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Questions concernant
l'allaitement

 
 

le lait de femme et de mère: comment le reccueillir, le conserver et le consommer

au cas où l'allaitement direct ne marche pas, comment tirer son lait

Le choix d'allaiter: plus qu'une philosophie

Les recommandations de l'ANAES pour l'allaitement (Agence Nationale d'Accréditation et d' Evaluation en Santé)

L'allaitement protège contre un parasite: guardia intestinalis

Quelques règles de base pour bien réussir son allaitement

L'allaitement maternel repose sur un apprentissage suivi

L’allaitement maternel : protection pour la mère
et pour l'enfant

L'allaitement maternel prolongé a un effet protecteur
contre l'atopie (eczema-asthme)

Il ne faut pas croire que mes seins sont trop petits et je ne produis donc pas assez de lait pour mon bébé !

Il ne faut pas croire qu'il ne faut donner qu'un seul sein par tétée afin de réserver l'autre à la tétée suivante.

Il ne faut pas croire que quand un nourrisson tète mal, on peut l'aider en pressant l'aréole entre deux doigts, pour faire couler le lait

Il ne faut pas croire que l'allaitement est une activité innée, et la mère et l'enfant trouveront spontanément comment faire.

Il ne faut pas croire que l'allaitement fatigue la mère

Il ne faut pas croire qu’à la naissance, il faut prendre l'enfant pour le laver avant de le donner à sa mère

Il ne faut pas croire qu'à la naissance, il est préférable d'habiller le bébé pour éviter qu'il n'ait froid

Les grands principes pour réussir un sevrage

Il ne faut pas croire qu'à la maternité, il est préférable de garder le bébé à les nurseries la nuit, pour permettre à la mère de se reposer.

Il ne faut pas croire qu'on peut donner un biberon si besoin, en particulier pour éviter l'hypoglycémie.

Il ne faut pas croire qu'il faut donner des biberons d'eau sucrée en cas d'ictère à bilirubine libre (jaunisse)

Il ne faut pas croire que la mise au sein ne peut pas être précoce chez la femme césarisée.

Il ne faut pas croire que si, vers trois ou quatre mois, la prise de poids stagne, c'est que le lait maternel est insuffisant et qu'il faut compléter l'alimentation.

Il ne faut pas croire que mon lait est clair, il n'est donc pas assez nutritif.

Il ne faut pas limiter la durée et la fréquence des tétées pour éviter les crevasses.

Que faire en cas d'engorgement ?

Que faire en cas d'hyperthermie maternelle d'origine inconnue ?

Tabac et allaitement ?

Que faire quand un allaitement mixte a été instauré à la maternité ?

Que faire en cas de mamelons ombiliqués ?

Comment procéder quand il s'agit de jumeaux ?

Le lait maternel réduit le risque d'obésité

Allaitement et médicaments

L'allaitement au sein n'est pas contre-indiqué chez les mères porteuses du virus des hépatites B ou C

Allaitement en Norvège : un exemple à suivre

L'allaitement maternel doit durer six mois pour protéger contre les infections digestives

L'allaitement au sein favorise la croissance et le QI

Action pour l'allaitement : un site dédié à l'allaitement avec des personnes de bonne volonté

La Leche League France : tout sur l'allaitement

 
 
 
 

Le lait de femme et de mère: comment le reccueillir, le conserver et le consommer

 

Le lait de femme est l'aliment naturel du nouveauné. L'allaitement direct au sein doit toujours être privilégié.

En cas d'impossibilité d'allaitement direct, deux méthodes de recueil du lait maternel sont possibles : soit l'expression manuelle, soit l'utilisation d'un tirelait manuel ou électrique (chaque marque propose des tirelait avec biberons adaptés). La collecte du lait de femme doit être favorisée chaque fois que l'enfant ne peut pas être allaité directement.

Les conditions de recueil et de conservation du lait de femme doivent être adéquates, conformes aux règles d'hygiène, car une contamination microbiologique est possible avec un risque non négligeable chez les enfants les plus à risque comme les grands prématurés. Cependant, quand le nourrisson est né à terme, sans antécédents, et qu'il est en bonne santé et nourri au domicile, le risque pour la santé de l'enfant lié à une éventuelle contamination est estimé faible.

Le lait recueilli par une mère est destiné à son propre enfant pour être consommé ultérieurement:

• au domicile = D;
• dans une structure d'accueil de la petite enfance (crè ches, jardins d'enfants) = C;
• dans un établissement de santé (unité de soins, service de néonatologie) = H;
•après être passé par un lactarium = L.

Le lait d'une mère est destiné exclusivement à son propre enfant, sauf s'il passe par un lactarium et répond aux exigences des textes régissant le don de lait.

Lorsqu'une mère a plus de lait que nécessaire pour nourrir son enfant, elle peut faire don de ce lait à un lactarium selon les textes régissant le don du lait.

Dans tous les cas (D. C, H, L), le recueil du lait doit se faire dans des conditions d'hygiène satisfaisantes.

Cas particulier du lait de mère recueilli et utilisé immédiatement Si l'allaitement direct au sein n'est pas possible, le lait recueilli par la mère, soit dans une structure d'accueil de la petite enfance (C), soit dans un établissement de santé (H), peut être donné directement à son propre enfant à condition:
• que le temps entre le début du recueil et la fin de l'utilisation (fin de la consommation du biberon) de ce lait laissé à température ambiante n'excède pas 4 heures
• que des conseils d'hygiène de recueil aient été donnés à la mère et qu'on se soit assuré qu'ils aient été correctement compris.

Il n'est pas conseillé de donner directement du lait d'une mère à son propre enfant en cas de grande prématurité (poids inférieur à 1500 g et/ou terme inférieur à 32 semaines) s'il y a risque d'infection à Cytomégalovirus (CMV) [mère ayant une sérologie CMV positive]. Dans ce cas, le passage du lait par un lactarium est recommandé.

Lait provenant du domicile

Recueil à domicile :

Les conditions de recueil doivent être soigneusement expliquées aux mères.
• Avant toute manipulation, un lavage soigneux des mains (savon liquide) est indispensable.
• Outre cette étape indispensable, une douche quotidienne avec lavage des seins et des mamelons est recommandée.
• Les tirelait sont une source potentielle de contamination et nécessitent un nettoyage soigneux et une désinfection : à chaque utilisation, laver soigneusement la téterelle et le flacon de recueil du lait avec du liquide vaisselle et rincer. L'usage du lavevaisselle avec un cycle amenant l'eau à 65 °C est efficace et autorisé, mais ne dispense pas d'un lavage soigneux au préalable. Juste avant de tirer le lait, il est également recom mandé de porter à ébullition la téterelle et le flacon de recueil dans une casserole d'eau. Pour faciliter leur refroidissement, il convient de vider l'eau chaude, mais de ne pas rincer sous l'eau du robinet.
• Les systèmes chimiques dits de stérilisation à froid ne sont pas recommandés.
• Le lait recueilli, s'il doit être conservé, ne doit l'être que dans des flacons (ou biberons) en plastique polypropylène, en polycarbonate ou en verre.
• Si le volume souhaité de lait à conserver est recueilli en une seule fois, verser le lait recueilli à chaque extraction dans le biberon (appelé dès lors biberon de conservation), fermer ce biberon (obturateur et capuchon) et placer ce biberon directement dans un réfrigérateur à une température inférieure ou égale à 4 °C. • Si le volume souhaité de lait n'est pas recueilli en une seule fois, verser le lait recueilli à chaque extraction dans un biberon dit de recueil, le refroidir et verser le lait refroidi dans le biberon de conservation, refermer le biberon (obturateur et capuchon) et placer le biberon dans un réfrigérateur à une température inférieure ou égale à 4 °C tant que le volume souhaité n'est pas atteint.
• En cas de conservation du lait, le contenant de conservation peut ne pas être stérile, à condition qu'il soit propre et sec (nettoyage au lavevaisselle domestique à 65 °C minimum et cycle complet).

Conservation du lait à domicile :

Lorsque le lait recueilli par une mère n'est destiné qu'à la consommation de son propre enfant à son domicile (D), il est recommandé de noter avant toute conservation la date et l'heure du premier recueil de lait sur le biberon (indication pour la durée de conservation).

Si le lait recueilli doit être amené dans une structure d'accueil de la petite enfance (C), ou dans une structure de soins (H), ou au lactarium (L), avant toute conservation, noter le nom et le prénom de l'enfant, en plus de la date et de l'heure du premier recueil de lait sur le biberon.

Il existe deux possibilités de conservation:

  1. Conservation au réfrigérateur
    • Le lait doit être mis dans un réfrigérateur immédiatement après recueil.
    •Le lait peut être stocké à une température inférieure ou égale à 4 °C (qui doit être vérifiée) pendant une durée de conservation n'excédant pas 48 heures.
  2. Conservation au congélateur
    • Si l'on souhaite conserver le lait plus de 48 heures, il convient de le congeler (la congélation doit alors avoir lieu aussi rapidement que possible pour prévenir la peroxydation lipidique, et préserver les vitamines).
    • Le lait stocké au congélateur (18 °C) peut être conservé pendant quatre mois sans conséquence nutritionnelle délétère.
    • Le lait décongelé ne doit pas être recongelé.
    •Le lait ne doit pas être placé dans un freezer (bac à glaçons du réfrigérateur), car la température n'y est pas assez basse.
    • Il ne faut pas ajouter de lait de femme fraîchement recueilli à un biberon de lait congelé.
    • Il faut veiller à ne remplir le biberon qu'aux 3/4 en prévision de l'augmentation du volume provoquée par la congélation.

Transport :


• Il convient d'éviter toute rupture de la chaîne du froid.
• Que le lait soit réfrigéré à une température inférieure ou égale à 4 oc ou congelé, il doit être transporté du domicile au lieu de consommation dans une glacière ou dans un sac isotherme avec pack eutectique (pack de glace, etc.).

Réception sur le site de consommation:


• Dès l'arrivée sur le site de consommation (C, H, L), vérifier que les biberons de lait ont été correctement identifiés (nom et prénom de l'enfant, date et heure du premier recueil), et placer les biberons soit dans une enceinte réfrigérée à une température inférieure ou égale à 4 oc, soit au congélateur.
• Les conditions de réchauffement (décrites cidessous) et d'utilisation lors de la consommation par l'enfant doivent être strictement respectées.

Conditions d'utilisations sur le site de consommation:

Ces conditions tiennent compte du site où est utilisé le lait:

  1. Cas du lait utilisé pour son propre enfant, en dehors de toute structure d'accueil
    • cela est considéré comme « à domicile ».
    • Tenir compte des conditions de réchauffement cidessous.
  2. Cas du lait utilisé dans une structure d'accueil de la petite enfance (C), dans une unité de soins (H) [en dehors d'un service de néonatologie]
    • Le lait d'une mère recueilli et conservé moins de 48 heures dans les conditions décrites cidessus peut être donné directement à son enfant.
    • Si les conditions de recueil et de transport ne sont pas fiables ou si le recueil date de plus de 48 heures, le lait doit passer par un lactarium pour y être pasteurisé.
  3. Cas du lait utilisé dans un service de néonatologïe
    • La conservation du lait dans des flacons (biberons) de conservation stériles est recommandée lorsque ce lait est à destination d'un service de néonatologie (enfant prématuré) ou d'un lactarium.
    • Le lait d'une mère, recueilli et conservé moins de 48 heures dans les conditions décrites cidessus, peut être donné directement à son enfant (en dehors de contreindication médicale due à l'état de la mère ou de l'enfant). Il est de la responsabilité du service de néonatologie de s'assurer que les conseils de recueil et de transport ont été donnés, compris et respectés (un examen bactériologique de contrôle du lait est souhaitable pour s'assurer initialement de la qualité du lait). Si ces conditions de recueil, de conservation et de transport ne sont pas fiables ou si le recueil date de plus de 48 heures, le lait doit passer par un lactarium pour y être pasteurisé.
    •En cas de grande prématurité, il n'est pas recommandé de donner directement le lait sans s'être assuré de l'absence de risque de transmission du CMV.
  4. Cas du lait apporté congelé
    • Après décongélation, le lait, gardé à une température inférieure ou égale à 4 °C sans rupture de la chaîne du froid, doit être utilisé dans les 24 heures.
    • Si le lait décongelé a été laissé à température ambiante, il doit être utilisé dans un délai de 1 heure suivant la décongélation.

En cas de substances ajoutées dans le lait :

Dans ce cas, les mêmes précautions que celles recommandées pour les préparations de laits en poudre doivent être respectées et s'ajoutent aux conditions de préparation du lait de femme.

 

Lait provenant de lactarium

Selon le lactarium, le lait provenant de lactarium peut se présenter sous une forme congelée ou lyophilisée.

En cas de lyophilisation, la reconstitution sera effectuée dans les mêmes conditions que pour les préparations en poudre.

En cas de lait congelé provenant du lactarium (lait pasteurisé), la décongélation peut s'effectuer en quelques heures en plaçant le biberon dans une enceinte à une température inférieure ou égale à 4 °c (décongélation lente) ou par un réchauffement rapide dans de l'eau. La préparation et l'utilisation ultérieure du biberon doivent impérativement respecter la chaîne du froid (cf. paragraphe « Cas du lait apporté congelé »).

En cas de substances ajoutées dans le lait, les mêmes précautions que celles recommandées pour les préparations de laits en poudre doivent être respectées.

En cas de réchauffement

Le réchauffement du biberon conservé à une température inférieure ou égale à 4 °c doit être rapide pour atteindre la température souhaitée (par exemple la température ambiante).

Sa consommation doit intervenir immédiatement ou au maximum dans les 60 minutes qui suivent la sortie de l'enceinte réfrigérée.

Le réchauffement du biberon doit être effectué au domicile (D) à l'aide soit d'un bainmarie, soit d'un chauffebiberon (cf. section C, chapitre «Consommation du biberon », sur les conditions d'utilisation des systèmes de réchauffement utilisant dc l'eau), en aucun cas en le laissant à température ambiante, en raison du risque de développement microbien.

En pratique hospitalière, il n'est pas conseillé d'utiliser des systèmes de réchauffement utilisant de l'eau (bain marie, chauffebiberon avec eau). Si réchauffement il y a, il faut privilégier un chauffebiberon à sec (cf. section C, cha pitre « Consommation du biberon »). Le réchauffement du biberon au four à microondes est contre indiqué (cf. section C, chapitre « Consommation du biberon »).

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Le choix d'allaiter

 

Défendre son allaitement

Allaiter votre bébé : le début d’une histoire d’amour? Le choix d’allaiter votre enfant est libre et respectable. Ce choix est profondément personnel, il vient du fond de vous : il est digne d’admiration. L’allaitement réjouit à la fois l’enfant et sa mère. Invariablement il attire les critiques et les remarques déplaisantes des passants honnêtes dont le regard oblique vous rappellera la chanson de Brassens. « Ton lait est insuffisant ou mauvais ! » « Tu t’y prends mal ! » « Tu devrais compléter et sevrer ! »… Nul n’a le droit de critiquer ainsi une mère qui allaite, ni de la déstabiliser par des remarques perverses. C’est pourtant le lot quotidien de toutes les mamans.

Il vous faut donc défendre à la fois votre bébé et votre allaitement, comme vous protégez la prunelle de vos yeux et votre propre intimité. Car la vie personnelle d’une maman avec son bébé doit garder envers et contre tous, ses secrets et sa liberté. C’est aussi pourquoi on ne peut jeter la pierre à celle qui ne peut allaiter. Le geste le plus rassurant pour votre nouveau-né s’inscrit dans la courbure de votre bras, qui l’enveloppe et le contient. Car il redoute le vide, l’instabilité et la solitude, préférant s’appuyer contre vous. Si vos bras n’y suffisent plus, vous lui proposerez calmement votre sein.

L’allaiter c’est assez simple. Il vous parle et se fait comprendre. Vous verrez vite qu’on ne comprend pas tout et qu’il faut parfois se débrouiller, lui raconter, lui chanter quelque chose, ou le promener, lui montrer le monde, les rayons du soleil ou les gouttes de pluie, ses cousins, ses frères, les oiseaux et les arbres…Avec l’aide de son papa. Et puis le laisser dormir ou rêver en respectant son besoin de calme et de sommeil. Et puis lorsque les jours et les nuits interrompues se succèdent, le sommeil manque cruellement. Comme les marins vous prenez le quart, alternant siestes et réveils, la fatigue est au rendez-vous. Il faut durer, se faire aider pour les tâches secondaires, abandonner le ménage et les corvées, changer d’habitudes.

La croisière dure au moins deux mois… Mais elle est exceptionnelle dans la vie de votre petit et dans la vôtre, irrattrapable, unique. Votre disponibilité douce fondera son bonheur de vivre et le vôtre. Faire connaissance, allaiter et aimer son enfant demande un peu de temps et de patience. Comme des amoureux il faut se voir, se parler et se regarder de près. De grands peintres ont tenté de représenter ce temps de fragilité et d’émotions que vivent mère et enfant, sous le regard étonné et désappointé de l’entourage. Ce dernier ne s’aperçoit pas toujours du côté magique et mystérieux de ce temps-là. Cette réussite admirable inspire trop souvent jalousie et sarcasmes.

C’est si facile de briser et de casser les sentiments des autres. La jeune mère du tableau a le regard un peu las, mêlé d’étonnement et de sollicitude. Elle semble à l’écoute de ce qu’elle ressent conjointement avec son petit enfant, elle tente d’imaginer sa nouvelle vie et petit à petit elle retrouve les gestes dictés par ses sentiments les plus anciens, les gestes précieux d’une mère. Une nouvelle histoire commence à s’écrire, une nouvelle vie fragile à défendre.

Alain Brochard Pédiatre – Strasbourg 2008

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Allaitement et médicaments

 

De nombreux médicaments peuvent être administrés sans risque à une femme qui allaite. Avant de prescrire un traitement, il faut se poser trois questions :
- Le symptôme ou la pathologie nécessitent-ils vraiment un traitement ?
- Ce traitement est-il, à efficacité équivalente, celui qui présente le moins de risques pour l'enfant allaité ?
- Le risque potentiel pour le nourrisson est-il supérieur à l'avantage que lui procure l'allaitement maternel ?
Lorsqu'une conduite à tenir explicite figure dans le Résumé des caractéristiques du produit (RCP) du dictionnaire Vidal (« allaitement possible », « allaitement contre-indiqué »), elle doit être suivie.
Lorsque la conduite à tenir dans le RCP est moins explicite (« allaitement déconseillé », simple mention de données cinétiques ou rubrique non renseignée), la décision d'allaiter ou de poursuivre un allaitement maternel sous traitement doit être le plus souvent prise au cas par cas, en accord avec la mère, après l'avoir informée des risques éventuels. Il faut alors tenir compte de l'activité pharmacologique du médicament et de son profil cinétique ; du profil des effets indésirables du médicament ; de l'âge du nourrisson ; du niveau d'allaitement ; de la possibilité de surveillance et de suivi du nourrisson ; de la compréhension de la mère.
En présence d'un enfant présentant une symptomatologie inexpliquée, il faut penser à demander à la mère si elle prend des médicaments, en veillant à ne pas exclure la possibilité d'une automédication.
Il convient d'être attentif à ne pas oublier les interactions médicamenteuses entre les traitements que l'enfant reçoit par le lait et ceux qu'on lui administre directement ainsi que les médicaments utilisés localement sur le sein.
Les sites Internet de l'AFSSAPS (www.afssaps.sante.fr) (conclusions du groupe de travail « reproduction, grossesse et allaitement » consultables en 2003 ; toutes les spécialités n'ont pas encore été évaluées à ce jour), de la Food and Drug Administration (www.fda.gov) et de l'EMEA à partir du portail de l'European Pharmaceutical Regulatory Sector (www.eudra.org), ainsi que la bibliographie des bases de données spécialisées d'accès payant telles que TERIS (Teratogen Information System www.depts.washington.edu) et REPROTOX (Reproductive Toxicology Center www.reprotox.org) et des ouvrages de référence (comme celui de T. W. Hale, Medications and mothers' milk) pourront utilement être consultés. Le groupe de travail souligne toutefois la difficulté d'accès aux sites Internet étrangers.

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Il ne faut pas croire qu'à la maternité, il est préférable de garder le bébé à la nurserie la nuit, pour permettre à la mère de se reposer.

 

D'une part, il n'est pas donné à toutes les mères de bien se reposer la nuit sans la présence de leur nouveau-né, surtout si on ne leur a pas donné le choix ! D'autre part, les tétées nocturnes assurent une plus forte sécrétion de prolactine et donc une meilleure production de lait. Ces tétées sont donc essentielles au moment où la lactation se met en place, et d'autant plus si elle a du mal à s'établir.

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Il ne faut pas croire qu'on peut donner un biberon si besoin, en particulier pour éviter l'hypoglycémie.

 

C'est inutile, car il n'existe aucun risque d'hypoglycémie chez le nouveau-né sain à terme allaité à la demande. De plus, cela peut être néfaste : donner un biberon peut perturber l'apprentissage de l'allaitement (confusion sein-tétine); c'est d'autre part le meilleur moyen pour aboutir à une inadéquation entre la production de lait et les besoins de l'enfant. Enfin, la flore intestinale de l'enfant allaité est différente : faite exclusivement de lactobifidus, elle le protège contre les gastroentérites; la prise d'un seul biberon (de lait de vache ou d'eau) peut la détruire.

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Il ne faut pas croire qu'il faut donner des biberons d'eau sucrée en cas d'ictère à bilirubine libre (jaunisse)

 

Le fait de boire de l'eau, sucrée ou non, ne sert à rien et majore même le taux de bilirubine chez les nouveau-nés allaités. L'augmentation de la fréquence des tétées est le meilleur moyen de guérir l'ictère (car la bilirubine libre est éliminée dans les selles et non pas dans les urines).

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Il ne faut pas croire que la mise au sein ne peut pas être précoce chez la femme césarisée.

 

La femme césarisée peut très bien allaiter dès qu'elle est éveillée et s'en sent capable, mais il faudrait qu'on le lui propose et qu'on l'aide un peu pour les premières mises au sein. Cette attitude peut permettre à la femme qui pense avoir <<raté >> la mise au monde de son enfant de retrouver la confiance en ses capacités de mère par la réussite, ici capitale, de l'allaitement.

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Il ne faut pas croire que si, vers trois ou quatre mois, la prise de poids stagne, c'est que le lait maternel est insuffisant et qu'il faut compléter l'alimentation.

 

La croissance pondérale des bébés allaités exclusivement au sein est différente de celle des enfants nourris au lait de vache, mais nous ne disposons toujours pas de courbe spécifique utilisable en France (les seules courbes disponibles, publiées en 1991, ont été établies sur une population de bébés californiens). La croissance pondérale des bébés nourris au sein est plus rapide les trois premiers mois et plus lente après trois ou quatre mois.

A cette période, la courbe de poids peut s'infléchir en dessous du 50e percentile, tandis que les courbes de la taille et du périmètre crânien restent identiques à celles des enfants nourris au lait de vache (la courbe des filles peut même s'infléchir jusqu'au 25e percentile). Ce type de courbe est normal chez le nourrisson sain allaité exclusivement au sein et, pour le Dr Bitoun, c'est une erreur médicale que de vouloir compléter par des biberons ou en diversifiant l'alimentation.

Par ailleurs, plusieurs études ont corrélé la multiplication par 2 du nombre des otites récidivantes (plus de 2 par an) à l'introduction avant six mois de lait artificiel ou de tout autre aliment chez le bébé nourri au sein.

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Il ne faut pas croire que mon lait est clair, il n'est donc pas assez nutritif.

 

Le lait de femme est toujours clair, opalescent. Durant les deux ou trois premiers jours, les seins produisent du colostrum, dont la couleur est liée à sa richesse en vitamine A. La lactation s'établit ensuite avec production d'un lait de transition opalescent en début de tétée et plus janne et plus riche en graisse en fin de tétée. La lactation mature se met en place à environ trois semaines.

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Il ne faut pas limiter la durée et la fréquence des tétées pour éviter les crevasses.

 

Les crevasses sont principalement dues à une mauvaise prise du mamelon ou à une mauvaise position. La durée des tétées n'est absolument pas corrélée à l'apparition de crevasses, si l'enfant tète bien. Par ailleurs, si la tétée est trop brève, il n'y a pas ou peu de production d'ocytocine, donc pas ou peu de production de lait gras de fin de tétée, et l'enfant aura faim. En effet, le lait précoce ne contient que peu de matière grasse; riche en eau et en lactose, il sert principalement à réhydrater l'enfant (si les tétées sont trop courtes, les selles sont vertes et l'enfant présente des gaz). Après la production d'ocytocine et l'apparition des réflexes d'éjection du lait, la composition du lait se modifie, et le lait devient plus gras et plus calorique, permettant ainsi à l'enfant de se rassasier (les selles sont alors plutôt jaunes et grumeleuses).

Un grand nombre de tétées n'est pas non plus corrélé à l'apparition de crevasses. Plus l'enfant tète souvent et longtemps dans les premiers jours, plus le nombre de récepteurs à la prolactine est élevé et plus les capacités de production de lait sont bonnes. En revanche, un nombre faible de tétées est une source fréquente d'échec de l'allaitement maternel.

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Que faire en cas d'engorgement mammaire ?

 

Vers le troisième jour, il est physiologique que les seins soient parfois tendus par l'afflux de liquides extracellulaires vers le sein, et il faut prévenir l'engorgement par des tétées fréquentes ou des massages.

Au-delà de la première semaine, l'engorgement se manifeste par des tensions douloureuses d'un ou des deux seins. La cause en est le plus souvent une tétée sautée ou un enfant qui dort trop. La mère doit savoir que si elle a trop de lait, il faut qu'elle réveille son enfant. Un soutien-gorge trop serré, l'obstruction d'un canal galactophore peuvent aussi être en cause.

Il faut que la mère :
- fasse téter en priorité et le plus souvent possible le sein engorgé;
- alterne douche chaude et compresses froides;
- masse le sein et l'aréole;
- se repose.

Au stade suivant, une zone érythémateuse ronde et chaude marque l'installation d'une cellulite sous-cutanée; la mère présente des courbatures, des crampes, de la fièvre et est, la plupart du temps, traitée pour syndrome grippal ! En l'absence d'un traitement adéquat, une lymphangite peut se développer dans les jours qui suivent.

Il faut :
- augmenter la fréquence des tétées du sein engorgé et orienter le menton de l'enfant dans l'axe de la zone érythémateuse (ce qui aboutit parfois à des positions étranges), qui sera ainsi la mieux drainée;
- si aucune amélioration ne survient à 48 heures : antibiothérapie antistaphylococcique (voir le médecin) à laquelle on adjoindra parfois le prélèvement du lait et une interruption des tétées de ce sein pendant 24 heures.

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Que faire en cas d'hyperthermie maternelle d'origine inconnue ?

 

Ne pas interrompre l'allaitement, car le lait contient de nombreux anticorps, lymphocytes et macrophages, et ne présente a priori aucun danger pour l'enfant.

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Tabac et allaitement ?

 

Le fait de fumer ne contre-indique pas l'allaitement, mais la nicotine passe dans le lait et peut être à l'origine de coliques du nourrisson. Allaiter et fumer un peu nous paraît un moindre mal que nourrir son bébé au lait de vache et fumer beaucoup. Si la mère ne peut arrêter le tabac, il est préférable de lui conseiller de fumer après les tétées et, bien sûr, le moins possible.

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Que faire quand un allaitement mixte a été instauré à la maternité ?

 

Si la mère désire allaiter, il faut tenter de supprimer progressivement les biberons sur une semaine, sinon la lactation risque de ne pas satisfaire les besoins du bébé. Cependant, une fois la lactation bien en place, un allaitement avec complément est possible pendant des se être intéressant au moment de la reprise du travail de la mère.

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Que faire en cas de mamelons ombiliqués ?

 

L'enfant tète l'aréole et non le mamelon, et la plupart du temps le mamelon se met en érection quand l'enfant tète. Les véritables mamelons ombiliqués sont exceptionnels; dans ces cas, il suffit de veiller à ce que l'enfant ouvre bien grand la bouche avant de prendre le sein.

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Comment procéder quand il s'agit de jumeaux ?

 

Le plus simple est d'essayer de synchroniser les enfants pour les mettre ensemble à téter, un à chaque sein; le réflexe d'éjection du lait, lié à l'ocytocine, permet à l'un de se reposer quand l'autre tète; cette façon de procéder est aussi plus reposante pour la mère, car le nombre des tétées est le même qu'avec un enfant unique.

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Le lait maternel réduit le risque d'obésité

 

C'est en faisant une étude sur l'atopie auprès de plus de 13 000 enfants bavarois d'âge scolaire que l'équipe de Rudiger von Kries (Munich) s'est rendu compte qu'elle pouvait en tirer parti pour évaluer le rôle de l'allaitement maternel sur le poids futur des enfants. Résultat : la prévalence de l'obésité est de 4,5 % chez les enfants jamais nourris au sein, contre 2,8 % chez les enfants ayant bu du lait de leur mère. IL existe, de plus un effet dose : la prévalence dé l'obésité est de 3,8 % si l'allaitement exclusivement maternel a duré deux mois, 2,3 %, s'il a duré entre trois et cinq mois 1,7 %, s'il a duré entre six et douze mois, et 0,8 %, s'il a duré plus de douze mois.

Bien entendu, les auteurs ont cherché à savoir si l'allaitement n'était pas tout simplement un indicateur d'un mode de vie ne prédisposant pas à l'obésité. Ils estiment avoir éliminé cette éventualité : « Cet effet est plus vraisemblablement lié à la composition du lait maternel qu'au mode de vie associé à l'allaitement », ajoutant : « La prévention de l'obésité de l'enfant et de ses complications peut représenter un bon argument pour encourager l'allaitement maternel dans les pays industrialisés. »

 

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L'allaitement au sein n'est pas contre-indiqué chez les mères porteuses du virus des hépatites B ou C

 

Chez l'enfant, le principal mode de contamination par les virus de l'hépatite B et de l'hépatite C est la transmission du virus de la mère à son enfant. La plupart des données suggèrent que la contamination ait lieu au moment de l'accouchement. Cependant, des incertitudes ont longtemps subsisté quant au risque éventuel de contamination par le lait maternel. Les données actuellement disponibles indiquent que ces incertitudes ne sont pas fondées.

Virus de l'hépatite B

L'antigène HBs, I'antigène HBe et l'ADN du virus B sont détectables dans le colostrum des mères porteuses chroniques du virus de l'hépatite B en période de réplication virale active. La quantité de virus potentiellement présents dans le lait maternel est cependant très faible, puisque le titre de l'antigène HBe dans le colostrum est inférieur à 100 fois son titre dans le sérum et que l'ADN du virus B est indétectable dans le colostrum par les méthodes habituelles et ne peut être mis en évidence que par une méthode d'amplification PCR (1).

Sur le plan pratique, il est connu depuis 25 ans que 1'allaitement maternel n'augmente pas le risque de contamination chez les enfants dont les mères sont porteuses du virus de l'hépatite B. A Taïwan, zone où les mères porteuses de I'antigène HBs sont très souvent en phase de réplication virale active, la proportion d'enfants contaminés à partir de leur mère AgHBs+ était, avant l'époque de la séro-vaccination des nouveau-nés, comparable dans un groupe d'enfants nourris au sein et dans un groupe d'enfants non nourris au sein (tableau) (2).

Il est hautement probable que le contact avec le sang maternel (fissuration vasculaire du placenta ou contact avec le sang maternel au moment du travail) dans lequel la concentration de virus B est beaucoup plus élevée joue un rôle prédominant à l'origine de la contamination. On peut également souligner le fait que le virus B n'est pas transmis par voie digestive (3). La sérovaccination systématique des nouveau-nés de mères AgHBS+ doit mettre à l'abri les nouveau-nés de tout risque résiduel éventuel.

Virus de l'hépatite C

Les données actuellement disponibles indiquent que le risque de transmission du virus C de la mère à son enfant est de

l0 % lorsque la mère n'est pas co-infectée par le VIH (4). L' ARN du virus C peut être détecté dans le lait ou le colostrum par méthode PCR dans 30 % des cas. La concentration d'ARN du virus C y est en moyenne l00 fois inférieure à celle du sang (S). L'analyse des articles concernant la transmission du virus C de la mère à son enfant dans lesquels les modalités d'alimentation ont été précisées ne met pas en évidence de différence entre les enfants nourris au sein et ceux qui n'ont pas été nourris au sein

Plusieurs enfants nourris avec un lait connu pour contenir l'ARN du virus C n'ont pas été contaminés (5). Cela indique que l'allaitement maternel ne constitue pas un facteur de risque de contamination de l'enfant. Les conférences de consensus nord-américaine et européenne sur l'hépatite C ont récemment pris clairement position dans ce sens. On peut ajouter que, comme pour le virus de l'hépatite B, le virus C n'est pas transmis par voie digestive, et que des lésions muqueuses seraient nécessaires pour que le virus puisse éventuellement pénétrer par cette voie.

 

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La Norvège : un exemple à suivre pour l'allaitement

 

Dans les années 70, il existait en Norvège une forte désaffection pour l'allaitement maternel. En 1998, le taux d'allaitement maternel atteignait 98 % à la naissance, 80 % à trois mois et 60 % à un an.

Cette progression considérable est liée à différents éléments : des associations très actives de mères qui ont participé à l'élaboration des mesures gouvernementales; le respect très strict des recommandations édictées par 1'OMS sur l'allaitement maternel dans le cadre de l'initiative "Hôpitaux amis des bébés". Enfin, des mesures gouvernementales très favorables à l'allaitement maternel, en particulier un congé maternité de dix mois avec 100 % du salaire.

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L'allaitement maternel doit durer six mois pour protéger contre les infections digestives

 

Les résultats d'un examen systématique de la littérature portant sur la durée optimale de l'allaitement exclusif au sein ont été rendus par un comité d'experts. Ils concluent à certains avantages de l'allaitement maternel exclusif pendant six mois, en particulier en termes de protection contre les infections digestives.

Les experts recommandent l'alimentation au sein exclusive pendant six mois, puis l'introduction d'aliments complémentaires avec la poursuite de l'allaitement, en choisissant de manière judicieuse sur le plan nutritionnel ces aliments.

La question de l'allaitement maternel fait partie des sujets de santé publique que l'OMS étudie constamment. S'il existe depuis longtemps un consensus sur l'utilité de l'allaitement maternel exclusif pendant les premiers mois de la vie, sa durée optimale continue à être sujette à débats. Pour étayer ce thème, l'OMS fait réaliser une analyse de la littérature. Plus de 3 000 articles portant sur la durée optimale de l'allaitement maternel exclusif ont été passés en revue. Les données concernant la croissance, le bilan en fer chez l'enfant, la morbidité, les pathologies atopiques, le développement moteur, la perte de poids après l'accouchement et l'aménorrhée ont été examinées.

Les conclusions ont été tirées au cours d'une consultation d'experts à Genève (28-30 mars 2001). Ont été sélectionnées deux petites études contrôlées et dix-sept études d'observation, de qualité et d'origine diverse.

Affections diarrhéiques

Cette revue systématique montre que l'avantage le plus important de l'alimentation au sein exclusive pendant six mois, par rapport à une durée plus courte de 4 mois, concerne la protection contre la morbidité et la mortalité en rapport avec les maladies infectieuses, et notamment celles des voies digestives (affections diarrhéiques). Cette conclusion est tirée de données provenant de Biélorussie, endroit où les préparations alimentaires de complément sont réalisées de manière hygiénique.

Les informations ne sont pas suffisantes pour tirer des conclusions concernant les infections des voies respiratoires (y compris l'otite moyenne), les maladies atopiques ou le développement moteur. On ne peut donc pas dire s'il existe un effet favorable de l'allaitement pendant six mois sur ces différents points, mais on ne peut dire non plus l'inverse.

Les informations dégagées d'un des essais du Honduras montrent un bilan en fer moins avantageux chez les enfants nourris exclusivement au sein pendant six mois comparativement à ceux nourris de cette manière pendant quatre mois, suivis d'un allaitement partiel jusqu'à six mois. Cette constatation concerne probablement les populations dans lesquelles le bilan en fer des mères et les réserves endogènes des nourrissons ne sont pas optimales, ont fait observer les experts.

Aménorrhée et perte de poids après l'accouchement

En "poolant" les résultats des deux essais menés au Honduras, les experts constatent que l'alimentation exclusive au sein pendant six mois (comparativement à quatre mois) est avantageuse pour ce qui concerne l'aménorrhée lactationnelle, tout au moins chez les mères qui allaitent fréquemment, c'est-à-dire de dix à quatorze fois par jour. Dans ces deux même essais, on trouve un avantage concernant la perte de poids après l'accouchement plus importante chez les mères allaitant exclusivement pendant six mois que pendant quatre.

Les experts soulignent qu'il est possible d'augmenter la proportion des enfants allaités exclusivement pendant six mois en traitant certains problèmes : l'état nutritionnel des femmes enceintes ou allaitant, le bilan en micro nutriments, les soins de santé primaire chez les nourrissons (évaluation de la croissance et recherches de signes de carence).

Ces résultats peuvent être mis en parallèle avec ceux d'une étude réalisée au Royaume-Uni, dont les résultats ont été rendus récemment (" le Quotidien " du 19 mars 2001), qui indiquent que, en ce qui concerne la distensibilité artérielle future, un allaitement d'une durée de quatre mois est le plus opportun comparativement à une durée plus longue. Ces résultats ne présument toutefois pas d'un risque vasculaire diminué.

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L'allaitement au sein favorise la croissance
et le QI

 

L'étude publiée dans les « Acta Pædiatrica » devrait mettre un terme à la croyance répandue qu'une alimentation variée introduite tôt aide à la prise de poids et au développement psychomoteur de l'enfant.

Non seulement « I'allaitement au sein exclusif ne semble pas empêcher la croissance des enfants de petite taille », affirme Malla Rao qui a conduit ce travail, mais « nos résultats suggèrent qu'à chaque fois que cela est possible l'allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois stimule le développement cognitif des enfants ».

L'étude conduite en Norvège et en Suède a évalué les effets de l'allaitement maternel chez 511 enfants nés à terme, dont 220 avaient une petite taille pour leur âge gestationnel (PAG) et 299 une taille normale (NAG). Les bébés ont été examinés à leur naissance, puis à 6 semaines, 3, 6, 9 et l3 mois.


Aucun avantage des suppléments alimentaires

Lors de chaque visite, le type d'alimentation, l'âge d'introduction et d'arrêt étaient notés : allaitement au sein, laits maternisés, céréales ou autres aliments solides. Deux séries de tests ont été pratiquées : à 13 mois, un test d'aptitude de Bayley pour évaluer le développement moteur et cérébral; à 5 ans, un test d'intelligence (version norvégienne du test de Weschler), afin de mesurer leurs performances verbales et non verbales.
L'analyse des résultats à 24 semaines n'a pu mettre en évidence un avantage des suppléments alimentaires sur la prise de poids dans les deux groupes étudiés (PAG ou NAG). Bien plus, les chercheurs ont observé qu'à l'âge de 5 ans les enfants de petite taille qui avaient été nourris exclusivement au sein maternel pendant leurs 6 premiers mois de vie avaient des résultats aux tests plus élevés de 11 points que ceux qui avaient été nourris au sein pendant seulement 3 mois.
Selon, Duane Alexander, directeur de l'institut à l'origine de l'étude (Institut national pour la santé et le développement de l'enfant), « la preuve est faite que l'allaitement maternel est bénéfique pour tous les enfants qu'ils soient de petite taille ou de taille normale ».

 

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*GPSR : Groupement des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne