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Questions concernant
les vaccins des enfants

 
 

L'encéphalite à tiques: il existe un vaccin efficace

Pas de problème avec le vaccin contre l'hépatite B

Le tout nouveau vaccin contre le cancer du col de l'utérus chez la femme (à faire chez les adolescentes)

Un vaccin contre la maladie de Lyme?

Coqueluche, varicelle, hépatite A, BCG (tuberculose): le nouveau calendrier vaccinal

Le vaccin contre le pneumocoque: ses intérêts, quand le faire, qu'est ce que ce germe?

Les vaccins multiples ne risquent-ils pas de surcharger ou d'affaiblir le système immunitaire?

Pourquoi le calendrier vaccinal est-il souvent modifié ?

Comment sont fabriqués les vaccins ? Pourquoi des problèmes d'approvisionnement sont-ils fréquents dans les pharmacies ? Délais de fabrication ?

Pourquoi il faut vacciner contre l'hépatite B
le nouveau vaccin "tout en un" (hexavalent)

ROR : pour en finir avec les oreillons,
la rubéole et la rougeole

Tuberculose : 38 laboratoires unis pour trouver le meilleur futur nouveau vaccin

Vaccin et produits bovins : l'Agence de sécurité sanitaire rassure

Mort subite du nourrisson : les Britanniques innocentent la vaccination accélérée

La vaccination chez les prématurés

Vaccinations des enfants atteints de maladie chronique (exemple : diabète, néphropathies, mucoviscidose, convulsions, etc)

Nouveaux arguments contre une relation entre la vaccination rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et autisme

Un bébé peut supporter vingt vaccinations dans les deux premières années de sa vie

Programme de vaccination : la France en queue de peloton en Europe pour les vaccins

 
 
 
 

L'encéphalite à tiques: il existe un vaccin efficace

 

Affections aiguës endémiques en Europe centrale et en Asie septentrionale, les encéphalites à tiques représentent un réel problème de santé publique du fait de leur gravité (taux de décès avoisinant les 2 %, séquelles neurologiques et psychiques définitives) et de l'augmentation du nombre de cas graves observés chaque année (plus de 13 000 cas imposant une hospitalisation).

La seule prévention efficace est la vaccination.

LA TRANSMISSION du virus de l'encéphalite à tiques d'Europe centrale (arbovirus de la famille des flavidiæ à tropisme neurologique) se fait essentiellement par morsure d'une tique (Ixode reticulatus) infectée. Les réservoirs de virus sont les rongeurs, les rennes et les moutons, mais les animaux infectés ou porteurs de tiques ne transmettent pas la maladie aux êtres humains qui les côtoient.

L'encéphalite à tiques est endémique dans certaines régions de 27 pays européens. Sa prévalence est variable selon les pays, les régions et les zones (forêts, champs à herbes, buissons, arbustes...).

Quelques cas sont diagnostiqués chaque année en France (Alsace, Lorraine, Vosges) et dans le nord de l'Italie ; le plus grand nombre de cas annuels est répertorié en Suisse (101 cas) en Allemagne (plus de 500 cas), en Autriche (61 cas) et la maladie continue à progresser en direction de l'Europe de l'Est et du Nord.

Plus 400 % dans les pays européens entre 1974 et 2002. A l'exception de l'Autriche qui a mis en place une campagne de vaccination depuis 1981, l'incidence moyenne de l'encéphalite à tiques a augmenté de 400 % de 1974 à 2002 dans les pays européens. Dans certains pays, République tchèque, Suisse, Pologne et Allemagne, une augmentation de 137,5 % a de nouveau été constatée entre 2002 et 2006. En République tchèque, la situation épidémiologique est encore plus inquiétante puisque plus de la moitié des cas répertoriés en 2006 (500/1 000) a été diagnostiquée dans le dernier trimestre 2006.

Cette évolution globale s'explique par des modifications climatiques : augmentation de l'humidité et de la température (plus de 0,6 à 1 °C en un demi-siècle), du nombre élevé de jours à une température > 25 °C alors que le nombre de jours à une température < 0 °C diminue.

A ces changements climatiques qui modifient le cycle de développement des tiques s'associe l'expansion du tourisme ; de plus en plus de sujets se déplacent de zones non endémiques vers des régions à risque, sans être vaccinés et souvent sans prendre les mesures de précautions indispensables, le public étant mal informé des risques potentiels d'un séjour même court dans les zones d'endémie, déplore le Dr Martin Haditsch, Institut d'hygiène, de microbiologie et de médecine tropicale (Linz, Autriche).

L'encéphalite à tiques est une encéphalite aiguë directement liée à la multiplication du virus dans le système nerveux central contre laquelle il n'existe aucun traitement spécifique.

L'incubation dure de une à deux semaines ; le début de la maladie est brutal marqué par de la fièvre, des céphalées et des frissons ; après une courte période de rémission, apparaissent des signes d'atteinte méningée et neuropsychique : fièvre élevée, céphalées, raideur de la nuque, obnubilation, prostration ou au contraire agitation, troubles de l'équilibre et de la conscience, paralysies flasques.

Dans 30 à 40 % des cas, la maladie laisse des séquelles neurologiques très graves et définitives, des troubles psychiques et neurologiques (paralysie) ; elle est mortelle dans 1 à 2 % des cas.

La prophylaxie. La prévention est le seul moyen d'éviter l'encéphalite à tiques. Les conseils délivrés aux voyageurs dans les régions à risque (port de vêtements qui couvrent l'intégralité du corps, serrés aux chevilles, poignets et col, application de répellents, recherche de tiques après des activités en plein air) ne sont pas suffisamment efficaces, seule la vaccination avant exposition assure une efficacité préventive de 90 à 99 %.

L'Autriche est le pays européen où la couverture vaccinale est la plus large. La vaccination est proposée depuis 1981 ; aujourd'hui, 88 % des Autrichiens ont reçu au moins une vaccination anti-encéphalite à tiques.

De 2000 à 2006, cette vaccination a permis d'éviter 2 800 cas d'encéphalite à tiques, précise le Pr Franz Xaver Heinz (institut de virologie, université médicale de Vienne (Autriche).

Le schéma Le vaccin est recommandé en cas de séjour printanier ou estival dans une zone rurale d'Europe centrale et chez les sujets à risque dans les zones d'endémie : agriculteurs, bûcherons, forestiers... Le schéma vaccinal conventionnel comprend trois injections, les deux premières étant espacées de un à deux mois, la 3e ayant lieu de cinq à douze mois après la 2e injection avec un rappel dans les trois ans suivant la 3e dose. Des doses de rappel peuvent être administrées tous les trois à cinq ans si le sujet reste exposé à des risques d'infection. Un schéma vaccinal accéléré (les deux premières doses étant espacées de deux semaines, la 3e de cinq à douze mois après la 2e dose) permet d'assurer une protection rapide.

Dr MICHELINE FOURCADE , le quotidien du médecin,26 mars 2008

Baden (Autriche), 10th International Meeting of the International Scientific Working Group on Tick-borne encephalitis (ISW-TBE). Conférence de presse organisée par le Laboratoire Baxter.

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Le nouveau calendrier vaccinal: varicelle, hépatite A, coqueluche, BCG

 

Ce sont les adultes surtout qui sont concernés par les nouveautés du calendrier vaccinal 2004, publié par le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire ».
Il recommande la vaccination contre la coqueluche des
futurs parents et celle contre la varicelle des professionnels de santé et en contact avec la petite enfance (en revanche, il ne retient pas la vaccination généralisée à partir de 12 mois). La revaccination par le BCG est abandonnée.

CHAQUE ANNEE le calendrier vaccinal est revu par les experts en fonction « de l'évolution de l'épidémiologie des maladies, de l'actualisation des connaissances sur l'efficacité et la tolérance des vaccins, des recommandations émises dans d'autres pays et de la mise sur le marché de nouveaux vaccins ». «Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (n° 28/29, 29 juin) publie le calendrier 2004 en même temps que les avis du conseil supérieur d'hygiène publique de France qui motivent les modifications.


Bébés contaminés par leurs parents. La révision des recommandations sur la coqueluche était souhaitée par de nombreux médemis. De récentes études épidétñologiques évaluent autour de 800 en moyenne chaque année le nombre de cas de coqueluche thez les nourrissons de moins de 5 mois, avec une létalité de 1,7 %. Dans plus d'un tiers des cas - et peut-être même la moitié-,les bébés ont été contaminés par leurs parents. Des épidémies sont aussi survenues chez des personnels hospitaliers s'occupant de la petite enfance, avec un risque de contamination nosocomiale. D'où la recommandation de vacciner les professionnels de santé et sociaux au contact avec les tout-petits et les adultes susceptibles de devenir parents dans les mois ou années à venir (chez l'enfant, la durée de la protection vaccinale est d'une dizaine d'années, chez l'adulte on n'a pas de données).

En cas de grossesse, on vaccinera le père et les enfants qui ne sont pas à jour pour cette vaccination durant la grossesse de la mère et cette dernière le plus tôt possible après l'accouchement. Dans l'attente de la mise sur le marché d'un vaccin monovalent, il est recommandé d'utiliser le vaccin TdCaPolio à l'occasion du rappel décennal diphtérie-tétanos-polio ou tétanospolio que le calendrier vaccinal prévoit pour les adultes. On ne donnera pas plus d'une dose et en aucun cas pendant la grossesse. Si on n'a pas d'information sur le délai à respecter par rapport à une vaccination tétanique, diphtérique ou poliomyélitique, aucune donnée de la littérature n'a été retrouvée quant à des effets délétères sévères s'il est inférieur à dix ans.

 

Varicelle: non à la vaccination généralisée. En ce qui concerne la varicelle, alors que deux vaccins ont une AMM depuis décembre 2003, les experts se sont interrogés sur l'intérêt de généraliser la vaccination des enfants à partir de 12 mois, comme le souhaitent certains pédiatres au vu des complications que peut entraîner la maladie. Ils notent que les varicelles de l'enfant au-delà de 1 an sont le plus souvent bénignes. Le nombre de complications sévères est évalué dans la littérature entre 0,6 et 26,7/10 000 cas (l'incidence de la varicelle est d'environ 600 000 cas par an, dont 90 % surviennent chez l'enfant entre 1 et 14 ans). Le nombre de décès tourne autour de 20, les deux tiers survenant chez des plus de 15 ans. La varicelle est surtout dangereuse pour la femme enceinte, à cause du risque de complications foetales (on recense autour de 500 varicelles pergravides par an, induisant de 10 à 14 foetopathies), et pour les personnes immunodéprimées. Le risque d'infections nosocomiales est aussi à prendre en considération puisque de 1 à 2 % du personnel de santé n'est pas immunisé et peut donc contracter des formes graves.
Pour exclure la vaccination généralisée chez l'enfant, les experts ont pris également en compte des extrapolations: au mieux, la vaccination d'une cohorte aurait évité, quand la cohorte atteindrait l'âge de 80 ans, 52 000 cas, 487 hospitalisations, 73 complications sévères et 7 décès; plus de 15 ans de vaccination des enfants de 11 ans seraient nécessaires avant d'éviter en moyenne un décès, 30 complications sévères et 30 000 cas dans l'année.
En termes de santé publique, il paraît donc plus raisonnable de recommander la vaccination des adultes n'ayant pas d'antécédents de varicelle dans les cas suivants: après une exposition à un patient avec éruption (dans les 3 jours); au début des études médicales et paramédicales ; pour les personnels de santé à l'embauche ou, à défaut et en priorité, dans les services accueillant des personnes à risque de varicelle grave; pour les professionnels en contact avec la petite enfance ; pour les personnes en contact étroit avec des immunodéprimés. Il est souligné que toute vaccination contre la varicelle chez une jeune femme en âge de procréer doit être précédée d'un test négatif de grossesse.
Les nouvelles recommandations concernent aussi les vaccinations contre l'hépatite A et contre la grippe. La vaccination contre l'hépatite A est désormais recommandée aussi aux patients porteurs d'une maladie chronique du foie avant décompensation. Celle contre la grippe au personnel navigant des bateaux de croisière et des avions et au personnel de l'industrie des voyages accompagnant les groupes de voyageurs.

La revaccination par le BCG abandonnée. Enfin, le nouveau calendrier vaccinal prend acte de la suppression de la revaccination par le BCG en population générale et chez les professionnels exposés à la tuberculose (le décret est en instance de parution). La France était le seul pays de l'Union européenne à le faire.
L'intradermo-réaction à la tuberculine à 5 Unités ne sera plus pratiquée à titre systématique mais seulement dans les cas suivants: pour vérifier l'absence de tuberculose avant la primo-vaccination (sauf pour les nouveau-nés) ; dans l'enquête autour d'un cas de tuberculose; comme aide au diagnostic; comme test de référence pour la surveillance des professions à risques.

 

Pour la coqueluche, la primo-vaccination doit être pratiquée de préférence avec le vaccin à germes entiers; le vaccin acellulaire peut cependant être utilisé. Le rappel à 16-18 mois peut être pratiqué indifféremment avec le vaccin à germes entiers ou le vaccin acellulaire. Un rappel est recommandé, depuis 1998, entre 11 et 13 ans et doit être réalisé avec un vaccin acellulaire, en même temps que le troisième rappel diphtérie, tétanos et polio.


Entre 3 et 6 ans, une deuxième vaccination associant rougeole, oreillons, rubéole est recommandée pour tous les enfants en raison du risque important de survenue d'épidémies de rougeole, particulièrement chez les adolescents. Pour les enfants de plus de 6 ans, il faut s'assurer qu'ils ont été vaccinés au moins une fois contre les trois maladies; dans le cas contraire, une dose de vaccin triple associé sera administrée entre 11 et 13 ans.
Chez les adolescentes et les jeunes femmes non vaccinées, la vaccination contre la rubéole est recommandée, par exemple lors d'une consultation de contraception ou prénuptiale.

 


Pompiers et BCG

Les pompiers doivent être inscrits sur la liste des professions soumises à l'obligation vaccinale par le BCG. Depuis les années 1990, relèvent les experts, leurs sorties pour secours à victime sont de plus en plus nombreuses, représentant désormais près de la moitié des interventions. Et ce sont ces interventions qui les exposent le plus à la contagion. Ils sont aussi souvent les premiers à intervenir auprès des populations précaires, chez lesquelles les taux d'incidence de la tuberculose sont particulièrement élevés.

 

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Les vaccinations multiples

 

Les vaccinations multiples ne risquent-elles pas de surcharger ou d'affaiblir le système immunitaire?


En France, si l'on s'en tient aux recommandations vaccinales,
un enfant reçoit au cours de ses deux premières années de vie
une dizaine d'injections vaccinales pour être protégé contre
une vingtaine de micro-organismes pathogènes. En l'absen-
ce des vaccins combinés, l'obtention de cette protection né-
cessiterait plus de 80 injections Le calendrier vaccinal
serait en pratique irréalisable les injections vaccinales devraient être étalées dans le temps et les enfants seraient exposés au risque de survenue des différentes maladies au cours de la réalisation du calendrier. Des parents et des professionnels de santé s'interrogent sur la capacité du système immunitaire humain à pouvoir absorber, en si peu de temps, un si grand nombre de stimulations antigéniques. Une publication parue en 2002 dans la
revue Pediatrics [1] répond à cette interrogation: on peut estimer que, en théorie, l'administration simultanée de 11 vaccins solliciterait moins de 0,1 % du potentiel de réponse du système immunitaire d'un enfant Par ailleurs, le renouvellement constant des cellules T et B par des cellules naïves à un rythme de plusieurs millions de cellules par jour ne permet pas, à quelque vaccin que ce soit, de «consommer» ne serait-ce qu'une fraction du pool
des cellules du système immunitaire [1].


Au total, les données actuelles indiquent que les vaccinations
ni ne saturent ni n'affaiblissent le système immunitaire et qu'au contraire les enfants ont d'énormes capacités de réponse
à des stimulations antigéniques multiples, vaccinales ou envi-
ronnementales.

 

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Les changements épidémiologiques, les réadaptations des stratégies d'éradication et le recul acquis sur la durée d'immunité d'un vaccin expliquent ces modifications.

 

POURQUOI LE SCHEMA VACCINAL DE L'HEPATITE B A T IL ETE MODIFIE ?

Le schéma vaccinal est passé de quatre à trois injections seulement (0-1-6), car le recul acquis sur cette vaccination pratiquée depuis 1981 a montré que trois injections, avec suppression de tout rappel ultérieur, suffisaient chez les sujets jeunes pour assurer une immunité prolongée, voire définitive. Seuls les sujets à risque vaccinés après l'âge de 25 ans (professionnels de santé, toxicomanes) restent soumis au schéma à quatre injections et à d'éventuels rappels. En pratique, le rappel a lieu cinq ans après la vaccination, elle-même suivie par une sérologie quinze jours après. Si la séroconversion a été bonne, le sujet n'aura sans doute plus besoin de rappel. Un décret concernant cette conduite à tenir pour les adultes de plus de 25 ans est en préparation.

En revanche, la stratégie vaccinale n'a pas été modifiée. Les populations cibles sont toujours les nourrissons, les préadolescents/adolescents et les sujets à risque. Objectif : une réduction de 90 % des hépatites B à l'horizon 2015.

POURQUOI LE CALENDRIER VACCINAL COMPORTE-T IL DESORMAIS UNE DEUXIÈME INJECTION DU VACCIN ROR ENTRE 3 ET 6 ANS ?

Ce n'est pas un rappel, c'est un rattrapage. L'insuffisance de la couverture vaccinale qui stagne à 83 % jointe à une efficacité vaccinale entre 90 et 95 % oblige à ce << rattrapage >> entre 3 et 6 ans, pour diminuer le taux d'échecs et donc le risque de contracter une rougeole à l'adolescence, voire plus tard, avec une forme plus grave. La rougeole est une maladie très contagieuse, et environ la moitié des cas surviennent maintenant chez des sujets de 10 ans et plus (48 % en 1997), alors que cette proportion était inférieure à 10 % en 1986. Or la fréquence des complications s'élève avec l'âge. Ce déplacement de l'âge de la maladie est dû aux niveaux insuffisants de couverture vaccinale obtenus ces dix dernières années, qui ont permis la constitution d'un groupe important d'enfants ayant échappé à la protection vaccinale. Beaucoup de ces enfants ont également échappé à la maladie dans la petite enfance, en raison de la réduction de circulation du virus due à la vaccination. Un phénomène analogue a conduit à une recrudescence des infections rubéoliques durant la grossesse. En 1997, quatre-vingt-quatre infections rubéoliques ont été contractées pendant la grossesse, et huit enfants sont nés mal formés.

POUROUOI UN RAPPEL TARDIF DE VACCIN ANTICOQUELUCHEUX EST-IL RECOMMANDEENTRE 11 ET 13 ANS ALORS QUE LA COUVERTURE VACCINALE EST EXCELLENTE ?

Certains pays comme la France et les états unis ont vu se modifier leur épidémiologie au profit d'une transmission de la maladie par le grand enfant et l'adulte. En effet, I'immunité induite par le vaccin contre cette maladie bactérienne est limitée dans le temps. En France, la résurgence de la coqueluche depuis quelques années (1 400 cas en 1998 et 5 décès) fait peser un risque sur le nouveau-né non encore vacciné. Cela justifie de commencer à vacciner le nourrisson dès 2 mois et de pratiquer un rappel tardif entre 11 et13ans.

Les phénomènes de mauvaise tolérance étant plus fréquents et marqués avec l'âge, seul le vaccin acellulaire (mieux toléré que le vaccin à germe entier) est indiqué pour ce rappel tardif. En revanche, pour les trois premières injections du nourrisson, c'est "l'ancien" vaccin à germe entier qui reste recommandé car il est plus efficace (96 % vs 86 % pour le nouveau vaccin acellulaire). Pour le rappel de 18 mois, le choix est libre entre les deux vaccins.

QUELLES SONT LES VACCINATIONS À ENVISAGER CHEZ LE SUJET AGE ?

Il doit être revacciné tous les ans contre la grippe et tous les dix ans contre le tétanos, la polio (vaccin inactivé) et la diphtérie, en sachant qu'il faut utiliser, lors des rappels de l'adulte, un vaccin moins concentré en anatoxine diphtérique. La vaccination contre le pneumocoque doit en priorité être indiquée aux personnes âgées avec facteurs de comorbidité, en particulier BPCO, insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque, diabète, immunodépression. Les recommandations actuelles de cette vaccination devraient bientôt s'élargir avec une actualisation du calendrier vaccinal.

Pour le troisième âge voyageur, la protection vaccinale contre le typhoïde est recommandée lors de déplacements en zone insalubre, mais la vaccination contre l'hépatite A n'a pas lieu d'être systématique : 80 % des patients après 60 ans ont des anticorps VHA.

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Comment sont fabriqués les vaccins ? Pourquoi des problèmes d'approvisionnement sont-ils fréquents dans les pharmacies ? Délais de fabrication ?

 

Les vaccins se différencient des produits pharmaceutiques classiques par l'origine biologique de leurs principes actifs. Ces derniers proviennent de systèmes de production auxquels participent des organismes vivants. La variabilité intrinsèque au système biologique explique les difficultés de maîtrise de la reproductibilité des procédés de fabrication. Pour maîtriser ces aléas, les fabricants se sont imposés des contraintes importantes, qui s'ajoutent à un cadre réglementaire très strict mis en place par les pouvoirs publics.

La réglementation : des normes strictes propres aux produits d'origine biologique

L'autorisation de mise sur le marché d'un vaccin est délivrée par les autorités compétentes après examen d'un dossier - dossier d'AMM- établi sur la base de guidelines européennes et de la pharmacopée européenne. Ce dossier doit démontrer la qualité pharmaceutique du vaccin et sa sécurité vis-à-vis des virus et des agents transmissibles non conventionnels (prions), ainsi que son innocuité et son efficacité chez l'homme. L'AMM est délivrée par les autorités compétentes après évaluation du rapport bénéfice-risque du vaccin.

IL existe actuellement deux systèmes d'enregistrements : européen et national. L'AMM communautaire, unique est valable pour les quinze pays de l'Union européenne, et concerne les vaccins issus de la biotechnologie (hépatite B et vaccins combinés contenant cette valence).

Les autres vaccins bénéficient d'une évaluation par un état membre, avec une reconnaissance mutuelle par les autres états, aboutissant à des AMM nationales harmonisées. Cette harmonisation a permis de résoudre certaines difficultés de la production des vaccins.

La seconde contrainte réglementaire est celle de la libération des lots avant commercialisation. Elle est réalisée d'abord par les fabricants (libération interne) après les contrôles réalisés à toutes les étapes de la fabrication, puis par les autorités de santé (libération officielle) par exemple 1'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) en France. Quant aux vaccins provenant des Etats-Unis, ils sont soumis, en outre, sur le territoire européen à un contrôle à l'importation obligatoire. Les modalités de ces contrôles sont établies selon des référentiels et des normes élaborés désormais par la pharmacopée européenne et la Conférence internationale d'harmonisation (un groupe de réflexion sur l'harmonisation des critères de qualité, d'innocuité et d'efficacité entre l'Europe, les Etats-Unis et le Japon).

La production industrielle : un process complexe et long !

Sur le plan de la production industrielle des vaccins, la fabrication biologique se fait à partir d'une banque de germes (bactéries, virus, levures) et comporte les étapes de culture, récolte, concentration et purification de l'antigène et inactivation. Elle aboutit à un antigène concentré purifié à partir duquel est fabriquée la valence antigénique. Cette étape nécessite de disposer de germes bien caractérisés et de propriétés constantes. Elle impose également une maîtrise totale des paramètres de fabrication, et des conditions de stérilité et d'asepsie. Des contrôles des intermédiaires de production sont pratiqués à toutes les étapes de la fabrication. Ils représentent souvent les trois-quarts du cycle de la fabrication.

La durée de l'ensemble des cycles de production et contrôles des antigènes est longue : dix mois pour le polyoside Haemophilus type b conjugué, par exemple.

La fabrication pharmaceutique consiste à fabriquer la valence antigénique à partir de l'antigène concentré purifié par l'addition de stabilisants, conservateurs, adjuvants etc. puis à mélanger les valences antigéniques dans le cas des vaccins combinés. Le produit final ainsi obtenu est réparti en seringues ou flacons puis conditionné dans son emballage final. Au terme de cette fabrication, on obtient une dose stabilisée, standardisée, stérile, conditionnée et prête à l'emploi. L'assurance de la qualité est identique à celle de la fabrication biologique. Le contrôle de qualité du produit final, qui comporte des tests de pureté, d'activité, de sécurité microbiologique et d'innocuité, est également long. Pour certains vaccins, il peut durer jusqu'à un an.

La longueur de réalisation des contrôles et leur complexité sont liées, notamment, au fait que le principe actif biologique est un mélange d'espèces moléculaires pas toujours bien identifiées. Après avoir vérifié que tous les résultats des contrôles effectués sont conformes aux normes requises, le fabricant procède à la libération interne du lot produit et envoie des échantillons de ce lot aux autorités de santé pour la libération officielle, obligatoire pour tous les lots de vaccin. Cette expertise externe demande un délai supplémentaire de soixante jours ouvrables. Ce n'est qu'au terme de la libération officielle que le lot de vaccin peut être mis sur le marché.

Par ailleurs, un délai important, de l'ordre de cinq à six ans, peut également s'écouler entre la modification d'un processus de fabrication et son autorisation par les autorités sanitaires (mise en place de la modification, validation, soumission aux autorités compétentes et approbation). Enfin, les fabricants doivent parfois faire face à deux contraintes difficiles à maîtriser : les campagnes de vaccination décidées par les autorités sanitaires et les épidémies. Quoi qu'il en soit, ils s'attachent à développer des antigènes vaccinaux mieux caractérisés et des méthodes de contrôles précises, robustes et appropriées.

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ROR : vaccin gratuit et double injection pour en finir avec les trois maladies

 

La CNAMTS et le Comité français d'éducation pour la santé (CFES) veulent en finir avec la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR). Pour ce faire, pédiatres, médecins de famille, parents et télévision sont mobilisés. En outre, la recommandation d'une seconde injection, pour les enfants de 1 à 13 ans, est associée à la délivrance gratuite du vaccin.

Parallèlement, la prise en charge à 100 % du vaccin antigrippal chez les 70 ans et plus est maintenue.

En France, le taux de couverture vaccinale contre la rougeole, les oreillons et la rubéole stagnent à 84 % depuis 1996. Il en résulte une réduction de l'incidence de ces affections parfois mortelles, mais cela ne permet pas d'interrompre, à terme, leur transmission. Tant que 95 % des enfants de moins de 2 ans ne sont pas vaccinés et que l'administration de la seconde dose avant 6 ans n'est pas généralisée, des risques sporadiques de rougeole et de recrudescence de rubéoles congénitales existent. Aussi, pour atteindre puis maintenir ce taux de 95 %, la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), avec le CFES, a décidé que la recommandation d'une seconde injection serait associée à la délivrance gratuite du vaccin dès cette rentrée 1999. C'est justement la combinaison de la gratuité et de la double injection qui a produit un effet de levier sur le taux de couverture vaccinale en Finlande, en Suède, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, où plus de 90 % des enfants de moins de 2 ans sont immunisés. Dès 1993,1'0rganisation mondiale de la santé (OMS) avait fixé comme objectif pour la région européenne, à l'horizon 2000, 1'élimination de la rubéole congénitale, ainsi que la diminution de l'incidence des oreillons et de la rougeole à moins de 1 cas pour cent mille.

En France, le réseau Sentinelles a recensé 17 870 cas de rougeole en 1998, contre 80 000 l'année précédente; et l'âge moyen des affections est passé de 4 à 9 ans entre 1987 et 1997. En ce qui concerne les oreillons, des complications sévères sont observées chez 4 % des 26 000 patients touchés (en 1998), qu'il s'agisse de méningite, d'encéphalite, de surdité transitoire ou de pancréatite aiguë.

Le rôle des parents et des pédiatres

Quant à la rubéole, elle est, on le sait, particulièrement redoutable chez les femmes enceintes. En 1997, 11,6 pour cent mille étaient touchées, et le réseau Renarub signalait 1,1 cas de rubéole congénitale malformative pour cent mille.

Ainsi, la vaccination ROR devient une " priorité de santé publique ". Les mères, les pères et les médecins sont conviés à jouer un rôle majeur. Il appartient au praticien de délivrer aux parents d'enfants âgés de 1 à 3 ans une ordonnance spécifique pour le vaccin ROR, sur laquelle il indique " vaccination RORdélivrance gratuite ", soit en apposant un autocollant conçu à cet effet, soit, simplement, de façon manuscrite. Il doit y faire figurer aussi le nom, le prénom et l'âge de l'enfant, de même que le numéro d'immatriculation de l'assuré. Le pharmacien, pour sa part, renverra un bordereau récapitulatif avec les ordonnances à la caisse primaire de sa circonscription.

Contrairement au vaccin antigrippal, dont la gratuité est reconduite pour les 70 ans et plus, il n'est pas prévu, dans le dispositif ROR, l'envoi d'un imprimé de prise en charge.

Une campagne télé

En revanche, dans quelques mois, une carte postale personnalisée sera adressée par les caisses aux parents d'enfants en âge d'être vaccinés afin de les sensibiliser, grâce à la gratuité du vaccin ROR. En même temps, une lettre du médecin-conseil national sera envoyée aux médecins et aux pharmaciens.

Tous les enfants de 1 à 6 ans doivent donc recevoir deux doses de vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. La première est conseillée à partir de 12 mois, et la seconde, recommandée depuis 1997 et que la CNAMTS et le CFES souhaitent voir généralisée, entre 3 et 6 ans. Il est possible de vacciner contre la rougeole dès 9 mois pour les jeunes vivant en collectivité, et de procéder à une nouvelle inJection six mois plus tard en association avec les oreillons et la rubéole.

Lors d'une menace d'épidémie, la vaccination moins de trois jours après le contact avec un cas peut être efficace.

Bien entendu, l'influence des médecins est capitale. Or, à l'origine des principaux refus de vaccination révélés par le programme pilote ROR qui a été mis en oeuvre dans six départements à partir de 1996 (et dont le taux de couverture vaccinale à 2 ans était inférieur à 70 %), on trouve les réticences de certains praticiens (homéopathes en particulier, tenant d'une philosophie plutôt que d'une approche scientifique). En 1998, près de 98 % se déclaraient favorables à cette action de santé publique.

Toutefois, pour faire sauter les derniers verrous, la direction générale de la Santé (DGS), en partenariat avec la CNAMTS et le CFES, va diffuser gratuitement, le mois prochain, le " Nouveau Guide des vaccinations 1999 " (150 000 exemplaires).

D'autre part, une campagne télévisée de deux semaines débutera le 11 septembre 99. Trois films mettent l'accent sur le décalage entre l'innocence de l'enfance et les conséquences graves que peuvent avoir la rougeole, les oreillons et la rubéole, et insistent sur les bénéfices de la vaccination gratuite.

La presse magazine féminine, familiale et de santé apportera, quant à elle, des informations plus précises et plus complètes sur les dangers de chacune des trois affections. Enfin, une affichette (100 000 exemplaires) et une brochure grand public 2750 000 exemplaires) seront disponibles dans les cabinets médicaux, tandis qu'un " Memo vaccins " (500 000 exemplaires) sera mis à la disposition des familles dans les centres de Sécurité sociale. A ce jour, 13,3 % des parents n'ont pas fait vacciner leur enfant de moins de 2 ans contre le ROR.

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La vaccination contre le pneumocoque

 

Première cause des décès dus à des infections bactérienne chez l'enfant demoins de 2ans, première cause de méningites bactériennes, avant 2 ans en France, le pneumocoque est un germe redoutable. Dans ce contexte, le recours,à urn vaccin pneumoccique conjugué, efficace dès les premiers mois de la vie est une avancée dans la lutte contre les maladies pneumococciques

.-Le pneumocoque est un grand tueur », souligne le
«Pr Philippe Reinert et, dans le monde, plus d'un million de décès d'enfants de moins de 5 ans, par pneumopathie et par méningite, lui sont imputés.


En France, depuis l'éradication presque totale des méningites à Haemophilus influenzae b, grâce à la vaccination, le pneumocoque est aujourd'hui le premier responsable des méningites bactériennes chez l'enfant de 2 à 12 mois. La situation est d'autant plus préoccupante que, depuis près de dix ans, la résistance du pneumocoque aux antibiotiques est en constante progression. Si cette résistance est un phénomène mondial, la France et l'Espagne occupent dans ce domaine la première place avec un taux de résistance dépassant les 50 % et une sensibilité diminuée à la pénicilline de 60,6 % (Observatoire national des méningites bac-
tériennes de l'enfant, RICAT 2002 obligeant à modifier les traitements, à préconiser l'adjonction d'un deuxième antibiotique.
Malgré l'utilisation d'antibiotiques bactéricides, S. pneumonia
est la première cause, en France, de mortalité par infection bactérienne communautaire avant 2 ans. la première cause de méningite bactérienne avant 2 ans, avec un pic marqué à 5 mois, avec 11,8% de mortalité (chiffres de l'Observatoire national des méningites bactériennes de l'enfant, de janvier 2001 à avril 2003) et plus de 30% de séquelles lourdes.

Mortalité élevée et séquelles lourdes


Les complications neurologiques sont graves et irréversibles (sur-
dité, retard mental, épilepsie, paralysie, troubles visuels). Certaines complications cognitives sont sous-estimées (troubles de l'attention, de la mémoire) et ne sont décelées que tardivement, à l'entrée du primaire, face aux difficultés d'apprentissage, ce qui justifierait un suivi jusqu'à l'âge de 6 ans.

Pour le Dr Isabelle Desguerre, « en- 2003, il est désolant qu'il existe encore des décès, des séquelles si lourdes chez des jeunes patients alors qu'un vaccin existe, qu'il est efficace et bien toléré». Car même avec une excellente prise en charge, la mortalité est loin d'être faible (plus de 10 %). « Mais, souligne-t-elle, la conscience des méningites à pneumocoques est lointaine pour les médecins généralistes. »


Un vaccin efficace, sûr, bien toléré, existe: Prévenar, des Laboratoires Wyeth-Lederlé (prix Galien 2003). Ii est inscrit dorénavant au calendrier vaccinal des enfants de 2 mois à 2 ans et remboursé par la Sécurité sociale à 65% pour la plupart des enfants (les indications de vaccination sont très étendues).
Ce vaccin pneumococcique conjugué contient sept sérotypes de pneumocoque (4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F, 23F) impliqués le plus souvent dans les infections pneumococciques invasives de l'enfant.
L'efficacité protectrice du vaccin vis-à-vis des infections invasives causées par les sérotypes vaccinaux est de 97,4%.
Déjà largement utilisée dans le monde avec plus de 50 millions de doses diffusées, cette vaccination évitera, si elle est est massive, les 200 cas par an de méningites à pneumocoque en France et protégera, par un phénomène d'immunité collective, l'« effet troupeau », les adultes, particulièrement les 20/30 ans et les plus de 60 ans (ceux en contact avec les jeunes enfants). Aux Etats-Unis, où Prévenar a été lancé en février 2000 et où la vaccination est plus répandue qu'en France, des données du CDC montrent une réduction de 70 % des infections à pneumocoques (suivi de 16 millions de personnes sur sept Etats vaccinés ou non).

 

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*GPSR : Groupement des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne