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Questions concernant
la dermatologie en pédiatrie

 
 

L'Herpès du visage : qu'est-ce et comment le combattre?

Les verrues: qu'est-ce et comment les combattre?

Les molluscum contagiosum, ces petites verrues qui se multiplient; qu'en penser? que faire?

Les croûtes de lait chez le nourrisson

Le laser en dermatologie : comment ca fonctionne ?

Les taches de naissance les angiomes-plans traités dès 8 mois

Controverse sur les nævus

Dermatite atopique : c'est irritant, mais ce n'est pas grave

Le soleil et son spectre d'action : les UVA, UVB et UVC

Photo protection contre le soleil : comment choisir sa crème ?
Quel indice ? Conseils, etc

Le soleil et ses effets délétères sur la peau

 
 
 
 

Les molluscum contagiosum

 

 

Les molluscum contagiosum (MC) sont liés à une infection par un virus à ADN, du groupe des poxvirus. Ils réalisent des lésions cutanées à type de papules de quelques millimètres de diamètre, lisses, ombiliquées. L’infection est très fréquente et concerne essentiellement l’enfant ; la transmission est inter-humaine stricte. L’infection est habituellement auto-involutive.


Certains situations peuvent être préoccupantes : la présence de très nombreux MC peut être le reflet d’un déficit immunitaire sous-jacent. C’est ce que rappellent S Dave et coll. Ils rapportent l’observation d’une enfant de 4 ans porteuse de très nombreux MC depuis 2 ans. Les lésions étaient disséminées et particulièrement nombreuses sur les paupières, les lèvres et la face dorsale des mains. Les autres anomalies cliniques étaient : la présence d’une candidose buccale, la survenue itérative de diarrhées, la présence d’adénopathies périphériques de petite taille. Les examens paracliniques avaient mis en évidence une hyperleucocytose neutrophile avec 21.800 éléments/ mm3 et une discrète anémie. La sérologie VIH (sida)était négative. L’électrophorèse des protides totaux était normale. Le scanner avait montré un thymus de petite taille pour l’âge. L’évolution a été rapidement fatale dans un tableau infectieux. Dans les antécédents familiaux, on note le décès par cause infectieuse d’un autre enfant à l’âge de 4 ans.
Bien que l’observation ne soit pas très documentée sur les plans immunologique et infectieux, elle a le mérite de rappeler que la présence de très nombreux MC, et surtout sur les paupières, doit faire évoquer un trouble immunitaire sous-jacent. Il faudra rechercher en priorité une infection VIH, mais aussi un déficit immunitaire primitif portant sur l’immunité cellulaire, seule efficace dans la lutte contre les poxvirus. Les auteurs rappellent également que les diagnostics à discuter devant des lésions inhabituelles sont une cryptococcose, une histoplasmose, et une infection à Penicillium marneffei.

En conclusion: si ces lésions sont nombreuses, voyez avec votre pédiatre qui pensera à rechercher un éventuel déficit sur le plan immunitaire.

Mais dans la grande majorité des cas, celà reste bénin et d'évolution favorable (on peut les enlever à la curette ou éventuellement par cure de bains de mer en eau salée)

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Le laser en dermatologie pédiatrique : comment ça marche ?

 

Si les lasers sont entrés dans le domaine de l'utilisation courante au niveau de l'industrie, de la défense nationale ainsi qu'aux niveaux médical et chirurgical, c'est grâce à de nombreux esprits scientifiques.

Cette avancée est le résultat des travaux menés par Albert Einstein qui fut un véritable visionnaire à son époque (1917) et Maiman qui fabriqua en 1960, le premier laser au monde. Le mot laser est un acronyme anglo-saxon, constitué des initiales servant à décrire le principe du laser : << light amplification by stimulated emission of radiation " (amplification de lumière par émission stimulée de radiation). En clair, un laser est une source rayonnant un concentré de lumière.

Notions sur la lumière

La lumière solaire, dite " blanche ", est due à l'amalgame de plusieurs couleurs, comme on le voit quand les rayons du soleil passant à travers les gouttes de pluie, forment un arc-en- ciel sur un écran nuageux : la lumière blanche est décomposée en couleurs fondamentales.

Couleur

Pourquoi la couleur verte est-elle perçue comme telle ? Lorsque le support de cette " couleur " reçoit une lumière blanche, il se produit un phénomène d'absorption et de réflexion. Toutes les couleurs fondamentales de la lumière blanche sont absorbées à l'exception de la couleur verte qui, réfléchie, deviendra alors perceptible. Cela revient à dire que toutes les longueurs d'onde constituant le spectre solaire auront été absorbées sauf celles comprises entre 0,511 et 0,572 microns, responsables de la couleur verte. Dans le cas de la couleur perçue comme blanche, cela signifie que l'ensemble des longueurs d'onde constituant la lumière visible est réfléchie par le support (aucune n'étant absorbée). Inversement, la couleur noire traduit l'absorption intégrale de toute la lumière visible (0,405 micron à 0,710 micron). Ainsi, toute couleur correspond à une longueur d'onde qui lui est propre.

Mais qu est ce que la lumière ?

C'est une forme d'énergie qui est véhiculée à l'échelon microscopique par des " grains de lumière >> ou photons. Ces photons sont émis à partir d'un atome, et peuvent osciller selon des longueurs d'onde très variables. Bohr et de Broglie vont nous aider à comprendre ce phénomène.

Lorsqu'on considère un atome << X " dans lequel gravitent " Y " électrons, ceux-ci circulent autour du noyau sur des orbites qui leur sont propres et stables. A ces orbites correspondent des énergies particulières. Lorsqu'un de ces électrons va changer d'orbite, il va en même temps acquérir ou céder de l'énergie. Quoiqu'il en soit, au bout d'un certain laps de temps, il retournera obligatoirement sur son orbite d'origine en restituant ou en récupérant l'énergie mise en jeu au départ. Cette énergie est matérialisée sous forme de photons.

Comment obtient-on un faisceau laser ?

A partir d'atomes particuliers et sélectionnés, contenus soit dans un mélange gazeux, soit dans un milieu solide. Ce solide ou ce gaz sont compris dans une chambre (milieu ou source), elle-même située entre deux miroirs (cavité résonante). La source sera excitée par un phénomène de pompage (décharge électrique, flash lumineux) qui va assurer ce que l'on appelle l'inversion de la population. C'est à-dire que les atomes actifs du milieu vont absorber l'énergie délivrée par la décharge électrique ou l'éclair lumineux, en portant certains de leurs électrons sur une orbite plus éloignée du noyau qu'à l'état basal. Cette étape est instable et les électrons une fois excités, vont spontanément réintégrer leur orbite d'origine en émettant un photon. Ces photons vont commencer à circuler dans le milieu, réfléchis aux deux extrémités par les miroirs. Ces deux miroirs forment une cavité de résonance. L'un des deux miroirs est totalement réfléchissant alors que l'autre ne l'est que partiellement pour permettre aux photons de sortir de la cavité lorsqu'ils lui auront fourni un faisceau d'une intensité suffisante. Ces photons une fois libérés, vont en un mouvement incessant de va-et-vient engendrer la libération d'autres photons par les électrons qui n'auront pas encore réintégré leur orbite primitive. Il se produit un << phénomène en cascade >>, qui au bout d'un laps de temps va aboutir à l'intérieur de la cavité de résonance à une " surpopulation >> de photons qui posséderont tous la même phase, et la même direction. Ainsi est obtenue une véritable amplification de la lumière. Le faisceau ainsi obtenu en sortie de source, possède quatre propriétés fondamentales, à savoir :

- l'unidirectionalité (à la différence d'une lampe à incandescence, qui, elle, est multidirectionnelle);

- le monochromatisme (alors que la même lampe à incandescence procure une lumière constituée de plusieurs longueurs d'onde différentes);

- une cohérence spatiale et temporelle (les caractéristiques du faisceau restant identiques au même moment, mais en deux points différents, et en un même point, mais à deux instants différents);

- la puissance

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Les taches de naissance les angiomes-plans traités dès 8 mois

 

On appelle taches de naissance des malformations congénitales de différentes structures de la peau (épidermique d'un ou plusieurs contingents cellulaires ou dermiques) pouvant être présentes à la naissance ou d'apparition plus ou moins retardée, habituellement avant l'âge de 25 ans. Nous exclurons de notre propos les malformations artério-veineuses profondes qui relèvent de la chirurgie.

Les taches vasculaires

Les angiomes plans. Ce sont des malformations des capillaires, du derme superficiel et moyen. IL s'agit d'angiomes matures, qui ne régressent pas avec l'âge. Ces taches, appelées communément << taches de vin ", peuvent affecter n'importe quelle zone du corps. Et, sur le visage, quand elles sont situées au niveau de la sphère ORL, ont souvent un contingent muqueux. Les angiomes plans de l'enfance peuvent être traités à partir de l'âge de 8 mois, en toute sécurité et, en dehors de certaines zones périorificielles du visage, sans anesthésie générale. Six à huit séances sont la norme pour obtenir un résultat optimal, c'est-à-dire un éclaircissement qui soit partiel ou complet mais stable dans le temps. Le laser le plus couramment utilisé est le laser à colorant pulsé; celui-ci produit un purpura durant une dizaine de jours sur le visage, et durant 20 à 30 jours sur les membres inférieurs. Ce purpura réversible laisse place à l'éclaircissement. La lampe flash pulsée semble aujourd'hui un bon challenger du colt.

En résumé, les angiomes plans traités dans les années 19S0 seulement avec le laser argon puis, dans les années 1990, avec les scanners de laser continu peuvent être aujourd'hui traités dès l'enfance pour le bien-être des jeunes patients. Dans certains cas, les angiomes plans sont associés à des malformations angiomateuses intracérébrales. C'est le cas en particulier des angiomes situés dans le territoire du VI. De même, les angiomes plans péri-orbitaires nécessitent de façon systématique, dès le plus jeune âge, une exploration par écho-Doppler, et éventuellement un scanner et une angiographie associés à un fond d'œil devront être répétés car une malformation angiomateuse type Sturge-Weber-Krabbe peut se révéler plus tardivement dans l'enfance.

Les hémangiomes tubéreux immatures. Avec une prévalence d'environ 3 pour 100 naissances, ils siègent dans diverses zones du corps. Ils peuvent même être associés à un contingent profond. Quand ces hémangiomes sont immatures, ils sont habituellement régressifs et c'est la raison pour laquelle, dan des zones qui ne présentent pas de risque d compression, pour les tissus nobles ou pou la croissance de tissus nobles, il est habituel de les observer décroître sur plusieurs année (3 à 7 ans).

Ils évoluent en deux étapes, une phase progressive où ils augmentent de taille et peu vent se compliquer. Toutefois, ces complications rares nécessitent d'être traitée lorsqu'elles sont présentes et peuvent être type de nécrose, surinfection, hémorragie o augmentation rapide de leur volume. De soins locaux associés éventuellement à d'infiltrations de corticoïdes voire à des traitements de corticothérapie par voie générale peuvent être indispensables pour stoppe l'évolution d'un hémangiome tubéreux immature situé dans une zone à risque (zone palpébrale par exemple). La plupart du temps ils augmentent en taille depuis leur apparition (habituellement entre le 1er et le 2e mois) puis se stabilisent entre le 10e et le 14e mois pour régresser en teinte et en volume sur plu sieurs mois, voire des années. S'ils ont été très enflammés, s'ils ont présenté des complications ou si la peau a été altérée en surface, ils laissent des petites cicatrices séquellaires sans comparaison avec la lésion de départ.

Le laser peut être utile durant la phase progressive afin de limiter leur extension. On utilise les lasers End YAG, et lorsqu'ils sont préparais les lasers à colorant pulsé. L'hémangiome tubéreux immature reste une urgence car le plus souvent apparaît une petite zone de vasoconstriction ou de vasodilatation, insignifiante aux alentours de la naissance, et un seul point d'impact de laser à titre de test thérapeutique pourrait éviter une évolution qui, si elle se fait vers l'hémangiome, demandera plusieurs années avant de voir une régression partielle ou totale.

Les taches pigmentaires

Les taches café au lait. Elles sont brunes, habituellement non pileuses, et peuvent être situées dans toute zone du corps et peuvent foncer lors d'une stimulation UV ou solaire. Ainsi, le contraste s'accentue. La demande de traitement des taches café au lait porte habituellement sur celles situées sur le visage. Les lasers utilisés sont le Q-switched YAG ou Q-switched Ruby. En deux à trois séances espacées de 4 à 6 mois, on obtient des résultats très satisfaisants. Il est habituel de pratiquer des tests et d'attendre environ 6 mois afin qu'il n'y ait pas de récidive. Dans ces conditions, le traitement total pourra être effectué. Les tâches café au lait qui répondent le mieux au traitement sont celles dont les bords ont un aspect déchiqueté.

Les nævus d Ota : Décrits par Ota en 1935, ils correspondent à une tache mélanique foncée du visage. Habituellement unilatérale, elle a été observée au début chez les Asiatiques, puis également auprès des populations du pourtour méditerranéen. Le traitement fera appel aux lasers Q-switched YAG 1064 ou Qswitched Ruby. Quatre à huit séances à des énergies très élevées à des intervalles de temps de 6 mois permettront en 4 à 5 ans d'obtenir un résultat qui peut être total, et reste variable selon les patients.

Les hamartomes de Becker. Il s'agit de taches pigmentées le plus souvent étendues et parfois pileuses du thorax. L'harmatome de la gaine folliculaire mais aussi des mélanocytes répondent de façon très inégale et très irrégulière aux lasers Q-switched YAG et Q-switched Ruby. Aussi, un test est-il indispensable avant d'engager le patient dans le traitement. Le nombre de séances est de 2 à 3, avec un intervalle de 6 mois, afin d'observer certaines récurrences. L'hamartome de Becker peut s'associer à des malformations thoraciques (agénésie costale).

Les tumeurs épidermiques et annexielles

Les hamartomes verruqueux. Ils sont constitués d'une hyperkératose de surface, qui plonge plus ou moins profondément dans le derme. Lorsque les hamartomes sont étendus, notamment sur le thorax ou les membres inférieurs, le laser peut être utile s'ils ne sont pas trop profonds. Les lasers utilisés sont l'erbium ou le C02, qui entraînent une vaporisation de la lésion, riche en eau et particulièrement absorbée par le laser. Lorsqu'ils sont trop profonds, ils peuvent récidiver lors de la vaporisation ou le traitement est incomplet en raison du risque cicatriciel.

Les hamartomes comédoniens ou pilosebacés. IL s'agit d'hyperplasie congénitale des glandes sébacées ou de la gaine pilaire. Ceux-ci forment des lésions en relief qui peuvent être situées dans différentes zones du corps. De la même manière, l'évaluation de la profondeur permet de jauger le risque cicatriciel d'une vaporisation avec les lasers épidermiques. Une séance suffit pour traiter sous anesthésie locale en cas de petites surfaces ou générale si les surfaces sont plus étendues.

En résumé

Les tâches de naissance ont bénéficié de l'évolution des lasers en dermatologie. Lorsque c'est l'adulte qui est demandeur, il faut évaluer le retentissement sur l'image corporelle d'une tâche de naissance afin que l'amélioration puisse être vécue comme telle dans les impressions subjectives du patient

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Controverse sur les nævus

 

Les nævus congénitaux, notamment lorsqu'ils sont géants, pileux, posent un problème esthétique grave. Dans 3 à 6 % des cas, ils peuvent dégénérer et engagent les patients, lorsque les traitements sont chirurgicaux, à payer des rançons cicatricielles parfois très lourdes~ De plus en plus d'équipes internationales utilisent des lasers pigmentaires pour traiter et éclaircir les nævus congénitaux. Ces traitements restent encore controversés dans divers pays européens. Leurs détracteurs opposent le risque hypothétique d'une dégénérescence induite par le laser.

Cela n'a jamais été démontre. Par ailleurs, les mélanomes malins achromiques existent et ce n'est pas le contingent pigmentaire qui explique le risque de dégénérescence. Enfin, les nævus nævocellulaires acquis méritent aujourd'hui d'être surveillés et seront excisés lorsqu'il existe un cas de nævus atypique; Ils ne devront en aucune façon étre traites par le laser.

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Les croûtes de lait du nourrisson

 

Les croûtes de lait sont au bété ce que les pellicules sont à l'adulte. De fait, elles ont le même agent causal, un champignon répondant au doux nom Pityrosporum ovale. Il se développe sur un terrain particulier, l'hyperséborrhée (peau qui secréte beaucoup de sébum) d'où le nom scientifique de cette affection cutanée, la dermite séborrhéique.
Dans les premiers mois, cette inflammation se caractérise par l'apparition de "croûtes de lait" surtout sur le cuir chevelu, dans la région de la fontanelle antérieure. Ce sont des squames blanches et molles qui deviennent épaisses et jaunâtres, d'où l'expression "croûtes de lait" qui, rassurez-vous, n'ont rien à voir avec la consommation de lait.
La prévention de ces symptômes bénins réside dans le nettoyage quotidien du cuir chevelu avec des shampooings adaptés aux enfants (base lavante extra-douce), prenant en compte la fragilité
du cheveu du petit nourrisson et l'irritabilité du cuir chevelu. Appliquez le shampooing en faisant mousser, sans trop frotter pour ne pas irriter. Ne grattez pas les croûtes, cela pourrait entraîner une surinfection par des bactéries. Si vraiment les squames sont disgracieuses, vous pouvez masser doucement le cuir chevelu avec de l'huile pour béhé ou de la vaseline, une à deux heures avant le bain. N'ayez aucune crainte de masser cette zone, même si elle est molle (fontanelle), le cerveau de bébé, situé en dessous, ne risque rien. Les symptômes évoluent sur plusieurs mois, et disparaissent généralement vers l'âge de 2 ans.


Parfois, le pédiatre peut être amené à prescrire une crème décapante. N'hésitez pas à le consulter si vous remarquez l'apparition de boutons ou d'inflammation (zones rouges sous les croûtes) ou s'il n'y a pas d'amélioration après quelques semaines.

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Dermatite atopique : c'est irritant, mais ce n'est pas grave

 

La dermatite atopique, ou eczéma de l'enfant et du nourrisson, n'est pas une maladie grave.

Plus fréquente chez l'enfant que chez l'adulte, la dermatite atopique touche près de 10 % des enfants de moins de 10 ans. Elle est généralement d'origine génétique et se développe sur un terrain familial prédisposé.

Tout simplement la peau de l'atopique ne joue plus son rôle de protection face à l'environnement et aux agressions extérieures.

Véritable passoire, elle subit de plein fouet toutes les petites agressions naturelles et habituellement non dangereuses de l'environnement : poussière, pollens, poils d'animaux, variations brutales de température, certains produits cosmétiques, différents textiles, etc.

Hyperperméable, irritable et sèche, la peau de l'atopique est particulièrement sujette à la surinfection. C'est une peau accueillante pour les microbes.

La porte aux poussées périodiques d'eczéma est grande ouverte !

Vous pourrez améliorer considérablement le confort de votre enfant atopique en agissant en permanence avec des soins préventifs simples et efficaces afin de réduire l'intensité, la durée et le nombre de poussées d'eczéma.

N'en faites pas une maladie...
Ce n'en est pas vraiment une.

C'est une affection qu'il faut apprendre à gérer rationnellement.
Au fil du temps, vous comprendrez les liens de causes à effets, vous saurez faire la différence entre une peau sans lésions qui nécessite des soins préventifs quotidiens et une peau en crise qui exige des soins particuliers pour éviter tout risque de complications.

Pour permettre à votre enfant de vivre sereinement son eczéma, il ne faut, ni le traiter en malade, ni en faire le chouchou de la famille. Agissez avec lui comme avec ses frères et sœurs. Contentez-vous de créer autour de lui un climat de calme, de douceur et de confiance.

N'oubliez jamais que l'enfant est une véritable "éponge" qui absorbe et ressent tous les stress, tous les énervements, toutes les angoisses de ses parents.

En aucun cas, il ne doit se sentir exclu. Pour cela, vous serez peut-être obligé de faire une "campagne d'explication" et de rappeler à votre entourage que la dermatite atopique est une affection bénigne nullement contagieuse.

Après une période variable d'évolution, la dermatite atopique guérit et disparaît dans la plupart des cas, spontanément, avant la puberté. Elle ne laisse aucune cicatrice si elle a été correctement traitée.

Traitez-la par la douceur

Quelques conseils de prévention à suivre
entre deux poussées d'eczéma.

La meilleure façon de soigner la dermatite atopique, c'est d'agir en permanence de manière préventive, en restaurant la fonction protectrice de la peau et en luttant contre les microbes. La peau de l'atopique étant hyperréactive, choisissez des produits rigoureusement hypoallergéniques et sans parfum.

Le premier geste de soin fondamental consiste en une hygiène cutanée douce et quotidienne.

Un bain quotidien de 5 à 10 minutes en eau tiède, est un moment de détente pour l'enfant. C'est aussi un moment idéal pour éliminer les squames (foyer à microbes) et les microbes présents (Staphylocoque doré) à la surface de la peau.

Oubliez définitivement les savons ordinaires : ils sont irritants et dessèchent l'épiderme.

Utilisez plutôt des produits sans savon, enrichis en agents surgraissants afin de ne pas altérer le film protecteur hydrolipidique. Utilisez des produits d'hygiène spécifiques pour l'atopique contenant des agents antiseptiques doux comme le cuivre et le zinc.

A la sortie du bain, pour sécher la peau de l'enfant, tamponnez-la doucement, sans jamais frotter, avec une serviette en coton de préférence.

Après le bain, c'est le moment de restaurer la fonction barrière de la peau. Utilisez des crèmes émollientes riches en acide gamma-linolénique (acide gras essentiel). N'hésitez pas à enduire généreusement le corps de l'enfant de la tête aux pieds, en choisissant des émulsions grasses qui apportent un plus grand confort.

Quelques conseils de soins à suivre
pendant les périodes de crise.

Pendant une poussée, la première règle à observer est de suivre scrupuleusement les prescriptions de votre médecin traitant, sans prendre d'initiative personnelle.

En cas de doute ou de difficulté, n'hésitez pas à le contacter. Le climat de confiance qui va s'instaurer entre vous et votre dermatologue (ou votre pédiatre) est très important. Il va permettre à votre médecin de mieux connaître les spécificités de la dermatite de votre chérubin, donc de mieux la soigner, car chaque enfant est un cas particulier.

La peau tire, les premières rougeurs et les démangeaisons annonciatrices de crises apparaissent ?... Il faut agir tout de suite afin d'enrayer les poussées.

Qui dit démangeaisons, dit grattage. Qui dit graHage, dit lésions et donc aggravation. N'hésitez pas, appliquez sans attendre la crème dermo-apaisante que votre dermatologue vous a prescrit. Elle soulagera rapidement.

Appliquez, sur les zones concernées, des crèmes aseptisantes riches en cuivre et en zinc, afin de lutter contre la surinfection.

Vous pouvez également utiliser, en pulvérisation, une eau thermale apaisante, notamment sur le visage. Choisissez de préférence une eau isotonique, elle respecte l'équilibre physiologique de la peau et ne provoque pas de tiraillement.


Les petits "trucs" à connaître et les erreurs à éviter pour ne pas réveiller un eczéma qui dort :

Bain fréquent mais de courte durée.

Eau du bain. Peau desséchée craint l'eau chaude : la température de l'eau doit être voisine de 35°C.

Bains moussants et sels de bain. A éviter. Leur pouvoir décapant à un effet irritant sur l'épiderme.

Huiles dermatologiques ou amidon de blé. A ajouter, au choix, dans l'eau du bain pour l'adoucir, surtout quand l'eau est calcaire.

Vêtements. Oublier les textiles rêches et rugueux. Ils grattent... et il n'y a rien à gagner au grattage.

Vêtements toujours. A essayer les textiles synthétiques : ils sont parfois bien tolérés et en plus ils sont faciles à laver.

Laine et plumes. A bannir : les pulls en laine, les duvets. Pas de plume pour votre "petit canard" si vous tenez à sa peau !

Coton. Naturellement doux, peu irritant, c'est le tissu idéal pour les peaux atopiques. A prélérer à tout autre tissu pour les serviettes, les peignoirs de bain et les vêtements de corps.

Tétines. Préférez les tétines en silicone aux tétines en caoutchouc qui contiennent du latex.

Chaussures. Pour la même raison, évitez les chaussures en caoutchouc ou en plastique. Choisissez-les en cuir ou en toile.

Lessive. Méfiance. Contrairement à une idée reçue, il ne faut pas surdoser vos lessives. Elles contiennent des agents favorisant les irritations épidermiques. Avec une lessive surdosée, les vêtements de votre enfant ne seront pas plus propres.

Lessive toujours. Pour les petits lavages à la main, la lessive liquide est préférable aux pains ou aux copeaux de savon. Ils ne se dissolvent pas toujours très bien.

Rinçage. Très important, n'hésitez pas à effectuer deux cycles par lessive.

Eau de Javel. C'est un produit irritant. Evitez de l'utiliser pour le lavage des vêtements.

Assouplissants. A proscrire absolument. Ils adoucissent peut-être le linge mais ils irritent la peau.

Repassage. Indispensable, il désinfecte et assouplit le linge.

Plumeau, balai. Très néfastes : ils brassent de l'air et déplacent la poussière. Pour le ménage, rien ne remplace l'aspirateur.

Acariens. Ils s'incrustent dans les moquettes et les doubles rideaux. N'hésitez pas à les pourchasser avec l'aspirateur le plus fréquemment possible.

Chauffage. En hiver, il risque de dessécher l'atmosphère des pièces. Pensez à installer des humidificateurs.

Désodorisants. A utiliser avec circonspection. A proscrire s'ils sont parfumés. En revanche, I'utilisation d'un purificateur d'atmosphère est recommandée.

Soleil. Grâce aux UVB, il peut avoir des effets bénéfiques sur la peau. A condition de ne pas en abuser bien sûr.

Alimentation. Bien qu'aucun aliment ne soit formellement interdit, certains sont plus porteurs de risques que d'autres. A vous de les repérer, d'en parler avec votre médecin et de voir éventuellement à supprimer ceux qui provoquent des crises.

Fruits défendus. Kiwis, mangues, papayes, fruits de la passion, châtaignes, cacahuètes, pistaches, noisettes,... La plupart des fruits exotiques et des fruits à coque sont déconseillés. Certains sujets les tolèrent, d'autres ne peuvent pas les supporter.

Animaux. Il n'y a pas de règle. Leur présence est psychologiquement bénéfique si elle est physiologiquement acceptée. En tous cas, veillez à la propreté des lieux fréquentés par le petit compagnon de l'enfant.

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Le soleil et son spectre d'action

 

Quelles différences y a-t-il entre les UVA,
les UVB et les UVC ?

Le soleil émet un ensemble de rayonnements lumineux qui atteignent la surface de la terre : les ultraviolets (UV), le visible et l'infrarouge (IR). Les UV dans leur ensemble ne dépassent pas 5 % de l'énergie totale, mais leur impact sur les molécules organiques est très important et cela induit des réponses physiologiques considérables dans tous les domaines du vivant. Les UVA, les UVB et les UVC sont caractérisés par des plages de longueurs d'ondes différentes.

L'énergie de chaque rayonnement dépend de sa source lumineuse (le soleil par exemple) et du milieu dans lequel il se propage (l'atmosphère terrestre si la source est le soleil).

En règle générale, on peut dire que plus la longueur d'onde d'un rayonnement est petite, plus son énergie relative est importante et moins il pénètre dans les milieux où il se propage.

Les UVC correspondent à la fraction des UV qui ne se transmet que dans l'air. Ce sont les rayonnements dont les longueurs d'ondes sont les plus courtes (190 à 290 nm), ils sont donc extrêmement énergétiques. Cette énergie leur confère un pouvoir d'altération considérable sur les molécules biologiques, ils sont d'ailleurs utilisés pour leur activité germicide dans les hôpitaux. Une de leurs cibles étant l'ADN, ils possèdent un potentiel cancérigène très important. Si la totalité des UVC générés par le soleil atteignait la surface de la terre, la toxicité qu'ils engendreraient serait telle que la vie serait impossible.

Heureusement la fraction des UVC qui rejoint la surface de la terre est minime, puisque dès leur arrivée dans l'atmosphère, il se produit avec l'ozone une réaction photochimique; ainsi la quasi-totalité de l'énergie des UVC est absorbée et il y a libération d'oxygène.

Finalement l 'infime fraction des UVC qui aboutit sur la peau est arrêtée par l'épiderme (couche superficielle de la peau)

Les UVB correspondent à la traction des UV qui se transmet dans le quartz mais pas dans le verre. Leur plage de longueurs d'ondes va de 290 à 320 nm. Ils représentent 2 % de la partie UV qui atteint la surface de la terre et ils sont très énergétiques. Ils pénètrent partiellement la peau et l O à 20 % atteignent le derme (couche située sous l'épiderme)

Les UVB sont responsables de l'érythème solaire (coup de soleil) qui a son maximum d'intensité 24 heures après l'exposition. Cette réaction stimule le processus de mélanogénèse de la peau à l'origine de la pigmentation retardée, processus attribué aussi en grande partie aux UVA. Leur forte énergie peut provoquer la nécrose des cellules de l'épiderme. Ces cellules endommagées portent le nom de sunburn cells et libèrent des médiateurs chimiques qui contribuent aux manifestations inflammatoires du coup de soleil.

L'importante énergie des UVB leur permet aussi de générer des désordres moléculaires (altération de certaines liaisons de l'ADN et des protéines) qui à long terme, et s'ils se renouvellent, saturent le système de réparation de 1'ADN. Cela entraîne des "erreurs" dans le génome des cellules atteintes, qui sont à l'origine de cancers cutanés; c'est pour cela que l'on parle de toxicité directe pour les UVB.

Les UVA traversent le verre. Leurs longueurs d'ondes sont comprises entre 320 et 400 nm (on différencie les UVA courts - ou WA 2 - entre 320 et 340 nm, des WA longs - ou UVA 1 - entre 340 et 400 nm). Parmi les UV qui atteignent la terre, 98 % sont des UVA. Moins énergétiques que les UVB, ils ont donc un plus grand pouvoir de pénétration dans la peau et 20 à 30 % atteignent le derme moyen.

Les UVA sont à l'origine du "phénomène de Meirowski", coloration gris-brun visible tout de suite après une longue exposition et s'atténuant progressivement en quelques heures. Cette manifestation ne semble pas avoir d'incidence nocive sur la physiologie cutanée et certains pensent même qu'elle est partie prenante dans la protection solaire, en revanche, elle révèle une exposition importante.

Les UVA stimulent également la synthèse de la mélanine : c'est le "brouzage UVA" ou pigmentation retardée Les UVA occasionnent difficilement des érythèmes cutanés, pour cela des doses importantes sont requises (20 à 50 J/cm2). Ainsi les doses d'UVA nécessaires pour provoquer le même érythème que celui causé naturellement par les UVB doivent être mille fois supérieures à celles nécessaires avec des UVB. Elles n'existent qu'à l'état artificiel dans les cabines de bronzage, c'est pourquoi le temps d'exposition dans ces cabines doit être impérativement limité. Les UVA n'ont pas de toxicité directe, mais leur rayonnement génère la formation de radicaux libres, ce qui leur confrère une "toxicité indirecte" et leur attribue également des propriétés cancérigènes.

Pourquoi faut-il aussi protéger la peau des UVA ?

On connaît à présent assez bien les effets des WB. La peau exposée au rayonnement solaire sans photo protecteur contracte rapidement un coup de soleil qui entraîne une inflammation (érythème) se manifestant par des rougeurs et des douleurs. Ces érythèmes sont bien engendrés par les UVB et non par les UVA. Pour cette raison, les UVA n'ayant pas d'effets nocifs visibles à court terme ont été longtemps considérés comme inoffensifs.

Cependant leur action est sournoise, résultant d'atteintes cellulaires canulées au fil des expositions. En effet, bien que les UVB soient les principaux responsables des cancers cutanés, les UVA ont également une contribution à ce type d'atteinte. Ils sont à l'origine de la production de radicaux libres, molécules extrêmement réactives de courte durée de vie, qui amorcent des réactions en chaînes altérant 1'ADN, les protéines et les lipides et qui par conséquent génèrent des cellules cancéreuses. L'incidence des WA dans certaines tumeurs épidermiques (carcinome épileptoïde) a été clairement établie. Les UVA sont également considérés comme un facteur favorisant le risque de mélanomes.

Les altérations moléculaires induites par les UVA sont également à l'origine du vieillissement prématuré de la peau et particulièrement des structures du derme. Le rapport collagène soluble/collagène insoluble diminue au point de faire varier les propriétés mécaniques de la peau (élasticité, épaisseur...). Lorsque ces modifications cutanées sont accompagnées d'un amincissement de l'épiderme, de l'apparition de rides et de taches pigmentaires, l'ensemble de ces changements est regroupé sous la dénomination d'élastose solaire.

Lorsque la peau est protégée par une photo protecteur couvrant essentiellement le spectre UVB (290-320 nm), on supporte une exposition solaire d'autant plus longue que le risque du coup de soleil qui constituait un signal d'alarme n'existe plus. Dans la plupart des cas, plus l'indice de protection UVB est élevé, plus le sujet reste exposé longtemps, augmentant la dose d'UVA reçue par la peau. Il est donc d'autant plus nécessaire de protéger sa peau contre les UVA qu'on la protège très fortement contre les UVB (les photo protecteurs indiquant un coefficient de protection - SPF - supérieur à 25 ne peuvent atteindre cet indice que s'ils possèdent une photo protection contre 1'WA).

Enfin, le rôle important des UVA a été démontré dans le déclenchement de la Lucite Estivale Bénigne ou LEB, photodermatose caractérisée par des réactions de type allergique dont l'agent n'a pas été clairement identifié, le rayonnement UVA pouvant agir comme déclencheur, UVB comme potentialisateur. En effet une photo protection topique à forte couverture UVA a permis de diminuer les manifestations de la LEB, mais le produit avait aussi une forte couverture UVB..

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Photo protection de la peau : quand ? Comment ? Quelles crèmes pour se protéger du soleil ?

 

Le spectre UV est divisé artificiellement en trois parties, 1'UVC (270-290 nm) qui n'atteint pas la surface de la terre, 1'UVB (290-320 nm) et l'UVA (320-400 nm), dont on distingue 1'UVA de forte énergie, UVA court ou UVA-2 (320-340 nm) et 1'UVA de faible énergie, UVA long ou UVA1 (340-400 nm). Les UVB, mais aussi les UVA, sont responsables d'effets aigus et chroniques après absorption par la peau : coup de soleil, photoimmuno-suppression, photocarcinogenèse et photovieillissement.

Enfant, soleil et mélanome de l'adulte : relation de cause à effet

La survenue de mélanomes chez l'adulte semble liée en grande partie à la qualité de l'exposition solaire durant l'enfance. En effet, leur développement est dû à des facteurs constitutionnels et environnementaux :

Les facteurs constitutionnels. Il s'agit essentiellement :
- d'une peau claire (coups de soleil et difficulté d'obtenir un bronzage),
- d'une tendance à développer des nævus nævocellulaires multiples (communs et atypiques),
- d'une tendance au développement de taches de rousseur.

Les facteurs environnementaux

Il existe de nombreuses études épidémiologiques associant mélanomes et qualité de l'exposition solaire avant 15 ans :

- la plupart des auteurs suggèrent que de fortes expositions solaires, particulièrement durant l'enfance, et surtout s'il existe des coups de soleil importants (dont on se souvient pendant plusieurs annonces), sont associées avec une augmentation du risque de survenue de mélanome à l'âge adulte,

- les expositions brutales et intenses, qui correspondent aux vacances d'été, sont associées plus fréquemment aux mélanomes que les expositions continues,

- les études sur les migrations de population montrent que le risque de mélanome est plus faible chez les personnes qui migrent dans les climats chauds après l'enfance et l'adolescence que chez celles qui sont nées dans ces régions, et donc fortement exposées jusqu'à l'adolescence.

Les UVB, mais aussi les UVA, sont impliqués dans la survenue des mélanomes

Bien qu'il n'existe pas de modèle expérimental dans la physiopathologie du mélanome, R.S. Setlow [2] a réussi à induire des mélanomes chez un modèle de poisson et a trouvé qu'à 365 nm (UVA longs) il existait un pic de carcinogenèse. Il est donc indispensable d'apporter une protection efficace et homogène de tout le spectre UV.

Une protection solaire indispensable

La survenue de mélanomes chez l'adulte étant en partie due à des expositions brutales dans l'enfance, la protection solaire est indispensable dès le plus jeune âge.

Elle doit reposer sur quatre piliers :
- exposition modérée,
- protections vestimentaire et oculaire,
- application de produits antisolaires efficaces,
- protection interne, si photosensibilité.

1. - Des expositions solaires modérées doivent être adaptées au phototype et au type d'ensoleillement

Le phototype :

Il faut évaluer la sensibilité au soleil (phototype) des enfants et des adolescents (tableau 1). Un sujet à peau claire, par exemple, n'aura jamais de bronzage protecteur. Sous l'action des UV, il fabrique préférentiellement un pigment rouge qui non seulement ne protège pas, mais libère des radicaux libres ~ toxiques pour la peau, et notamment l'ADN.

Le type d'ensoleillement :

La qualité du rayonnement sur la surface de la terre n'est pas constante. L'intensité des UV est d'autant plus importante que :

- l'on s'approche de l'équateur et que l'altitude augmente : à 1500 m, il existe 20 % d'UVB de plus qu'au niveau de la mer,

- l'on s'expose entre 12 et 16 heures légales (10 et 14 heures solaires); 50 % de l'énergie UV journalière est délivrée pendant cette période,

- la réflexion du sol augmente; elle est de 10 % pour l'eau de mer, de 15 à 25 % pour le sable et de 50 à 85 % pour la neige.

L'index UV :

De même qu'il existe une échelle pour définir la force du vent, il existe une échelle pour déterminer la force du rayonnement solaire, l'index UV. Evalué de 1 à 15,il permet d'évaluer le risque de coup de soleil et de choisir une photo protection adaptée. Ainsi, à 14 heures fin juin sur la Côte d'Azur, l'index UV est de 9, ce qui correspond pour une peau claire à la survenue d'un coup de soleil en 15 minutes. Ces informations sont diffusées en été par la "Météo solaire".

2. - La photo protection externe par les produits antisolaires

Un produit antisolaire contient des substances actives, les filtres solaires et écrans minéraux, compris dans un excipient permettant une application adaptée à la peau du sujet.

Les filtres solaires et écrans minéraux : un savant mélange pour couvrir tout l'ultraviolet

- Les filtres solaires sont des molécules qui agissent par absorption d'une partie du rayonnement ultraviolet. Ils n'absorbent pas tous la même proportion d'UV (tableau 111), certains étant surtout actifs dans 1'UVB et d'autres surtout dans 1'UVA. Le Tinosorb M permet une absorption équivalente dans les UVB et les UVA.

- Les écrans minéraux sont des substances inertes de très petite taille qui agissent par réflexion, diffraction et absorption. Deux molécules sont utilisées dans les produits antisolaires, le dioxyde de titane (TiO2) ultra fin, et l'oxyde de zinc (ZnO) microfin. Ils protègent des UVB et des UVA, mais le ZnO apporte une meilleure protection dans l'UVA.

Ainsi, pour obtenir une bonne protection, un produit antisolaire contiendra un mélange de filtres et d'écrans minéraux. Pour certaines indications, il ne contiendra que des écrans minéraux, mais il sera moins cosmétique : il faut de hautes concentrations en écrans et le produit fini sera souvent "coloré" et plus difficile à étaler.

Par quels critères est défini un produit antisolaire ?

Un produit antisolaire peut être défini par 4 propriétés, son facteur de protection solaire [3], son facteur de protection UVA, sa photo stabilité et sa résistance à l'eau et à la sueur.

- Le facteur de protection solaire (SPF ou "Sun Protection Factor"). Par définition, c'est le rapport entre la durée minimale qu'il faut pour obtenir un coup de soleil avec le produit antisonore et celle sans produit. Par exemple, pour un SPF 20, il faudrait une exposition 20 fois plus importante pour avoir un coup de soleil que sans protection. Selon les produits, il peut varier de 2 à 100. C'est la seule mesure à être reconnue par la plupart des pays.

- Le facteur de protection UVA (FPA). Sa valeur peut être calculée in vitro ou in vivo. In vivo, on utilise surtout la "pigmentation immédiate" ou "hâle du soir". Cette pigmentation a été divisée en 2 types et seule la pigmentation immédiate persistante (persistent pigmentation darkening ou PPD des Anglo-Saxons) parait la plus fiable [4].

- La résistance à l'eau. Le SPF et le FPA mesurés avant et après plusieurs bains doivent rester proches.

- La résistance à la sueur. On parle de résistance à la sueur lorsque les SPF et FPA calculés sont proches avant et après une sudation maintenue pendant 30 minutes.

Les erreurs à ne pas commettre ou comment bien prescrire un produit anti-solaire ?

Ce n'est pas la photo protection idéale qui serait apportée par les vêtements. Elle ne doit pas, chez le sujet normal, être trop élevée et par delà conduire à rechercher une surexposition (tableau IV).

- Choisir le bon SPF (" Sun Protection Factor" ou facteur de protection solaire). Le SPF chez le sujet normal doit être compris entre 15 et 30-40 au début, pouvant être baissé de moitié chez le sujet à peau mate lorsque le bronzage est obtenu. Chez un sujet à peau claire, sans capacité de protection contre 1'W, il ne faut pas diminuer tout au long de la durée de l'exposition la valeur du SPF dans les produits utilisés (tableauV).

Pourquoi ? Parce que le SPF est calculé, pour des contraintes techniques, avec une dose de 2 mg/cm2 : plusieurs études ont montré que les doses rcellement appliquées étaient en moyenne 2 à 4 fois moindre, souvent par mauvaise information du mode d'application [5]. Un SPF 20 aura, par exemple, un SPF réel compris entre 5 et 10. Les SPF supérieurs à 3040 doivent être une prescription médicale (photo dermatoses, protection sous traitement photosensibilisant, etc.). En effet, l'utilisation de ces produits conduit à une surexposition par diminution de "I'alerte coup de soleil", avec risque potentiel d'augmenter les effets carcinogéniques des UVA-1.

- Choisir le FPA (Facteur de Protection UVA). En l'absence de normes européennes actuellement disponibles, le produit antisolaire devra contenir soit l'association Mexoryl SX (et XL)-butyl méthoxydibenzoylméthane stabilisé, soit l'association TiO2-ZnO (plus ou moins butyl methoxydibenzoylméthane stabilisé), soit encore du Tinosorb M (et S).

- La photo stabilité d'un produit antisolaire est une propriété indispensable : cette perte de capacité d'arrêter les UVA pendant une exposition solaire pourrait être responsable, selon certains auteurs, d'augmentation du risque de survenue de cancers cutanés [6]. Par exemple, le butyl méthoxydibenzoylméthane peut perdre la moitié de son activité anti-UVA au bout d'une heure d'exposition [7].

- Le choix de la forme galénique s'orientera vers des émulsions eau dans huile qui apportent de meilleures substantivité et résistance à l'eau. Selon le territoire d'application, on préférera une crème pour le visage, un lait ou un gel pour le corps, un stick pour les zones fragiles (lèvres, cicatrices).

Comment appliquer un produit anti-solaire ?

L'application doit se faire 1/2 heure avant toute exposition, puis toutes les 2 heures, ainsi qu'après chaque bain. IL faut insister sur la nécessité de bien répartir le produit antisolaire sur tout le corps, et ce en quantité suffisante. Une réapplication du produit 1 heure après peut augmenter le SPF d'un facteur 2 à 3 [8].

Cas particuliers

- Le petit enfant présente plusieurs particularités, une surface cutanée importante et une "surexposition relative" du fait de sa vie en plein air. C'est donc la période où l'éducation à la protection solaire doit débuter, du fait des risques ultérieurs de photo carcinogenèse. Celle-ci ne peut se faire sans la participation active de l'entourage familial qui doit appliquer les mêmes règles de photo protection. Les produits antisolaires ne feront que palier les manques laissés par les précautions classiques d'exposition et la protection vestimentaire. On choisira plus particulièrement un produit de type eau dans huile de SPF compris entre 15 et 40. Certains auteurs préconisent chez le petit enfant l'utilisation exclusive d'écrans minéraux. IL existe en effet un passage systémique des filtres solaires, mais pour lequel aucune étude fiable de toxicité n'a été faite chez l'homme [9].

- Les photo dermatoses. Dans ces situations, la réaction cutanée est déclenchée par de très faibles quantités d'UV. L'utilisation de produits antisolaires de SPF supérieur à 40 est logitime en respectant les précautions de photo stabilité et de bonne protection anti-UVA. Ils sont en général associés à une photo protection interne.

- Protection solaire et vitamine D. L'utilisation de crèmes antisolaires pourrait potentiellement diminuer la synthèse de la vitamine D. Des travaux récents n'ont pas trouvé d'abaissement des taux sériques de vitamine D lors de l'utilisation de produits antisolaires de SPF supérieur à 15 [10].

3. - La protection vestimentaire est indispensable

Il est conseillé d'adopter une protection vestimentaire efficace lors de l'exposition solaire, d'autant qu'il a été démontré in vivo chez l'animal qu'une protection inférieure à 30 pouvait induire certains types de cancers cutanés. Contrairement à d'autres pays comme l'Australie et les USA, il n'existe pas de norme de calcul du pouvoir protection vestimentaire (Ultraviolet Protector Factor ou UPF). En l'absence de standard européen, nous ne pouvons que conseiller le port de vêtements fabriqués à partir de tissus tissés ou à mailles serrées, portés amples, colorés ou imprimés. Il est important de noter que la protection diminue lorsque le tissu est humide (sujets se baignant en tee-shirt). Un chapeau à larges bords ou une casquette à longue visière permettront de protéger le visage. Mais celle-ci couvrira mal la nuque et les oreilles.

Depuis peu, on peut acheter par correspondance une gamme de vêtements importés d'Australie pour laquelle l'UPF a été déterminé (Skin-Protect, tél. 33 3 88 34 78 27, www.skin-protect.com). Selon les normes australiennes, une protection satisfaisante correspond à un UPF de 15 et 2O, une très bonne protection est obtenue pour des UPF de 25 à 35 et excellente pour des UPF de 40 et plus.

Pour obtenir une bonne protection par les vêtements, il faut utiliser des tissus à mailles serrées, teints ou imprimés, portés lâches et secs.

4. - La protection oculaire est souvent négligée

Les UV participent aux altérations de l'œil (kératoconjonctivite, cataracte, rétinopathie) et chez certains modèles animaux, les UVA peuvent déclencher la survenue de mélanomes ophtalmiques.

Contrairement à l'adulte, le cristallin de l'enfant transmet les rayonnements solaires à partir de 300 nm, c'est-à- dire une partie de l'UVB et tout 1'UVA, qui vont pouvoir atteindre la rétine [11]. Une bonne protection de l'œil peut être obtenue par des lunettes de soleil anti-UVB et anti-WA. La protection par les lentilles de contact est rarement quantifiée par les fabricants mais elle est en général bonne. Les lentilles dures sont insuffisantes, car elles ne couvrent pas toute la cornée

5. - La photo protection interne est réservée au traitement des photo dermatoses

Associée à la photo protection externe, elle est en général indispensable au traitement des photo dermatoses. De nombreuses substances peuvent être utilisées, mais leur mécanisme d'action est souvent inconnu. Les principaux médicaments utilisés sont les antipaludéens de synthèse, les caroténoïdes et l'acide para-amino-benzoïque.

- Les antipaludéennes de synthèse sont surtout indiqués dans la lucite polymorphe (LP), les lupus érythémateux et à faible dose dans la porphyrie cutanée tardive (PCT). Ils sont moins actifs dans la lucite estivale bénigne (LEB). A fortes doses, ils peuvent aggraver une PCT.

- Les caroténoïdes sont l'indication majeure de la protoporphyrie érythropoïétique, et peuvent être efficaces dans la LEB et la LP.

- Les autres thérapeutiques ont des indications très spécifiques. Les anti-H1 à fortes doses peuvent être actifs dans l'urticaire solaire. Les corticoïdes doivent être exceptionnellement prescrits. La vitamine PP (Nicobion), indiquée dans le traitement de la pellagre, a une efficacité discutée dans la LEB. La photothérapie est destinée en général aux photo dermatoses résistant aux traitements habituels. L'utilisation d'antioxydants permettrait de lutter contre les effets des radicaux libres; des études complémentaires sont nécessaires chez l'homme afin d'évaluer leur place dans la photo protection.

Le rôle du pédiatre est essentiel pour diminuer, chez l'adulte, le risque de survenue des cancers cutanés et notamment du mélanome. En effet, la prévention doit être faite dès le plus jeune âge. La photo protection actuelle reste imparfaite, car les produits antisolaires sont souvent mal appliqués, d'efficacité inégale, et la qualité des vêtements est aléatoire. La prise de substances photo protectrices par les substances antiradicalaires (sélénium, vitamines C et E, caroténoides) est encore insuffisante, mais a l'avantage d'être distribuée sur toute la surface de la peau, de ne pas être éliminée par des facteurs externes comme les bains ou le frottement et de lutter contre les radicaux libres responsables de nombreuses altérations cutanées.

Pour être efficaces, les produits antisolaires devront

- être appliqués selon certaines règles,

- agir suffisamment sur tout le spectre de l'ultraviolet, UVA et UVB (Facteur de Protection Solaire et Facteur de protection UVA),

- rester actifs pendant toute la durée de l'exposition (photostabilité),

- être résistants à l~eau et à la sueur. Un produit antisolaire, pour être efficace, devra contenir ces 4 items :

- SPF compris entre l 5 et 40 (suffisant, mais nécessaire),

- Protection contre les UVA courts et longs (Mexoryl 5X + Parsol l 789 stabilisé, Tinosorb M, TiO2 + ZnO),

- Photostabilité,

- Résistance à l'eau et à la sueur


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Le soleil et ses effets délétères sur la peau. Est-ce que les produits anti solaires évitent les cancers de la peau ?

 

Il a été démontré que dans l'UVB, l'efficacité carcinogène (cancéreuse) du spectre solaire concordait parfaitement avec son efficacité érythémale. En d'autres termes, cela signifie que le risque de cancer est proportionnel à l'intensité de l'érythème, qui sert alors de "point de repère". En revanche dans la partie UVA du spectre, ce lien n'est plus vérifié et à 380 nm, il existe même une zone critique où le risque de cancer est nettement supérieur à celui de l'érythème d'où la nécessité de bien se protéger dans l'UVA.

Le pouvoir cancérigène des UV est clairement établi pour les cancers de la partie épidermique de la peau : ce sont les carcinomes épidermoïdes et spinocellulaires. Quant aux cancers qui atteignent le derme, il est démontré que certains mélanomes malins surviennent dix à vingt ans après une brûlure solaire survenue pendant l'enfance.

La déclaration de ces atteintes est donc souvent le résultat de surexpositions dans les premières années de la vie. C'est pour cela qu'une photo protection adaptée, instaurée dès l 'enfance, limite considérablement les probabilités de cancérisation de la peau.

Quels sont les risques encourus lorsqu'on expose des grains de beauté au soleil ?

Le grain de beauté (ou nævus pigmentaire) est une entité mélanocytaire ayant subi quelques troubles bénins du développement. Les nÏvus sont présents chez la plupart des individus, particulièrement sur les zones exposées.

Pour un type de peau donne, ils sont d'autant plus nombreux que les doses cumulées d'exposition solaire ont été élevées pendant l'enfance. A ce titre ils sont des indicateurs du risque individuel de mélanomes.

Les nÏvus sont des zones à plus grande probabilité de cancérisation et ceux reconnus comme atypiques peuvent être considérés comme des précurseurs de mélanomes. De plus, des antécédents familiaux de mélanomes augmentent le risque individuel.

Il est donc essentiel de limiter les agressions en tous genres et particulièrement les expositions aux UV.

Si pour des raisons de localisation anatomique, il s'avère difficile d'éviter l'exposition, une couverture généreuse des nÏvus avec un produit ayant un SPF (ou FPS) extrême associé à une protection UVA élevée est un bon compromis.

Qu'est ce que la lucite ? Comment peut-on la prévenir ?

Sous le terme de "lucite" est sous-entendue la Lucite E.stivale Bénigne (LEB). IL faut cependant savoir qu'il existe d'autres formes de lacites morphologiquement proches de la LEB mais qui sont beaucoup plus rares et qui n'évoluent pas de la même manière; il s'agit entre autres des lacites polymorphes.

La LEB, forme de lucite la plus répandue, est une photo dermatose caractérisée par une réaction de type photo-allergique. Même si le facteur déclenchant reste encore inconnu, les UVA semblent contribuer aux manifestations de la LEB.

Cette atteinte touche préférentiellement les sujets féminins. Les signes cliniques surviennent dès les premières expositions au soleil et se caractérisent par des éraptions prurigineuses très souvent situées sur le décolleté, les membres mais épargnant le visage.

Afin de prévenir la LEB, il est nécessaire de préparer la peau longtemps avant l'exposition solaire. L'absorption par voie orale de certaines molécules, deux ou trois semaines avant le début des expositions, contribue à minimiser les risques d'éruptions cutanées : les caroténoïdes ont une efficacité d'environ 50 %, les anfi-paludéens de synthèse de 80 % environ, la PUVAthérapie de 90 %.

La photoprotecfion externe, en complément des mesures préventives citées, doit être réalisée avec des SPF (ou FPS) très élevés et avec un spectre de photoprotecfion le plus large possible (UVB + UVA), car la LEB peut être déclenchée malgré un IP UVB très élevé. Si les applications de produit (SPF >75 et IP UVA >10 ou plus si possible) sont régulièrement effectuées, la poussée de LEB est prévenue dans 60 à 80 % des cas.

Quel est l'effet du soleil sur l'acné ?

L'action du soleil sur l'acné polymorphe est à double tranchant. En effet, pendant la période estivale la composante inflammatoire de l'acné est très souvent améliore et les lésions régressent. Cet aspect est faussement encourageant car, dès la fin des expositions, une recrudescence importante de l'acné est observée dans la plupart des cas. Ce phénomène, appelé hyper kératose estivale, est lié à un épaississement de la couche cornée induit par les UV : il engendre une obstruction de l'infandibulum (conduit d'émergence du follicule pilo-sébacé). Lorsque le conduit est obstrué, le sébum ne peut plus être éliminé par le canal folliculaire, il y a rétention sébacce et début de formation d'un comédon. Sur une peau acnéique, c'est l'amorce d'une recrudescence des symptômes.

Pour les peaux acnéiques, il est donc important de limiter les expositions au soleil et de prévoir une photo protection adaptée, afin de prévenir les effets secondaires des UV de type hyper kératose qui sont à l'origine des poussées d'acné post-estivales.

Herpès et soleil !

L'herpès est une maladie de la peau et des muqueuses due à un virus. C'est la maladie virale humaine la plus fréquente. Elle est spécifique de l'Homme, elle n'existe pas dans l'espèce animale.

Le premier contact avec le virus de l'herpès se traduit par une infection appelée "primo-infection", le plus souvent inapparente (90 % des cas). La pénétration du virus dans l'organisme se fait soit par la peau, soit au niveau des muqueuses (buccale, génitale). Le plus souvent, I'origine de la contamination n'est pas retrouvée car elle se fait par des personnes ayant le virus dans la salive ou dans les sécrétions génitales en 1'absence de tout symptôme clinique.

Après sa pénétration dans l'organisme, le virus migre dans les ganglions nerveux sensitif s qui dépendent du territoire cutané ou muqueux où a eu lieu la primo-infection. Le virus va persister dans les ganglions à l'état latent (= au repos). C'est la grande particularité biologique du virus de l'herpès. Le virus à l'état latent peut être réactivé par divers facteurs déclenchants : infection (bactéries, virus : grippe...), soleil, stress, règles, grossesse. Il se manifeste alors par des symptômes cliniques au niveau du territoire cutané ou muqueux où a eu lieu la primo-infection. C'est ce qu'on appelle une récurrence herpétique (=résurgence). Le virus vient recoloniser le territoire cutané ou muqueux initialement atteint.

Il existe 2 grands types d'herpès :

- l'HSV 1, responsable de 1'herpès au niveau de la bouche et de la partie supérieure du corps,

- l'HSV 2, responsable de 1'herpès génital qui est une maladie sexuellement transmissible dont la fréquence est en augmentation régulière.

La présentation la plus courante d'une récurrence herpétique est celle du "bouton de fièvre" au niveau des lèvres. Sur les lèvres ou autour des lèvres apparaît une sensation de brûlure ou de picotements suivie d'une petite plaque rouge sur laquelle se greffent de petites vésicules (= cloques) à contenu clair groupées en bouquet. Les vésicules se rompent et aboutissent à la formation de croûtelles. Les croûtelles finissent par tomber et laissent encore pendant quelques jours une tache rouge qui s'efface progressivement. La poussée d'herpès dure 5 à 10 jours.

Le soleil est un facteur déclenchant fréquent de l 'herpès des lèvres (25 % des récurrences). On l'appelle souvent "I'herpès des neiges" car il apparaît plus souvent aux sports d'hiver. Ce sont essentiellement les UVB (290320 nm) qui en sont responsables, probablement par le biais d'une diminution des défenses immunitaires. On parle de photo immunosuppression.

Une étude américaine a démontré l'efficacité de la photo protection dans la prévention de l'herpès des lèvres : I'irradiation UV ne déclenche pas d'herpès chez le sujet protogé par le photoprotecteur [Prevention of ultraviolet-lightinduced herpes labialis by sunscrcen (Prévention de l'herpès labial photo-induit par un écran solaire) .

Quelles sont les heures les plus convenables pour s'exposer au soleil ?

Les photo biologistes conseillent d'éviter les phases d'exposition où le rayonnement du soleil est le plus intense. En été, cette phase se situe entre 12 et 16 heures, heure solaire.

En effet à Montpellier, à partir du 1er avril, il suffit d'une exposition d'une heure au soleil entre 11h et 12h pour qu'une peau claire (phototype II) ait un coup de soleil (soit 1 dose érythémale minimale ou D.E.M.). Début juillet, une demi-heure environ suffira pour avoir le même coup de soleil.

Quelles sont les parties du corps les plus sensibles au soleil ?

La sensibilité au soleil pour un même sujet dépend de différents facteurs :

- I'épaisseur de la couche cornée,
- Le degré de pigmentation lors de l'exposition,
- Le site anatomique.

- La couche cornée, constituée de structures pseudo cristallines formées par la kératine, représente un système de diffusion efficace qui limite la pénétration des rayonnements dans la peau. Plus la couche cornée est épaisse, plus cette diffusion est importante. Inversement, si la couche cornée est fine, les UV peuvent la traverser et atteindre facilement les parties profondes de l'épiderme.

- La pigmentation uvaux exposition permet une première protection et limite donc l'effet des UV par rapport aux zones non pigmentées. La partie du dessus du pied, par exemple, est rarement exposée tout au long de l'année et elle est donc peu pigmentée. Ainsi, il n'est pas rare de contracter un coup de soleil sur cette zone si elle n'a pas été bien protégée.

- Certains sites anatomiques sont pratiquement toujours exposés en été quelle que soit la position du sujet par rapport au soleil. C'est le cas du dessus des épaules et des pieds ou du nez qui, même s'ils ne sont pas particulièrement fragiles, subissent en permanence l'exposition et reçoivent donc des doses telles que si la protection n'est pas particulièrement surveillée, c'est le coup de soleil assuré.

Ainsi, les zones du corps qui correspondent à l'un des critères décrits ci-dessus sont à protéger par les indices plus élevés que sur les autres parties du corps en renouvelant régulièrement les applications de produits.

Combien de fois dans la journée, quand on s'expose au soleil, faut-il remettre de la crème ?

De manière générale, la substantivité d'un produit anti solaire (capacité du produit à rester sur la peau) est fonction de sa forme galénique qui le rendra plus ou moins rémanent sur la peau. De plus, les filtres contenus dans I produit et qui absorbent l'énergie des UV finissent par être altérés et par perdre en partie leur pouvoir d'absorption initial. C'est pour cela qu'un produit n'offrira pas la même photo protection au moment de son application sur la peau et quelque temps après.

Ceci d'autant plus qu'il y aura une baignade ou transpiration. Une étude sur des enfants démontrés que l'efficacité d'un produit est optimale si l'application de celui-ci est renouvelée toutes les 2 heures.

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*GPSR : Groupement des Pédiatres Strasbourgeois exerçant la Réanimation
Unité de Néo-Natalogie - Clinique Sainte Anne