DEUX
SOCIETES savantes en hépatologie, l'Association
française pour l'étude du foie (AFEF)
et la Fédération nationale des pôles
de référence et ré- seaux hépatites
(F'PRH), souhaitent rassurer le corps médical à propos
de la vaccination contre l'hépatite B.
L'objectif étant
de permettre d'améliorer le taux de couverture
vaccinale « qui reste bas chez les nourrissons
et les enfants dans tes pays occidentaux ».
Ce message intervient alors que la jge Marie-Odile
Bertella-Geffroy poursuit l'instruction du dossier
du vaccin contre l'hépatite B en enten- dant
les responsables des laboratoires concernés. Les
craintes étaient nées, on s'en souvient,
de la description de plusieurs cas d'atteintes démyéllni-
santes, en particulier des SEP, après vaccination
contre le virus B, ce seulement chez l'adulte.
Dans
un communiqué de presse, les deux sociétés
savantes fondent leurs propos, d'une part, sur plusieurs études
antérieures qui n'ont pas
trouvé de risque significativement plus élevé d'affection
dé- myélinisante après vaccination,
et, d'autre part, sur deux études françaises
récemment publiées.
La
première
porte sur une cohorte de 500 enfants atteints de ce
type d'affection et suivis pendant dix ans. Les auteurs
(Mikaeloff Y. et coll.) montrent l'absence de risque à vacciner
les enfants atteints de SEP. Il n'y a pas de poussée
de la maladie par rapport à un groupe non vacciné.
La
seconde a étudié 143
enfants atteints de SEP qui ont été comparés à 1122
témoins (Mikaeloff Y. et coll. ; lire « le
Quotidien » du 4 décembre). La couverture
vaccinale contre l'hépatite B était équi-
valente dans les deux groupes (50 %). Ici aussi, il
n'existe pas d'augmentation du risque lorsque le vaccin
a été injecté 6 ou 36 mois avant
l'apparition de la maladie.
Ainsi,
les recommandations de septembre 2003 demeurent:
vaccination universelle des nourrissons; programme
de rattrapage temporaire visant enfants et adolescents
; vaccination des sujets à risque élevé d'hépatite
B.
Les morsures de tiques sont susceptibles
de transmettre un certain nombre d'infections,
dont les borrélioses (la plus connue étant
la maladie de Lyme), et des maladies virales, dont
l'encéphalite à tiques due aux flavivirus
(tickborne encephalitis : TBE des AngloSaxons).
Il existe un vaccin, le Ticovac® des
laboratoires Baxter, destiné à se protéger
contre les encéphalites virales à tiques
européennes. La prévention de la
maladie de Lyme, maladie bactérienne quant à elle,
repose d'abord et avant tout sur la prévention
des morsures de tiques et ensuite sur l'ablation
rapide des tiques(moins de vingt-quatre à trente-six
heures). L'antibiothérapie à visée
préventive est par contre inutile.
Le vaccin, commercialisé en
1999 aux Etats-Unis et développé par
la firme SmithKline Beecham (Lymerix®), ne protégeait
que contre la seule espèce pathogène
présente aux Etats-Unis, B. burgdorferi, alors
qu'il en circulent aussi deux autres en Europe, I.
garinii et I. afzelii. Depuis février 2002,
le laboratoire a décidé d'en cesser
la commercialisation. La mise au point d'un vaccin
protégeant contre les trois espèces
ne semble plus d'actualité aujourd'hui.
Pour
mémoire (1) L'agent responsable de
la maladie de Lyme est une bactérie, un
spirochète (du radical spire, et du grec
khaité «longs cheveux, crinière»).
Plusieurs espèces de borrélies,
actuellement désignées sous le terme
de groupe burgdorferi ou Borrelia burgdorferi lato
sensu, sont impliquées dans cette infection.
Trois de ces espèces sont pathogènes
pour l'homme.
Aux Etats-Unis, il s'agit de Borrelia
burgdorferi, ou encore Borrelia burgdorferi stricto
sensu. En Europe, à cette espèce
s'en ajoutent deux autres B. garinii et B. afzelii.
On retrouve une spécificité d'impact:
- L B. burgdorferi stricto sensu
dans les manifestions arthritiques;
- L B. garinii dans les manifestations
neurologiques;
- L B. afzelii dans les manifestations
cutanées tardives : l'acrodermatite chronique
atrophique.
Après la morsure indolore
de la tique, le spirochète diffuse dans la
peau et, par l'intermédiaire de la salive
de la tique, parfois dans le sang et les tissus,
entraînant alors une maladie protéiforme
qui doit être rapidement traitée par
antibiotiques.
En France, l'incidence moyenne serait,
selon une étude faite à partir d'un
réseau de médecins sentinelles, de
16,5 pour 100 000 (Dournon et al., 1989).
Comment
enlever une tique?
Il faut:
- retirer la tique le plus vite
possible, en particulier avant les trente-six premières
heures de fixation;
- éviter d'appliquer tout
produit (éther, etc.) qui risque de faire
régurgiter la tique et d'accroître ainsi
le risque d'infection;
- la tirer au plus près de
la peau, ce qui en général se réalise
mieux à l'aide de pinces fines
- éviter le contact direct
des doigts avec la tique ou son régurgitat,
car de petites blessures aux doigts favorisent la
pénétration des germes;
- toujours faire suivre d'une désinfection à l'alcool
le point de piqûre après arrachage;
- conserver la tique pour identification,
car toutes les tiques qui piquent l'homme (notamment
celles qui se fixent au niveau du cuir chevelu) ne
sont pas des vecteurs de la borréliose de
Lyme.
Traitement
et prévention Toutes les manifestations
de la maladie de Lyme doivent faire l'objet d'un
traitement antibiotique (cyclines ou bêtalactamines).
Le traitement au stade primaire entraîne
une guérison rapide et prévient les
complications. Non traitées, les arthrites
et les manifestations neurologiques peuvent évoluer
vers la chronicité.
La prévention individuelle
repose sur le port de vêtements couvrants et
surtout sur l'examen soigneux de la peau après
une sortie en forêt.
La prévention institutionnelle
devrait passer par une meilleure gestion du grand
gibier, facteur d'augmentation des populations de
tiques.
La prophylaxie antibiotique,
même consécutive à une piqûre
de tique, est déconseillée.
PLUS
DE TIQUES? D'après ce que rapportent
plusieurs de nos confrères, les tiques semblent
de plus en plus présentes en France : dans
la forêt d'Arcachon, que P. Maybon dit avoir
sillonnée pendant de nombreuses années
sans jamais en rencontrer jusqu'à très
récemment, dans la région bordelaise
(" depuis quelques semaines, note C. Salinier,
il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive
au moins deux appels pour ce problème»).
Le département de l'Isère est également
très concerné par la maladie de Lyme,
précise J. Bachy, tant sur le plan médical
que vétérinaire. F. Vié le
Sage dit ne pas avoir constaté d'augmentation
des appels à ce sujet en Savoie.
Concernant la répartition
géographique et l'épidémiologie
de la maladie, il est précisé sur le
site de l'InVS (www. invs.sante.fr) que « la
maladie de Lyme ou borréliose de Lyme est
une zoonose répartie dans tout l'hémisphère
nord. C'est l'infection transmise par les tiques
de loin la plus fréquente en Europe.
L'incidence de la maladie est très
variable selon les pays et, dans un même pays,
selon les régions. En France, il n'y a eu
jusqu'à présent que des données épidémiologiques
ponctuelles sur cette pathologie, qui ne permettent
pas de connaître précisément
l'incidence de la maladie ».
UN CONSEIL
PRATIQUE Enfin, un conseil pratique de A.
Bandinelli : pour enlever « très facilement» la
tique, on peut utiliser le crochet O'Tom. Pour
tout savoir sur ce crochet et son mode d'emploi
(illustré par une animation vidéo),
se reporter au site http://perso. wanadoo.fr/h3d/technique.
htm.
- 70% des femmes
sexuellement actives vont rencontrer le HPV et de
plus, tôt après le début de leur
vie sexuelle.
- L'efficacité du
T7' vaccin est de 100% dans la prévention des
lésions de bas grade induites par les HPV 6,
11, 16, et 18.
- un rappel sera-t-il
nécessaire, nous ne disposons pour l'instant
d'un recul de cinq ans.
Vaccin HPV
La mise au point
rapide d'un vaccin contre les principaux papillomavirus
oncogènes responsables de la majorité des
cancers du col chez la femme, qui constitue la plus
belle avancée en vaccinologie pourrait à première
vue ne pas concerner les pédiatres: en fait,
il est maintenant certain que ce vaccin, qu'il faudra
faire accepter par les familles, devra être administré vers
12/13 ans pour avoir le maximum d'efficacité.
Les infections à papil!omavirris
humains (HPV) sont les plus fréquentes des infections
sexuellement transmissibles. Si elles sont dans la
majorité des cas inapparentes et transitoires,
elles deviennent chroniques dans 10 à 20 % des
cas. Elles peuvent induire alors des condylomes et/ou
provoquer des lésions malpighiennes et glandulaires
intraépithéllales pouvant conduire à un
cancer du col de l'utérus.
Le cancer du col
de l'utérus est le second cancer de la femme,
après le cancer du sein. LOM5 évalue
l'incidence mondiale à 500 000 nouveaux cas
par an et il est responsable de 270 000 morts par
an dans le monde. En France, près de 3 500
nouveaux cas sont dépistés chaque année
et la mortalité est de 1000 cas par an.
Les HPV sont groupés
en deux catégories en fonction du risque oncogène
qu'ils présentent. Les HPV de bas risque (LI): ce sont
les génotypes 6, 11, 42, 43, 44.
ils ne provoquent que des condylomes bénins. Les HPV de haut risque (HR): les
génotypes 16, 18, 31, 33, 35, 39,
45, 51, 52, 56, 58, 59, 68, 73, et 82 sont
associés un risque de développer
des lésions précancéreuses
en cancéreuses. Les sérotypes
16 et 18 sont, de loin, les deux principaux
responsables de lésions cancéreuses.
Association entre
HPV et cancer
L'association causale
entre virus et cancer a nécessité de
nombreux travaux. Actuellement, on estime que 20 %
des cancers sont viro-induits: c'est le cas de l'hépatite
B et du cancer du foie, de l'EBv et de certains lymphomes,
de l'herpès 8 et du sarcome de Kaposi et bien
sûr de l'HPv et du cancer du col.
Très peu d'associations
sont aussi fortes que HPV et cancer du col: ainsi l'odd
ratio entre hépatite B et cancer du foie est
de 100, entre tabac et cancer du poumon de 10, alors
qu'il est à plus de 500 entre HPV 16, 18 et
cancer du col de l'utérus!
Histoire naturelle
de l'infection à HPV
Les infections génitales à HPV
sont extrêmement fréquentes: ainsi, 70
% des femmes sexuellement actives vont rencontrer le
HPv et, de plus, tôt après le début
de leur vie sexuelle: 60 % d'entre elles seraient infectées
pendant les cinq premières années. La
réponse immunitaire est en général
suffisamment efficace pour permettre l'élimination
du virus dans 80 à 90 % des cas.
Ailleurs, pour une raison inconnue le virus persiste
localement (comme le virus herpès) et peut alors
entrainer des dysplasies intraépithéliales
cervicales ou des néoplasies de bas ou haut
grade selon la hauteur des anomalies histologiques
de l'épithélium: CIN1, ClN2et clN3; seules
CIN2 et cIN3 sont considérées comme des
lésions précancéreuses.
La découverte
de ces lésions impose une surveillance et
des examens répétés, sachant
que 5 % des stades CIN2 deviennent un cancer et 12%
des ClN3.
Il faut préciser que
les facteurs environnementaux jouent un rôle
important dans l'évolutivité de ces
lésions, en particulier, le tabagisme les
contraceptifs oraux, la parité et surtout
les autres MST (maladies sexuellement transmissibles).
Suivant le génotype,
le risque de cancer varie considérablement:
ainsi dans une étude récente française
(étude EDITH) portant sur 283 cancers du col,
le HPv fut retrouve dans 95,7% des cas, dans 95,3 %
il s'agissait d'un HPv de haut risque dont 71,7% d'HPv
16, 17, 2% d'HPv 18 suivis par les génotypes
31 (6,1 %) 33, 45, 35 et 58 (2,2 à 3,2 %) Une
co-infection par deux HPV fut retrouvée dans
17,5 % des cas, l'association 16 + 18 étant
la plus fréquente (7,9 %).
Pour ce qui est du risque de lésions anorogéniques
externes (condylomes), il varie en fonction des pratiques
sexuelles: son incidence en France est mal connue:
elle serait de 100 nouveaux cas par an pour 100 000
habitants, touchant donc 3 à 6 % de la population:
HPV 6 et HPV 16 en sont les deux principaux responsables.
Genèse
d'une prévention vaccinale
Le concept d'une vaccination
contre le papillomavirus est né de deux constats:
- le cancer du col utérin ne peut survenir qu'après
une infection à HPV chronique ayant provoqué une
dysplasie CIN2 et CIN3;
- la culture de virus HPV sur cellules eucaryotes donne
naissance spontanément à des pseudoparticules
virales contenant la protéine structurale Li
(phénomène d'autoassemblage) qui hautement
antigénique induit chez l'animal des anticorps
protecteurs vis-à-vis d'une infection expérimentale
par le HPV. Cette pseudoparticule virale VLPLI ne contient
pas d'acide nucléique et n'a aucun effet oncogène.
Elle est spécifique d'un génotype donné,
mais au fur LA PRATIQUE et à mesure de nos connaissances,
des mécanismes de protection croisée
sont mis en évidence.
Chez la femme, l'injection
de VLP I provenant de cultures de papillomavirus de
génotype 16 et 18 a induit la synthèse
d'anticorps antiVLP à des taux sériques élevés,
très supérieurs aux taux observés
après un infection naturelle; de plus ces anticorps
neutralisants furent retrouvés au niveau du
mucus cervical.
Devant ces résultats remarquables, des essais à grande échelle
furent entrepris chez les jeunes femmes et les adolescentes,
l'objectif étant d'évaluer l'apparition
de lésions dysplasiques CIN2/3 et Cl après
vaccination, les dysplasies CIN2/3 précédant
l'apparition du cancer.
Les premiers essais
cliniques réalisés chez l'homme ont montré une
bonne tolérance et deux approches vaccinales
ont été choisies: l'une fondée
uniquement sur la prévention du cancer du col à l'aide
d'un vaccin bivalent VLPI (Cervarix) contenant les
deux génotypes les plus fréquemment impliqués
dans le cancer du col (type 16 et 18) et l'autre
permettant de protéger à la fois contre
les condylomes et contre le cancer du col avec un vaccin
quadrivalent VLPLI contenant les génotypes 6,
11, 16 et 18 (Gardasil).
Actuellement, avec
cinq ans de recul, leur efficacité est proche
de 90 % en termes de protection contre l'infection
et de 100 % contre l'apparition des lésions
dysplasiques.
Concernant le vaccin
quadrivalent qui vient d'être mis sur le marché en
France, l'efficacité, évaluée
sur 30.000 femmes, a été aussi de 100
% dans la prévention des lésions de bas
grade induites par les HPV 6, 11, 16, et 18. De plus,
une immunité croisée semble exister avec
les génotypes 31 et 45 qui sont responsables
de 8 à 9 % de l'ensemble des cancers du col. Le schéma de primovaccination
comprend trois doses administrées à 0,2
et 6 mois.
Le vaccin bivalent contient en plus un adjuvant (aluminium
+ MPL) entraînant une réponse anticorps
plus élevée et plus prolongée
pendant au moins 48 mois pour les génotypes
16 et 18, ce qui aboutit à une protection de
100 % vis-à-vis de CIN2 et 3. II semble aussi
une immunité croisée pour les sérotypes
45 et 31.
Si
tous ces résultats sont prometteurs, de nombreuses
incertitudes demeurent:
++L'âge de la vaccination d'abord: plusieurs
arguments poussent à vacciner vers 11/13
ans, car l'immunogénicité du vaccin
est maximale à cet âge et qu'il paraît
logique d'immuniser avant les premières
infections à HPV. Toutefois, l'existence
d'une séropositivité antérieure
pour le HPV ne modifie ni l'immunogénicité ni
l'efficacité clinique du vaccin. Reste à savoir
quelle sera l'acceptabilité des parents
pour un vaccin dont les effets seront appréciables
20 à 40 ans plus tard!
++La durée
de protection du vaccin est une autre inconnue:
un rap pel seratil nécessaire, nous ne disposons
pour l'instant d'un recul de cinq ans.
++Conséquence
de cette incertitude: la nécessité de
continuer le dépistage: depuis 1995, 1'ANDEM
recommande que le frottis cervicoutérin soit
réalisé à partir de 25 ans (et
jusqu'à 65 ans) tous les trois ans, après
deux frottis normaux réalisés à un
an d'intervalle. En réalité seulement
60% des femmes de 20 à 49 ans et 48 % après
50 ans appliquent ces recommandations. Il serait de
plus dangereux que les femmes vaccinées abandonnent
toute surveillance.
++Faudra-t-il vacciner
les hommes? Ils sont certainement les contaminateurs
et les infections à HPV pour eux aussi ne
sont pas anodines: Aux ÉtatsUnis, on estime
que le HPV est responsable de 10000 cancers génitaux
et ORL, 500.000 condylomes chez l'homme, et 3300
papifiomatoses des voies aériennes chez l'enfant.
Des études pharmacoéconomiques sont
en cours pour évaluer l'intérêt
d'une vaccination généralisée.
++Vers un vaccin thérapeutique?
Un candidat vaccin constitué de fragments de
la protéine oncogène E7 de l'HPV 16 couplé à une
protéine bactérienne de Bordetella pertussis,
administré à des souris porteuses de
tumeur a provoqué une régression complète
de la tumeur dans 100 % des cas; un résultat
identique a été retrouvé avec
un vaccin E7 de l'HPV 18. Les essais sont en cours
chez la femme.
Pour
conclure, rappelons que 75 % des cancers du
col surviennent dans les pays en voie de développement
ou les dépistages systématiques sont
l'exception: souhaitons que le prix du vaccin diminue
rapidement dans les années à venir!
Les morsures de tiques sont susceptibles
de transmettre un certain nombre d'infections,
dont les borrélioses (la plus connue étant
la maladie de Lyme), et des maladies virales, dont
l'encéphalite à tiques due aux flavivirus
(tickborne encephalitis : TBE des AngloSaxons).
Il existe un vaccin, le Ticovac® des
laboratoires Baxter, destiné à se protéger
contre les encéphalites virales à tiques
européennes. La prévention de la
maladie de Lyme, maladie bactérienne quant à elle,
repose d'abord et avant tout sur la prévention
des morsures de tiques et ensuite sur l'ablation
rapide des tiques(moins de vingt-quatre à trente-six
heures). L'antibiothérapie à visée
préventive est par contre inutile.
Le vaccin, commercialisé en
1999 aux Etats-Unis et développé par
la firme SmithKline Beecham (Lymerix®), ne protégeait
que contre la seule espèce pathogène
présente aux Etats-Unis, B. burgdorferi, alors
qu'il en circulent aussi deux autres en Europe, I.
garinii et I. afzelii. Depuis février 2002,
le laboratoire a décidé d'en cesser
la commercialisation. La mise au point d'un vaccin
protégeant contre les trois espèces
ne semble plus d'actualité aujourd'hui.
Pour
mémoire (1) L'agent responsable de
la maladie de Lyme est une bactérie, un
spirochète (du radical spire, et du grec
khaité «longs cheveux, crinière»).
Plusieurs espèces de borrélies,
actuellement désignées sous le terme
de groupe burgdorferi ou Borrelia burgdorferi lato
sensu, sont impliquées dans cette infection.
Trois de ces espèces sont pathogènes
pour l'homme.
Aux Etats-Unis, il s'agit de Borrelia
burgdorferi, ou encore Borrelia burgdorferi stricto
sensu. En Europe, à cette espèce
s'en ajoutent deux autres B. garinii et B. afzelii.
On retrouve une spécificité d'impact:
- L B. burgdorferi stricto sensu
dans les manifestions arthritiques;
- L B. garinii dans les manifestations
neurologiques;
- L B. afzelii dans les manifestations
cutanées tardives : l'acrodermatite chronique
atrophique.
Après la morsure indolore
de la tique, le spirochète diffuse dans la
peau et, par l'intermédiaire de la salive
de la tique, parfois dans le sang et les tissus,
entraînant alors une maladie protéiforme
qui doit être rapidement traitée par
antibiotiques.
En France, l'incidence moyenne serait,
selon une étude faite à partir d'un
réseau de médecins sentinelles, de
16,5 pour 100 000 (Dournon et al., 1989).
Comment
enlever une tique?
Il faut:
- retirer la tique le plus vite
possible, en particulier avant les trente-six premières
heures de fixation;
- éviter d'appliquer tout
produit (éther, etc.) qui risque de faire
régurgiter la tique et d'accroître ainsi
le risque d'infection;
- la tirer au plus près de
la peau, ce qui en général se réalise
mieux à l'aide de pinces fines
- éviter le contact direct
des doigts avec la tique ou son régurgitat,
car de petites blessures aux doigts favorisent la
pénétration des germes;
- toujours faire suivre d'une désinfection à l'alcool
le point de piqûre après arrachage;
- conserver la tique pour identification,
car toutes les tiques qui piquent l'homme (notamment
celles qui se fixent au niveau du cuir chevelu) ne
sont pas des vecteurs de la borréliose de
Lyme.
Traitement
et prévention Toutes les manifestations
de la maladie de Lyme doivent faire l'objet d'un
traitement antibiotique (cyclines ou bêtalactamines).
Le traitement au stade primaire entraîne
une guérison rapide et prévient les
complications. Non traitées, les arthrites
et les manifestations neurologiques peuvent évoluer
vers la chronicité.
La prévention individuelle
repose sur le port de vêtements couvrants et
surtout sur l'examen soigneux de la peau après
une sortie en forêt.
La prévention institutionnelle
devrait passer par une meilleure gestion du grand
gibier, facteur d'augmentation des populations de
tiques.
La prophylaxie antibiotique,
même consécutive à une piqûre
de tique, est déconseillée.
PLUS
DE TIQUES? D'après ce que rapportent
plusieurs de nos confrères, les tiques semblent
de plus en plus présentes en France : dans
la forêt d'Arcachon, que P. Maybon dit avoir
sillonnée pendant de nombreuses années
sans jamais en rencontrer jusqu'à très
récemment, dans la région bordelaise
(" depuis quelques semaines, note C. Salinier,
il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive
au moins deux appels pour ce problème»).
Le département de l'Isère est également
très concerné par la maladie de Lyme,
précise J. Bachy, tant sur le plan médical
que vétérinaire. F. Vié le
Sage dit ne pas avoir constaté d'augmentation
des appels à ce sujet en Savoie.
Concernant la répartition
géographique et l'épidémiologie
de la maladie, il est précisé sur le
site de l'InVS (www. invs.sante.fr) que « la
maladie de Lyme ou borréliose de Lyme est
une zoonose répartie dans tout l'hémisphère
nord. C'est l'infection transmise par les tiques
de loin la plus fréquente en Europe.
L'incidence de la maladie est très
variable selon les pays et, dans un même pays,
selon les régions. En France, il n'y a eu
jusqu'à présent que des données épidémiologiques
ponctuelles sur cette pathologie, qui ne permettent
pas de connaître précisément
l'incidence de la maladie ».
UN CONSEIL
PRATIQUE Enfin, un conseil pratique de A.
Bandinelli : pour enlever « très facilement» la
tique, on peut utiliser le crochet O'Tom. Pour
tout savoir sur ce crochet et son mode d'emploi
(illustré par une animation vidéo),
se reporter au site http://perso. wanadoo.fr/h3d/technique.
htm.
Tuberculose : 38 laboratoires
unis pour trouver le meilleur futur nouveau vaccin
A l'initiative de Bruxelles
et de la direction générale de la Recherche,
" Action clef maladies infectieuses ", un groupement
de 38 laboratoires de recherche, se mobilise pour accélérer
le développement de vaccins contre la tuberculose
et pour, à terme,
éradiquer la maladie.
La tuberculose tue 2 millions de personnes
par an. Le BK est le microbe le plus destructeur de
la planète. 22 pays réunissent plus de
80 % de tous les cas mondiaux. Fortes de ce constat,
1'OMS, l'Union internationale de lutte contre la tuberculose
et les instances européennes ont décidé
la mise au point et l'analyse comparative de plusieurs
candidats vaccins existants, car la vaccination reste
le seul moyen d'éradiquer la maladie.
Travail multidisciplinaire
Dans ce but, il faut associer les
efforts des recherches académiques et industrielles,
ce que vont faire 38 laboratoires sous l'égide
de la Commission européenne. Brigitte Gicquel,
chef de l'unité de génétique mycobactérienne
à l'Institut Pasteur à Paris, coordinatrice
de ce projet européen appelé " TB
Vaccine Cluster ", explique la démarche
: " Il faut souligner la valeur du travail multidisciplinaire
qui réunit autour de ce projet des généticiens,
des spécialistes du génome, des immunologis
tes , des industriels et des biochimistes. "
Un financement de 5 millions d'euros
assure la viabilité du projet pour trois ans.
Bruxelles, .. mais aussi Aventis Pasteur et SmithKline-Beecham
contribuent à l'investissement. Cela devrait
permettre de faire avancer le travail sur les candidats
vaccins, d'optimiser et de tester ces vaccins sur des
modèles animaux pour lancer des essais cliniques
humains. La transparence et la rédaction précise
de règles juridiques assurent le bon fonctionnement
de ce projet inédit. " Ce texte assure
une crédibilité et rassure les différents
partenaires du cluster ", ajoute la coordinatrice.
Sur le terrain, plusieurs sites de
tests sont prévus pour envisager différents
types de réactions sur des populations variées.
Les pays partenaires sont ceux qui, comme le Gabon,
sont déjà bien engagés dans la
lutte contre la tuberculose. Leur profil se définit
selon des caractéristiques d'incidence tuberculinique
élevée, d'accessibilité au traitement
pour tous et de réponse enthousiaste à
l'investissement dans des structures de soins et de
lutte contre la maladie. Il faut agir vitre. En 1993,
la tuberculose a été déclarée
urgence mondiale par l'OMS. L'épidémie
de SIDA et l'émergence de bacilles multirésistants
aux antibiotiques contribuent à aggraver l'impact
de la maladie.
Entre 2000 et 2020, près d'une
milliard de personnes seront nouvellementr infestées
si aucune amélioration n'est apportée
dans le controle de cette infection.
L'Afrique subsaharienne, certaines
régions d'Asie, mais aussi à nos portes
, des pays d'Europe de l'Est sont concernés.
A. Charlery-Labouche,
le quotidien du médecin, 24 octobre 2000
Vaccin et produits bovins
: l'Agence de sécurité sanitaire rassure
Aucun vaccin commercialisé
en France ne contient de produit bovin d'origine britannique,
fait savoir l'Agence française de sécurité
sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). IL
s'agissait de rassurer les consommateurs après
l'annonce du retrait du marché britannique d'un
vaccin oral contre la polio qui aurait été
fabriqué avec des éléments de ftus
bovins; une mesure prise en vertu du principe de précaution,
le risque de transmission de la nMCJ étant qualifié
par le directeur de la Santé, le Pr Liam Donaldson,
" d'infinitésimal ". Ce vaccin, fabriqué
par la société Medeva, n'est pas vendu
en France, pas plus que d'autres pouvant contenir des
éléments bovins d'origine britannique.
La vaccination chez les prématuré
D'après la communication
du Pr J. Gaudelus, service de pédiatrie, hôpital
Jean-Verdier, Bondy
Du fait de l'immaturité de son
système immunitaire et de sa carence en anticorps
maternels, transmis essentiellement au cours du troisième
trimestre de la grossesse, le prématuré
est un enfant particulièrement à risque
face aux infections. Plusieurs études ont cherché
à déterminer les réponses aux antigènes
du calendrier vaccinal chez les enfants prématurés.
Leurs résultats ont permis de définir
certaines règles pour la vaccination de ces enfants
[1-3].
Il a ainsi été établi
que les prématurés doivent être
vaccinés dès l'âge de deux mois,
en se référant à l'âge chronologique
et sans tenir compte de l'âge gestationnel. La
coqueluche et les infections invasives à Haemophilus
influeuzae b étant les deux types d'infections
les plus redoutables pour ces enfants, le vaccin pentavalent
doit être administré comme chez l'enfant
à terme, à deux, trois et quatre mois.
Chez les nouveau-nés de mère porteuse
de l'antigène HBs, le vaccin hépatite
B est indiqué dès la naissance, la deuxième
dose à un mois, la troisième dose entre
six et douze mois. Si la mère est HBs négative,
l'enfant sera vacciné à l'âge de
deux mois ou lorsqu'il aura atteint un poids de 2 kg.
Le vaccin BCG peut être différé,
sauf si l'enfant est exposé à un risque
particulier de contamination [41. Enfin, le vaccin contre
la grippe (deux demi-doses de vaccin adulte à
un mois d'intervalle est indiqué après
l'âge de six mois chez les enfants présentant
une bronchodysplasie pulmonaire.
Chez les nouveau-nés prématurés
de moins de trente-deux semaines, les vaccinations peuvent
être à l'origine d'apnées survenant,
selon les études [5, 6], dans 10 à 30
% des cas, essentiellement lors de la première
injection vaccinale. Ce risque d'apnée est d'autant
plus important que l'enfant est de faible poids, qu'il
a des antécédents d'apnée ou qu'il
présente une dysplasie broncho-pulmonaire. 1I
est donc conseillé, chez les prématurés
de moins de trente-deux semaines, de pratiquer la première
injection de vaccin avant la sortie du service de néonatologie
et de la faire sous monitoring poursuivi durant quarante-huit
heures. Si une apnée survient lors de cette première
injection, il est préconisé de faire les
injections suivantes également sous monitoring
et surveillance prolongée.
En l'absence d'apnée, la vaccination
peut être poursuivie dans les mêmes conditions
que chez l'enfant à terme.
Vaccinations des enfants
atteints de maladie chronique (exemple : diabète,
néphropathies,
mucoviscidose, convulsions, etc)
L'élaboration
d'un calendrier vaccinal, et plus généralement
les recommandations vaccinales, s'adressent avant tout
aux sujets en bonne santé. Chez les sujets atteints
de maladie chronique, il apparaît légitime
pour chaque vaccination de s'interroger sur son utilité,
ses risques éventuels, et le rapport bénéfice-risque
pour le patient concerné.
Chez un patient ayant une maladie chronique,
les risques potentiels des vaccinations sont, d'une
part les risques des vaccins vivants chez les patients
immunodéficients (du fait de leur maladie ou
de leur traitement) et, d'autre part, le risque d'exacerbation
d'une pathologie sous-jacente. En revanche, le bénéfice
potentiel d'une vaccination est fonction :
- de l'immunité existante; ainsi, il est inutile
de la faire si le sujet est immun du fait d'une exposition
à la maladie naturelle ou par vaccination préalable;
- du risque d'exposition à l'agent pathogène,
fonction de l'épidémiologie mais aussi
d'éventuelles alternatives de prévention;
- de la sévérité de l'infection
considérée, en tenant compte de la maladie
chronique;
- de la capacité du patient à induire
des réponses protectrices.
Principes généraux
Les vaccins vivants Les vaccins vivants contre-indiqués chez
les patients "immuno" déficients sont
le BCG, les vaccins contre la rougeole, les oreillons,
la rubéole, la varicelle, la fièvre jaune
et le vaccin antipoliomyélitique oral. Cependant,
certains d'entre eux peuvent être effectués,
soit dans le cadre de protocoles spécifiques
(comme le vaccin antivaricelleux chez les sujets séronégatifs
atteints de leucose), soit chez les enfants infectés
par le virus de l'immunodéficience humaine (SIDA)
avant d'être profondément immunodéprimés.
Le risque d'exacerbation
Le risque d'exacerbation est fréquemment évoqué
chez les patients ayant une maladie chronique, particulièrement
si elle comporte un caractère immunologique.
En effet, certaines réactions vaccinales indésirables
sont clairement de nature immunologique, l'antigène
jouant le rôle de déclencheur d'une réaction
de type vascularite (arthrite, uvéite, éruption).
La quantité d'antigène
vaccinal étant très limitée, ces
complications le sont également à condition
qu'il ne s'y ajoute pas de réaction croisée
avec un antigène du patient. Cela reste cependant
théorique. Ce risque d'exacerbation est à
évaluer en fonction de la pathologie préexistante
et du vaccin (antigène, adjuvant, etc.), en s'aidant
de données publiées dans la littérature
(mais celles-ci n'existent pas toujours) de façon
à déterminer un rapport bénéfices/risques
individuel.
Ces principes étant énoncés,
nous aborderons quelques situations susceptibles d'être
rencontrées en pratique.
Vaccination des sujets recevant
une corticothérapie
Ni la dose, ni la durée d'une corticothérapie
susceptible de déclencher une immunodépression
chez un enfant par ailleurs en bonne santé ne
sont connues avec précision. En dépit
de ces incertitudes, l'attitude suivante peut être
proposée chez les enfants traités par
corticoïde des pour une maladie non immunodéficiente.
Cas ne nécessitant pas de modifications
du calendrier vaccinal
Peuvent être vaccinés
normalement les patients recevant :
- une corticothérapie locale quel que soit le
type (inhalation, infiltration, crème ou pommade,
collyre).
- une opothérapie substitutive.
- une dose de 2 mg/kg/j de prednisone (ou ses équivalents),
ou de 20 mg/j ou moins pour un poids inférieur
à 10 kg.
Cas nécessitant des modifications
du calendrier vaccinal
Pour des doses supérieures,
l'attitude dépend de la durée du traitement
:
- si elle est inférieure à 14 jours, les
patients peuvent être vaccinés dès
l'arrêt de la corticothérapie. Certains
auteurs préfèrent se donner au moins 15
jours d'arrêt chaque fois que possible;
- Au-delà, il faut différer d'au moins
un mois (3 mois pour certains) après arrêt
du traitement l'administration des vaccins à
virus vivants.
Vaccination des asthmatiques et
des allergiques
Les asthmatiques
Il faut veiller à respecter le plus possible
le calendrier vaccinal. Les sujets atteints d'asthme
sévère doivent d'être vaccinés
contre la grippe. Concernant les sujets asthmatiques
traités par cure courte de corticoïdes (5
jours à la dose de 2 mg/kg, maximum 40 mg/j),
une étude récente comportant 109 enfants
vaccinés contre la grippe ne montre, comparativement
à un groupe d'asthmatiques témoin, ni
exacerbation ni altération de la réponse
anticorps (2);
Les atopiques
Aucune étude n'a jamais mis en évidence
de corrélation entre l'exacerbation d'une maladie
atopique et la vaccination, mais des accidents immuno-allergiques
plus ou moins graves sont susceptibles d'apparaître
chez un petit nombre d'enfants allergiques.
Diabète
Il est absolument nécessaire que les diabétiques
soient normalement vaccinés. Le vaccin antigrippal
est recommandé au moins chez l'adulte.
Néphropathies
Le calendrier doit, là encore, être respecté
dans la mesure du possible. La règle est de ne
pas vacciner en poussée. Lorsque les enfants
sont sous corticothérapie, les règles
énoncées au paragraphe spécifique
s'appliquent. Les syndromes néphrotiques purs
et primitifs justifient par ailleurs une vaccination
antigrippale et devraient pouvoir bénéficier
du vaccin antipneumococcique conjugué.
Mucoviscidose
Le calendrier vaccinal doit être respecté
(il comprend la vaccination contre l'hépatite
B). Le vaccin antigrippal est conseillé chaque
année.
En cas d'hépatopathie, le vaccin
antihépatite A semble justifié. Un vaccin
anti-VRS sous-unitaire s'est montré intéressant
dans un essai préliminaire(3). De nombreux vaccins
antipyocyaniques ont été tentés,
jusqu'ici sans succès, d'autres essais sont en
cours.
Convulsions, épilepsies,
encéphalopathies
Le problème, dans ces situations,
est avant tout celui de la vaccination anticoquelucheuse.
Contre-indications du vaccin "
anticoquelucheux "
Ce sont les suivantes :
- les encéphalopathies évolutives,
qu'elles soient convulsivantes ou non : maladies dégénératives
du système nerveux, maladies de surcharge comportant
une atteinte cérébrale, épilepsie
non stabilisée, etc.
- la survenue, dans les 48 heures suivant
une vaccination antérieure contenant la composante
anticoquelucheuse d'une fièvre supérieure
ou égale à 40 °C, d'une convulsion,
fébrile ou non, d'un syndrome du cri persistant
(plus de 3 heures), d'un syndrome hypotonie-hyporéactivité.
- l'existence de réactions d'hypersensibilité
immédiate consécutives à une injection
précédente : urticaire généralisée
oedème de Quicke, choc anaphylactique.
- l'hypersensibilité à
l'un des composants du vaccin.
Cas des convulsions sans encéphalopathie
Une histoire personnelle ou familiale
de convulsion sans encéphalopathie n'est pas
une contre-indication à la vaccination antirougeuse
ou antico-quelucheuse. Aucun des 291 enfants ayant une
histoire personnelle ou familiale de convulsion n'a
eu d'effets secondaires sévères après
vaccination par un vaccinantioquelucheux à germes
entiers, que celui-ci ait été administré
seul ou en combinaison avec les vaccins antidiphtérique
et antitétanique (4)
Les convulsions hyperpyrétiques
ne sont pas une contre-indication au vaccin anticoquelucheux
sauf quand elles surviennent dans les 48 à 72
heures d'une vaccination anticoquelucheuse. Les convulsions
non fébriles, non liées à une injection
vaccinale antérieure, doivent faire l'objet d'un
avis spécialisé. Quand il existe, dans
ce contexte, un retard du développement ou un
doute sur une éventuelle encéphalopathie
évolutive, mieux vaut s'abstenir et reposer le
problème au cours de la 2e année en tenant
compte de l'évolution
Drépanocytose, asplénie,
splénoctomie
Ces enfants sont à haut risque
d'infection à bactérie encapsulée.
Ils doivent absolument être vaccinés contre
Haemophilus b par un vaccin coniugué. Ils devront
être également immunisés par un
des vaccins antipneumococciques conjugués dès
leur apparition sur le marché : ces vaccins sont
immunogènes dès l'âge de 2 mois.
Ils induisent une mémoire immunitaire et sont
efficaces sur le portage pharyngé. Les rappels
pourront probablement être réalisés
par un vaccin polysaccharidique classique. Jusqu'ici,
on s'est contenté du Pneumo 23~, vaccin polysaccharidique
pouvant être effectué à partir de
l'âge de 2 ans avec un rappel tous les ans. Par
ailleurs, cela n'empêche pas la prophylaxie quotidienne
par l'Oracilline~.
Ces enfants devraient par ailleurs
bénéficier des vaccins antiméningococciques
conjugués. Ils doivent être vaccinés
contre la grippe.
Purpura thrombapénique idiopathique
(PTI)
Les enfants ayant une histoire de PTI
sont plus à risque de thrombopénie après
vaccination contre la rougeole, les oreillons, la rubéole
(5). Bien que le risque de faire une thrombopénie
durant la rougeole ou la rubéole chez ces sujets
soit important (estimé à 1 cas sur 3 000),
cette vaccination n'est en règle pas recommandée
sur ce terrain.
Une seconde dose n'est pas non plus
recommandée chez un enfant qui a fait une thrombopénie
dans les 2 mois qui ont suivi un premier ROR (6)
Vaccination des immuno déprimés
Les déficits immunitaires
congénitaux
Ils sont affaire de spécialistes et le programme
vaccinal ne peut être défini qu'avec l'équipe
qui a en charge cet enfant. Dans les déficits
T et les déficits combinés sévères,
tous les vaccins vivants sont contre-indiqués
(virus vivants, BCG). Si les autres vaccinations peuvent,
en théorie, être pratiquées, elles
sont sans efficacité. Au décours d'une
transplantation médullaire, quand elle est possible,
une fois affirmée la prise de greffe de moelle,
le calendrier vaccinal sera discuté.
Les déficits isolés des
lymphocytes B nécessitent des injections régulières
d'immunoglobulines, ce qui peut entraver l'efficacité
des vaccins vivants atténués. D'une façon
générale, il est nécessaire d'attendre
3 mois après utilisation des gammaglobulines
pour pratiquer une vaccination, sauf chez les enfants
nécessitant des gammaglo bulines de façon
mensuelle (agammaglobulinémie) .
S'il est possible d'utiliser des vaccins
très immunogènes tels que diphtérie
et tétanos, il est formellement contre-indiqué
d'utiliser des vaccins vivants, en particulier le vaccin
antipoliomyélitique buccal et le vaccin anti-amarile.
Les vaccins rougeole et varicelle sont
à considérer étant donné
le rôle évident des cellules T dans la
protection contre les formes sévères de
la maladie. Dans la mesure où les anticorps maternels
n'inhibent pas les réponses T, il est probable
que le traitement substitutif par immunoglobulines ne
les inhibe pas non plus.
Déficits immunitaires secondaires
aux thérapeutiques immunosuppressives
Une vaccination de rappel, faite alors
que la primovaccination a été réalisée
avant l'état d'immunosuppression, est généralement
efficace, et il n'est pas forcément nécessaire
de repratiquer l'ensemble des vaccinations. En fait,
la vaccination et en particulier le nombre de doses
nécessaires devrait être monitorée
par le taux des anticorps. IL est habituel d'attendre
un délai de 3 mois après l'arrêt
de toute chimiothérapie avant de pratiquer un
rappel. En l'absence de varicelle antérieure,
ces enfants doivent être vaccinés.
Enfants infectés par le VIH
(SIDA)
La vaccination des enfants infectés
par le VIH
pose trois problèmes :
Le vaccin est-il susceptible d'induire
une infection vaccinale, le vaccin est-il efficace,
le vaccin peut-il avoir des conséquences sur
la réplication VIH ?
- Le risque d'infection vaccinale n'existe
que pour les micro-organismes vivants et ne concerne
pratiquement que le BCG. Quelques cas de BCGites diffuses
ont été rapportés qui font contre-indiquer
ce vaccin dans les pays industrialisés (8). Les
enfants nés de mère séropositive
mais non infectés sont vaccinés dès
le diagnostic de " non-infection ", désormais
possible dans les premiers mois de vie. Le risque d'infection
par d'autres micro-organismes vaccinaux n'est que marginal.
Ce risque est directement lié au degré
de déficit immunitaire au moment de la vaccination.
On peut donc vacciner contre la rougeole, les oreillons,
la rubéole, sauf en cas de déficit immunitaire
sévère.
- L'efficacité de la vaccination,
appréciée par l'immunogénicité,
est dépendante du taux de CD4. On a peu de données
sur le devenir de cette réponse immunitaire parallèlement
à la décroissance du taux de CD4.
- L'effet sur la réplication
virale VIH varie d'une étude à l'autre.
Lorsqu'il existe une augmentation, elle est transitoire.
La signification et l'impact de cette augmentation ne
sont pas connus. Finalement, par rapport à notre
calendrier vaccinal, seul le BCG est contre-indiqué.
Les vaccins antipneumococciques conjugués devraient
être intéressants sur ce terrain.
Entourage des immunodéprimés
L'entourage des immunodéprimés
est une source potentielle de contamination, et doit
être lui-même correctement vacciné.
On peut rappeler la contre-indication du vaccin polio
oral dans cette population, source de diffusion du virus,
et la nécessité du vaccin polio injectable.
Ainsi, l'entourage doit-il être
correctement vacciné contre la coqueluche (nécessité
d'un rap- pel à 11-13 ans), la rougeole, les
oreillons, la rubéole (vérifier que la
fratrie a bien eu une seconde injection), la grippe,
et la varicelle quand on ne retrouve pas d'antécédent
de varicelle à l'interrogatoire.
J. GAUDELUS, CHU Jean-Verdier Bondy,
pédiatrie pratique n° 131, octobre 2001
Références
1. Immunization in special circumstances.
In : Report of the Committee on infectious diseuses,
Red book 2000. Am Acad Pediatr : 54-S1.
2. Park Cl, Frank Al, Sullivan M,
Jindal P, Baxter BD. Influenza vaccination of children
during acute asthma exacerbation and concurrent prednisone
therapy. Pediatrics 1996, 98 : 196-200.
3. Piedra PA, grace S, Jewell A,
et al. Sequential annual administration of punfied fusion
protein against respiratory syncytial virus in children
with cystic fibrosis. Pediatr Infect Dis J 1998; 17
: 217-24.
4. Baxter DN. Pertussis immunisation
of children with histories of neurological problems.
BMJ 1994; 309 : 1619.
5. Drachtman RA, Murphy S, Ettinger
LJ. Exacerbation of chronic idiopathic thrombocytopenic
purpura following measlesmump-rubella immunization.
Arch Pediatr Adoles Med 1994; 148 : 326-7.
6. Blacha V, Forma EN, Miron D,
Peter G. Recurrent thrombocytopenic purpura after repeated
measles-mumps-rubella vaccination. Pediatrics 1996;
97 : 738-9.
7. Veber E La vaccination des enfants
immunodéprimés. Pédiatrie 1993,;
7/8 : 511-4.
8. Besnard M, Sauvion S, Offredo
C, et al. BCG infection after vaccination of HIV infected
children. Pediatr Infect Dis 7 1993 : 12 : 993-7.
Nouveaux arguments contre
une relation entre la vaccination rougeole-oreillons-rubéole
(ROR) et autisme (février 2002)
Le rôle du vaccin
ROR dans la survenue d'un autisme a été
évoqué en 1998 lors de la publication
de 12 cas d'autisme au décours d'un ROR puis
d'une étude montrant l'augmentation simultanée
(entre 1989 et 1992) de la vaccination par ROR et de
l'incidence des autismes.
Une étude anglaise, faite à
partir du fichier des médecins généralistes,
montre que l'incidence de l'autisme a été
multipliée par sept entre 1988 et 1999 (de 0,3/10
000 à 2,1 personnes). Or pendant cette même
période, la prévalence de la vaccination
ROR est restée stable autour de 95 %.
Kaye JA, del Mar Melero-Montes M,
Jick H. Mumps, measles, and rubella vaccine and the
incidence of autism recorded by general practitioners
: a time trend analysis. Br Med J 2001; 322 : 460-6
Une autre étude, californienne,
a analysé rétrospectivement d'une part
la couverture vaccinale des enfants nés entre
1980 et 1994 chez lesquels on connaissait la date du
premier ROR, et d'autre part les cas d'autisme chez
les enfants nés pendant cette même période.
Entre 1980 et 1994, les cas d'autisme ont considérablement
augmenté (+ 373 %) passant de 44 cas/100 000
naissances vivantes en 1980 à 208 en 1994 tandis
que pendant la même période, la couverture
vaccinale par ROR à l'âge de deux ans n'a
augmenté que de 14 % passant de 72 % à
82%.
Dales L Hammer SJ, Smith NJ. Time
trends in autism and in MMR immunization coverage in
California. JAMA 2001; 285 : 1183-5
Un bébé peut
supporter vingt vaccinations dans les deux premières
années de sa vie (mars 2002)
IL n'y a aucun risque
qu'un bébé contracte le diabète
de type I ou des infections s'il est vacciné
vingt fois pendant les deux premières années
après sa naissance affirme l'Institut de médecine
des Etats-Unis, qui ne se prononce pas toutefois sur
le risque d'asthme.
L'Institut ne dispose pas d'études
assez poussées pour conclure que le risque d'asthme
qu'entraînerait la vaccination des nourrissons
est réel ou non. Dans un rapport, rédigé
sous l'autorité du Dr Marie McCormick, de Harvard,
les auteurs écrivent qu'on " ne trouve pas
dans la littérature médicale beaucoup
d'éléments qui confirment le risque d'asthme".
En revanche, ajoutent-ils, " les maladies contre
lesquelles les bébés sont immunisés
sont, elles, bien réelles ".
Le rapport fait partie d'une série
de textes sur l'immunisation commandée par le
gouvernement fédéral, tous écrits
par des spécialistes sans lien avec les laboratoires
producteurs de vaccins. L'Institut de médecine
est un organisme indépendant qui conduit des
enquêtes ou des études à la demande
du gouvernement. Lequel a tenu compte de l'inquiétude
exprimée par de nombreuses familles au sujet
des vaccins. Plusieurs sondages récents montrent
que 25 % des parents américains craignent que
le nombre de vaccinations subies par un bébé
dans ses toutes premières années finisse
par déprimer son système immunitaire et
par provoquer des infections.
Cette inquiétude a augmenté
avec le temps, parce que, depuis 1980, les pouvoirs
publics ont multiplié les campagnes de vaccination.
Il y a vingt ans, les bébés étaient
vaccinés (jusqu'à deux ans) contre quatre
maladies. Aujourd'hui, ils sont vaccinés vingt
fois contre onze maladies.
A quoi l'Institut de médecine
répond que les vaccins se sont considérablement
améliorés. Aujourd'hui, les nourrissons
sont exposés à un nombre beaucoup plus
bas d'antigènes (substances qui déclenchent
la réponse immunitaire). En 1980, le vaccin anticoquelucheux
contenait environ 3 000 antigènes potentiels,
mais une nouvelle version de ce vaccin, mise sur le
marché dans les années quatre-vingt-dix,
n'en contient plus que cinq. Le vaccin antihépatite
B d'aujourd'hui n'a plus qu'un antigène.
Selon l'Institut, des études
ont montré que le système immunitaire
du bébé dispose d'une capacité
mille fois plus élevée que ce dont il
a besoin pour répondre à l'immunisation.
D'autres études ont prouvé que la multiplication
des vaccins ne se traduit pas par une augmentation de
l'incidence du diabète de type 1, pas plus que
par des infections, des rhumes, des méningites
ou des pneumonies.
Le rapport ne nie pas, en revanche,
que les vaccins pourraient augmenter le risque d'asthme
ou de réactions allergiques : certaines études
l'affirment, d'autres disent le contraire. Le Dr McCormick
souligne que la vaccination, comme les remèdes,
présente un rapport bénéfice/risque
largement en faveur du bénéfice. C'est
pourquoi, dit-elle, nous recommandons les vaccinations.
Vaccination : un tiers des
médecins suivent le calendrier (septembre 2002)
Une campagne a été
lancée hier par l'Assurance maladie et l'Institut
national de prévention et d'éducation
pour la santé (Inpes), destinée à
sensibiliser parents et médecins au respect du
calendrier vaccinal. Elle vise les 20 départements
où la couverture vaccinale est la plus faible.
La France est en effet "considérée
comme pays à risque" pour la rougeole, les
oreillons, et la rubéole. Selon une étude
rendue publique hier et conduite auprès de médecins
généralistes et pédiatres, seul
un tiers d'entre eux "suit strictement les recommandations
du calendrier vaccinal".
La France est en effet "en queue
de peloton des pays européens" en ce qui
concerne la vaccination des jeunes enfants. Selon une
enquête épidémiologique réalisée
auprès de médecins et de parents, "deux
tiers des médecins français ne vaccinent
pas en temps et en heure les enfants de moins de 2 ans".
Les raisons invoquées par les praticiens sont
"la multiplicité des injections et l'âge,
jugé trop précoce, des nourrissons".
"Résultat : à 24 mois, 25 à
30% seulement des enfants sont protégés
contre l'hépatite B et 83% contre la rougeole,
les oreillons et la rubéole".
*GPSR : Groupement
des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne