pour surveiller l'apport protéique

Pour comprendre
Parallèlement à la diminution de la part d'énergie apportée par les lipides, des enquêtes alimentaires récentes relèvent une augmentation de celle provenant des protéines, ce qui aboutit à un déséquilibre nutritionnel. La plupart des enquêtes alimentaires montrent que l'enfant, entre six mois et deux ans, consomme en moyenne 4 à 5 g/kg/jour de protéines, ce qui est très supérieur aux apports de sécurité, fixés à 1,48 g/kg/jour. L'origine de ces protéines est principalement animale (70 à 75 %).Les apports protéiques de sécurité sont d'environ 1,5 g/kg/j.

En faisant un calcul rapide se basant sur les apports protéiques des principaux aliments figurant sur le tableau ci-contre, on s'apercoit que ces quantités sont dépassées au cours d'un menu quotidien classique, qui comporte du lait de suite le matin et au goûter, des légumes et de la viande à midi, des légumes et un dessert lacté le soir. On conçoit dès lors qu'il est inutile, voire délétère, de consommer des aliments riches en protéines (viande, œuf, poisson) le soir en plus du midi.

La référence  
Roland-Cachera et al. ont montré, au cours d'une étude longitudinale, que l'indice de corpulence (BMI) à l'âge de huit ans était corrélé positivement à l'apport en protéines à l'âge de deux ans.Leurs résultats suggèrent, sans le démontrer, qu'un apport trop élevé en protéines à cet âge augmente le risque d'obésité et donc de pathologies associées à la surcharge pondérale.

Pas de gluten avant six mois

Pour comprendre  
L'entéropathie par intolérance au gluten se caractérise par des lésions intestinales dues à l'ingestion de gliadine et de prolamine apparentée chez des sujets génétiquement déterminés. Le retrait de l'agent toxique (le gluten) de l'alimentation du patient permet la rémission clinique et la restauration d'une muqueuse normale.Il y a au moins deux pré-requis pour développer une maladie cœliaque: une prédisposition génétique (haplotypes HLAB8-DR5 ou/et DR7 DQW2) et des apports en gluten. La plupart des sujets présentant ces haplotypes ne développent pas de maladie cœliaque, ou du moins pas d'entéropathie sévère, malgré des apports en gluten.

Il est donc probable que d'autres facteurs ou d'autres gènes interviennent.La durée de l'allaitement maternel, l'âge d'introduction du gluten dans le régime, la durée de la période où coexistent à la fois allaitement maternel et consommation de gluten, la quantité de gluten consommée (en particulier la quantité et la qualité des apports en céréales), des agents infectieux pourraient influer sur l'apparition de la maladie.Les manifestations de la maladie cœliaque ont changé au cours des dix dernières années, en partie à cause de l'introduction plus tardive des céréales dans l'alimentation et de l'augmentation de l'allaitement maternel dans certains pays.

Les références
Mitt a étudié, chez des enfants estoniens en bonne santé, l'âge au moment de l'introduction du gluten ainsi que la quantité de gluten proposée. Les résultats ont été comparés à ceux d'autres populations (Finlande, Suède) où l'incidence de la maladie cœliaque était plus élevée. L'âge moyen d'introduction du gluten dans la population d'enfants estoniens était plus élevé et la quantité de gluten proposée avant six mois toujours faible. Les auteurs notaient un certain parallélisme entre l'incidence de la maladie cœliaque et l'apport en céréales, et suggéraient que l'apport en céréales avant le sixième mois pouvait avoir un rôle dans le développement de la maladie cœliaque. 

Dans une autre étude, la conduite de la diversification alimentaire de deux groupes d'enfants présentant une maladie cœliaque a été comparée à celle de groupes d'enfants témoins au cours de deux périodes pendant lesquelles l'incidence de la maladie cœliaque avait baissé; la première période s'étendait de 1971 à 1980, la seconde de 1981 à 1992. Le type d'allaitement, maternel ou artificiel, et le mode de diversification, en particulier l'âge d'introduction du gluten, étaient déterminés. Les auteurs notaient que la diminution de l'incidence de la maladie cœliaque était associée à des modifications des habitudes alimentaires: introduction plus tardive du gluten, augmentation de l'utilisation de produits sans gluten au début de la diversification, mais aussi augmentation de l'allaitement maternel.

Controverse 
Ascher et al. ont également étudié l'influence des habitudes alimentaires et de la présence du gluten sur la survenue de la maladie cœliaque. 85 patients présentant les haplotypes HLA de susceptibilité de la maladie cœliaque, tous issus de fratries d'enfants suivis pour une maladie cœliaque, ont été étudiés et ont subi une biopsie intestinale. Les 8 enfants présentant une maladie cœliaque silencieuse ont été comparés aux 73 autres, pour lesquels le diagnostic avait été exclu. La comparaison de la durée de l'allaitement maternel, de l'âge d'introduction du gluten, de la consommation de gluten, de la fréquence de la poursuite de l'allaitement maternel après introduction du gluten n'a montré aucune différence entre les deux populations. La sévérité de la maladie cœliaque était indépendante de la quantité de gluten ingérée.

Ne pas ajouter du sucre en excès dans l'alimentation du nourrisson

Pour comprendre 
L'apport glucidique du nourrisson, s'il convient sur le plan énergétique, réserve habituellement une place trop importante aux disaccharides, en particulier au saccharose, dont l'importance de la consommation est corrélée avec la survenue des caries. La première dent apparaît habituellement vers l'âge de six mois, alors que la diversification a le plus souvent déjà commencé. Chez l'enfant comme chez l'adulte, la carie est essentiellement due aux interactions entre bactéries cariogènes (Streptococcus mutens), alimentation riche en hydrates de carbone et susceptibilité de l'hôte.

Sur un modèle animal (rat), des auteurs ont montré que le saccharose était de loin le sucre le pluscariogène, et le lait de vache l'aliment le moins cariogène parmi différents produits utilisés .Le syndrome du biberon (baby-bottle tooth caries) décrit des caries nombreuses liées à uneconsommation exagérée et répétée d'hydrates de carbone avant le coucher et/ou pendant la sieste. Ce type de caries peut débuter très tôt après l'émergence des premières dents. Dans certains cas, la totalité des premières dents peut être détruite, ce qui peut avoir pour conséquence une mauvaise disposition des dents définitives.

Les références
Les parents des nourrissons présentant ces caries du biberon appartiennent souvent à un milieu socio-économique défavorisé et ont peu de connaissances sur la diversification. La prévalence de ce syndrome était d'environ 10 % en France dans les années 30. Le sex-ratio est de 1.L'attirance pour le goût sucré a été évaluée chez 63 enfants âgés de deux ans. Les enfants qui avaient reçu régulièrement de l'eau sucrée depuis la naissance étaient plus attirés par le sucre à l'âge de deux ans que les enfants qui n'en avaient consommé que de manière occasionnelle. Par contre, aucune différence dans l'attirance pour le sucre n'a été constatée chez les enfants qui recevaient du jus de fruit (goût moins sucré que l'eau sucrée).Les effets apparents de la prise du sucre sont liés au milieu dans lequel il est dissous. L'absorption précoce et régulière de sucre semble donc favoriser l'appétence ultérieure pour les aliments sucrés.

Ne pas ajouter de sel dans l'alimentation du nourrisson

Pour comprendre
La dose journalière adéquate est de 5 à 15 mmol pour les enfants de moins de six mois et de 11 à 33 mmol pour les enfants de six à dix-huit mois.Il semble raisonnable d'essayer de contrôler l'apport en sel durant la période de sevrage et au cours de la diversification, d'une part en raison de la faible capacité d'épuration rénale du sodium d'autre part afin de réduire le risqué théorique d'accoutumance au goût salé. Les capacités d'excrétion rénale du sodium sont limitées à la naissance et s'accroissent progressivement au cours de la première année de vie. Le taux de filtration glomérulaire n'est que de 20 ml/mn/1,73 m2 chez le nouveau-né à terme; l'évolution de la fonction glomérulaire permet au nourrisson de faire face aux problèmes d'une surcharge osmotique, avec toutefois une capacité d'excrétion du sodium limitée.

La référence  
La relation entre consommation de sel et prévalence de 1'HTA a été établie dans des populations adultes isolées. Il est constaté que dans les communautés où les apports en sel sont faibles, les niveaux d'HTA sont bas, alors que, dans des populations consommant des quantités importantes de sel (Japon), on observe une prévalence élevée de l'HTA. Cependant, la relation entre consommation de sel et HTA n'est pas linéaire, et il existe probablement une susceptibilité individuelle aux facteurs environnementaux (et alimentaires, dont le sel) à l'origine de 1'HTA . Controverse Chez l'enfant, aucune corrélation significative n'a été retrouvée entre consommation de sel et HTA.

Tenir compte du contexte familial, socio-économique et culturel dans la conduite de la diversification alimentaire

Pour comprendre
En matière de diversification, le médecin propose, mais la mère et l'enfant disposent. Nos conseils doivent tenir compte des faits suivants: place de l'enfant dans la fratrie, c'est-à-dire expérience ou non de la mère d'une diversification alimentaire préalable; poids des générations précédentes au sein de la famille; habitudes alimentaires familiales. L'alimentation est variable d'un jour à l'autre, d'une région à l'autre, d'une saison à l'autre. Elle dépend des goûts de l'enfant, des parents, de leurs ressources et de leurs interdits. "il faut", "on doit" sont des termes à employer avec une grande prudence en diététique infantile. La diversification alimentaire est progressive, faite de propositions successives, de souplesse et d'adaptation aux goûts et aux désirs de l'enfant. Un refus ne doit pas être ressenti comme un échec personnel par la mère, il signifie simplement que le moment n'est pas venu, qu'il faudra réessayer plus tard. 

Il faut savoir que la régulation des apports alimentaires s'effectue sur une à deux semaines, et donc accepter la variabilité de l'appétit du nourrisson. Les apports plus élevés au cours d'un repas sont en règle compensés par des apports plus faibles aux repas suivants et viceversa. De plus, il existe des petits et des gros mangeurs. La consommation énergétique varie beaucoup au sein d'un même groupe d'enfants. Les variations interindividuelles de la valeur énergétique des rations sont considérables et ne s'expliquent pas par la variabilité des masses corporelles. Au sein d'un échantillon de nourrissons de même âge et de même poids, les consommations alimentaires peuvent varier du simple au double. Cette notion d'individualisme alimentaire rend nécessaire d'envisager une certaine marge dans la prescription quantitative des régimes alimentaires chez le nourrisson.

Il convient de faire confiance au mécanisme de régulation de la prise alimentaire du nourrisson pour l'adaptation de sa ration alimentaire à ses besoins énergétiques.

La référence
Une récente étude écossaise concernant la conduite de la diversification alimentaire et les facteurs pouvant l'influencer a montré que l'âge médian d'introduction des aliments solides était de 11 semaines, avec des extrêmes allant de 4 à 35 semaines. Seulement 7 % des enfants gardaient une alimentation lactée exclusive à l'âge de quatre mois. Les mères les plus jeunes (moins de vingt ans), celles d'un niveau socio-économique bas et celles utilisant un allaitement artificiel introduisaient les aliments solides plus tôt. Les enfants dont le poids était plus élevé avaient également été sevrés plus tôt.

Aucune différence entre filles et garçons n'a été relevée.Ces données suggèrent que la conduite de la diversification peut être influencée par l'éducation. Les sources d'information influençant la conduite de la diversification étaient une expérience antérieure (52%), les livres et prospectus (42%), un avis médical (30%), un avis de la famille ou d'amis (14%). Les mères qui avaient reçu une information spécifique sur la diversification avaient tendance à la commencer plus tard.

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Les laits que nous proposons à votre bébé : comment s'y retrouver pour les différencier

 

En comptant les laits pour prématurés, les laits ou aliments lactés pour nourrissons, les laits de suite, de régime pour régurgitations, sans lactose, premier âge, deuxième âge, hypoallergéniques, etc., il n'existe pas moins de 95 aliments lacté différents (non inclus les laits de «croissance») proposés à la sagacité du pédiatre et des familles.Conforme à la réglementation en vigueur, la composition de toutes ces préparations convient aux besoins énergétiques du nourrisson en vitamines, minéraux et acides gras essentiels.

Comment s'y retrouver ?

Pourquoi choisir un lait plutôt qu'un autre ? Parmi les symptômes qui peuvent justifier un changement de lait, on peut retenir, entre autres, la constipation, le fait que le nourrisson a toujours faim ou, au contraire, manifeste un petit appétit. Deux éléments importants de la composition du lait interviennent dans la satisfaction que le nourrisson va retirer de son repas et dans la rapidité de la digestion: 

  • le rapport caséine/protéines solubles,
  • le rapport lactose/dextrine-maltose.

Schématiquement, plus le lait est riche en caséine et pauvre en lactose plus le nourrisson est rassasié et le transit lent, et plus le lait est riche en protéines solubles et en lactose, plus le transit est rapide et l'appétit stimulé.La liste proposée ici a été établie à partir des données du dictionnaire Vidal, édition 2000. Les laits sont classés par ordre de rapport caséine/protéines solubles décroissant et, à rapport égal, par ordre alphabétique.

 

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*GPSR : Groupement des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne