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Questions concernant
les vaccins des enfants

 
 

L'encéphalite à tiques: il existe un vaccin efficace

Pas de problème avec le vaccin contre l'hépatite B

Le tout nouveau vaccin contre le cancer du col de l'utérus chez la femme (à faire chez les adolescentes)

Un vaccin contre la maladie de Lyme?

Coqueluche, varicelle, hépatite A, BCG (tuberculose): le nouveau calendrier vaccinal

Le vaccin contre le pneumocoque: ses intérêts, quand le faire, qu'est ce que ce germe?

Les vaccins multiples ne risquent-ils pas de surcharger ou d'affaiblir le système immunitaire?

Pourquoi le calendrier vaccinal est-il souvent modifié ?

Comment sont fabriqués les vaccins ? Pourquoi des problèmes d'approvisionnement sont-ils fréquents dans les pharmacies ? Délais de fabrication ?

ROR : pour en finir avec les oreillons, la rubéole et la rougeole

Tuberculose : 38 laboratoires unis pour trouver le meilleur futur nouveau vaccin -

Vaccin et produits bovins : l'Agence de sécurité sanitaire rassure

Mort subite du nourrisson : les Britanniques innocentent la vaccination accélérée

La vaccination chez les prématurés

Vaccinations des enfants atteints de maladie chronique (exemple : diabète, néphropathies, mucoviscidose, convulsions, etc)

Nouveaux arguments contre une relation entre la vaccination rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et autisme

Un bébé peut supporter vingt vaccinations dans les deux premières années de sa vie

Programme de vaccination : la France en queue de peloton en Europe pour les vaccins

 
 
 
 

Vaccin contre l'hépatite B

 

 

 

DEUX SOCIETES savantes en hépatologie, l'Association française pour l'étude du foie (AFEF) et la Fédération nationale des pôles de référence et ré- seaux hépatites (F'PRH), souhaitent rassurer le corps médical à propos de la vaccination contre l'hépatite B.

L'objectif étant de permettre d'améliorer le taux de couverture vaccinale « qui reste bas chez les nourrissons et les enfants dans tes pays occidentaux ». Ce message intervient alors que la jge Marie-Odile Bertella-Geffroy poursuit l'instruction du dossier du vaccin contre l'hépatite B en enten- dant les responsables des laboratoires concernés. Les craintes étaient nées, on s'en souvient, de la description de plusieurs cas d'atteintes démyéllni- santes, en particulier des SEP, après vaccination contre le virus B, ce seulement chez l'adulte.

Dans un communiqué de presse, les deux sociétés savantes fondent leurs propos, d'une part, sur plusieurs études antérieures qui n'ont pas trouvé de risque significativement plus élevé d'affection dé- myélinisante après vaccination, et, d'autre part, sur deux études françaises récemment publiées.

La première porte sur une cohorte de 500 enfants atteints de ce type d'affection et suivis pendant dix ans. Les auteurs (Mikaeloff Y. et coll.) montrent l'absence de risque à vacciner les enfants atteints de SEP. Il n'y a pas de poussée de la maladie par rapport à un groupe non vacciné.

La seconde a étudié 143 enfants atteints de SEP qui ont été comparés à 1122 témoins (Mikaeloff Y. et coll. ; lire « le Quotidien » du 4 décembre). La couverture vaccinale contre l'hépatite B était équi- valente dans les deux groupes (50 %). Ici aussi, il n'existe pas d'augmentation du risque lorsque le vaccin a été injecté 6 ou 36 mois avant l'apparition de la maladie.

Ainsi, les recommandations de septembre 2003 demeurent: vaccination universelle des nourrissons; programme de rattrapage temporaire visant enfants et adolescents ; vaccination des sujets à risque élevé d'hépatite B.

 

 

 
 

Un vaccin contre la maladie de Lyme?

 

 

 

Les morsures de tiques sont susceptibles de transmettre un certain nombre d'infections, dont les borrélioses (la plus connue étant la maladie de Lyme), et des maladies virales, dont l'encéphalite à tiques due aux flavivirus (tickborne encephalitis : TBE des AngloSaxons).

Il existe un vaccin, le Ticovac® des laboratoires Baxter, destiné à se protéger contre les encéphalites virales à tiques européennes. La prévention de la maladie de Lyme, maladie bactérienne quant à elle, repose d'abord et avant tout sur la prévention des morsures de tiques et ensuite sur l'ablation rapide des tiques (moins de vingt-quatre à trente-six heures). L'antibiothérapie à visée préventive est par contre inutile.

Le vaccin, commercialisé en 1999 aux Etats-Unis et développé par la firme SmithKline Beecham (Lymerix®), ne protégeait que contre la seule espèce pathogène présente aux Etats-Unis, B. burgdorferi, alors qu'il en circulent aussi deux autres en Europe, I. garinii et I. afzelii. Depuis février 2002, le laboratoire a décidé d'en cesser la commercialisation. La mise au point d'un vaccin protégeant contre les trois espèces ne semble plus d'actualité aujourd'hui.

Pour mémoire (1) L'agent responsable de la maladie de Lyme est une bactérie, un spirochète (du radical spire, et du grec khaité «longs cheveux, crinière»).

Plusieurs espèces de borrélies, actuellement désignées sous le terme de groupe burgdorferi ou Borrelia burgdorferi lato sensu, sont impliquées dans cette infection. Trois de ces espèces sont pathogènes pour l'homme.

Aux Etats-Unis, il s'agit de Borrelia burgdorferi, ou encore Borrelia burgdorferi stricto sensu. En Europe, à cette espèce s'en ajoutent deux autres B. garinii et B. afzelii.

On retrouve une spécificité d'impact:

- L B. burgdorferi stricto sensu dans les manifestions arthritiques;

- L B. garinii dans les manifestations neurologiques;

- L B. afzelii dans les manifestations cutanées tardives : l'acrodermatite chronique atrophique.

Après la morsure indolore de la tique, le spirochète diffuse dans la peau et, par l'intermédiaire de la salive de la tique, parfois dans le sang et les tissus, entraînant alors une maladie protéiforme qui doit être rapidement traitée par antibiotiques.

En France, l'incidence moyenne serait, selon une étude faite à partir d'un réseau de médecins sentinelles, de 16,5 pour 100 000 (Dournon et al., 1989).

Comment enlever une tique?

Il faut:

- retirer la tique le plus vite possible, en particulier avant les trente-six premières heures de fixation;

- éviter d'appliquer tout produit (éther, etc.) qui risque de faire régurgiter la tique et d'accroître ainsi le risque d'infection;

- la tirer au plus près de la peau, ce qui en général se réalise mieux à l'aide de pinces fines

- éviter le contact direct des doigts avec la tique ou son régurgitat, car de petites blessures aux doigts favorisent la pénétration des germes;

- toujours faire suivre d'une désinfection à l'alcool le point de piqûre après arrachage;

- conserver la tique pour identification, car toutes les tiques qui piquent l'homme (notamment celles qui se fixent au niveau du cuir chevelu) ne sont pas des vecteurs de la borréliose de Lyme.

Traitement et prévention Toutes les manifestations de la maladie de Lyme doivent faire l'objet d'un traitement antibiotique (cyclines ou bêtalactamines). Le traitement au stade primaire entraîne une guérison rapide et prévient les complications. Non traitées, les arthrites et les manifestations neurologiques peuvent évoluer vers la chronicité.

La prévention individuelle repose sur le port de vêtements couvrants et surtout sur l'examen soigneux de la peau après une sortie en forêt.

La prévention institutionnelle devrait passer par une meilleure gestion du grand gibier, facteur d'augmentation des populations de tiques.

La prophylaxie antibiotique, même consécutive à une piqûre de tique, est déconseillée.

PLUS DE TIQUES? D'après ce que rapportent plusieurs de nos confrères, les tiques semblent de plus en plus présentes en France : dans la forêt d'Arcachon, que P. Maybon dit avoir sillonnée pendant de nombreuses années sans jamais en rencontrer jusqu'à très récemment, dans la région bordelaise (" depuis quelques semaines, note C. Salinier, il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive au moins deux appels pour ce problème»). Le département de l'Isère est également très concerné par la maladie de Lyme, précise J. Bachy, tant sur le plan médical que vétérinaire. F. Vié le Sage dit ne pas avoir constaté d'augmentation des appels à ce sujet en Savoie.

Concernant la répartition géographique et l'épidémiologie de la maladie, il est précisé sur le site de l'InVS (www. invs.sante.fr) que « la maladie de Lyme ou borréliose de Lyme est une zoonose répartie dans tout l'hémisphère nord. C'est l'infection transmise par les tiques de loin la plus fréquente en Europe.

L'incidence de la maladie est très variable selon les pays et, dans un même pays, selon les régions. En France, il n'y a eu jusqu'à présent que des données épidémiologiques ponctuelles sur cette pathologie, qui ne permettent pas de connaître précisément l'incidence de la maladie ».

UN CONSEIL PRATIQUE Enfin, un conseil pratique de A. Bandinelli : pour enlever « très facilement» la tique, on peut utiliser le crochet O'Tom. Pour tout savoir sur ce crochet et son mode d'emploi (illustré par une animation vidéo), se reporter au site http://perso. wanadoo.fr/h3d/technique. htm.

 

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Le tout nouveau vaccin contre le cancer du col de l'utérus HPV chez la femme (à faire chez les adolescentes)

 

 

LES POINTS FORTS

- 70% des femmes sexuellement actives vont rencontrer le HPV et de plus, tôt après le début de leur vie sexuelle.

- L'efficacité du T7' vaccin est de 100% dans la prévention des lésions de bas grade induites par les HPV 6, 11, 16, et 18.

- un rappel sera-t-il nécessaire, nous ne disposons pour l'instant d'un recul de cinq ans.

Vaccin HPV

La mise au point rapide d'un vaccin contre les principaux papillomavirus oncogènes responsables de la majorité des cancers du col chez la femme, qui constitue la plus belle avancée en vaccinologie pourrait à première vue ne pas concerner les pédiatres: en fait, il est maintenant certain que ce vaccin, qu'il faudra faire accepter par les familles, devra être administré vers 12/13 ans pour avoir le maximum d'efficacité.

Les infections à papil!omavirris humains (HPV) sont les plus fréquentes des infections sexuellement transmissibles. Si elles sont dans la majorité des cas inapparentes et transitoires, elles deviennent chroniques dans 10 à 20 % des cas. Elles peuvent induire alors des condylomes et/ou provoquer des lésions malpighiennes et glandulaires intraépithéllales pouvant conduire à un cancer du col de l'utérus.

Le cancer du col de l'utérus est le second cancer de la femme, après le cancer du sein. LOM5 évalue l'incidence mondiale à 500 000 nouveaux cas par an et il est responsable de 270 000 morts par an dans le monde. En France, près de 3 500 nouveaux cas sont dépistés chaque année et la mortalité est de 1000 cas par an.

Les HPV sont groupés en deux catégories en fonction du risque oncogène qu'ils présentent.
Les HPV de bas risque (LI): ce sont les génotypes 6, 11, 42, 43, 44. ils ne provoquent que des condylomes bénins.
Les HPV de haut risque (HR): les génotypes 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 68, 73, et 82 sont associés un risque de développer des lésions précancéreuses en cancéreuses. Les sérotypes 16 et 18 sont, de loin, les deux principaux responsables de lésions cancéreuses.

Association entre HPV et cancer

L'association causale entre virus et cancer a nécessité de nombreux travaux. Actuellement, on estime que 20 % des cancers sont viro-induits: c'est le cas de l'hépatite B et du cancer du foie, de l'EBv et de certains lymphomes, de l'herpès 8 et du sarcome de Kaposi et bien sûr de l'HPv et du cancer du col.

Très peu d'associations sont aussi fortes que HPV et cancer du col: ainsi l'odd ratio entre hépatite B et cancer du foie est de 100, entre tabac et cancer du poumon de 10, alors qu'il est à plus de 500 entre HPV 16, 18 et cancer du col de l'utérus!

Histoire naturelle de l'infection à HPV

Les infections génitales à HPV sont extrêmement fréquentes: ainsi, 70 % des femmes sexuellement actives vont rencontrer le HPv et, de plus, tôt après le début de leur vie sexuelle: 60 % d'entre elles seraient infectées pendant les cinq premières années. La réponse immunitaire est en général suffisamment efficace pour permettre l'élimination du virus dans 80 à 90 % des cas.
Ailleurs, pour une raison inconnue le virus persiste localement (comme le virus herpès) et peut alors entrainer des dysplasies intraépithéliales cervicales ou des néoplasies de bas ou haut grade selon la hauteur des anomalies histologiques de l'épithélium: CIN1, ClN2et clN3; seules CIN2 et cIN3 sont considérées comme des lésions précancéreuses.

La découverte de ces lésions impose une surveillance et des examens répétés, sachant que 5 % des stades CIN2 deviennent un cancer et 12% des ClN3.

Il faut préciser que les facteurs environnementaux jouent un rôle important dans l'évolutivité de ces lésions, en particulier, le tabagisme les contraceptifs oraux, la parité et surtout les autres MST (maladies sexuellement transmissibles).

Suivant le génotype, le risque de cancer varie considérablement: ainsi dans une étude récente française (étude EDITH) portant sur 283 cancers du col, le HPv fut retrouve dans 95,7% des cas, dans 95,3 % il s'agissait d'un HPv de haut risque dont 71,7% d'HPv 16, 17, 2% d'HPv 18 suivis par les génotypes 31 (6,1 %) 33, 45, 35 et 58 (2,2 à 3,2 %) Une co-infection par deux HPV fut retrouvée dans 17,5 % des cas, l'association 16 + 18 étant la plus fréquente (7,9 %).
Pour ce qui est du risque de lésions anorogéniques externes (condylomes), il varie en fonction des pratiques sexuelles: son incidence en France est mal connue: elle serait de 100 nouveaux cas par an pour 100 000 habitants, touchant donc 3 à 6 % de la population: HPV 6 et HPV 16 en sont les deux principaux responsables.

Genèse d'une prévention vaccinale

Le concept d'une vaccination contre le papillomavirus est né de deux constats:
- le cancer du col utérin ne peut survenir qu'après une infection à HPV chronique ayant provoqué une dysplasie CIN2 et CIN3;
- la culture de virus HPV sur cellules eucaryotes donne naissance spontanément à des pseudoparticules virales contenant la protéine structurale Li (phénomène d'autoassemblage) qui hautement antigénique induit chez l'animal des anticorps protecteurs vis-à-vis d'une infection expérimentale par le HPV. Cette pseudoparticule virale VLPLI ne contient pas d'acide nucléique et n'a aucun effet oncogène. Elle est spécifique d'un génotype donné, mais au fur LA PRATIQUE et à mesure de nos connaissances, des mécanismes de protection croisée sont mis en évidence.

Chez la femme, l'injection de VLP I provenant de cultures de papillomavirus de génotype 16 et 18 a induit la synthèse d'anticorps antiVLP à des taux sériques élevés, très supérieurs aux taux observés après un infection naturelle; de plus ces anticorps neutralisants furent retrouvés au niveau du mucus cervical.
Devant ces résultats remarquables, des essais à grande échelle furent entrepris chez les jeunes femmes et les adolescentes, l'objectif étant d'évaluer l'apparition de lésions dysplasiques CIN2/3 et Cl après vaccination, les dysplasies CIN2/3 précédant l'apparition du cancer.

Les premiers essais cliniques réalisés chez l'homme ont montré une bonne tolérance et deux approches vaccinales ont été choisies: l'une fondée uniquement sur la prévention du cancer du col à l'aide d'un vaccin bivalent VLPI (Cervarix) contenant les deux génotypes les plus fréquemment impliqués dans le cancer du col (type 16 et 18) et l'autre permettant de protéger à la fois contre les condylomes et contre le cancer du col avec un vaccin quadrivalent VLPLI contenant les génotypes 6, 11, 16 et 18 (Gardasil).

Actuellement, avec cinq ans de recul, leur efficacité est proche de 90 % en termes de protection contre l'infection et de 100 % contre l'apparition des lésions dysplasiques.

Concernant le vaccin quadrivalent qui vient d'être mis sur le marché en France, l'efficacité, évaluée sur 30.000 femmes, a été aussi de 100 % dans la prévention des lésions de bas grade induites par les HPV 6, 11, 16, et 18. De plus, une immunité croisée semble exister avec les génotypes 31 et 45 qui sont responsables de 8 à 9 % de l'ensemble des cancers du col.
Le schéma de primovaccination comprend trois doses administrées à 0,2 et 6 mois.
Le vaccin bivalent contient en plus un adjuvant (aluminium + MPL) entraînant une réponse anticorps plus élevée et plus prolongée pendant au moins 48 mois pour les génotypes 16 et 18, ce qui aboutit à une protection de 100 % vis-à-vis de CIN2 et 3. II semble aussi une immunité croisée pour les sérotypes 45 et 31.

Si tous ces résultats sont prometteurs, de nombreuses incertitudes demeurent:


++L'âge de la vaccination d'abord: plusieurs arguments poussent à vacciner vers 11/13 ans, car l'immunogénicité du vaccin est maximale à cet âge et qu'il paraît logique d'immuniser avant les premières infections à HPV. Toutefois, l'existence d'une séropositivité antérieure pour le HPV ne modifie ni l'immunogénicité ni l'efficacité clinique du vaccin. Reste à savoir quelle sera l'acceptabilité des parents pour un vaccin dont les effets seront appréciables 20 à 40 ans plus tard!

++La durée de protection du vaccin est une autre inconnue: un rap pel seratil nécessaire, nous ne disposons pour l'instant d'un recul de cinq ans.

++Conséquence de cette incertitude: la nécessité de continuer le dépistage: depuis 1995, 1'ANDEM recommande que le frottis cervicoutérin soit réalisé à partir de 25 ans (et jusqu'à 65 ans) tous les trois ans, après deux frottis normaux réalisés à un an d'intervalle. En réalité seulement 60% des femmes de 20 à 49 ans et 48 % après 50 ans appliquent ces recommandations. Il serait de plus dangereux que les femmes vaccinées abandonnent toute surveillance.

++Faudra-t-il vacciner les hommes? Ils sont certainement les contaminateurs et les infections à HPV pour eux aussi ne sont pas anodines: Aux ÉtatsUnis, on estime que le HPV est responsable de 10000 cancers génitaux et ORL, 500.000 condylomes chez l'homme, et 3300 papifiomatoses des voies aériennes chez l'enfant. Des études pharmacoéconomiques sont en cours pour évaluer l'intérêt d'une vaccination généralisée.

++Vers un vaccin thérapeutique? Un candidat vaccin constitué de fragments de la protéine oncogène E7 de l'HPV 16 couplé à une protéine bactérienne de Bordetella pertussis, administré à des souris porteuses de tumeur a provoqué une régression complète de la tumeur dans 100 % des cas; un résultat identique a été retrouvé avec un vaccin E7 de l'HPV 18. Les essais sont en cours chez la femme.

Pour conclure, rappelons que 75 % des cancers du col surviennent dans les pays en voie de développement ou les dépistages systématiques sont l'exception: souhaitons que le prix du vaccin diminue rapidement dans les années à venir!

 

 

 
 

Un vaccin contre la maladie de Lyme?

 

 

 

Les morsures de tiques sont susceptibles de transmettre un certain nombre d'infections, dont les borrélioses (la plus connue étant la maladie de Lyme), et des maladies virales, dont l'encéphalite à tiques due aux flavivirus (tickborne encephalitis : TBE des AngloSaxons).

Il existe un vaccin, le Ticovac® des laboratoires Baxter, destiné à se protéger contre les encéphalites virales à tiques européennes. La prévention de la maladie de Lyme, maladie bactérienne quant à elle, repose d'abord et avant tout sur la prévention des morsures de tiques et ensuite sur l'ablation rapide des tiques (moins de vingt-quatre à trente-six heures). L'antibiothérapie à visée préventive est par contre inutile.

Le vaccin, commercialisé en 1999 aux Etats-Unis et développé par la firme SmithKline Beecham (Lymerix®), ne protégeait que contre la seule espèce pathogène présente aux Etats-Unis, B. burgdorferi, alors qu'il en circulent aussi deux autres en Europe, I. garinii et I. afzelii. Depuis février 2002, le laboratoire a décidé d'en cesser la commercialisation. La mise au point d'un vaccin protégeant contre les trois espèces ne semble plus d'actualité aujourd'hui.

Pour mémoire (1) L'agent responsable de la maladie de Lyme est une bactérie, un spirochète (du radical spire, et du grec khaité «longs cheveux, crinière»).

Plusieurs espèces de borrélies, actuellement désignées sous le terme de groupe burgdorferi ou Borrelia burgdorferi lato sensu, sont impliquées dans cette infection. Trois de ces espèces sont pathogènes pour l'homme.

Aux Etats-Unis, il s'agit de Borrelia burgdorferi, ou encore Borrelia burgdorferi stricto sensu. En Europe, à cette espèce s'en ajoutent deux autres B. garinii et B. afzelii.

On retrouve une spécificité d'impact:

- L B. burgdorferi stricto sensu dans les manifestions arthritiques;

- L B. garinii dans les manifestations neurologiques;

- L B. afzelii dans les manifestations cutanées tardives : l'acrodermatite chronique atrophique.

Après la morsure indolore de la tique, le spirochète diffuse dans la peau et, par l'intermédiaire de la salive de la tique, parfois dans le sang et les tissus, entraînant alors une maladie protéiforme qui doit être rapidement traitée par antibiotiques.

En France, l'incidence moyenne serait, selon une étude faite à partir d'un réseau de médecins sentinelles, de 16,5 pour 100 000 (Dournon et al., 1989).

Comment enlever une tique?

Il faut:

- retirer la tique le plus vite possible, en particulier avant les trente-six premières heures de fixation;

- éviter d'appliquer tout produit (éther, etc.) qui risque de faire régurgiter la tique et d'accroître ainsi le risque d'infection;

- la tirer au plus près de la peau, ce qui en général se réalise mieux à l'aide de pinces fines

- éviter le contact direct des doigts avec la tique ou son régurgitat, car de petites blessures aux doigts favorisent la pénétration des germes;

- toujours faire suivre d'une désinfection à l'alcool le point de piqûre après arrachage;

- conserver la tique pour identification, car toutes les tiques qui piquent l'homme (notamment celles qui se fixent au niveau du cuir chevelu) ne sont pas des vecteurs de la borréliose de Lyme.

Traitement et prévention Toutes les manifestations de la maladie de Lyme doivent faire l'objet d'un traitement antibiotique (cyclines ou bêtalactamines). Le traitement au stade primaire entraîne une guérison rapide et prévient les complications. Non traitées, les arthrites et les manifestations neurologiques peuvent évoluer vers la chronicité.

La prévention individuelle repose sur le port de vêtements couvrants et surtout sur l'examen soigneux de la peau après une sortie en forêt.

La prévention institutionnelle devrait passer par une meilleure gestion du grand gibier, facteur d'augmentation des populations de tiques.

La prophylaxie antibiotique, même consécutive à une piqûre de tique, est déconseillée.

PLUS DE TIQUES? D'après ce que rapportent plusieurs de nos confrères, les tiques semblent de plus en plus présentes en France : dans la forêt d'Arcachon, que P. Maybon dit avoir sillonnée pendant de nombreuses années sans jamais en rencontrer jusqu'à très récemment, dans la région bordelaise (" depuis quelques semaines, note C. Salinier, il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive au moins deux appels pour ce problème»). Le département de l'Isère est également très concerné par la maladie de Lyme, précise J. Bachy, tant sur le plan médical que vétérinaire. F. Vié le Sage dit ne pas avoir constaté d'augmentation des appels à ce sujet en Savoie.

Concernant la répartition géographique et l'épidémiologie de la maladie, il est précisé sur le site de l'InVS (www. invs.sante.fr) que « la maladie de Lyme ou borréliose de Lyme est une zoonose répartie dans tout l'hémisphère nord. C'est l'infection transmise par les tiques de loin la plus fréquente en Europe.

L'incidence de la maladie est très variable selon les pays et, dans un même pays, selon les régions. En France, il n'y a eu jusqu'à présent que des données épidémiologiques ponctuelles sur cette pathologie, qui ne permettent pas de connaître précisément l'incidence de la maladie ».

UN CONSEIL PRATIQUE Enfin, un conseil pratique de A. Bandinelli : pour enlever « très facilement» la tique, on peut utiliser le crochet O'Tom. Pour tout savoir sur ce crochet et son mode d'emploi (illustré par une animation vidéo), se reporter au site http://perso. wanadoo.fr/h3d/technique. htm.

 

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Tuberculose : 38 laboratoires unis pour trouver le meilleur futur nouveau vaccin

 

A l'initiative de Bruxelles et de la direction générale de la Recherche, " Action clef maladies infectieuses ", un groupement de 38 laboratoires de recherche, se mobilise pour accélérer le développement de vaccins contre la tuberculose et pour, à terme, éradiquer la maladie.

La tuberculose tue 2 millions de personnes par an. Le BK est le microbe le plus destructeur de la planète. 22 pays réunissent plus de 80 % de tous les cas mondiaux. Fortes de ce constat, 1'OMS, l'Union internationale de lutte contre la tuberculose et les instances européennes ont décidé la mise au point et l'analyse comparative de plusieurs candidats vaccins existants, car la vaccination reste le seul moyen d'éradiquer la maladie.

Travail multidisciplinaire

Dans ce but, il faut associer les efforts des recherches académiques et industrielles, ce que vont faire 38 laboratoires sous l'égide de la Commission européenne. Brigitte Gicquel, chef de l'unité de génétique mycobactérienne à l'Institut Pasteur à Paris, coordinatrice de ce projet européen appelé " TB Vaccine Cluster ", explique la démarche : " Il faut souligner la valeur du travail multidisciplinaire qui réunit autour de ce projet des généticiens, des spécialistes du génome, des immunologis tes , des industriels et des biochimistes. "

Un financement de 5 millions d'euros assure la viabilité du projet pour trois ans. Bruxelles, .. mais aussi Aventis Pasteur et SmithKline-Beecham contribuent à l'investissement. Cela devrait permettre de faire avancer le travail sur les candidats vaccins, d'optimiser et de tester ces vaccins sur des modèles animaux pour lancer des essais cliniques humains. La transparence et la rédaction précise de règles juridiques assurent le bon fonctionnement de ce projet inédit. " Ce texte assure une crédibilité et rassure les différents partenaires du cluster ", ajoute la coordinatrice.

Sur le terrain, plusieurs sites de tests sont prévus pour envisager différents types de réactions sur des populations variées. Les pays partenaires sont ceux qui, comme le Gabon, sont déjà bien engagés dans la lutte contre la tuberculose. Leur profil se définit selon des caractéristiques d'incidence tuberculinique élevée, d'accessibilité au traitement pour tous et de réponse enthousiaste à l'investissement dans des structures de soins et de lutte contre la maladie. Il faut agir vitre. En 1993, la tuberculose a été déclarée urgence mondiale par l'OMS. L'épidémie de SIDA et l'émergence de bacilles multirésistants aux antibiotiques contribuent à aggraver l'impact de la maladie.

Entre 2000 et 2020, près d'une milliard de personnes seront nouvellementr infestées si aucune amélioration n'est apportée dans le controle de cette infection.

L'Afrique subsaharienne, certaines régions d'Asie, mais aussi à nos portes , des pays d'Europe de l'Est sont concernés.

A. Charlery-Labouche, le quotidien du médecin, 24 octobre 2000

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Vaccin et produits bovins : l'Agence de sécurité sanitaire rassure

 

Aucun vaccin commercialisé en France ne contient de produit bovin d'origine britannique, fait savoir l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). IL s'agissait de rassurer les consommateurs après l'annonce du retrait du marché britannique d'un vaccin oral contre la polio qui aurait été fabriqué avec des éléments de fœtus bovins; une mesure prise en vertu du principe de précaution, le risque de transmission de la nMCJ étant qualifié par le directeur de la Santé, le Pr Liam Donaldson, " d'infinitésimal ". Ce vaccin, fabriqué par la société Medeva, n'est pas vendu en France, pas plus que d'autres pouvant contenir des éléments bovins d'origine britannique.

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La vaccination chez les prématuré

 

D'après la communication du Pr J. Gaudelus, service de pédiatrie, hôpital Jean-Verdier, Bondy

Du fait de l'immaturité de son système immunitaire et de sa carence en anticorps maternels, transmis essentiellement au cours du troisième trimestre de la grossesse, le prématuré est un enfant particulièrement à risque face aux infections. Plusieurs études ont cherché à déterminer les réponses aux antigènes du calendrier vaccinal chez les enfants prématurés. Leurs résultats ont permis de définir certaines règles pour la vaccination de ces enfants [1-3].

Il a ainsi été établi que les prématurés doivent être vaccinés dès l'âge de deux mois, en se référant à l'âge chronologique et sans tenir compte de l'âge gestationnel. La coqueluche et les infections invasives à Haemophilus influeuzae b étant les deux types d'infections les plus redoutables pour ces enfants, le vaccin pentavalent doit être administré comme chez l'enfant à terme, à deux, trois et quatre mois. Chez les nouveau-nés de mère porteuse de l'antigène HBs, le vaccin hépatite B est indiqué dès la naissance, la deuxième dose à un mois, la troisième dose entre six et douze mois. Si la mère est HBs négative, l'enfant sera vacciné à l'âge de deux mois ou lorsqu'il aura atteint un poids de 2 kg. Le vaccin BCG peut être différé, sauf si l'enfant est exposé à un risque particulier de contamination [41. Enfin, le vaccin contre la grippe (deux demi-doses de vaccin adulte à un mois d'intervalle est indiqué après l'âge de six mois chez les enfants présentant une bronchodysplasie pulmonaire.

Chez les nouveau-nés prématurés de moins de trente-deux semaines, les vaccinations peuvent être à l'origine d'apnées survenant, selon les études [5, 6], dans 10 à 30 % des cas, essentiellement lors de la première injection vaccinale. Ce risque d'apnée est d'autant plus important que l'enfant est de faible poids, qu'il a des antécédents d'apnée ou qu'il présente une dysplasie broncho-pulmonaire. 1I est donc conseillé, chez les prématurés de moins de trente-deux semaines, de pratiquer la première injection de vaccin avant la sortie du service de néonatologie et de la faire sous monitoring poursuivi durant quarante-huit heures. Si une apnée survient lors de cette première injection, il est préconisé de faire les injections suivantes également sous monitoring et surveillance prolongée.

En l'absence d'apnée, la vaccination peut être poursuivie dans les mêmes conditions que chez l'enfant à terme.

 

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Vaccinations des enfants atteints de maladie chronique (exemple : diabète, néphropathies, mucoviscidose, convulsions, etc)

 

L'élaboration d'un calendrier vaccinal, et plus généralement les recommandations vaccinales, s'adressent avant tout aux sujets en bonne santé. Chez les sujets atteints de maladie chronique, il apparaît légitime pour chaque vaccination de s'interroger sur son utilité, ses risques éventuels, et le rapport bénéfice-risque pour le patient concerné.

Chez un patient ayant une maladie chronique, les risques potentiels des vaccinations sont, d'une part les risques des vaccins vivants chez les patients immunodéficients (du fait de leur maladie ou de leur traitement) et, d'autre part, le risque d'exacerbation d'une pathologie sous-jacente. En revanche, le bénéfice potentiel d'une vaccination est fonction :
- de l'immunité existante; ainsi, il est inutile de la faire si le sujet est immun du fait d'une exposition à la maladie naturelle ou par vaccination préalable;
- du risque d'exposition à l'agent pathogène, fonction de l'épidémiologie mais aussi d'éventuelles alternatives de prévention;
- de la sévérité de l'infection considérée, en tenant compte de la maladie chronique;
- de la capacité du patient à induire des réponses protectrices.

Principes généraux

Les vaccins vivants
Les vaccins vivants contre-indiqués chez les patients "immuno" déficients sont le BCG, les vaccins contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, la varicelle, la fièvre jaune et le vaccin antipoliomyélitique oral. Cependant, certains d'entre eux peuvent être effectués, soit dans le cadre de protocoles spécifiques (comme le vaccin antivaricelleux chez les sujets séronégatifs atteints de leucose), soit chez les enfants infectés par le virus de l'immunodéficience humaine (SIDA) avant d'être profondément immunodéprimés.

Le risque d'exacerbation
Le risque d'exacerbation est fréquemment évoqué chez les patients ayant une maladie chronique, particulièrement si elle comporte un caractère immunologique. En effet, certaines réactions vaccinales indésirables sont clairement de nature immunologique, l'antigène jouant le rôle de déclencheur d'une réaction de type vascularite (arthrite, uvéite, éruption).

La quantité d'antigène vaccinal étant très limitée, ces complications le sont également à condition qu'il ne s'y ajoute pas de réaction croisée avec un antigène du patient. Cela reste cependant théorique. Ce risque d'exacerbation est à évaluer en fonction de la pathologie préexistante et du vaccin (antigène, adjuvant, etc.), en s'aidant de données publiées dans la littérature (mais celles-ci n'existent pas toujours) de façon à déterminer un rapport bénéfices/risques individuel.

Ces principes étant énoncés, nous aborderons quelques situations susceptibles d'être rencontrées en pratique.

Vaccination des sujets recevant une corticothérapie
Ni la dose, ni la durée d'une corticothérapie susceptible de déclencher une immunodépression chez un enfant par ailleurs en bonne santé ne sont connues avec précision. En dépit de ces incertitudes, l'attitude suivante peut être proposée chez les enfants traités par corticoïde des pour une maladie non immunodéficiente.

Cas ne nécessitant pas de modifications du calendrier vaccinal

Peuvent être vaccinés normalement les patients recevant :
- une corticothérapie locale quel que soit le type (inhalation, infiltration, crème ou pommade, collyre).
- une opothérapie substitutive.
- une dose de 2 mg/kg/j de prednisone (ou ses équivalents), ou de 20 mg/j ou moins pour un poids inférieur à 10 kg.

Cas nécessitant des modifications du calendrier vaccinal

Pour des doses supérieures, l'attitude dépend de la durée du traitement :
- si elle est inférieure à 14 jours, les patients peuvent être vaccinés dès l'arrêt de la corticothérapie. Certains auteurs préfèrent se donner au moins 15 jours d'arrêt chaque fois que possible;
- Au-delà, il faut différer d'au moins un mois (3 mois pour certains) après arrêt du traitement l'administration des vaccins à virus vivants.

Vaccination des asthmatiques et des allergiques

Les asthmatiques
Il faut veiller à respecter le plus possible le calendrier vaccinal. Les sujets atteints d'asthme sévère doivent d'être vaccinés contre la grippe. Concernant les sujets asthmatiques traités par cure courte de corticoïdes (5 jours à la dose de 2 mg/kg, maximum 40 mg/j), une étude récente comportant 109 enfants vaccinés contre la grippe ne montre, comparativement à un groupe d'asthmatiques témoin, ni exacerbation ni altération de la réponse anticorps (2);

Les atopiques
Aucune étude n'a jamais mis en évidence de corrélation entre l'exacerbation d'une maladie atopique et la vaccination, mais des accidents immuno-allergiques plus ou moins graves sont susceptibles d'apparaître chez un petit nombre d'enfants allergiques.

Diabète
Il est absolument nécessaire que les diabétiques soient normalement vaccinés. Le vaccin antigrippal est recommandé au moins chez l'adulte.

Néphropathies
Le calendrier doit, là encore, être respecté dans la mesure du possible. La règle est de ne pas vacciner en poussée. Lorsque les enfants sont sous corticothérapie, les règles énoncées au paragraphe spécifique s'appliquent. Les syndromes néphrotiques purs et primitifs justifient par ailleurs une vaccination antigrippale et devraient pouvoir bénéficier du vaccin antipneumococcique conjugué.

Mucoviscidose
Le calendrier vaccinal doit être respecté (il comprend la vaccination contre l'hépatite B). Le vaccin antigrippal est conseillé chaque année.

En cas d'hépatopathie, le vaccin antihépatite A semble justifié. Un vaccin anti-VRS sous-unitaire s'est montré intéressant dans un essai préliminaire(3). De nombreux vaccins antipyocyaniques ont été tentés, jusqu'ici sans succès, d'autres essais sont en cours.

Convulsions, épilepsies, encéphalopathies

Le problème, dans ces situations, est avant tout celui de la vaccination anticoquelucheuse.

Contre-indications du vaccin " anticoquelucheux "

Ce sont les suivantes :

- les encéphalopathies évolutives, qu'elles soient convulsivantes ou non : maladies dégénératives du système nerveux, maladies de surcharge comportant une atteinte cérébrale, épilepsie non stabilisée, etc.

- la survenue, dans les 48 heures suivant une vaccination antérieure contenant la composante anticoquelucheuse d'une fièvre supérieure ou égale à 40 °C, d'une convulsion, fébrile ou non, d'un syndrome du cri persistant (plus de 3 heures), d'un syndrome hypotonie-hyporéactivité.

- l'existence de réactions d'hypersensibilité immédiate consécutives à une injection précédente : urticaire généralisée oedème de Quicke, choc anaphylactique.

- l'hypersensibilité à l'un des composants du vaccin.

Cas des convulsions sans encéphalopathie

Une histoire personnelle ou familiale de convulsion sans encéphalopathie n'est pas une contre-indication à la vaccination antirougeuse ou antico-quelucheuse. Aucun des 291 enfants ayant une histoire personnelle ou familiale de convulsion n'a eu d'effets secondaires sévères après vaccination par un vaccinantioquelucheux à germes entiers, que celui-ci ait été administré seul ou en combinaison avec les vaccins antidiphtérique et antitétanique (4)

Les convulsions hyperpyrétiques ne sont pas une contre-indication au vaccin anticoquelucheux sauf quand elles surviennent dans les 48 à 72 heures d'une vaccination anticoquelucheuse. Les convulsions non fébriles, non liées à une injection vaccinale antérieure, doivent faire l'objet d'un avis spécialisé. Quand il existe, dans ce contexte, un retard du développement ou un doute sur une éventuelle encéphalopathie évolutive, mieux vaut s'abstenir et reposer le problème au cours de la 2e année en tenant compte de l'évolution

Drépanocytose, asplénie, splénoctomie

Ces enfants sont à haut risque d'infection à bactérie encapsulée. Ils doivent absolument être vaccinés contre Haemophilus b par un vaccin coniugué. Ils devront être également immunisés par un des vaccins antipneumococciques conjugués dès leur apparition sur le marché : ces vaccins sont immunogènes dès l'âge de 2 mois. Ils induisent une mémoire immunitaire et sont efficaces sur le portage pharyngé. Les rappels pourront probablement être réalisés par un vaccin polysaccharidique classique. Jusqu'ici, on s'est contenté du Pneumo 23~, vaccin polysaccharidique pouvant être effectué à partir de l'âge de 2 ans avec un rappel tous les ans. Par ailleurs, cela n'empêche pas la prophylaxie quotidienne par l'Oracilline~.

Ces enfants devraient par ailleurs bénéficier des vaccins antiméningococciques conjugués. Ils doivent être vaccinés contre la grippe.

Purpura thrombapénique idiopathique (PTI)

Les enfants ayant une histoire de PTI sont plus à risque de thrombopénie après vaccination contre la rougeole, les oreillons, la rubéole (5). Bien que le risque de faire une thrombopénie durant la rougeole ou la rubéole chez ces sujets soit important (estimé à 1 cas sur 3 000), cette vaccination n'est en règle pas recommandée sur ce terrain.

Une seconde dose n'est pas non plus recommandée chez un enfant qui a fait une thrombopénie dans les 2 mois qui ont suivi un premier ROR (6)

Vaccination des immuno déprimés

Les déficits immunitaires congénitaux
Ils sont affaire de spécialistes et le programme vaccinal ne peut être défini qu'avec l'équipe qui a en charge cet enfant. Dans les déficits T et les déficits combinés sévères, tous les vaccins vivants sont contre-indiqués (virus vivants, BCG). Si les autres vaccinations peuvent, en théorie, être pratiquées, elles sont sans efficacité. Au décours d'une transplantation médullaire, quand elle est possible, une fois affirmée la prise de greffe de moelle, le calendrier vaccinal sera discuté.

Les déficits isolés des lymphocytes B nécessitent des injections régulières d'immunoglobulines, ce qui peut entraver l'efficacité des vaccins vivants atténués. D'une façon générale, il est nécessaire d'attendre 3 mois après utilisation des gammaglobulines pour pratiquer une vaccination, sauf chez les enfants nécessitant des gammaglo bulines de façon mensuelle (agammaglobulinémie) .

S'il est possible d'utiliser des vaccins très immunogènes tels que diphtérie et tétanos, il est formellement contre-indiqué d'utiliser des vaccins vivants, en particulier le vaccin antipoliomyélitique buccal et le vaccin anti-amarile.

Les vaccins rougeole et varicelle sont à considérer étant donné le rôle évident des cellules T dans la protection contre les formes sévères de la maladie. Dans la mesure où les anticorps maternels n'inhibent pas les réponses T, il est probable que le traitement substitutif par immunoglobulines ne les inhibe pas non plus.

Déficits immunitaires secondaires aux thérapeutiques immunosuppressives

Une vaccination de rappel, faite alors que la primovaccination a été réalisée avant l'état d'immunosuppression, est généralement efficace, et il n'est pas forcément nécessaire de repratiquer l'ensemble des vaccinations. En fait, la vaccination et en particulier le nombre de doses nécessaires devrait être monitorée par le taux des anticorps. IL est habituel d'attendre un délai de 3 mois après l'arrêt de toute chimiothérapie avant de pratiquer un rappel. En l'absence de varicelle antérieure, ces enfants doivent être vaccinés.

Enfants infectés par le VIH (SIDA)

La vaccination des enfants infectés par le VIH
pose trois problèmes :

Le vaccin est-il susceptible d'induire une infection vaccinale, le vaccin est-il efficace, le vaccin peut-il avoir des conséquences sur la réplication VIH ?

- Le risque d'infection vaccinale n'existe que pour les micro-organismes vivants et ne concerne pratiquement que le BCG. Quelques cas de BCGites diffuses ont été rapportés qui font contre-indiquer ce vaccin dans les pays industrialisés (8). Les enfants nés de mère séropositive mais non infectés sont vaccinés dès le diagnostic de " non-infection ", désormais possible dans les premiers mois de vie. Le risque d'infection par d'autres micro-organismes vaccinaux n'est que marginal. Ce risque est directement lié au degré de déficit immunitaire au moment de la vaccination. On peut donc vacciner contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, sauf en cas de déficit immunitaire sévère.

- L'efficacité de la vaccination, appréciée par l'immunogénicité, est dépendante du taux de CD4. On a peu de données sur le devenir de cette réponse immunitaire parallèlement à la décroissance du taux de CD4.

- L'effet sur la réplication virale VIH varie d'une étude à l'autre. Lorsqu'il existe une augmentation, elle est transitoire. La signification et l'impact de cette augmentation ne sont pas connus. Finalement, par rapport à notre calendrier vaccinal, seul le BCG est contre-indiqué. Les vaccins antipneumococciques conjugués devraient être intéressants sur ce terrain.

Entourage des immunodéprimés

L'entourage des immunodéprimés est une source potentielle de contamination, et doit être lui-même correctement vacciné. On peut rappeler la contre-indication du vaccin polio oral dans cette population, source de diffusion du virus, et la nécessité du vaccin polio injectable.

Ainsi, l'entourage doit-il être correctement vacciné contre la coqueluche (nécessité d'un rap- pel à 11-13 ans), la rougeole, les oreillons, la rubéole (vérifier que la fratrie a bien eu une seconde injection), la grippe, et la varicelle quand on ne retrouve pas d'antécédent de varicelle à l'interrogatoire.

J. GAUDELUS, CHU Jean-Verdier Bondy, pédiatrie pratique n° 131, octobre 2001

Références

1. Immunization in special circumstances. In : Report of the Committee on infectious diseuses, Red book 2000. Am Acad Pediatr : 54-S1.

2. Park Cl, Frank Al, Sullivan M, Jindal P, Baxter BD. Influenza vaccination of children during acute asthma exacerbation and concurrent prednisone therapy. Pediatrics 1996, 98 : 196-200.

3. Piedra PA, grace S, Jewell A, et al. Sequential annual administration of punfied fusion protein against respiratory syncytial virus in children with cystic fibrosis. Pediatr Infect Dis J 1998; 17 : 217-24.

4. Baxter DN. Pertussis immunisation of children with histories of neurological problems. BMJ 1994; 309 : 1619.

5. Drachtman RA, Murphy S, Ettinger LJ. Exacerbation of chronic idiopathic thrombocytopenic purpura following measlesmump-rubella immunization. Arch Pediatr Adoles Med 1994; 148 : 326-7.

6. Blacha V, Forma EN, Miron D, Peter G. Recurrent thrombocytopenic purpura after repeated measles-mumps-rubella vaccination. Pediatrics 1996; 97 : 738-9.

7. Veber E La vaccination des enfants immunodéprimés. Pédiatrie 1993,; 7/8 : 511-4.

8. Besnard M, Sauvion S, Offredo C, et al. BCG infection after vaccination of HIV infected children. Pediatr Infect Dis 7 1993 : 12 : 993-7.

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Nouveaux arguments contre une relation entre la vaccination rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et autisme (février 2002)

 

Le rôle du vaccin ROR dans la survenue d'un autisme a été évoqué en 1998 lors de la publication de 12 cas d'autisme au décours d'un ROR puis d'une étude montrant l'augmentation simultanée (entre 1989 et 1992) de la vaccination par ROR et de l'incidence des autismes.

Une étude anglaise, faite à partir du fichier des médecins généralistes, montre que l'incidence de l'autisme a été multipliée par sept entre 1988 et 1999 (de 0,3/10 000 à 2,1 personnes). Or pendant cette même période, la prévalence de la vaccination ROR est restée stable autour de 95 %.

Kaye JA, del Mar Melero-Montes M, Jick H. Mumps, measles, and rubella vaccine and the incidence of autism recorded by general practitioners : a time trend analysis. Br Med J 2001; 322 : 460-6

Une autre étude, californienne, a analysé rétrospectivement d'une part la couverture vaccinale des enfants nés entre 1980 et 1994 chez lesquels on connaissait la date du premier ROR, et d'autre part les cas d'autisme chez les enfants nés pendant cette même période. Entre 1980 et 1994, les cas d'autisme ont considérablement augmenté (+ 373 %) passant de 44 cas/100 000 naissances vivantes en 1980 à 208 en 1994 tandis que pendant la même période, la couverture vaccinale par ROR à l'âge de deux ans n'a augmenté que de 14 % passant de 72 % à 82%.

Dales L Hammer SJ, Smith NJ. Time trends in autism and in MMR immunization coverage in California. JAMA 2001; 285 : 1183-5

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Un bébé peut supporter vingt vaccinations dans les deux premières années de sa vie (mars 2002)

 

IL n'y a aucun risque qu'un bébé contracte le diabète de type I ou des infections s'il est vacciné vingt fois pendant les deux premières années après sa naissance affirme l'Institut de médecine des Etats-Unis, qui ne se prononce pas toutefois sur le risque d'asthme.

L'Institut ne dispose pas d'études assez poussées pour conclure que le risque d'asthme qu'entraînerait la vaccination des nourrissons est réel ou non. Dans un rapport, rédigé sous l'autorité du Dr Marie McCormick, de Harvard, les auteurs écrivent qu'on " ne trouve pas dans la littérature médicale beaucoup d'éléments qui confirment le risque d'asthme". En revanche, ajoutent-ils, " les maladies contre lesquelles les bébés sont immunisés sont, elles, bien réelles ".

Le rapport fait partie d'une série de textes sur l'immunisation commandée par le gouvernement fédéral, tous écrits par des spécialistes sans lien avec les laboratoires producteurs de vaccins. L'Institut de médecine est un organisme indépendant qui conduit des enquêtes ou des études à la demande du gouvernement. Lequel a tenu compte de l'inquiétude exprimée par de nombreuses familles au sujet des vaccins. Plusieurs sondages récents montrent que 25 % des parents américains craignent que le nombre de vaccinations subies par un bébé dans ses toutes premières années finisse par déprimer son système immunitaire et par provoquer des infections.

Cette inquiétude a augmenté avec le temps, parce que, depuis 1980, les pouvoirs publics ont multiplié les campagnes de vaccination. Il y a vingt ans, les bébés étaient vaccinés (jusqu'à deux ans) contre quatre maladies. Aujourd'hui, ils sont vaccinés vingt fois contre onze maladies.

A quoi l'Institut de médecine répond que les vaccins se sont considérablement améliorés. Aujourd'hui, les nourrissons sont exposés à un nombre beaucoup plus bas d'antigènes (substances qui déclenchent la réponse immunitaire). En 1980, le vaccin anticoquelucheux contenait environ 3 000 antigènes potentiels, mais une nouvelle version de ce vaccin, mise sur le marché dans les années quatre-vingt-dix, n'en contient plus que cinq. Le vaccin antihépatite B d'aujourd'hui n'a plus qu'un antigène.

Selon l'Institut, des études ont montré que le système immunitaire du bébé dispose d'une capacité mille fois plus élevée que ce dont il a besoin pour répondre à l'immunisation. D'autres études ont prouvé que la multiplication des vaccins ne se traduit pas par une augmentation de l'incidence du diabète de type 1, pas plus que par des infections, des rhumes, des méningites ou des pneumonies.

Le rapport ne nie pas, en revanche, que les vaccins pourraient augmenter le risque d'asthme ou de réactions allergiques : certaines études l'affirment, d'autres disent le contraire. Le Dr McCormick souligne que la vaccination, comme les remèdes, présente un rapport bénéfice/risque largement en faveur du bénéfice. C'est pourquoi, dit-elle, nous recommandons les vaccinations.

Pour le texte complet du rapport : www.iom.edu

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Vaccination : un tiers des médecins suivent le calendrier (septembre 2002)

 

Une campagne a été lancée hier par l'Assurance maladie et l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), destinée à sensibiliser parents et médecins au respect du calendrier vaccinal. Elle vise les 20 départements où la couverture vaccinale est la plus faible. La France est en effet "considérée comme pays à risque" pour la rougeole, les oreillons, et la rubéole. Selon une étude rendue publique hier et conduite auprès de médecins généralistes et pédiatres, seul un tiers d'entre eux "suit strictement les recommandations du calendrier vaccinal".

La France est en effet "en queue de peloton des pays européens" en ce qui concerne la vaccination des jeunes enfants. Selon une enquête épidémiologique réalisée auprès de médecins et de parents, "deux tiers des médecins français ne vaccinent pas en temps et en heure les enfants de moins de 2 ans". Les raisons invoquées par les praticiens sont "la multiplicité des injections et l'âge, jugé trop précoce, des nourrissons". "Résultat : à 24 mois, 25 à 30% seulement des enfants sont protégés contre l'hépatite B et 83% contre la rougeole, les oreillons et la rubéole".

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*GPSR : Groupement des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne