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Les acquisitions de l'enfant - Son évolution

 
 

Sommeil de l'enfant et du nourrisson : Rythmes de sommeil- La physiologie du sommeil- Les conseils

Pipi au lit: l'enfant ne le fait pas exprès, il en subit les conséquences

Bien choisir une " nounou ", une assistante maternelle

Quel est l'âge d'apprentissage du pot?

Le développement de l'enfant de la naissance à 6 mois

L'apprentissage de la lecture : conseils

Les troubles de l'apprentissage: les dyspraxies

L'enfant intellectuellement précoce

Les plus jeunes de la classe seraient-ils victimes de problèmes psychiatriques?

L'intégration d'un enfant trisomique en école maternelle

 
 
 
 

Sommeil de l'enfant et du nourrisson : Rythmes de sommeil- La physiologie du sommeil- Les conseils

 

 

Les troubles du sommeil chez l'enfant et le nourrisson/ physiologie du sommeil/les conseils

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L'enfant intellectuellement précoce

 

 

Enfants intellectuellement précoces : Point de vue de pédiatre.
Dr Alain Brochard

La précocité intellectuelle serait-elle un handicap ? Oui si elle n’est pas reconnue.
Même reconnue, la scolarité et la vie de ces enfants n’est pas sans embûches pour deux raisons.


Le décalage entre d'une part leur niveau intelligence et de mémoire, et d'autre part leurs difficultés de contact avec les autres enfants si différents d’eux.. L’asynchronisme du développement entraîne une certaine incapacité relationnelle, un décalage « politique », qui peut compliquer la vie de l'enfant et de son entourage. Les relations avec la famille et avec les professeurs sont forcément biaisées, non conventionnelles, et compliquées par l'incompréhension mutuelle.
Les conséquences de la précocité sur la vie scolaire sont telles que 33% des enfants sont en échec scolaire au collège. On appelle cela le paradoxe de l’enfant précoce. En fait , chez eux les paradoxes ne manquent pas…
La méconnaissance de la précocité est proprement inimaginable ! Il faut dire que la précocité s’avance masquée sous des apparences trompeuses et multiples: Instabilité et hyperactivité, échec scolaire, et surtout dépression.
L’enfant lui-même tente d'escamoter ses différences avec des habiletés incroyables.
La majorité des médecins méconnaissent la symptomatologie et demandent à s’informer (Sondage récent Hermès).
Quant aux professeurs, ils sont en première ligne après les parents. Leur tâche n'est pas aisée. Ils sont d'abord perturbés et désorientés par l'enfant qui par son comportement les déroute. Un enfant qui déroute est suspect de précocité, même si ses résultats sont mauvais. Penser à la précocité autant qu'aux autres pathologies.
L'enseignant s'efforcera aussi de dépasser le discours égalitaire, et de reconnaître les différences entre enfants. Différences aussi bien vers le bas que vers le haut, mais aussi différences qualitatives, selon la personnalité de chacun. Il sera amené (tâche ô combien difficile ) à inverser son regard, cherchant à pointer les qualités et non pas les fautes.
Les parents sont d’abord étonnés, puis désappointés, puis exaspérés, puis consternés par les troubles du comportements, jusqu’au jour où l’on distingue avec eux la particularité de leur enfant. Tel parent voit une précocité chez son enfant et n'ose en parler craignant de se vanter et d'être rabroué par l'enseignant. Tel autre l'ignore et peut ainsi la méconnaître, et ce n'est pas rare, jusqu'à l'âge adulte...
Le doute devrait suffire à soulever la question et à demander des tests.
L’annonce du diagnostic provoque un effet considérable, qui conduit à changer de regard et de méthode. (Connais-toi toi-même) L’effet d’annonce est une première pierre de la construction thérapeutique.


Le pédiatre est habité par la hantise de passer à côté d’un enfant précoce sans le reconnaître.
Chez le nourrisson la qualité du développement psychomoteur n’est pas un indice de future précocité.


Le premier signe annonciateur c'est la qualité et la précocité du langage. Mais cela ne suffit pas à l’affirmer. A 3 ou 4 ans, tout devient plus évident dans la plupart des cas pour le médecin averti. Précocité du langage, multiples centres d’intérêts et de passions, goût pour l’histoire et la préhistoire, l’astronomie, l’origine du monde, les questions philosophiques…leur curiosité est telle qu’elle surpasse les critères de leur âge, et franchit les barrières du temps, et de l’espace.
Vif-argent, il reprend ses parents, les corrige et coupe la parole sans cesse, se montre pertinent et impertinent, logique et maladroit, ne supporte ni d’attendre, ni les tâches répétitives de l’apprentissage, impatient il a horreur des répétitions et des redites, il refuse les règles et manque cruellement de souplesse avec les autres, dont il pointe les lenteurs sans indulgence.
Surprenant, brillant, déroutant, plein d’humour, passionné, il suit son idée, il aime les jeux compliqués mais les délaisse dés qu’il pense les avoir épuisés, adore la compétition, est volontiers mauvais joueur, craint l’inactivité par dessus tout. Il lui faut du grain à moudre !
Si personne ne s'aperçoit de rien, 3 complications le menacent : agitation, dépression et échec scolaire.
-S’il est difficile à la maison, il peut se montrer trop calme à l’école où il se replie derrière une attitude de défense. Il peut être inhibé chez lui et s’agiter à l’école. Comme tous les autres enfants.
Si des signes de dépressions surviennent soudainement, on recherche un événement déclenchant à type de perte, décès, séparation, déménagement, naissance…Mais la découverte d’un tel événement ne suffit pas. Attention aux fausses pistes. Sous l’explication évidente, penser à la précocité et la rechercher en remontant à l’histoire du développement de l’enfant.
-Le collégien dépressif a des troubles du sommeil, des troubles digestifs atypiques, tombe plus souvent malade, alterne agitation et abattement, parle de la mort, pleure sans raison apparente…Les résultats scolaires s’effondrent, alors qu’ils étaient excellents auparavant. Mais parfois la descente est progressive, encore plus trompeuse. L'échec scolaire recèle volontiers sous son masque une précocité méconnue.


La vie à la maison, les frères et sœurs surtout en pâtissent et se plaignent de lui. Au fil des entretiens il faut rebondir sur les petits signes évocateurs de la précocité surtout le langage et la curiosité précoces.
-Les tests psychologiques donnent un chiffre de QI mais aussi un profil présenté en 2 chapitres, verbal et non verbal. Ce profil a autant d’intérêt que le QI lui-même. On parle de précocité au dessus de 130.
Ce chiffre devra être gardé par les parents avec une certaine discrétion. Il ne se porte pas en sautoir.
Il faut distinguer les enfants de QI > 150 qui poseront plus de problèmes que ceux situés entre 130 et 150. L'expérience semble le confirmer.
Commence alors l’accompagnement. Donner les sites des associations de parents me paraît être une bonne entrée en matière ( http/www.afep.asso.fr et http://www.anpeip.org/modules/news/ ) qui fournit aux parents de quoi s’informer eux-même. Tout en les prévenant des vaines inquiétudes que l’Internet ne manque pas de susciter.
Au quotidien il faudra lutter contre la tendance à l’isolement, contre l’ennui scolaire, en fournissant à l'enfant des sujets d’intérêt à l’extérieur de l’école, en faisant sauter une ou deux classes, ou en choisissant des classes avec des enfants de niveaux différents (CP+CE1+CE2) parfois en intégrant une classe d’enfants précoces, seule et dernière solution pour certains enfants très décalés et rejetés de l’école par leur camarades (violences) et parfois par leur professeur.
Favoriser les rencontres avec d’autres précoces grâce aux associations, surveiller les frères et sœurs, précoces ou non, chez lesquels on peut ( ce n'est pas rare ) déceler d’autres précoces, ou bien des souffrances induites.
Garder avec l’enfant des exigences et des principes éducatifs, des valeurs, en sachant s’opposer quand il le faut en respectant justice et équité. Le pire à éviter étant d’osciller entre séduction et exaspération, ce qui plonge l'enfant dans l'incohérence des sentiments...
L’orthophonie peut se révéler utile en cas de dyslexie ou de troubles de l’écriture, qui ne sont pas rares chez l’enfant précoce. La relation duelle avec l'adulte ne lui déplait pas.
Le recours au pédopsychiatre s'impose si les signes de souffrance, de dépression, les troubles du comportement, voir des troubles de la personnalité ( ce n'est pas rare ) apparaissent.


Citons encore, parmi d'autres, les associations cliniques suivantes :
Précocité et hyperactivité avec troubles de l’attention.
Précocité avec parents en difficulté, handicapés ou malades mentaux.
Précocité et parent unique.
Précocité et collatéral handicapé
Précocité et anorexie mentale…


L’histoire naturelle des enfants précoces, tient de la partie de cache-cache.
Le diagnostic s’il n’est pas trop tardif, transforme leur vie d’enfant et d’adolescent, qui malgré tout sera délicate pour eux-même et pour l’entourage.
L'enfant précoce aura à s'adapter à une société qui doit le reconnaître et l'accueillir.
Mais, au delà des difficultés, nous aurons du moins la joie de voir s’exercer devant nous une belle intelligence, avec son humour, son sens de la répartie, une sensibilité aiguë. Joie que nous pourrons partager avec les parents.

Strasbourg – Dr Alain Brochard

http://www.afep.asso.fr Le site animé par Sophie Côte, cf. bibliographie.
Le site animé par Charles Terrassier.
http://perso.wanadoo.fr/charlyval/ le site de Charles 7 ans.
http://www.ac-toulouse.fr/garsep/index1.htm Le point de vue de 7 enseignants de Toulouse.
http://www.douance.org/psycho/adda89.htm à propos de l’échec scolaire.
http://www.enfantsprecoces.info/versiontableau/1erspas/signescaracteristiques.htm Les signes caractéristiques ou très évocateurs de la précocité._______________________

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Quel est l'âge du pot?

 


NJ Blum et coll. se sont lancés dans une étude complexe portant sur un sujet simple mais préoccupant beaucoup de nombreux parents : l’âge optimum d’apprentissage de la propreté. Trois cent soixante dix huit enfants de 17 à 19 mois ont pu être suivis régulièrement. Leurs parents ont répondu à des entretiens téléphoniques tous les deux à trois mois, jusqu’au succès de l’entreprise.
L’âge de début de l’apprentissage intensif de la propreté (celui où l’on demandait à l’enfant d’aller aux toilettes ou sur le pot plus de trois fois par jour) était corrélé avec l’âge d’acquisition de la propreté (ce qui est quelque peu rassurant). Toutefois, on constate que la propreté n’est pas obtenue plus tôt lorsque l’apprentissage est débuté chez les enfants très jeunes. En d’autres termes, un début d’apprentissage avant l’âge de 27 mois n’est pas corrélé avec une propreté précoce, ce qui démontrerait l’inutilité d’une telle démarche chez de très jeunes enfants.
De plus, l’âge de début de cet entraînement intensif paraît également corrélé de façon négative avec la durée de l’apprentissage. Ainsi les enfants mis tôt sur le pot, étaient propres plus jeunes, mais au prix d’un apprentissage plus long.
Il n’y a donc pas d’âge idéal pour le pot. Si l’objectif des parents est d’obtenir la propreté le plus rapidement possible, le médecin pourra conseiller un début d’apprentissage intensif dès 27 mois. Si, au contraire, les parents souhaitent que la période d’ apprentissage soit la plus courte possible, la mise systématique sur le pot pourra être retardée. Dans les deux cas sans aucune conséquence négative apparente.
Dr Nicolas Chabert
Blum NJ et coll. : “Relationship between age at initiation of toilet training and duration of training : a prospective study.” Pediatrics 2003 ; 111 : 810-814. © Copyright 2003 http://www.jim.fr

 

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Pipi au lit: l'acquisition de la propreté n'est pas toujours chose facile

 

Pipi au lit : l'enfant ne le fait pas exprès, il en subit les conséquences (haro sur la propreté)

voir aussi: www.pipi-au-lit.net
Plus de 400.000 enfants âgés de 5 à 10 ans sont atteints en France d'énurésie nocturne primaire isolée (ENPI), un problème fréquem-ment passé sous silence alors qu'une prisse en charge adaptée comportant un traitement spécifique permet d'accélérer sa disparition dans la majorité des cas.
L'énurésie reste aujourd'hui encore un problème trop souvent banalisé, dont les répercussions tant sur la vie de l'enfant que sur celle de la famille sont sous-estimées. Les répercussions familiales, souvent méconnues, n'en sont pas moins importantes:
- conséquences financières (lavage, repassage, couches, traitements éventuels classiques ou non [consultations,
alarmes, cures thermales...]);
- conséquences sur la mobilité de la famille;
- sentiment d'échec éducatif et de culpabilité des parents: l'enquête Sofres de 1997 et l'enquête menée par le Laboratoire Ferring en 1999 révèlent que 48 % des mères estiment qu'elles pourraient être responsables, 57 % pensent que l'énurésie a débuté à la suite d'événements particuliers;
- dysfonctionnements familiaux engendrés par la mauvaise relation entre l'enfant et les parents, les punitions infligées à l'enfant (30 % des cas), les brimades, voire des sévices, le secret familial (l'énurésie de l'enfant est pour certains un sujet tabou).
Les répercussions sur l'enfant sont sociales, mais aussi scolaires et psychologiques. La gêne sociale de l'énurésie pour les enfants est bien réelle: l'enfant s'isole, refuse d'aller dormir chez des amis ou de partir en collectivité, et ses relations avec les autres enfants en classe ou même en dehors de la classe sont détériorées.
Le retentissement de l'énurésie sur la scolarité est difficile à apprécier, souligne le Dr Jean-Paul Blanc (pédiatre libéral, Saint-Etienne), responsable du Groupe de l'AFPA* sur les problèmes scolaires. Toutefois, selon l'enquête de la Sofres de 1997, 2% des mères, 15 % des médecins scolaires et 26 % des enseignants estiment que l'énurésie retentit sur les performances scolaires.

Cet impact négatif pourrait être lié aux répercussions psychologiques de l'énurésie dont certaines sont indiscutables, telles que le repli sur soi et le manque de confiance, la diminution de l'estime de soi.
Angoisse, instabilité-hyperactivité, agressivité, troubles de l'humeur et troubles du sommeil: il est difficile d'établir avec certitude un lien de causalité entre les symptômes observés et l'énurésie.
Les répercussions réelles de ce sujet « tabou » dans les familles et dans la société sont encore à préciser, d'où l'intérêt de l 'enquête nationale « Pipi au lit », lancée par le Laboratoire Ferring pour évaluer le retentissement de l'ENPI sur la vie scolaire, familiale et relationnelle de l'enfant. Cette enquête a débuté le ler octobre 2002, elle doit être menée sur vingt-quatre mois auprès de 3 000 familles, ses résultats feront l'objet d'une publication.

Rassurer, déculpabiliser, chercher l'adhésion


Après confirmation du diagnostic d'ENPI, la première étape repose sur la qualité de l'entretien entre l'enfant, le ou les parents et le médecin, l'objectif étant de rassurer l'enfant sur sa « normalité », de le déculpabiliser, d'entrâiner sa coopération et son adhésion au traitement.
Cette première consultation est l'occasion de donner des conseils simples (veiller à ce que les boissons soient régulièrement réparties dans la journée pour pouvoir les restreindre le soir, vider sa vessie juste avant de s'endormir..., supprimer les couches) et de faire participer l'enfant par la tenue d'un calendrier mictionnel. Souvent, cette prise en charge comportementale ne suffit pas, des traitements spécifiques non médicamenteux et/ou
médicamenteux pourront alors être envisagés lors des consultations suivantes.

Un conditionnement par alarme sonore peut donner de bons résultats (de 70 à 85 %) chez un enfant motivé, suffisamment mature pour en comprendre le fonctionnement, si les conditions de vie sont compatibles (chambre individuelle), et si les parents sont coopérants. En France, les alarmes sonores sont peu utilisées en raison de leur coût et de l'absence de prise en charge par la Sécurité sociale.

Parmi les traitements médicamenteux, la desmopressine (Minirin), est indiquée en première intention dans l'ENPI polyurique. Utilisée sous forme de spray nasal chez les enfants à partir de 5 ans, Minirin est maintenant disponible sous forme de comprimés à 0,2 mg pour les enfants à partir de 6 ans.

Les antidépresseurs tricycliques ne sont pas un traitement de première intention dans l'ENPI, explique le Dr Anne Van Egroo (hôpital Jeanne-de-Flandre, néphrologie pédiatrique, Lille): leur marge thérapeutique est étroite, leur utilisation reste limitée aux énurésies réfractaires des grands enfants après avoir prévenu les familles du risque d'effets indésirables graves liés au surdosage.
En cas d'échec de la monothérapie, une association entre différents traitements peut être envisagée, comme desmopressine et alarme sonore.

Dr Micheline FOURCADE
« Conceptions actuelles de l'énarésie nocturne isolée », symposium organisée par le Laboratoire Ferring. Association française de
pédiatrie

Dr Micheline Fourcade, Le Quotidien du médecin, 7/02/2003

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L'intégration d'un enfant trisomique en école maternelle

 

Selon la loi, tout enfant a le droit de faire partie de la communauté scolaire. L'intégration consiste à accueillir un enfant différent au sein d'une classe dont le fonctionnement repose traditionnellement sur une relative

II ne s'agit pas de rendre cet enfant différent semblable aux autres, mais de lui proposer un projet adapté à ses compétences et compatible avec les exigences du groupe:intégration n'est pas assimilation.


Que peut-on attendre de la présence d'un enfant trisomique dans une classe maternelle ?


L'expérience de l'intégration scolaire, du moins pendant un temps, est une reconnaissance de cet enfant dans notre société; elle est vécue comme telle par les parents (même si beaucoup des
enfants concernés continueront leur scolarité en milieu spécialisé) et leur permet de mieux comprendre leur enfant et son handicap.

Pour l'enfant
La fréquentation d'une classe peut permettre à l'enfant trisomique de:
- vivre dans un milieu moins protégé, dans lequel l'attention de l'adulte et des autres enfants ne
sera pas polarisée sur lui;
- améliorer son comportement et son attention;
- mieux comprendre les situations, puis les consignes, individualisées puis collectives;
- tirer profit, en termes d'éveil et d'apprentissage, des diverses activités proposées;
- accéder à un certain degré d'autonomie et de responsabilité;
- prendre conscience de ses différences et de ses difficultés, et avoir confiance en ses possibilités;
- comprendre que les autres, adultes et enfants, peuvent attendre quelque chose de lui.

Pour les autres élèves de la classe
Confrontés à la présence d'un enfant trisomique, les élèves de la classe pourront acquérir des notions de tolérance et de solidarité. Ils apprendront à repérer des valeurs qui ne sont pas toujours reconnues dans notre société de compétition. Il revient à l'enseignant de les accompagner dans cette démarche.


Pour l'enseignant
L'accueil de cet enfant représente pour l'enseignant, un supplément de travail non négligeable: observation précise des possibilités de l'enfant, attention très indi,vidualisée, pédagogie novatrice.
Mais c'est cela qui rend l'expérience enrichissante, et ceux qui l'ont tentée notent que l'ensemble de leurs élèves bénéficie de cette approche plus attentive de chaque enfant.


Comment organiser au mieux cette intégration ?


Avant toute intégration scolaire, il est souhaitable que l'enfant ait eu une expérience de socialisation (crèche, haltegarderie, etc.) et qu'il ait acquis un peu d'autonomie et intégré les premières notions de règles de vie collective.


Les cas difficiles
Il faut prévoir l'intégration scolaire si, et seulement, si elle ne nuit pas à l'enfant ni aux autres élèves. Ce serait le cas si:
- l'enfant présente un trouble de la personnalité tel que la vie en groupe l'aggrave, ce qu'il manifestera par des crises d'angoisse, des troubles somatiques, l'augmentation des phénomènes de retrait, actif ou passif;
- l'enfant est réellement agressif, de façon imprévisible et violente. Nous ne parlons évidemment pas là de turbulence, qui serait tolérée chez un enfant ordinaire et doit l'être aussi - ni plus, ni moins - chez un enfant trisomique.
En revanche, nous ne pensons pas que l'absence d'acquisition de la propreté, le risque de chutes ou les capacités d'apprentissage limitées soient des motifs de refus de scolarisation.


Une décision pluridisciplinaire: L'accueil d'un enfant trisomique nécessite l'adhésion de l'équipe pédagogique au complet, chaque membre pouvant être amené à l'accueillir dans sa classe. Mieux vaut orienter l'enfant vers une autre école si cette condition n'est pas garantie.
Le médecin de santé scolaire et/ou le secrétaire de CCPE (Commission de circonscription pré- élémentaire et élémentaire, dont on peut obtenir les références à l'Inspection académique de
département), une équipe pluridisciplinaire (CAMSP [Centre d'action médico-sociale précoce] ou SESSAD [Service de soins spécialisés et d'éducation à domicile], dont on peut obtenir les
références à la CDES [Commission départementale d'éducation spéciale]), seront des interlocuteurs privilégiés pour informer les parents, conseiller et suggérer des stratégies aux enseignants.


Un temps d'observation
Le partenariat entre l'équipe pédagogique, l'équipe de soins et les parents doit se mettre en place.
Une réunion, si possible dès l'inscription de l'enfant à l'école, permettra de:
- faire le point des capacités et des difficultés de l'enfant dans les domaines moteur, intellectuel,
relationnel et comportemental;
- poser toutes les questions qui peuvent lever un malentendu ou une ignorance concernant
l'enfant, les éléments du handicap qui peuvent influer sur la scolarité maternelle, les activités qu'on peut lui proposer, lui imposer;
- harmoniser les temps scolaires et les temps de rééducation;
- déterminer les modalités du temps d'observation de l'enfant, dans la classe proposée. Ce temps doit être suffisamment long pour permettre une meilleure connaissance de l'enfant en n'oubliant pas que lui aussi doit avoir un minimum de repères pour se montrer tel qu'il est: quelques heures disséminées aufil de la semaine dans un groupe où les autres enfants sont ensemble 24 à 27 heures risquent de le marginaliser.


Pendant le temps d'observation, on proposera à l'enfant des moments de simple présence dans la classe, sans autre exigence que celle de ne pas gêner les autres, et des moments de réelle participation.

À l'issue de ces deux temps, on pourra:
- soit renoncer à l'intégration de l'enfant; ce sera le cas si celle-ci s'avère réellement inadaptée, en particulier si l'enfant développe des signes de souffrance sévère;
- soit élaborer, toujours en partenariat, un contrat individuel d'intégration scolaire.


Comment procéder au quotidien ?


Le contrat individuel d'intégration scolaire permet de préciser, sous la responsabilité de l'inspecteur de l'Éducation nationale représenté par le secrétaire de la CCPE, les objectifs et les modalités de l'intégration scolaire de l'enfant.


Se fixer des objectifs clairs et réalistes
Les objectifs ne devront être:
- ni trop ambitieux; il ne s'agit pas de vouloir gommer la différence; le désir ou le rêve de normaliser l'enfant, de protéger ses parents, de réparer une injustice en niant les difficultés, conduit tous les intervenants à une désillusion;
- ni trop limités; il ne suffit pas qu'un enfant ne gêne pas les autres élèves de la classe pour qu'on puisse parler d'une intégration scolaire réussie;
- ni trop flous; l'enfant a besoin de sentir à son sujet un projet clair et consensuel des adultes. Ce projet doit être réaliste, à court et moyen termes et réajustable chaque trimestre.


Maintenir un dialogue regulier

Les contacts entre l'enseignant, les parents et l'équipe de soins peuvent être initiés à la demande de chacun des partenaires.
11 est souhaitable que les parents soient régulièrement informés des réussites et des problèmes rencontrés; mieux vaut exprimer une difficulté dès son apparition et chercher à y remédier tous ensemble.
De même, expliquer la situation aux autres élèves se révèle souvent bénéfique.


Surmonter certaines difficultés
Les difficultés repérées peuvent provenir de différentes situations.
• L'enseignant ne peut consacrer le temps et l'attention nécessaires à cet enfant:
- le « nouveau contrat pour l'école » prévoit, dans sa proposition n° 19, un aménagement en termes d'effectifs des classes accueillant des élèves trisomiques;
- le directeur de l'école peut également demander la présence d'un auxiliaire d'intégration scolaire. Dans ce cas, il peut rester très vigilant pour que la présence d'un adulte supplémentaire dans la classe n'isole pas l'enfant du reste du groupe, mais soit un réel partage du travail auprès de tous les élèves, collectivement ou en petits groupes. Un projet de création par l'Éducation nationale d'un corpus d'auxiliaires de vie scolaire (dont la formation et le statut restent à préciser) donne de bons espoirs, mais ne doit pas faire croire qu'il s'agit là d'une panacée, qui serait la condition indispensable pour envisager l'intégration d'un enfant trisomique dans une classe ordinaire, et le garant de sa réussite;
- l'enfant peut aussi bénéficier de l'intervention de l'équipe du Réseau d'aide et de soutien aux élèves en difficulté (RASED).
• L'enfant peut développer un comportement inadéquat: trop grande dépendance face à l'adulte, passivité, agressivité, labilité de l'attention, etc. L'enseignant doit exiger de lui qu'il ne perturbe pas l'ensemble de la classe et signaler ces difficultés de comportement à l'équipe de soins.
• Les parents des autres élèves de la classe peuvent exprimer des craintes: moindre attention de l'enseignant pour leur enfant, baisse du niveau de la classe, « mauvais exemple », etc. Un échange doit
s'instaurer, si nécessaire avec la participation d'un médecin.
• Les parents de l'enfant trisomique peuvent avoir une attitude qui risque de freiner le dialogue: trop grandes exigences, trop grande discrétion, refus de transmettre des informations utiles...
Il est parfois très difficile d'évaluer ce que l'enfant apprend réellement à l'école, surtout s'il ne peut pas le restituer sous forme de langage ou de réalisations concrètes; là encore, c'est l'échange d'informations qui permettra d'être le plus proche de la réalité.

C'est tous ensemble, dans la plus grande transparence possible, sans chercher à nier une vérité inévitablement douloureuse, que l'on peut s'adapter au mieux.


Comment préparer l'avenir ?
Le projet pour l'année suivante doit être évoqué à chaque rencontre et réévalué au cours de l'année scolaire, en tenant compte de:
- la place de l'enfant dans le groupe et ses relations avec les autres élèves;
- son âge;
- ses acquis préscolaires.

Ce projet, peut être:
- un maintien dans une classe de même niveau si on pense que cela lui sera profitable;
- le passage dans la classe de niveau supérieur, en concertation avec l'enseignant de cette classe qui aura participé à une au moins des réunions de bilan;
- un moyen terme entre ces deux solutions: classe à double niveau, décloisonnement entre deux classes selon les périodes de la journée;
- le choix d'une autre pédagogie: CLIS (Classe d'intégration scolaire), ou établissement spécialisé si l'enfant ne tire manifestement aucun bénéfice de cette fréquentation de l'école ordinaire, s'il atteint un âge où le décalage avec les autres élèves risque de le mettre mal à l'aise et, surtout, s'il présente des signes de souffrance.


Conclusion
L'intégration d'un enfant trisomique en école maternelle ne peut pas reposer uniquement sur la bonne volonté des adultes.
Elle n'est pas un but en soi et il faut savoir repérer les enfants pour qui elle peut ne pas être bénéfique.
Elle ne peut réussir que s'il s'établit un réel partenariat entre enseignants, parents et soignants, dans la plus grande clarté possible, en vue du mieuxêtre de l'enfant.


Pour en savoirplus
• Circulaires 2001-144 et 2002-111-112113. Bulletin officiel n° 19, du 09 mai 2002.
• Guide Handiscol. Ministère de l'Éducation nationale, 110 rue de Grenelle Paris.

Circulaire de novembre 1999
« Chaque école, chaque collège, chaque lycée a vocation à accueillir, sans discrimination, les enfants et adolescents handicapés dont la famille demande l'intégration scolaire. Il ne sera dérogé à cette règle générale que si, après une étude détaillée de la situation, des difficultés importantes rendent objectivement cette
intégration impossible ou trop exigeante pour l'élève. »

M.-A Maspoli, CAMSP Versailles

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Les plus jeunes de la classe seraient-ils victimes de problèmes psychiatriques?

 


Date de création : 09 septembre 2003
Depuis 1964, des études conduites en milieu scolaire dans les pays anglo-saxons ont montré que les enfants les plus jeunes d’une classe donnée avaient plus de difficulté à s’adapter aux programmes scolaires et que le taux d’affections mentales étaient plus élevé chez eux.
Deux hypothèses ont été proposées pour expliquer ce phénomène :
1) La théorie « saisonnière » rapporte les problèmes rencontrés à la saison de naissance ou de conception. Les enfants les plus jeunes d’une classe étant nés entre septembre et décembre dans les pays où l’année civile est prise en compte pour l’entrée au cours préparatoire, on peut en effet imaginer qu’une naissance à cette période automnale ou une conception printanière puissent influencer le développement psychique des enfants.
2)L’hypothèse de l’âge relatif attribue la plus mauvaise adaptation des enfants les plus jeunes d’une classe à leur immaturité relative liée simplement à leur âge.
Une étude épidémiologique élégante conduite en Grande Bretagne semble favoriser la deuxième théorie. Robert Goodman et coll. ont en effet étudié deux cohortes d’enfants de 5 à 15 ans en Angleterre et en Ecosse, régions de Grande Bretagne où le mois de naissance n’est pas pris en compte de la même façon pour l’entrée au cours préparatoire. En Angleterre (contrairement à la France) les enfants les plus jeunes dans une classe sont nés entre janvier et mars, tandis qu’en Ecosse, les enfants les plus jeunes à l’entrée au cours préparatoire sont nés entre septembre et février.
Pour ces deux groupes d’enfants, des questionnaires psychopathologiques ont été remplis par les parents, les professeurs et les élèves entre 11 et 15 ans, tandis que les éventuels diagnostics de pathologies psychiatriques étaient relevés sur les dossiers médicaux.
Ce travail a tout d’abord confirmé que les sujets les plus jeunes d’une classe présentent bien des difficultés d’adaptation scolaire, des indices psychopathologiques plus élevés et un risque relatif de troubles psychiatriques augmenté de 14 % par rapport aux plus âgés (IC 95 % : 3 à 25 %) . La comparaison entre les écoliers écossais et anglais a par ailleurs corroboré l’hypothèse de l’âge relatif puisque c’est bien celui-ci qui influence la psychopathologie des enfants et non la saison de naissance ou de conception.
On peut en conclure que les instituteurs, devenus professeurs des écoles, devraient tenir compte dans leur enseignement de l’âge relatif de leurs élèves en adaptant leur pédagogie aux enfants les plus jeunes (en France ceux qui sont nés en automne). Il faut en effet se souvenir qu’une différence de 9 mois ne représente que moins de 5 % de l’âge à la faculté mais près de 20 % au cours préparatoire.
Faut-il également en déduire que faire sauter une classe à un « enfant précoce » soit dangereux pour son bien être psychique ? Probablement pas, puisque dans ce cas la sélection de sujets jeunes pour une classe donnée n’est pas le fait du hasard du calendrier comme c’est le cas en règle générale, mais est réalisée a posteriori en fonction des capacités manifestées par l’enfant dans les classes précédentes.

Anastasia Roublev Goodman R et coll. : « Child psychiatric disorder and relative age within school year : cross sectional survey of large population sample. » Br Med J 2003; 327: 472-5. © Copyright 2003 http://www.jim.fr

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Bien choisir une nounou

 



La naissance de Zoé approche. L'urgence, pour Clarisse, la future maman, est de trouver un mode de garde approprié. Pas question de compter sur les grand-mères,sauf pour un week-end de temps en temps. Alors? Crèche collective ou nounou? Les avantages objectifs sont de peu de poids face aux a priori, aux préférences personnelles. Même si on connaît par coeur les vertus de la crèche, la compétence des puéricultrices, l'attention portée à l'hygiène et à la sécurité, on peut souhaiter pour son jeune enfant une atmosphère plus familiale, des horaires plus souples, et recourir à une nounou, dénommée aujourd'hui assistante maternelle. Il faudra alors s'accoutumer à l'idée de laisser son enfant à la garde d'une étrangère , en déléguer le soin et passer par une période d'adaptation pour admettre qu'après la séparation vienne le temps joyeux des retrouvailles.


Essentiel: la personnalité de l'assistante maternelle«Je ne veux pas qu'à 6 mois ma fille soit perdue au milieu de vingt gamins, ni qu'on me la «renvoie" les jours où elle aura 38° de fièvre », s'insurge Clarisse. Pour de nombreuses mamans, une nounou, c'est d'abord la perspective d'une relation plus personnalisée et plus maternante. II n'empêche que c'est une professionnelle (assurez-vous qu'elle est bien agréée), employée et rémunérée par vous dans le cadre d'un contrat. Cela signifie que vous êtes en droit (sinon en devoir) de vous assurer de l qualité de son accueil. La nounou parfaite n'existe peut-être pas, mais, pour être « suffisamment bonne », elle doit d'abord offrir un logement propre et adapté. La personnalité de l'assistante maternelle déterminera votre choix. Fiez-vous aussi à votre intuition. Qu'elle soit « d'ailleurs » et parle mal le français importe peu. Ce qui compte, c'est son attitude chaleureuse, patiente et gaie. Vous devez imaginer voire enfant dans ses bras et le sentir protégé. Faites connaissance avec son environnement: le mari, les enfants et surtout les autres petits et leurs parents. Une fois le choix opéré, liez-vous par contrat en ayant soin de bien déterminer les horaires, les droits a congé que vous devrez respecter. Ensuite, il sera bon, dans les premiers temps, de revenir à l'improviste, pour voir ce qui se passe en votre absence. « C'est un devoir lorsqu'on a la responsabilité d'un enfant qui ne peut pas s'exprimer. Elle ne prend pas votre place. En choisissant une personne qui vous convient, qui vous « ressemble un peu», vous allez peut-être concevoir une jalousie bien naturelle à l'égard de cette rivale soupçonnée de vous voler les meilleurs moments et jusqu'à l'affection de votre enfant « Sentiment bien légitime, nous dit jean Epstein, psychosociologue, car toute maman a encore à l'esprit le mythe de la "bonne mère"qui s'occupe à temps plein de son enfant.

C'est avec un pincement au cœur que vous découvrirez, par exemple, que julien a fait ses premiers pas chez sa nounou ou qu'il se met à pleurer au moment où vous venez le récupérer. Difficile de ne pas se dire: « Elle a la chance de voir grandir Julien. »Tandis que sa nounou pense:« Elle a la chance de travailler et de voir du monde parce que je m'occupe de Julien à sa place. » Pourtant, aucune femme ne prendra jamais votre place de maman et jamais julien ne vous confondra avec sa nounou. II ne s'en trouvera que mieux si vous entretenez de bons et cordiaux rapports avec elle.Tout est affaire de confiance et de respect

De confiance, parce qu'il faut savoir accepter l'idée qu'une « autre» puisse prendre soin de l'enfant, le suivre dans ses apprentissages, l'éveiller et...s'y attacher. De respect, parce que cette assistante maternelle est chez elle, sur son territoire. Elle a droit au respect de sa vie privée. Beaucoup de rancoeurs viennent des débordements : ne dépassez pas systématiquement les horaires, prévenez toujours en cas d'urgence, ne vous croyez pas tout permis et surtout résistez aux confidences. S'il est tentant et normal de raconter comment l'enfant vit dans sa famille, de citer ses « bons mots », il n'est pas indispensable d'inonder sa nounou sous le poids de vos différends conjugaux ou de vos récriminations professionnelles. Elle n'est pas payée pour « tout» entendre et elle a sa propre vie. En revanche, gardez un quart d'heure à lui consacrer au moment des retrouvailles du soir. Vous ne reprenez pas un objet mais l'enfant à qui elle a prodigué ses soins toute la journée.

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*GPSR : Groupement des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne