• Votre pédiatre
sait diagnostiquer et traiter la bronchiolite de votre
enfant.
• Le kinésithérapeute est le principal
acteur du traitement.
• Grâce à cette prise en charge,
la consultation aux urgences ainsi que l'hospitalisation
sont très rarement nécessaires.
La bronchiolite: que faire
pendant la maladie?
• continuer à
coucher le bébé sur le dos en mettant
un petit coussin sous son matelas pour le surélever;
• donner régulièrement
à boire à l'enfant;
• désencombrer régulièrement
te nez, particulièrement avant les repas, et
utiliser des mouchoirs jetables;
• veiller à une aération correcte
de la chambre et à ne pas trop couvrir l'enfant;
• éviter l'exposition
de l'enfant à la fumée du tabac.
La bronchiolite: que faire
si l'enfant est malade?
• Si l'enfant
présente des signes de bronchiolite (gêne
respiratoire et difficulté à s'alimenter),
il faut l'emmener voir rapidement votre pédiatre.
• Cette maladie est souvent bénigne
mais, chez l'enfant de moins de 3 mois, elle peut être
grave.
• Il faut suivre le traitement du médecin
qui prescrira la plupart du temps des séances
de kinésithérapie respiratoire pour désencombrer
les bronches.
La bronchiolite: que faire
pour éviter de transmettre le virus?
• Se laver systématiquement
les mains à l'eau et au savon avant de s'occuper
d'un bébé.
• Éviter:
- d'emmener le nourrisson dans des
lieux publics où il pourra se trouver en contact
avec des personnes enrhumées (transports en commun,
centres commerciaux, hôpitaux, etc.);
- d'échanger, dans la famille, les biberons,
sucettes, couverts non nettoyés;
- d'embrasser les enfants sur le visage (et en dissuader
les frères et soeurs fréquentant une collectivité)
- d'exposer le nourrisson à des environnements
enfumés qui risquent d'aggraver la maladie.
• Veiller à une aération correcte
de la chambre tous les jours.
• Désencombrer le nez
du nourrisson avec du sérum physiologique en
cas de rhume.
• Si on a un rhume, porter un petit masque (bavette
en vente en pharmacie) avant de s'occuper d'un bébé
de moins de trois mois.
La bronchiolite: qu'est ce
que c'est?
• La bronchiolite
est une maladie des petites bronches due à un
virus répandu et très contagieux. Chaque
hiver, elle touche près de 30 % des nourrissons.
• Le virus se transmet par la salive, les éternuements,
la toux, le matériel souillé par ceux-ci
et par les mains. Ainsi, le rhume de l'enfant et de
l'adulte pèüLentraîner la bronchiolite
du nourrisson.
• La bronchiolite débute par un simple
rhume et une toux qui se transforment en gêne
respiratoire souvent accompagr d'une difficulté
à s'alimenter.
Pourquoi l'incidence des infections
est augmentée en crèche ?
Trois étapes
sont nécessaires pour la transmission d'un individu
à l'autre d'une maladie infectieuse :
L’agent pathogène doit
être excrété par le sujet malade
ou par le porteur sain (par ordre de fréquence
: nez, bouche, selles, peau, urine);
Il doit être transféré à
la personne saine (par ordre de fréquence : aérosol,
contact direct ou indirect via les objets ou une autre
personne);
L’agent pathogène doit atteindre un site
susceptible (bouche, nez, oeil).
Les collectivités d'enfants (école, crèche,
halte-garderie), mettant en contact de nombreux individus
dans un espace relativement restreint, favorisent la
transmission des agents infectieux.
La fréquentation des crèches
est probablement un facteur déterminant pour
l'épidémiologie de nombreuses maladies
infectieuses, les crèches constituant un lieu
unique pour la transmission des infections. En effet,
à la promiscuité et à la convivialité
qu'impose ce mode de garde s'ajoutent les caractéristiques
bien particulières de la population impliquée,
susceptible de contracter n'importe quelle infection.
L'immaturité immunitaire
est maintenant bien connue :
Le passé immunitaire est quasi
inexistant (innocence immunitaire) de la naissance au
sixième mois, les nourrissons perdant progressivement
les anticorps maternels transmis, en particulier les
IgG 2;
Leur capacité à fabriquer des anticorps
de type IgG 2, contre les polysaccharides (antigènes
thymo-indépendants), qui constituent la capsule
de nombre de bactéries, est limitée;
Enfin, la synthèse des IgA sécrétoires
paraît restreinte.
Probablement lié à leur
immaturité immunitaire, le portage des bactéries
potentiellement pathogènes (S. pneumoniae, H.
influenzae, M. catarrhalis) est plus fréquent
et plus prolongé chez le nourrisson. Chaque enfant
véhicule des virus, bactéries et parasites,
qu'il peut transmettre aux autres enfants de la crèche
mais aussi au personnel et à sa propre famille.
Un certain nombre de facteurs liés
à la petite enfance (incontinence, succion des
mains ou d'objets, dépendance vis-à-vis
des adultes donnant des soins multiples) favorisent
de plus la transmission des maladies infectieuses.
Tout cela explique que l'incidence
des maladies infectieuses respiratoires, digestives
ou cutanées est augmentée chez les enfants
vivant en crèche.
Augmentation du risque infectieux
:
La littérature documentant l'augmentation
du risque infectieux en crèche est particulièrement
abondante Elle comporte, d'une part, des études
décrivant des épidémies survenues
en collectivité et, d'autre part, des études
épidémiologiques (études cas-témoins,
suivis de cohortes...).
L'augmentation des infections ORL,
en particulier des otites moyennes aiguës, chez
les enfants vivant en crèche a été
bien démontrée et l'ensemble des résultats
vont dans le même sens : le risque est multiplié
par 2 ou 3 pour un enfant fréquentant une crèche
collective par rapport à celui vivant à
domicile. Ainsi, Wald et al., dans une étude
comportant 240 enfants répartis en trois groupes,
crèche collective, crèche familiale et
domicile, montrent que, dans le premier groupe, le risque
d'infections ORL, en particulier otites moyennes aiguës,
est multiplié par près de 2 et que celui
de présenter des infections récidivantes
l'est par 2,5 114].
De plus, dans le groupe de patients
en crèche collective, la pose d'aérateurs
transtympaniques a été plus fréquente.
Au cours ou au décours de l'évolution
d'une rhinopharyngite, le risque de survenue d'une otite
moyenne aiguë est plus important chez les enfants
gardés en crèche. Enfin, les pourcentages
de souches bactériennes résistantes aux
antibiotiques, d'échecs de traitement des otites
moyennes aiguës ou d'évolution vers une
otite traînante sont plus élevés
chez ces patients.
La fréquence des otites séreuses
est aussi significativement augmentée chez ces
enfants. Fiellau-Nikolajsen a retrouvé, dans
une étude comportant près de 1000 enfants,
une incidence d'otites séreuses (tracé
B et C2) de 34 % dans le groupe d'enfants gardés
en crèche collective, contre 13,2 % chez les
enfants vivant à domicile.
L'augmentation de l'incidence des infections
respiratoires basses est moins bien documentée,
car elles sont moins fréquentes et plus difficiles
à diagnostiquer avec certitude. Dans l'étude
cas-témoins réalisée à Atlanta
par Anderson, 102 enfants hospitalisés pour infections
respiratoires basses ont été comparés
à 199 témoins appariés sur l'âge
et le sexe. La fréquentation d'une crèche
collective était plus fréquemment retrouvée
chez les malades que chez les témoins.
Même pour les infections sévères
comme les méningites à Hæmophilus
influeuzæ type B, la fréquentation des
crèches est un facteur de risque important. Redmond
a notamment retrouvé chez les enfants fréquentant
les crèches, avant la généralisation
du vaccin, une multiplication du risque de méningite
à Hæmophilus par 12 avant un an, par 7
entre un an et deux ans, par 4 entre deux et trois ans.
Cela n'a cependant pas été retrouvé
dans l'étude française portant sur dix
ans dans deux départements.
Éviction de la collectivité
(école, crèche) en cas de maladie infectieuse
La survenue d'une maladie
infectieuse chez un enfant peut justifier une éviction
temporaire de la collectivité pour deux types
de raisons : les risques de contagion pour les autres
enfants, et le risque encouru par l'enfant du fait de
la maladie. En réalité, cette deuxième
situation est relativement rare en pratique, car les
infections que présentent les enfants en collectivité
sont le plus souvent bénignes.
On peut être amené à
proposer une éviction pour des infections mineures
pour les raisons suivantes :
- la maladie empêche l'enfant
de participer aux activités normales de la collectivité;
- il demande des soins trop importants
au personnel, risquant de gêner le bon fonctionnement
de la collectivité.
A l'inverse, certaines situations qui
inquiètent souvent le personnel ne justifient
aucunement une éviction : l'excrétion
asymptomatique d'un agent entéropathogène,
une éruption ne s'accompagnant ni de fièvre
ni de changement de comportement, une conjonctivite
non purulente.
Les risques de contagion pour les autres
enfants dépendent de l'agent pathogène
et du statut immunitaire (vaccinations, antécédents)
des enfants contacts. L'objectif essentiel de cette
monographie est de décrire, pour les différents
agents pathogènes, ces risques. Même si
pour nombre de bactéries, voire de virus, un
portage existe chez des sujets indemnes de toute maladie
(porteur sain) ou si la période de contagiosité
peut débuter avant l'existence de symptômes,
la contagion est souvent maximale en cas de maladie
déclarée.
En effet, la quantité de virus
ou de bactéries (inoculum) est souvent plus importante,
certains symptômes (éternuement, toux,
diarrhée...) favorisant leur transmission. L'importance
de l'inoculum pour la contagiosité et la gravité
éventuelle de la maladie chez le sujet contact
est bien connue pour le virus de la varicelle et du
zona. En cas de varicelle, les sujets sont beaucoup
plus contagieux qu'en cas de zona; de plus, les formes
intra familiales de varicelle, du fait de l'importance
du contage, sont souvent plus sévères.
Risques pour les adultes au
contact d'enfants infectés
Les personnes s'occupant
de jeunes enfants (personnel de crèche, enseignants,
parents...) contractent des maladies infectieuses avec
une fréquence plus importante que les autres
adultes.
En dehors de la tuberculose et de la
coqueluche (probablement, pour cette dernière,
parce que les adultes ne sont pas revaccinés),
dans l'ensemble, les enfants sont de meilleurs vecteurs
des infections respiratoires que les adultes. Cela est
dû à la fréquence élevée
d'infections chez les jeunes enfants, au portage plus
prolongé et parfois plus important des différents
agents pathogènes (virus aussi bien que bactéries),
à la propension des jeunes enfants à transmettre
les maladies infectieuses.
Le contact d'adultes avec de jeunes
enfants présentant une infection courante conduit
le plus souvent à une simple colonisation, sans
expression clinique, parfois à des infections
bénignes, plus rarement à des infections
sévères.
Le tableau I donne les principaux agents
pathogènes pour lesquels une incidence plus importante
d'infections a été décrite.
Ce n'est pas pour les infections respiratoires,
pourtant les plus fréquentes, que l'augmentation
de l'incidence est la mieux documentée. En effet,
d'une part, l'expression clinique de ces infections
est souvent, du fait de son passé immunitaire,
moins symptomatique chez l'adulte que chez l'enfant;
d'autre part, un même pathogène à
tropisme respiratoire peut donner des tableaux cliniques
différents d'un individu à l'autre.
Certaines infections ont cependant
une expression clinique plus grave chez l'adulte que
chez l'enfant; c'est le cas de la varicelle, de la rougeole
ou de l'hépatite A.
Certains agents pathogènes (virus
de la rubéole, CMV, parvovirus Bl9) peuvent induire
des conséquences dramatiques chez la femme enceinte
non immunisée : fœtopathies conduisant à
l'avortement, la mort ~n utero ou à des séquelles
graves.
Le portage de bactéries résistantes
est plus fréquent chez l'enfant, en particulier
en collectivité, que chez l'adulte. Ainsi, pour
le pneumocoque, on assiste à une augmentation
non négligeable de la part occupée par
les sérotypes dits infantiles (souvent résistants
aux antibiotiques) dans les infections de l'adulte.
La transmission de souches résistantes des enfants
à leurs aînés est une des explications
à cette inquiétante évolution.
Un autre paramètre à
prendre en compte est le statut immunitaire de l'adulte
susceptible de contracter l'infection. En effet, des
sujets immunodéprimés, par leur maladie
et/ou les traitements qu'ils reçoivent, sont
plus à risque de développer une infection
à germe résistant.
Un programme de vaccination renforcé
doit être proposé pour le personnel s'occupant
d'enfants; outre les vaccinations classiques (diphtérie,
tétanos, polio...), d'autres vaccins sont considérés
comme nécessaires, hépatite B, hépatite
A, rougeoleoreillons-rubéole (en l'absence d'immunité
préalable), ou utiles (grippe).
De plus, une surveillance régulière
des réactions cutanées tuberculiniques
(IDR) et des radios pulmonaires est justifiée.
De nouveaux vaccins mis récemment
sur le marché (coquelucheux acellulaire) ou prochainement
disponibles (varicelle chez les sujets non immunisés)
seront probablement à proposer. Enfin, malgré
l'évolution de la résistance de S. pnenmoniæ
aux antibiotiques, le vaccin pneumococcique actuel 23
valences n'est pas suffisamment utilisé à
notre avis.
La coqueluche
Les vaccins coquelucheux
acellulaires recommandés à 16-18 mois
et à 11-13 ans pour les premier et deuxième
rappels sont mieux tolérés que les vaccins
à germes entiers. Leur efficacité vaccinale
est liée à la pertactine, un des facteurs
de virulence du bacille Bordetella pertussis.A I'origine
de 40 millions de cas et de 350 000 décès
annuels dans le monde, la coqueluche reste un important
problème de santé publique (1). La résurgence
de petites épidémies initialement décrites
aux EtatsUnis en 1976 est un phénomène
inquiétant désormais authentifié
en France.
Depuis quelques années, on
constate effectivement, en France, une résurgence
de la coqueluche chez les nourrissons et les adultes
jeunes dont certains ont été antérieurement
vaccinés (2). Ce phénomène apparemment
paradoxal s'explique principalement par une diminution
progressive de la protection vaccinale avec le temps,
du fait de l'absence de rappel vaccinal. Après
que la surveillance épidémiologique de
la coqueluche ait cessé en 1986, une étude
réalisée à l'hôpital Armand-Trousseau,
Paris (3), en 1991 a montré une augmentation
significative de cas pédiatriques de coqueluche
malgré une couverture vaccinale de 90 % en région
parisienne.
Près de la moitié des
cas étaient survenus chez des nourrissons non
vaccinés, 78 % ayant moins de 12 mois et 48 %
moins de 2 mois. Ce profil épidémiologique
est caractéristique d'une population correctement
vaccinée mais sans rappel vaccinal ou naturel
car le bacille circule peu. On observe une inversion
de la courbe des âges de la coqueluche par rapport
à l'infection naturelle dans les pays où
la maladie sévit à l'état endémique
: le pic de fréquence maximal se situe alors
en effet à 4-5 ans.
Absolue necessité d'un rappel
tardif :
L'épidémiologie actuelle de la coqueluche
en France implique la réalisation d'un rappel
tardif pour relancer l'immunité. La détermination
de l'âge optimal pour ce rappel est surtout fondée
sur l'incidence de la maladie en fonction de l'âge.
L'enquête de l'hôpital Trousseau montre
bien que l'incidence de la coqueluche, à l'inverse
de ce que l'on constate dans les pays mal vaccinés,
est faible au-delà de la première année
de vie, puis remonte nettement à partir de 812
ans.
Ces données incitent à
préconiser un rappel tardif, vers l'âge
de 11-13 ans, pour protéger les adultes et éviter
qu'ils contaminent les jeunes nourrissons. La mauvaise
tolérance des vaccins coquelucheux cellulaires
entiers a été un frein majeur à
la pratique des rappels vaccinaux et la cause des interruptions
de vaccination décidées par certains pays
comme la Suède, l'Allemagne, la GrandeBretagne,
le Japon ou la Russie.
Cette mauvaise tolérance est
due en majeure partie à la constitution antigénique
très complexe des vaccins. Les réactions
sont, soit locales à type de douleurs et d'Ïdème
avec induration au point d'injection, soit générales
avec fièvre supérieure à 38,5 °C.
Les complications les plus sévères, à
type de convulsion fébrile, syndrome d'hypotonie,
hyporéactivité ou cris persistants sont
rares (de 1/100 000 àl/50 000).
Meilleure tolérance des vaccins
coquelucheux acellulaires : Treize vaccins de composition
différente ont été testés
dans le monde. Tous contiennent au moins la toxine pertussique
en quantité variable et un ou plusieurs facteurs
d'adhésion : hémagglutinine filamenteuse,
pertactine, agglutinogènes (voir encadré).
En France, le vaccin coquelucheux disponible
est composé de trois antigènes : toxine
pertussique, et pertactine. ns font preuve d'une immunogénicité
très satisfaisante en administration simple ou
combinée avec le vaccin diphétrie-tétanos-polio-Haenophilus
de type B.
En France, sont disponibles le vaccin
à cinq valences Infanrix-PolioHib et à
quatre valences : InfanrixPolio. Une étude récente
coordonnée par le Pr Pierre Bégué
(hôpital Armand-Trousseau, Paris) (4) chez 115
préadolescents en bonne santé n'a décelé
aucune différence en terme de réactogénicité
et d'immunogénicité entre le vaccin DT
coqueluche acellulaire à trois composants + polio
et le vaccin DTP (diphtérie-tétanos-polio
inactivé) jusqu'ici utilisé.
La tolérance des vaccins acellulaires
est nettement améliorée par rapport à
celle des vaccins à germes entiers. Les réactions
fébriles s'observent seulement de 0 à
1,6 % des cas. Les réactions locales douloureuses
sont également très réduites, de
2 à 10 % contre 25 % pour les douleurs modérées
et de 0 à 1,7 % contre 14 % pour les douleurs
plus importantes.
Le vaccin acellulaire particulièrement
bien toléré : Les vaccins coquelucheux
acellulaires sont bien tolérés et efficaces.
Ils sont recommandés dans de nombreux pays, notamment
au Japon où le vaccin à germes entiers
n'est plus disponible depuis 1981. Le vaccin administré
depuis octobre 1994 aux enfants âgés de
3 à 24 mois a entraîné une diminution
drastique des cas de coqueluche, particulièrement
franche en 1995. Les études ont montré
que le rappel Infanrix-Polio-Hib Nourrissons à
16-18 mois est bien toléré, avec des réactions
générales et locales peu intenses (5).
L'immunogénicité de cette combinaison
vaccinale est bonne, pour chacune des cinq valences.
Elle est comparable à celle
observée avec le vaccin à germes entiers.
Le rappel tardif à 11-13 ans dont on connaît
la nécessité est assurée par Infanrix-Polio-Enfants
(DTCaP) à valence coqueluche acellulaire particulièrement
recommandé à cet âge en raison de
la mauvaise tolérance locale et générale
du vaccin à germes entiers. La réponse
vaccinale est tout à fait satisfaisante et comparable
à celle obtenue après un rappel classique
par DTP pour les trois valences communes.
Ce rappel entraîne une bonne
réponse immunitaire contre les antigènes
coquelucheux (4). Aux âges où les effets
secondaires sont particulièrement mal supportés,
il apparaît judicieux de poursuivre la vaccination
contre la coqueluche par le vaccin acellulaire en rappel
à 16-18 mois et à 11-13 ans.
La tuberculose en France
400 tuberculoses
pédiatriques annuelles
Quatre cents enfants de moins de 15
ans sont traités chaque année en France
pour une tuberculose. La moitié dans la région
lle-de-France, précise le PrToumier. Les primo-infections
ne sont pas déclarées, mais on estime
que, pour une tuberculose maladie, il y a environ neuf
infections par le Bacille de Koch (agent responsable
de la tuberculose).
Alors qu'il n'y a pas si longtemps,
certains experts pensaient que la tuberculose disparaîtrait
dans notre pays vers 2010, I'incidence, en baisse régulière
jusqu'en 1992, est repartie à la hausse. L'épidémie
de SlDA et l'augmentation du nombre de personnes vivant
dans la précarité expliquent ce renversement
de tendance, affirme le Pr GuyToumier.
Il convient donc d'être attentif
à la prévention de cette maladie, qui
est devenue le fléau numéro 1 aux USA.
Il est difficile de prévoir qui dans votre entourage
est porteur de ce germe, le diagnostic pouvant prendre
des mois. Pendant ce temps, vous pouvez être en
contact avec une personne qui "crache" du
BK sans le savoir encore (dans une file d'attente par
exemple).
Aussi la prévention est-elle
le maître mot : votre pédiatre veillera
à faire les tests nécessaires au dépistage,
avant de procéder à une vaccination si
celle-ci n'a pas encore été faite.
Les tests de type "timbre"
ne sont plus utilisés, car très peu fiables.
Il y a à la disposition du corps médical
le "monotest" (bague) ou nettement mieux :
l'IDR (intra-dermo-réaction) qui doit être
faite par un médecin expérimenté.
Nez de l'enfant : une hygiène
qui doit s'apprendre dès le plus jeune âge,
intérêt des lavages de nez, comment faire
?
Premier " filtre
" de l'organisme de par sa fonction de ventilation
le nez de l'enfant est en première ligne de l'exposition
aux agents irritants et infectieux du milieu extérieur
Cela se traduit par une inflammation et une obstruction
des fosses nasales suivies d'une rhinorrhée souvent
surinfectée. Si l'infection reste la plupart
du temps locale, elle peut se compliquer. Pour débarrasser
régulièrement le nez des impuretés,
une hygiène rigoureuse s'impose avec le lavage
du nez pluriquotidien. Ce geste doit s'apprendre dès
le plus jeune âge.
Première barrière vis-à-vis
des germes et des polluants de l'atmosphère,
le " tapis mucociliaire " protège l'ensemble
des voies aériennes sous-jacentes : rhino-pharynx,
oreille moyenne, larynx, trachée et bronches.
Tout ce qui est retenu par le nez est normalement dégluti,
donc éliminé. En cas de dysfonctionnement
nasal, toute la muqueuse peut s'enflammer, jusqu'aux
bronchioles. IL arrive même souvent que le système
de protection nasale soit débordé, que
les substances et les micro-organismes inhibent le fonctionnement
normal de la muqueuse.
L'œdème s'installe, le
nez se bouche, les voies aériennes ne sont plus
protégées. Les médiateurs (cytokines,
leucotriènes, prostaglandines...) qui entretiennent
l'inflammation doivent être éliminés.
Pour éviter ces phénomènes pourvoyeurs
de complications (otite, laryngite, bronchite ou rhino
sinusite chronique), il faut traiter ou, mieux, prévenir
leur survenue.
Rhino-pharyngite : première
cause de consultation en pédiatrie
La rhino-pharyngite, en effet, représente
la première pathologie infectieuse de l'enfant
et la première cause de consultation en pédiatrie;
l'AFSSAPS (Agence française de sécurité
sanitaire des produits de santé) considère
la rhino-pharyngite comme un problème de santé
publique. Pour limiter et prévenir ce risque
d'infection, une hygiène nasale adaptée
est nécessaire. Pour débarrasser régulièrement
le nez des impuretés qui l'assaillent et l'encombrent,
le lavage doit être pluriquotidien, même
en l'absence de gêne ou d'autre symptôme.
Il doit être efficace, sans inonder les voies
aériennes sous-jacentes ni déclencher
de réflexe conditionné d'angoisse; il
doit être enseigné dès le plus jeune
âge. Enfin, il doit rester hygiénique,
et ne pas être " un bouillon de culture ".
Nouveau-né et nourrisson : allongé,
tête sur le côté,
on lave la "narine du haut".
Petit enfant : une narine après l'autre; On lave
et on souffle.
Grand enfant : autonomie et automatisme; lavage puis
mouchage.
Hygiène quotidienne : au moins matin et soir
pour les enfants, comme pour les adultes !
Les Rhino-pharyngites récidivantes
de l'enfant : qu'est-ce que c'est ?
La rhino-pharyngite
est une infection quasi obligatoire de l'enfant. Dès
lors qu'elle devient récidivante, favorisée
par le milieu urbain et plus encore la collectivité,
elle répond à une prise en charge spécifique
dont le maître mot à, l'adresse des parents,
est « patience ».
De dix épisodes par an La rhino-pharyngite
est une infection virale du rhino-pharynx ou cavum,
souvent sur infectée par des bactéries.
Très fréquente chez l'enfant du fait de
l'hypertrophie des végétations adénoïdes,
l'existence de rhinopharyngites rend compte d'un processus
normal d'acquisition de la maturité immunologique
du nourrisson. La qualification de rhino-pharyngite
récidivante sera admise à partir de dix
épisodes par an en moyenne.
Collectivité, concentration
urbaine, fratrie A l'évidence, la collectivité
et les concentrations urbaines favorisent la survenue
de rhinopharyngites et des récidives. Ainsi,
les enfants gardés en crèches à
grands effectifs sont davantage concernés que
ceux des crèches familiales, eux-mêmes
plus souvent infectés que ceux gardés
par des nourrices. L'importance de la fratrie joue aussi
son rôle. Des études menées dans
des mégapoles (Tokyo, Mexico) montrent la place
des grandes urbanisations dans cette affection, ainsi
que celle de la pollution.
Défit en fer et RGO Plus individuel,
le déficit en fer sérique est un facteur
favorisant bien connu, même s'il ne s'accompagne
pas d'anémie ou de microcytose. On ne doit pas
négliger non plus la place d'un reflux gastro-Ïsophagien
clinique ou asymptomatique. En pratique, le nourrisson
est protégé par les immunoglobulines maternelles,
en particulier les IgA, jusqu'à 6 mois. Le pic
d'affections se place-entre 6 et 18 mois. Enfin, on
ne peut exclure une prédisposition familiale
(parents ou fratrie) et le rôle d'un terrain atopique
certain.
Désinfection Chaque rhino-pharyngite
doit être traitée de façon symptomatique,
sans antibiotiques d'emblée (RMO), en insistant
sur la désinfection rhino-pharyngée pluriquotidienne.
L'enfant doit être fermement maintenu sur le ventre
et la totalité d'un flacon pipette instillée
dans chaque narine. Cette désinfection peut être
effectuée avec du sérum physiologique,
du Prorhinel ou de l'eau de mer (Physiomer, Stérimar)
après avoir aspiré le nez avec un mouche-bébé
ou mieux avec un aspirateur buccal (acheté en
pharmacie) et en renouvelant l'aspiration après
le lavage. Le reste du traitement repose sur les antipyrétiques
(paracétamol ou aspirine) et les anti-inflammatoires.
Le mouchage ( voir lavages de nez)
Après 2 ans, l'enfant doit apprendre à
se moucher. L'éducation à ce geste simple
permet d'éviter le tic de reniflement qui favorise
la survenue d'otites séreuses et de poches de
rétraction tympaniques : deux complications dues
à la dépression créée par
le reniflement au niveau de la trompe d'Eustache et
de la caisse du tympan.
Parfois, antibiotiques Certains cas
particuliers, toutefois, requièrent une antibiothérapie.
Il s'agit des rhino-pharyngites fébriles survenant
sur un terrain fragilisé : trisomie 21, antécédents
de convulsions, tares, cardiopathie.
Le bilan
- Cause ou conséquence de la rhino-pharyngite
récidivante, la carence martiale doit être
recherchée au cours du bilan, comportant NFS,
fer sérique et ferritine, CRP.
- Un prélèvement bactériologique
des fosses nasales, au-delà de 36 mois, permet
de guider une éventuelle antibiothérapie.
Les germes les plus souvent rencontrés sont HÏmophilus,
pneumocoque, Branhamella, autres streptocoques et staphylocoques.
- A partir de 3-4 ans, un bilan plus important doit
être demandé, s'orientant dans quatre grandes
autres directions : la mucoviscidose, l'allergie, le
reflux gastro-Ïsophagien, la dyskinésie
ciliaire.
- La mucoviscidose est dépistée sur le
test de la sueur, demandé surtout si l'enfant
a présenté des otites à répétition
et a des infections broncho-pulmonaires. Un cliché
pulmonaire et un avis pneumo logique sont utiles.
- Un dosage pondéral des IgG, IgA et IgM, à
la recherche d'un déficit immunitaire, peut être
effectué ainsi qu'un Phadiatop (qui dépiste
douze allergènes). Le dosage des IgE totales
est peu fiable. Si le doute sur un terrain allergique
est fort (notamment en cas d'atopie familiale connue),
un avis allergologique,s'impose pour réalisation
de prick-tests et de RAST sériques.
- Chez un enfant qui a présenté des épisodes
de laryngite, il convient d'évoquer un reflux
gastro-Ïsophagien, mis en évidence, lorsqu'il
est infraclinique, par une pHmétrie.
- Enfin, si tout ce bilan est normal, on peut évoquer
une anomalie de la mobilité ciliaire. Le diagnostic
est confirmé par une biopsie de muqueuse nasale
ou biopsie de cils, en milieu hospitalier (l'affection
la plus fréquente est le syndrome de Kartagener).
Quel traitement ?
- Le premier rôle du médecin face à
cette infection ORL récidivante est d'enseigner
la patience aux parents. Leur expliquer qu'il s'agit
d'une pathologie normale de maturité immunologique,
qu'elle apparaît au I contact d'autres enfants
et | s'améliore avec l'âge. Un autre I
mode de garde peut parfois améliorer la situation.
- La piscine peut être fortement I déconseillée.
- Des traitements existent. Le premier est l'adénoïdectomie.
Elle est réalisée à partir de l'âge
de 1 an. Le geste est réalisé sous anesthésie
générale, sans intubation. C'est l'intervention
chirurgicale la plus réalisée en France.
Ce grand nombre explique quelques rares complications,
hémorragiques le plus souvent. Diverses thérapeutiques
sont proposées en traitement prolongé
: immunomodulateurs, oligo-éléments. Bien
que largement prescrites, elles ne bénéficient
pas d'études randomisées contre placebo
à large échelle.
Les antihistaminiques, en l'absence
d'allergie documentée, n'ont jamais prouvé
leur efficacité au long cours.
Enfin, si malgré l'adénoïdectomie,
les rhino-pharyngites récidivent chez un enfant
âgé et que s'y associent soit des otites,
soit des infections broncho-pulmonaires, en rapport
avec une anomalie de l'infection ciliaire, on est autorisé
à prescrire une antibiothérapie prolongée.
IL s'agit de prescrire en alternance tous les quinze
jours un antibiotique parmi trois classes thérapeutiques
: pénicillines, macrolides, céphalosporines.
L'apport de l'eau de mer par
voie nasale chez l'enfant pour lutter contre le rhino-pharyngites
Dans les rhino-pharyngites
de l'enfant, toute prescription d'antibiotiques est
à proscrire en première intention, alors
qu'un lavage nasal associé à un traitement
antipyrétique est recommandé (10e Conférence
de consensus en thérapeutique anti-infectieuse).
Afin d'éviter d'entrer dans le cycle infernal
des infections ORL, il est recommandé de pratiquer
un lavage nasal lors de la toilette quotidienne des
enfants.
De plus en plus nombreux, les agresseurs
respiratoires jouent tous un rôle, à des
degrés divers, sur les infections : pollution
atmosphérique, sécheresse de l'air des
logements, accumulation de poussières, exposition
au tabagisme passif, alimentation (facteur d'augmentation
de l'atopie), mais surtout mise précoce en collectivités
et résistance aux antibiotiques. On dénombre
quatre fois plus d'infections ORL chez les enfants gardés
en crèche que chez ceux gardés à
domicile.
Toutes les rhino-pharyngites
De plus, accompagnée d'une augmentation
des prescriptions d'antibiotiques, cette multiplication
entraîne une plus grande résistance des
bactéries les plus courantes aux antibiotiques
les plus utilisés. Par ces deux facteurs, la
contagion est facilitée. C'est pourquoi le lavage
nasal associé au traitement antipyrétique
est recommandé par la 10e Conférence de
consensus en thérapeutique anti-infectieuse dans
toutes les rhino-pharyngites et dans la grande majorité
des angines d'origine virale (deux tiers environ). La
prescription d'antibiotiques est proscrite dans tous
ces cas.
La logique de ce consensus tient à
ce que la muqueuse nasale est la première barrière
de protection contre les agressions respiratoires; en
désencombrant les fosses nasales, porte d'entrée
des voies respiratoires, le lavage nasal va lutter contre
la prolifération microbienne.
L'hygiène quotidienne
A ce rôle s'en ajoute un autre,
la respiration de l'enfant est exclusivement nasale
jusqu'à plus de 1 an, d'où une concentration
des agresseurs respiratoires sur la muqueuse nasale.
Ces derniers provoquent la sécrétion d'un
mucus hyper visqueux qui encombre les voies aériennes
supérieures, favorisant la prolifération
des germes. Les toxines bactériennes associées
au dessèchement de l'air ambiant altèrent
les cellules de la muqueuse et leur renouvellement,
fragilisant par là le rôle protecteur de
la muqueuse nasale.
Pour éviter d'entrer dans le
cercle infernal des infections ORL, il est recommandé
d'inscrire le lavage nasal dans l'hygiène quotidienne
des enfants. Effectué avec de l'eau de mer, l'efficacité
du lavage nasal est amplifiée, comme le montrent
les bienfaits des bains de mer sur les enfants fréquemment
enrhumés. Mais, pour être bénéfique
sans être agressive pour la muqueuse nasale, l'eau
de mer doit être désodée.
La varicelle : un risque aussi
pour les parents
En 1998, le réseau
Sentinelles a permis d'estimer à 750 000 le nombre
de cas de varicelle en France métropolitaine.
Cinquante pour cent des malades avaient moins de 4 ans.
Des complications ont été rapportées
chez 6 % des patients (10 % chez les patients de plus
de 20 ans). Il s'agissait principalement de bronchites
et de surinfections ORL, cutances ou conjonctivales.
On peut donc estimer à 95 %
la proportion des Français ayant été
infectés par le virus de la varicelle. Une récente
enquête complémentaire menée sur
le réseau en 1999 a montré que 30 % des
Français développent un zona secondairement
au cours de leur vie. Si ce virus est probablement l'un
des plus contagieux de la planète, il est aussi
l'un des moins virulents, du moins chez l'immunocompétent
(et en dehors du zona qui entraîne des douleurs
post zostériennes invalidantes chez près
de 20 % des malades).
Cependant, le retentissement économique
est tel qu'il a justifié (en partie) la mise
sur le marché d'un vaccin aux USA et dans plusieurs
pays d'Europe. La constitution d'une série de
plus de 25 000 cas en France depuis 1991 a permis de
démarrer un projet de modélisation mathématique
et l'arrivée probable d'un vaccin en France pourra
être évaluée par le maintien de
cette surveillance continue. Un modèle mathématique
publié il y a près de quinze ans par Grenfell
et Anderson avait permis de suggérer que la force
d'infection de la varicelle pouvait atteindre un second
pic chez les adultes entre 20 et 35 ans en raison des
contacts plus fréquents de cette tranche d'âge
avec les petits enfants (le premier pic chez les enfants
de 4-5 ans avait été rapporté antérieurement
dans la littérature).
Mais, à cette époque,
faute de données disponibles, l'hypothèse
du second pic n'avait pas pu être vérifiée.
Or nos données permettent de mettre en évidence
aujourd'hui, en France, une augmentation de la force
d'infection atteignant un pic chez les femmes de 33
ans (37 ans chez les hommes).
L'âge moyen des femmes en France
à leur premier enfant étant de 29 ans,
et la médiané de l'âge des cas de
varicelle de 4 ans, les travaux théoriques de
Grenfell et coll. semblent ainsi confirmés
Les trois derniers cas de varicelle compliquée
rapportés au réseau Sentinelles
Le Dr Alain Canalis dans le Territoire
de Belfort a rapporté le cas d'un petit garçon
de 3 ans qui présentait une éruption cutanée
prurigineuse du tronc, du cou et du visage, accompagnée
d'une fièvre à 39 °C compliquée
d'une conjonctivite et de nombreuses adénopathies.
L'enfant a été traité
par des antihistaminiques, du paracétamol et
un collyre antiseptique. Le médecin a revu le
patient une semaine plus tard; son état général
s'était amélioré et seules persistaient
quelques lésions croûteuses résiduelles.
On a retrouvé un contage dans la fratrie quinze
jours avant le début des signes.
Le Dr Bertrand Girardet en Loire-Atlantique
a rapporté le cas d'un nourrisson de douze mois
de sexe masculin amené en consultation pour une
éruption cutanée généralisée,
prédominant au tronc et respectant les extrémités
des membres. La température était de 39
°C. Durant l'examen au cabinet, il a présenté
une crise convulsive tonico-clonique généralisée
qui a cédé après valium par voie
intrarectale. Le médecin l'a fait hospitaliser
pendant 48 heures.
Ce cas de varicelle est survenu dans
un contexte d'épidémie, et plusieurs cas
de varicelle dans l'entourage du patient étaient
survenus dans les jours précédents. L'évolution
sous traitement a été satisfaisante avec
une guérison sans séquelles une semaine
après la sortie de l'hôpital. Le Dr Robert
de Turckheim dans le Bas-Rhin a rapporté le cas
d'une patiente de 28 ans qui avait consulté pour
une éruption cutanée vésiculeuse
généralisée, avec atteinte de la
muqueuse buccale. Le neveu de la jeune femme avait eu
la varicelle dix jours auparavant. Celle-ci a été
traitée initialement par des antihistaminiques
et des antiseptiques locaux.
Le lendemain, cette patiente a reconsulté
pour une fièvre à 4O,4 °C et des céphalées.
Le médecin a alors prescrit un traitement antiviral.
Huit jours plus tard, les lésions vésiculeuses
et croûteuses avaient disparu, mais la patiente
se plaignait de toux et de dyspnée, et était
toujours fébrile. Une radiographie pulmonaire
a mis en évidence une pneumopathie diffuse bilatérale.
La guérison de la pneumopathie a été
constatée après une semaine de traitement
antibiotique et quinze jours d'arrêt de travail.
S.Deguen; JP Beyeme, L.Letrilliart,
INSERM U 444
La varicelle : pas toujours
une maladie bénigne
Si la varicelle est
à juste titre considérée comme
une maladie bénigne dans la grande majorité
des cas, elle peut être responsable de complications
graves, y compris chez des enfants immunocompétents.
La mise au point d'un nouveau vaccin relance la question
de la vaccination des nourrissons.
En France, on dénombre chaque année de
600 000 à 700 000 cas de varicelle. L'infection
survient dans 95% des cas chez les enfants et chez les
jeunes de moins de 20 ans. Faute de suivi systématique,
la fréquence des complications n'est qu'une estimation;
elle serait d'environ 3 à 5 %, selon le Pr Daniel
Floret (hôpital Edouard Herriot, Lyon).
Une étude multicentrique rétrospective
réalisée dans 45 services de réanimation
pédiatrique, entre 1998 et 2001, rend compte
de la gravité potentielle de cette maladie infectieuse
considérée, par les médecins et
par les parents, comme bénigne. Au cours de cette
période, 68 enfants ont été hospitalisés
en réanimation, 10 sont décédés,
16 ont gardé des séquelles, dont 12 graves.
Plus de 75 % d'entre eux étaient auparavant en
bonne santé, 16 % souffraient d'une pathologie
chronique et 7 % étaient immunodéprimés.
Les causes de leur admission en réanimation étaient
une surinfection bactérienne, surtout cutanée,
des complications neurologiques (cérébellite,
encéphalite, syndrome de Guillain-Barré,
paralysies...) et, chez les immunodéprimés,
une atteinte pulmonaire. Chez les enfants sains, les
décès ont été principalement
dus à un choc septique, alors que c'est une insuffisance
respiratoire aiguë qui a été à
l'origine de la plupart des décès suivenus
chez les enfants immunodéprimés.
L'impact défavorable de l'asthme
Cette étude fournit également d'intéressantes
informations sur les facteurs favorisant les formes
graves. Ainsi apprend-on que la mortalité est
multipliée par quatre chez les nourrissons de
moins de un an; elle est également majorée
chez les adolescents et chez l'adulte. Contrairement
à certaines idées reçues, l'eczéma
n'apparaît pas comme un facteur de gravité.
En revanche, l'asthme et certains traitements (corticothérapie
et AINS) sont des facteurs de risque d'infection sévère.
Les AINS favorisent la survenue d'une fasciite nécrosante
due au streptocoque A bêta-hémolytique,
ou d'infection streptococcique invasive. Rappelons
également que le talc, à l'origine de
varicelles gangreneuses, est formellement prohibé.
La gravité potentielle des complications, d'une
part, et, d'autre part, les conséquences socio-économiques,
avec notamment de très fréquents arrêts
de travail des parents, ont conduit plusieurs pays à
adopter une stratégie de vaccination systématique.
Ainsi, aux Etats-Unis, la vaccination des nourrissons
de 12 à 18 mois, commencée à partir
de 1995, est officiellement recommandée depuis
1997 avec un rattrapage pour les enfants de 19 mois
à 12 ans qui n'auraient pas été
vaccinés. De même, la vaccination est proposée
aux adolescents et aux adultes qui n'ont pas eu la varicelle.
Enfin, en cas d'exposition, les sujets non immunises
doivent bénéficier du vaccin dans les
trois jours suivant le contact.
Limiter les formes graves
Cette vaccination a pour but de prévenir la
maladie, mais aussi de réduire le risque de formes
graves. Les premiers résultats de cette nouvelle
stratégie sont encourageants: de 105 décès
annuels au début des années 1990, la mortalité
a chuté à 5 ou 6 cas depuis 2000, année
où la couverture vaccinale a atteint entre 74
et 84 %, suivant les régions. Parallèlement,
l'incidence de la maladie a beaucoup diminué
dans toutes les tranches d'âge, surtout chez les
1-4 ans, mais aussi chez l'adulte. Cette vaccination
systématique suscite néanmoins quelques
interrogations; la plus fréquente est celle concernant
le risque d'augmentation de l'incidence du zona, faute
de rappels naturels. Cette hypothèse théorique
n'est pas, jusqu'à présent, étayée
par des arguments épidémiologiques. La
politique vaccinale contre la varicelle n'est pas encore
définie dans notre pays. Plusieurs options peuvent
être considérées: la vaccination
systématique des nourrissons
comme aux Etats-Unis, au Japon ou en Sicile, la vaccination
des adolescents et des adultes jeunes non immunisés,
ou la seule vaccination des sujets à risque.
Un débat qui devrait être lancé
dans les prochains mois avec la mise à la disposition
du corps médical par les Laboratoires Aventis
Pasteur MSD d'un nouveau vaccin contre la varicelle.
Dr Marine JORAS
Symposium 'European Society for Paediatric Infectious
Diseases.
Les diarrhées hivernales
: qu'est-ce que c'est ? Moyens de prévention.
Définition
La diarrhée aiguë a une définition
bien précise :
Elle a un début brutal
Les selles sont abondantes (plus de 3/jour), plus ou
moins liquides.
Elle est apparue depuis moins de 2
semaines.
Présence de fièvre dans environ la moitié
des cas.
8 fois sur 10elle est accompagnée de nausées
et de vomissements. Dans 84% des cas sont signalées
des douleurs abdominales.
Fréquence
En France, 1 personne sur 20 consulte
chaque année un médecin généraliste
pour une diarrhée aiguë. Il existe un pic
hivernal en décembre-janvier de 500 000 cas.
Un peu plus de femmes que d'hommes en souffrent. Les
enfants en bas age (< 4 ans) sont 2 fois plus touchés;
les personnes âgées de plus de 50 ans le
sont 2 fois moins.
Facteurs de risque
Les diarrhées hivernales peuvent
avoir plusieurs origines Le pic épidémique
est attribué le plus souvent à des gastro-entérites
virales (rotavirus et calicivirus) surtout chez l'enfant
de moins de 5 ans (40% des causes) Les facteurs de risque
de contamination sont : la présence dans l'entourage
d'un enfant de moins de 2 ans présentant une
diarrhée aiguë souvent acquise en collectivité
(crèches), les erreurs d'hygiène corporelle
et alimentaire et, pour les diarrhées d'origine
alimentaire, la multiplication des voyages à
l'étranger en hiver. Enfin, une diarrhée
aiguë peut être due à la prise d'un
traitement antibiotique de prescription courante en
cette saison.
Une contamination par l'entourage
C'est l'enfant de moins de 2 ans qui
le plus souvent transmet le virus à l'ensemble
de la famille. L'hygiène joue un rôle essentiel
pour limiter la contamination et en particulier la manipulation
des aliments. Les personnes qui manipulent les aliments
sont porteuses de germes, c'est pourquoi il est nécessaire
de toujours se laver les mains soigneusement à
l'eau chaude et au savon, d'éviter de se moucher
ou de tousser, en présence d'aliments. Le contact
avec les animaux n'est pas exempt du risque de diarrhée.
Les animaux domestiques ne devraient pas s'approcher
de la table ou des comptoirs où se trouvent les
aliments.
Une origine parfois alimentaire
Dans ce cadre, le problème réside
dans le mode de conservation des aliments, plus que
dans l'aliment en lui-même. Il y a risque de prolifération
bactérienne dès qu'un aliment est exposé
à une température supérieure à
4°C. Le pic hivernal de diarrhées a, par
contre, pu être totalement dissocié de
la hausse de consommation de coquillages au moment des
fêtes. Et même si les inondations sont fréquentes
en hiver, la consommation d'eau du robinet ne constitue
en soi pas une cause absolue de diarrhée. En
toutes saisons, le contact avec une personne souffrant
de diarrhée multiplie par 3 à 4 le risque
de développer une diarrhée dans les 3
à 10 jours suivants.
En revanche, aujourd'hui, il n'a pas
pu être démontré de relation directe
entre les virus responsables de rhumes ou de grippe,
et ceux responsables de diarrhée.
Un changement d'habitude aliment
aire (voyages)
Le seul fait de voyager, et donc de
changer ses habitudes alimentaires, majore les risques
de diarrhée. De plus en plus, I'évasion
vers le soleil tropical est recherchée pendant
les vacances d'hiver. Les pays en voie de développement
sont des destinations à risque de diarrhée
dans 20 à 50% des cas, le plus souvent d'origine
bactérienne, par mauvaise conservation et/ou
préparation des aliments et des boissons.
Un traitement antibiotique Du fait de la forte prévalence
des épisodes infectieux hivernaux, notamment
respiratoires, les médicaments les plus fréquemment
en cause dans les diarrhées hivernales sont les
antibiotiques.
Moyens de prévention
Les virus étant contagieux,
le meilleur moyen pour éviter d'être contaminé
est de veiller scrupuleusement aux conditions d'hygiène
corporelle (lavage des mains systématique avant
de toucher les aliments, toux ou mouchage à distance,...).
Il faut veiller aussi à l'hygiène alimentaire
( conditions de conservation et de préparation
des aliments), en particulier en voyage.
Quelques conseils pratiques
Les œufs doivent toujours être
mangés cuits;
Les œufs à demi-cuits (mollets) présentent
un danger pour les femmes enceintes, les très
jeunes enfants, les personnes âgées, les
malades;
Les mets contenant des œufs crus doivent être
consommés rapidement, sinon très vite
réfrigérés.
La volaille ne doit jamais être
décongelée à la température
de la pièce, mais au réfrigérateur
ou dans l'eau froide;
La volaille doit être cuite jusqu'à
ce que la chair ne soit plus rosée; La viande
hachée doit toujours être bien cuite, consommée
dans les 24 heures suivant 1'achat ou immédiatement
congelée. Elle ne doit pas être décongelée
à température ambiante;
Les produits laitiers, lait cru et fromages au lait
cru ne doivent pas être consommés une fois
dépassée la date de péremption;
Les céréales cuites, les puddings, la
crème fouettée, les fruits de mer, les
sauces, ne doivent pas être consommés s'il
n'y a pas de garantie d'une conservation constante à
une température de moins de 4°C;
Reconnaître un aliment contaminé
Ne pas acheter de produits périssables
s'ils ne sont pas réfrigérés;
Ne pas acheter de produit couvert de givre ou ayant
été décongelé;
Vérifier les dates de péremption inscrites
sur les emballages;
Ne pas acheter des boites de conserve bosselées,
poussiéreuses, ou "gonflées";
Ne pas acheter de produits en vrac s'ils ne sont pas
servis avec des ustensiles propres;
Placer la volaille et la viande dans des plastiques
différents d'aliments qui se mangent crus (légumes,
fruits);
Ne pas transporter de produits devant être réfrigérés
en dehors de sacs prévus à cet effet;
Eviter de garder des conserves plus d'un an.
Le reflux gastro-oesophagien
peut être une cause d'otites
A l'image de la syphilis que l'on appelait jadis la
grande simulatrice' le reflux gastro-oesophagien peut
prendre des aspects très divers. D'après
une équipe britannique' il pourrait même
être à l'origine de bon nombre des otites
observées chez l'enfant.
L'otite séromuqueuse est la cause la plus fréquente
de troubles de l'audition chez l'enfant. Elle se caractérise
par une inflammation et une métaplasie de l'épithélium
de l'oreille moyenne, une hypersécrétion
de mucus et un épanchement rétrotympanique.
A côté des causes classiques comme les
infections virales ou bactériennes, les allergies
et les dysfonctionnements de la trompe
d'Eustache, le rôle du reflux gastrosophagien
(RGO) a été évoqué et, aujourd'hui,
plusieurs éléments semblent prouver que
le liquide gastrique peut atteindre l'oreille moyenne.
D'où l'intérêt
de bien faire prendre en charge par votre pédiatre
un traitement adapté contre le reflux si nécessaire.
La grippe chez les enfants
La grippe, une des maladies les plus courante est aussi
une des plus anciennes. Décrite pour la première
fois par Hippocrate en 412 av J.-C., la grippe touche
aussi les enfants.
La grippe est avant tout une maladie , bénigne,
qui ne nécessite pas, sauf complication, la prescription
d'antibiotique. Sa complication la plus fréquente
est l'otite chez les plus petits. Chez les plus grands,
une complication grave est la pneumonie. Les formes
sévères concernent essentiellement les
enfants souffrant de pathologies chroniques.
Le grand responsable est le vitus influenzae A. En période
d'épidémie, 1 enfant sur 3 peut être
atteint. Chez l'enfant de moins de 4 ans, les signes
sont peu évocateurs: somnolence, nausées,
vomissements, diarrhées. Après 4 ans,
les signes se rapprochent de ceux de l'adulte: une fièvre,
osuvent forte avec toux, nez bouché ou qui coule,
maux de tête, douleurs musculaires et fatigue.
La courbe de température est habituellement en
forme de V (fièvre élevée, puis
diminution jusqu'à 37°C, et remontée
à 39°C au 3ème-4ème jour).
L'enfant guérit spontané:ment huit jours
après. Il faut compter 1 à 2 semaines
pour qu'il soit complètement rétabli car
souvent une grosse fatigue persiste. Sans complication,
le traitement consiste uniquement en médicaments
contre la fièvre et de gouttes pour le nez. En
prévention, il existe des vaccins ou des médicaments
antiviraux. Les conséquences économiques
de la grippe sont importantes. Une enquête montre
qu'un parent sur cinq a dû s'arrêter de
travailler à cause de la grippe de son enfant.
*GPSR : Groupement
des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne